🔸Stratégie
Nos grandes chaines d’informations évoquent l’élection présidentielle. Quoi de plus normal que de suivre une élection présidentielle dans une des plus grandes puissances du monde ?
Pourtant – au risque de surprendre – je trouve ce choix médiatique complètement décalé avec la réalité. Cette élection n’en est pas une. Les résultats sont connus à l’avance (sans doute plus de 85% avec une participation exceptionnelle notamment dans les régions occupées).
Les russes résistent comme ils peuvent. Ici un isoloir est incendié.
Il n’y a pas de campagne libre, pas de candidat qui ne soit pas choisis par le Kremlin. Chacun des rares candidats opposés à la guerre ont été exclu malgré un réel engouement de la population. Il n’y a pas de vote valide, pas de décompte correct. Tout a été manipulé : la constitution, le vote électronique, les listes, les urnes, les candidats, même les crayons pour voter.
Suivre cette élection c’est d’une certaine faire « comme si » ces élections se déroulaient de manière normale (même si on relève quelques fraudes et quelques gestes de résistances russes ou ukrainiens). C’est donc faire le jeu de la propagande Poutinienne.
Un geste aussi inutile que courageux. Une russe jette de l'encre dans l'urne.
Est-il besoin de rappeler que Vladimir Poutine est recherché par la Cour pénale internationale, notamment pour la déportation des enfants Ukrainiens et les nombreux crimes de guerre comme celui de Butcha ?
Le changement de ton présidentiel en France a été tardif mais a permis de mettre en avant une réalité du conflit. Le réveil est rude pour une population Française qui souhaite souvent rester dans le déni. Par lâcheté, par ignorance ou par peur. A quand une remise en cause de nos chaînes de télévision ? A quand le retrait de la légion d’honneur à ce criminel de guerre ? Poutine doit être considéré pour ce qu’il est : Un criminel de guerre, donc un paria.
De l'encre qui s'efface quand on la chauffe. Pratique pour fausser le vote
Trop souvent pour montrer une « neutralité » nos médias mettent en avant les voix du Kremlin, y compris les pires déclarations génocidaires de Medvedev ou de l’ambassadeur de Russie en France (reçu fréquemment sur LCI).
🔸Défaite Ukrainienne ?
Dans le même temps un bruit médiatique persistant met en avant une éventuelle défaite Ukrainienne. Un élément repris avec constance par la propagande russe (et ce’st bien son rôle) mais aussi avec complaisance par nos médias. En oubliant que ces difficultés sur le terrain sont avant tout lié à notre incapacité à alimenter le front en munitions. Un comble quand on sait que la Russie ne représente qu’1/22ème de la puissance économique du camp occidental.
Le président semble lui avoir compris les conséquences d’une éventuelle défaite (il n’est jamais trop tard pour bien faire). Les conséquences sont en effet connues et documentées depuis le début de cette guerre. Une maltraitance avant tout pour les populations occupées avec des vagues d’arrestations, de déportation et de tortures comme on en a retrouvé dans tous les territoires libérés.
La suite est le vol des biens et des richesses locales. A ce titre l’Ukraine est vitale à l’Europe par son blé, maïs, huile, ses minerais (comme le manganèse) et ses hydrocarbures entre autres. La Russie deviendrait de facto une énorme puissance agricole et minière, bien au-delà de ce qu’elle est déjà aujourd’hui.
🔸Géopolitique
L’Europe semble le comprendre petit à petit. Elle donne quelques signes encourageant malgré la désespérante faiblesse Allemande.
La Russie vainqueur en Ukraine aurait alors beau jeu de pousser son avantage. La Russie ne peut s’arrêter là car le système Poutinien fonctionne sur le principe même du conflit, d’un Empire humilié et assiégé. Comment croire un seul instant que la Moldavie, la Géorgie, l’Arménie, le Kazakhstan ou les pays Baltes pourraient vivre librement ensuite ?
La France l’a bien compris en jouant son va-tout. Délogée de sa zone d’influence au Sahel elle tente de remplacer la Russie dans ces territoires. Un jeu compliqué notamment au Caucase où elle se trouve bien seule à contrer les ambitions Turques, Azéries et Russes. Mais on ne pourra sauver l’Arménie sans la Géorgie. Les deux pays sont liés. Et sans protection de l’UE et une Russie battue ces deux territoires sont voués à l’annexion Russe, Turque ou Azérie. A l’évidence. Pour l’instant peu de pays suivent l’initiative Française : République Tchèque, Pays Baltes, Pologne et Finlance. Mais on commence déjà à changer les pratiques. Ainsi le Président de la République Tchèque, Petr Pavela refusé de dévoiler ses fournisseurs de munitions devant le premier ministre slovaque Robert Fico, accusé d’accointance avec Moscou (de la même manière que le Hongrois Orban). Une défense commune doit savoir garder ses secrets militaires. Elle ne se fera pas à 27 donc.
A l’échelle mondiale cette défaite Ukrainienne entrainerait une extension des zones de conflit, notamment sans doute à Taïwan et l’effondrement de la puissance Américaine, repliée sur elle-même (notamment avec une victoire de Trump). Elle en montre déjà les prémices avec le blocage de son parlement et son incapacité à taper du poing sur la table au Moyen-Orient.
🔸Stratégie sur le front
Deux éléments notables de la stratégie Ukrainienne en ce moment. Le premier est un travail de sape continu de la production pétrolière Russe. Avec de grands succès pour des sommes engagées dérisoires.
Le deuxième est l’engagement de troupes russes pro-Ukrainiennes sur le front de Belgorod. J’avoue être dubitatif sur les moyens engagés (trop faibles) qui ne peuvent entraîner qu’un bruit médiatique (en pleine campagne de vote) mais aucun résultat visible sur le terrain. Comme pour les opérations précédentes du même type. Mais peut-être ai-je raté un élément.
Le rapport de feu (rapfeu) est toujours désastreux et s’aggrave même à 17 contre 1. Par contre la production de drones Ukrainien est en forte augmentation et commence à soutenir la comparaison avec la production Russo-iranienne.
Ce qui reste de l’armée de l’air Ukrainienne a montré de grandes vulnérabilités récemment. La perte d’un premier Himars et d’un nouveau système patriot ainsi que de nombreux hélicoptères en sont des conséquences inquiétantes.
En Bref :
- 🔸 Russie : Des drones ont attaqué les raffineries de pétrole de Syzran et Novokuibyshevsky dans la région de Samara, un incendie s'est déclaré dans une unité de traitement de produits pétroliers. Trois drones Ukrainiens interceptés dans la région de Koursk.
La porte-parole du MAE russe, Maria Zakharova, déclare que l'Occident devrait abandonner l'idée de vaincre stratégiquement la Russie, avertissant que celui-ci marche au bord du gouffre et que la guerre pourrait déborder au-delà des frontières.
- 🔸 Ukraine : L'armée ukrainienne a mené 68 combats avec les forces russes près de Synkivka, Tabayivka de la région de Kharkiv, Bilohorivka de la région de Louhansk et Terny, Rozdolivka de la région de Donetsk, Berdychi, Orlivka, Tonenke, Pervomayske de la région de Donetsk, Krasnohorivka, Heorhiyivka, Novomykhaylivka de la région de Donetsk et Staromayorske. de la région de Donetsk et de Robotyne dans la région de Zaporizhzhia, sur la rive orientale du fleuve Dniepr dans la région de Kherson
- Kyiv : 2 drones russes interceptés cette nuit.
🔸 Front Nord
- Belgorod (Russie) : Impacts sur la ville de drones Urkainiens.
- Sumy : Dégâts à Grayvoron à la suite d'un bombardement
🔸 Front Est
- Kupiansk : Combats à Synkivka et Tabayivka
- Siversk : Dégâts à Sloviansk suite aux frappes de missiles russes. Combats à Bilohorivka.
- Bakhmout: Combats à Terny, Rozdolivka
Bakhmout par Poulet Volant
- Adviivka : Combats à Berdychi, Orlivka, Tonenke, Pervomayske
- Donetsk / Marinka : Combats à Krasnohorivka, Heorhiyivka, Novomykhaylivka
🔸 Front Sud
- Vuhedar/ Pavilivka (occupée): Rien de notable
- Velyka Novosilka / Staromaiorske/Urozhaine/Zavitne Bahzhannia (occupée) : Combats à Staromayorske
Velyka Novosilka par Poulet Volant
- Orikhiv /Robotyne/Novoprokopivka/Ilchenkove/Verbove (occupée) : Combats à Robotyne
Robotyne par Poulet Volant
- Kamianske/Lobkove/Zherebianky/ Luhove (occupée) :
Kamianske par Poulet Volant
- Nikopol : L'armée russe a bombardé Nikopol
- Kherson: Combats à Krinky. Des explosions ont été signalées à Kherson, Des explosions ont été signalées dans la région de Skadovsk. L’armée russe a bombardé la ville de Kherson et Beryslav, Sadove.
- Odessa : Hier, un bombardement russe a fait plus de 20 morts à Odessa.
🔸 Non alignés :
- Arménie : L'Arménie pourrait prochainement demander une adhésion à l'Union européenne. Le Ministère arménien des Affaires étrangères estime que « de nouvelles opportunités sont largement discutées en Arménie ».
🔸 Camp Pro-Russe :
- Russie-Iran-Chine viennent de terminer un exercice militaire conjoint dans le golfe d'Oman
🔸 Camp pro-Ukrainien :
- USA : « Aucun signe que la Russie se préparait à utiliser une arme nucléaire en Ukraine » selon Washington.
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- UE : Le président du Conseil européen Charles Michel félicite Vladimir Poutine pour sa « victoire écrasante lors des élections qui débutent aujourd’hui », et ajoute « Pas d’opposition. Pas de liberté. Pas de choix ».
Les chefs d’État et de gouvernement de l’UE devraient appeler la semaine prochaine lors de leur sommet (21-22 mars) à de nouvelles sanctions visant la Biélorussie, la Corée du Nord et l’Iran.
- République Tchèque : « Du point de vue du droit international et de la charte de l'ONU, rien n'empêcherait les troupes des États membres de l'OTAN de prêter main-forte à l'Ukraine » - Président de la République Tchèque, Petr Pavel.
- Pologne : Le Président polonais, Andrzej Duda, affirme que si Vladimir Poutine remporte sa guerre contre l'Ukraine, il n'hésitera pas à attaquer d'autres pays.
- Lituanie : Le Président lituanien, Gitanas Nauseda, apporte son soutien à Emmanuel Macron et affirme que « toutes les options concernant le soutien à l'Ukraine doivent rester sur la table ».
- Pays-Bas : Grand vainqueur des élections législatives de 2023, le leader nationaliste Geert Wilders annonce qu’il ne deviendra pas Premier ministre, faute de soutien des partis avec lesquels il tente de former une coalition depuis plusieurs mois (déclaration).
- France : « Si la Russie continue son escalade, nous serons prêts. » « Notre industrie de défense n'est pas adaptée pour une guerre de haute intensité. Mais nous avons multiplié par 3 nos capacités de production. Nous allons aussi produire des armes en Ukraine, plus près du front. » « Nous avons une doctrine qui est établie et en matière de nucléaire, il faut peu de mots. […] Le nucléaire n’est pas un instrument de déstabilisation ou de menace, c’est un instrument de sécurité. » « Nous serons prêts à prendre les décisions qui s’imposent pour que la Russie ne gagne jamais. » « La Russie est un adversaire. Le régime du Kremlin est notre adversaire. Mais, nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Nous sommes prêts à répondre à une escalade possible de la Russie. La paix, ce n’est pas la capitulation de l’Ukraine. » - Emmanuel Macron.
« Le Président (Emmanuel Macron) fait peur. Il sait qu'assit, on finit par se lever. Et que si on alimente la guerre, on finit par la faire soi-même. Ceux qui veulent la paix préparent la paix. Lui non. » - Jean-Luc Mélenchon.
- Allemagne : Le chancelier allemand, Olaf Scholz, persiste. Il est « hors de question » d'envoyer des missiles à longue portée Taurus à l'Ukraine, assurant que ce serait irresponsable. « C'est une ligne que je ne veux pas franchir en tant que chancelier. »
- Finlande : Le Premier ministre finlandais, Petteri Orpo, estime que la Russie se prépare « manifestement » à un « long conflit » avec l'Occident, mais qu'elle n'est pas « invincible ».