Les 600 jours du conflit Ukrainien

Publié le 29 Septembre 2023

Le point sur la situation actuelle


Tout d’abord j’aurai un message. Il ne pas désespérer de la situation. Le temps médiatique n’est pas le temps militaire (la reconquête sera longue et la saison se termine, elle va donc prendre une autre forme), économique (le déclin de l’économie russe va s’accélérer) ou encore diplomatique. Ce sont les évolutions qui comptent. Je suis inquiet du discours médiatique qui ne correspond pas forcément aux sondages d’opinion.

1- La bataille de l’opinion

Il n’y a pas de rupture dans le soutien ni même de lassitude réelle.
Certes il y a bien une érosion de l’image (notamment liée aux demandes répétées d’armes) et un désintérêt progressif (il suffit de regarder la télé pour s’en convaincre) mais il n’y a pas pour autant d’embellie de l’opinion vis-à-vis de la Russie.
En France
Il y a un clivage net entre les partis politiques. Chacun a son histoire et je ne rentrerai pas dans le détail ici par manque de temps. Il y a peu de surprise sur les résultats je pense pour vous.
Il y a aussi un clivage selon l’âge et selon les revenus. Plus on est riche et plus on est âgé plus on soutient l’Ukraine.

2- La bataille de l’opinion en Europe


Il ne faut pas sur interpréter la tension avec la Pologne, qui est très liée à un contexte électoral local, et je pense que les Polonais reviendront dans un soutien un peu plus ferme après l’élection présidentielle d’octobre. Le vrai risque vient des USA et de la future élection présidentielle. L’Ukraine ne peut, dans la durée, se mobiliser davantage qu’elle ne le fait aujourd’hui. Donc, son arrière, c’est nous ! C'est à nous d'avoir une mobilisation croissante pour faire face à la mobilisation croissante des Russes. Sinon, à l’horizon de deux ans, il y a un vrai risque de voir l’armée russe reprendre l’ascendant sur le champ de bataille. Sauf si son économie s’effondre.
L’image de l’Ukraine reste très positive. Et même quand elle décline, celle de la Russie ne progresse pas.
Les Occidentaux ont puisé dans leurs stocks collectivement pour fournir beaucoup de canons, beaucoup de chars, beaucoup de véhicules blindés, surtout. Et tous ces véhicules ont une durée de vie limitée parce que la guerre use les matériels. D'abord, il y a les pertes au combat, il y a les pannes, car on utilise les véhicules dans des conditions très difficiles. Et puis, souvent, il s’agit de véhicules qui datent des années 1970 ou 1980 et donc, qui n’avaient déjà plus beaucoup de potentiel.
Cela veut dire que l'Ukraine aura usé ce potentiel qu'on lui a donné d’ici un ou deux ans. Et si en Europe, on ne fait rien pour produire la nouvelle génération qui va remplacer ce matériel, l'Ukraine va perdre la guerre.

Il est de l'intérêt de tout le monde que l'Ukraine gagne rapidement. Calibrer le soutien occidental pour éviter l’effondrement de la fédération de Russie entraînerait un chaos plus dangereux et imprévisible que d’achever le conflit rapidement. Plus on traîne moins la Russie voudra arrêter cette guerre où elle a beaucoup investit. Le risque escalatoire n’existe pas (rappelez-vous qu’il a été évoqué pour les blindés, puis les chars, les HIMARS les avions, puis les missiles notamment). Autre rappel nécessaire, il est utopique de vouloir négocier avec Poutine. Il ne respecte pas les traités qu’il signe. Poutine est la menace que nous devons combattre. Il faut l’affronter.

 

Adhésion à l’UE

Si les Ukrainiens veulent intégrer l’Union européenne, leurs efforts diplomatiques devront se concentrer sur le couple franco-allemand, dont les populations apparaissent aujourd’hui les plus réticentes à cette perspective (et opinion favorable est en baisse).

Objectif militaire : Créer une brèche

Un temps très rapide sur le sujet, je fais une chronique régulière et je n’ai pas le temps de donner tous les détails (ça serait laborieux).
Sur le terrain les forces Ukrainiennes s’emploient en ce moment à créer une brèche dans la ligne Sourovikine.
Ils cherchent dans le même temps à disloquer le dispositif russe en menaçant directement la Crimée. Il n’est plus question de surprise et d’attaque massive, mais une pression constante au même endroit pour éroder cette digue. Cela déçoit les commentateurs mais il est difficile d’imaginer un nouveau « 6 juin 44 » sans avions.
Autre point d’intérêt, Bakhmout
Le véritable intérêt de la bataille de Bakhmut est de fixer et d’abîmer des unités russes qui sinon renforceraient le front principal situé en réalité autour de Robotyne, plus au sud dans la région de Zaporijia
Le front se stabilise avant la période des boues (Raspoutitsa)
Le bilan peut paraître maigre. Il est trompeur. Mais ça peut poser problème aux gouvernements occidentaux pour la continuité de leur aide.

Nouveaux matériels mais pas de « game changer »
1) GLSBD
2) ATACMS
3) F16
4) Abrams

Étonnamment pour mieux comprendre l’Ukraine il faut d’abord essayer de comprendre son agresseur : La Russie
Le conflit en Ukraine est surtout la conséquence de l’évolution du régime russe. L’agresseur dans ce conflit n’est pas la Russie mais la Russie de Poutine. Il faudra toujours le signaler car si on objecte souvent qu’il faut bien faire avec la Russie qui est « éternelle » (ce qui est faux au passage), Poutine ne l’est pas lui (il va fêter ses 71 ans le 7 octobre prochain).

Vieillissement de la population.
Le déclin de la population est l’une des obsessions de Vladimir Poutine, depuis son arrivée au pouvoir. Vieillissement progressif du régime, sa radicalisation idéologique au fur et à mesure de l'évolution sociologique. On peut ainsi tout à fait penser que si l'objectif de recréer l'empire était constant, les moyens ont évolué, et que Poutine aurait été très satisfait d'un "empire soft" avec des Etats croupions à la botte de dirigeants soumis à Moscou dans sa périphérie. C’est d’ailleurs ce qu'il a tenté d'établir (Biélorussie, Arménie, Géorgie, Kazakhstan…) et pas qu'en Ukraine, mais que justement face à l'échec de cette politique, le choix des *instruments* a évolué: l'Ukraine refusant de se vassaliser volontairement, il fallait désormais la soumettre par la force.

Augmentation artificielle de la population

En juillet, le nombre de naissances a été ramené à celui de 1945 en Russie.
Il faut lire et écouter Poutine.« Le destin de la Russie et ses perspectives historiques dépendent d’une chose : combien nous sommes et combien nous serons. » Depuis l’annexion de septembre 2022, 1,5 million d’habitants des « nouveaux territoires », comme les désigne Moscou, auraient reçu un passeport russe.
800 000 et 900 000 personnes, appartenant aux couches les plus actives et éduquées de la population ont fuit la Russie depuis le début de la guerre.
S’agissant des pertes militaires, le réservoir d’hommes est encore immense – bien plus important qu’en Ukraine.
La population de l’Ukraine est elle passé de 42 à 38 millions. Une émigration essentiellement féminine et infantile, car la loi martiale interdit aux hommes valides âgés de 18 à 60 ans de quitter le territoire national.

La société russe (A partir des travaux du sociologue Grigori Yudin)

on peut diviser la société russe en trois catégories. Le premier groupe soutient la guerre. Il est composé de personnes émotionnellement impliquées et parfois même militarisées. Ils soutiennent l’armée avec des ressources. Beaucoup demandent plus de brutalité, plus d’agressivité. Il s’agit d’une minorité — je dirais 15 à 20 % — mais qu’on entend beaucoup en raison de la distorsion de la sphère publique. Leurs voix sont incroyablement amplifiées. C’est même plus ou moins la seule voix que l’on peut entendre. Je rangerais à l’autre bout une autre minorité. Celle qui ne perçoit pas cette guerre comme juste, qui est dégoûtée par la guerre et qui la considère également comme une erreur fatale qui va entraîner beaucoup de souffrances pour la Russie. Ce n’est qu’une estimation, mais je dirais tout de même que cette minorité est légèrement plus importante que la précédente. Le troisième groupe se situe au milieu. Il est composé de personnes qui essayent de ne pas suivre ce qui se passe, de le repousser. C’est dans cette dernière catégorie que se trouve l’écrasante majorité. Ce groupe intermédiaire est fondamentalement prêt à accepter tout ce qui se passe. C’est l’attitude dominante, car la capacité d’influencer la situation est presque nulle.
La guerre est soutenue par les personnes âgées qui veulent bien du monde que les élites russes proposent. La perception de la guerre et de la situation est très différente d’une génération à l’autre.
Le deuxième clivage est celui des revenus. Ce n’est pas seulement une guerre des vieux, c’est aussi une guerre des riches. Fondamentalement, c’est une guerre de ceux qui ne vont pas y mourir. Les personnes âgées sont pour la mobilisation totale, mais ils n’iront pas à la guerre, ils y enverront leurs enfants. Il en va de même pour les revenus. Les riches ne vont pas se faire tuer. Ils enverront simplement les pauvres. Ces clivages créent de nombreuses tensions.
la guerre offre une ascension sociale aux Russes les plus modestes. Une manne financière + un statut + des perspectives d’avenir pour soi et pour ses proches. Et ne marche qu’en raison du dénuement d’un nombre important de Russes. Le retour des cercueils s’accompagne d’argent; le retour des combattants sera, lui, accompagné de violence. Et une fois les vétérans retombés dans la misère, le climat pourrait bien changer.
 

L’occident à sa part de responsabilité dans cette évolution.
L’aveuglement et la succession de mauvais choix de l’Occident ont entraîné la Russie dans le Chaos dans les années 90 (3ème voie et libéralisation du secteur économique à outrance). L’écart entre les pays d’Europe Centrale accompagnés par l’UE et l’est du continent est flagrant.
La corruption est institutionnalisée.
Le tournant des années Eltsine a été raté et a fait de cette décennie des années 90 des années noires pour la Russie. Ce désastre a entraîné un certain soulagement populaire la « remise en ordre » autoritaire par Poutine. Si la corruption n’a pas disparue (loin de là) elle s’est institutionnalisée permettant ainsi de fixer des règles claires compréhensibles par tous. L’obligation pour les conscrits russes d’acheter leur propre équipement militaire en étant un des nombreux avatars aujourd’hui.
Les truands sont devenus oligarques (c'est-à-dire la même chose en plus riches) et ont pu garder leur empire en se soumettant totalement à Poutine.
Le contrat était simple. Tu ne t’occupes pas de politique et tu pourras vivre dans une société où l’ordre est assuré. Mais ce contrat social est brisé aujourd’hui. Les Russes se sont bien désintéressés de la politique mais elle, elle s’est intéressée à eux de près.
Une corruption organisée des élites en France et ailleurs.
Peu d’échos fait à la tentative d’assassinat de Vladimir Ossetchkin en France
Sarkozy, Fillon, Maurice Leroy, Mariani, Charles d’Anjou, Régis de Castelnau, Regis le Sommier, Anne Laure Bonnel, Ségolène Royal, Dominique Delawarde, Antoine Martinez, Christian Piquemal, Jean-Bernard Pinatel, Jean Maurin, Xavier Moreau, Bernard Berrera, Aymeric Chauprade, Caroline Galactéros, Thomas Flichy de la Neuville, Yves Pozzo di Borgo, Bernard Squarcini, André Bercoff, Erwan Castel etc.

Retour en arrière pour comprendre

Les Accords de Khassaviourt (1996) mettent fin à la première guerre de Tchétchénie (1994-1996) et entérinent l'humiliation de l'armée russe
Une série de cinq attentats en Russie en 1999 contre des immeubles d'habitations entre le 31 août et le 16 septembre 1999 dans plusieurs villes de l'ouest du pays font au moins 290 morts et un millier de blessés.
Ces attaques commises à l'explosif et à la voiture piégée sont officiellement attribuées par les autorités russes à des indépendantistes Tchétchènes. Cependant, plusieurs observateurs indépendants prétendent au contraire que les autorités russes auraient organisé ces attentats pour justifier le déclenchement de la seconde guerre de Tchétchénie.

Nikolaï Patrouchev, qui vient de succéder à Poutine à la direction du FSB, annonce que la tentative d'attentat était en fait un exercice de lutte antiterroriste préparé par le FSB. La Douma rejette en 2000 deux motions demandant une enquête parlementaire sur cet incident et met au secret les documents relatifs à celui-ci pour les 75 prochaines années. Guennadi Selezniov, président de la Douma, annonce en effet publiquement le 13 septembre, quelques heures après l'explosion de Moscou (du 13 septembre) qu'une explosion a eu lieu à Volgodonsk. Or cette explosion n'a pas eu lieu à Volgodonsk, mais à Moscou. L'explosion à Volgodonsk a lieu trois jours plus tard (le 16 septembre)
A partir de 2001, une fois Grozny tombée, le président russe change de stratégie. Les attentats du 11-Septembre lui fournissent le moyen d'assimiler la répression de la rébellion tchétchène à la guerre contre le terrorisme global.
2008 Géorgie
2014 Crimée et Donbass
2015-2023 Syrie

- Préparation par des exercices grandeur nature
- Bombardement massifs des civils.
- Recours à la torture
- Utilisation des mercenaires (Wagner)
- Premiers tirs de missiles de croisière de type Kalibr depuis des sous-marins
- Qualificatif de "guerre sainte" par l'église orthodoxe Russe.
- Conflit avec l'OTAN (SU-24 abattu par un F-16 à la frontière Turque.

La fin de l’Empire et de l’illusion de son retour

Aujourd’hui de nombreux pays échappent à la suzeraineté de la Russie : L’Arménie tout récemment, la Géorgie (malgré une partie du territoire occupé), la Moldavie (malgré la Transnistrie). Seule la Biélorussie reste soumise malgré la révolte de 2020-2021. Le Kazakhstan dont le régime avait été sauvé par Poutine en 2022 se tourne désormais vers la Chine et l’Occident.

La guerre est donc déjà perdue pour la Russie. Plus elle attend, plus elle perd de l’influence.
Pour les Russes leur culture n’est pas comparable à celle de l’Ukraine. Une étudiante me racontait une anecdote intéressante à ce sujet. Elle devait s’inscrire à l’université de Moscou (avant 2022). Elle a eu des difficultés à le faire en tant qu’Ukrainienne car le secrétaire de l’université ne comprenait pas que l’Ukraine était un pays (malgré une indépendance de 30 ans). Cette vision est à peu près la même sur la langue Ukrainienne. Quand on écrit « sérieusement » on le fait en Russe.
Poutine ramène toujours les conflits actuels à la chute de l’URSS. Il n’a pas tort. C’est lié. La blessure d’orgueil est immense. Mais il en a tiré les mauvaises conclusions. Et par sa politique il va contribuer à accentuer la chute de la Russie.

Ainsi quand on regarde les flux de population, la Russie ne joue plus le même rôle qu’auparavant. Il était assez naturel pour les Ukrainiens d’aller poursuivre leurs études en Russie. Quand on recherchait un métier plus qualifié, une formation de meilleure qualité la Russie était une opportunité pour s’élever socialement. Depuis la révolution de Maidan les choses se sont inversées. De nombreux russes sont venus chercher en Ukraine un espace de liberté et des opportunités de progrès social. L’Ukraine est gangrenée par la corruption et une pauvreté importante mais elle lutte contre. En Russie elle fait partie du système mis en place.

Poutine met en avant un nouveau modèle de société qui ne séduit pour l’instant que des dictatures sanguinaires (Corée du Nord, Syrie), des obligés (Mali, Zimbabwe) ou des archaïsmes (Hongrie). Elle ne représente pas une alternative idéologique comme pouvait l’être le régime communiste.

La paix impossible

Poutine n’est pas Hitler mais il partage cette indifférence totale par rapport aux règles établies. Il a bafoué de nombreux traités et la parole de la Russie en tant qu’état n’a plus de valeur. Signer avec la Russie en forçant l’Ukraine à concéder des territoires (Crimée ? Donbass ? Ligne de front actuelle ?) c’est lui donner carte blanche pour recommencer plus tard. C’est ce qui s’est passé avec les accords de Minsk mais c’est aussi ce qui se passe en Ossétie du Sud, en Abkhazie, en Transnistrie par exemple. Au moins nous gagnerions un conflit gelé pendant quelques temps. Le temps que la Russie se prépare à nouveau à repousser ses limites. Nos donnerions l’assurance que les règles internationales ne sont pas valables pour tous et que la loi du plus fort est une fatalité. Comme le disait Churchill justement « nous aurions le déshonneur et la guerre à force de vouloir l’éviter ».

L’occident tétanisé.

J’ai l’impression que l’occident a peur de la chute de Poutine en pensant qu’il serait remplacé par pire. C’est oublier que ceux qui s’expriment avec un discours plus dur (comme Kadyrov ou Medvedev) ne le font qu’avec l’assentiment du Kremlin et pour permettre à Poutine de passer pour un « modéré ». Prigojine est l’exemple flagrant du fait que les bornes ne doivent pas être dépassées.
Deux mondes coexistent avec de plus en plus de difficulté. Le monde fantasmé par Poutine dans ses discours et celui de la réalité du terrain militaire.
Poutine a mis en avant un discours de lutte civilisationnelle mélangeant beaucoup de choses. Le tout avec un cynisme certain. Reprocher à l’occident son colonialisme et étant le dernier grand Empire colonial au moment même où on veut annexer son voisin ne manque pas de culot. Agiter le spectre des bombes d’Hiroshima et Nagasaki quand on fait un chantage permanent à la bombe aussi. Qualifier l’occident de régime autoritaire quand on connaît le régime Russe laisse sans voix. Poutine ose tout. Et c’est à ça qu’on le reconnaît. Poutine nie l’existence même de l’état Ukrainien. Il va même jusqu’à nier la disparition de l’URSS en souhaitant la recréer.

il ne faut pas s’y tromper cette vision réactionnaire et révisionniste du monde a de nombreux partisans en occident. Trump ou Bolsonaro en sont des exemples. Quelle aurait été la politique française si Fillon avait gagné la présidentielle de 2017 ? Maurice Leroy travaille toujours pour la mairie de Moscou sans être inquiété le moins du monde. Sarkozy reprend sans trembler les éléments de langage russe (et accepte les millions de dollars pour ses conférences en Russie)… Le financement des partis politiques par la Russie était fait pour faire basculer nos pays comme la Hongrie a pu le faire par exemple. L’exemple de Méloni en Italie montre que désormais cette extrême-droite s’éloigne elle aussi malgré tout de la tutelle russe.

Domino géopolitique

La nature a horreur du vide et le déclin Soviétique (puis Russe) a entraîné un jeu d’influence qui s’accentue avec la guerre en Ukraine. Ce jeu de domino est complexe mais il est important de comprendre ce qui se passe en ce moment dans ces régions du monde et le positionnement de l’UE (et de la France) va devoir être clair. Le « en même temps » n’étant pas possible.
L’URSS (puis la Russie) avait naturellement une position forte dans toutes les républiques soumises au temps de l’URSS et ensuite avec notamment la CEI (Communauté des états indépendants) puis OTSC. Si les pays Baltes ont fui cette influence rapidement pour rejoindre l’UE au plus tôt (dès 2004), le Bélarus, l’Ukraine, la Moldavie n’ont pas eu la possibilité.
Depuis la guerre en Ukraine, le jeu d’influence semble stabilisé sur ce front. Le destin de l’Ukraine et de la Moldavie se tourne vers l’UE, celui du Bélarus à la soumission à la Russie depuis l’échec de la révolution de 2020-2021 matée avec l’aide du pouvoir Russe.
Mais quand on regarde les autres marges de l’Empire, la situation est loin d’être aussi fixée.
Le Caucase est constitué de trois pays : Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan.
Le régime Kazakh qui a vu sa survie liée à l’intervention russe après les émeutes de janvier 2022 se détourne ostensiblement de son ex-allié Russe.
Si un leader anti-occidental existe dans le monde il n’est pas Russe mais Chinois. La Russie n’étant qu’un supplétif dont l’armée n’effraie plus grand monde désormais (sauf les politiques européens acheté par le Kremlin).
Cela explique le grand désarroi rencontré chez les russes qui ont dû fuir à Belgorod sous la pression de l’armée Ukrainienne. Un d’eux a dit à la journaliste qui l’a interviewé : « Il n’est pas possible que l’on perde, cela voudrait dire que l’on a fait tout ça pour rien ».
C’est la dernière barrière du déni avant la chute.

Rédigé par M. Orain

Publié dans #Ukraine

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