Publié le 17 Mars 2024

Il arrive que l’on me reproche un excès d’optimisme ou de pessimisme sur le conflit. Dur de prévoir l’avenir (surtout quand nous n’avons pas toutes les informations en main). 


Le rapport de feu est désormais à 20 contre 1. En clair, l’artillerie Ukrainienne ne tire plus. Une bonne raison d’être pessimiste mais qui doit être relativisée. 
 

En effet, les forces Urkainiennes s’appuient sur des drones très efficaces et quelques signes positifs apparaissent aussi. Cela fera plaisir à Gaël (qui prêche depuis longtemps sur ce thème) mais les premiers éléments d’usure des ressources matérielles russes apparaissent. Des « voiturettes de golf » chinoises  (en fait des Desert Cross 1000-3) sont apparues sur le front (la Chine en aurait livré 2000). 

Véhicule tout-terrain (VTT) chinois Desertcross 1000-3

Véhicule tout-terrain (VTT) chinois Desertcross 1000-3

Elles compensent la perte de nombreux Véhicules de combat d’infanterie (IFV/BMP) et de Véhicules blindé de transport de troupes (APC). 


Si on regarde les chiffres on est passé de 2 pertes d’IFV/APC pour un tank à 3 contre 1. Et ce n’est pas parce que de nouveaux tanks plus récents sont apparus ou que les pertes de tank ont baissé.  
 

Jour 753 : «Être optimiste ou pessimiste ? Se baser sur les faits »

Les Armatas restent toujours invisibles car inutilisables, et surtout le T-72 modernisés commencent à disparaître des champs de bataille.  Ce sont les chars de 1984 à 2012 désormais qui constituent l’essentiel des pertes.

Jour 753 : «Être optimiste ou pessimiste ? Se baser sur les faits »

Dans le même temps on peut voir les réserves de stockage se vider à vitesse grand V.  On estimait le nombre de BMP à 5766 visibles au début de la guerre en stockage et 869 en réparation. On pouvait estimer les BMP très dégradés à environ 1000. Ceux-ci ne pouvaient servir qu’en réserve de pièce. 

Jour 753 : «Être optimiste ou pessimiste ? Se baser sur les faits »

En faisant le décompte sur les dernières images satellites on retrouve désormais en stockage 539 BMP-2, 5 BMP-3, 1000 carcasses, une centaine de véhicule de soutien.

Les stockages se vident.

Les stockages se vident.

On divise ce stockage en quatre catégories :
- Léger : stocké dans un espace fermé et chauffé
- Moyen : stocké dans un espace fermé non chauffé
- Dur : stocké à l'air libre sous un auvent
- Très dur : stocké à l'air libre dans toutes les zones climatiques et sous un auvent dans les zones industrielles ou maritimes (où la pollution et la zone maritime sont un problème)
La plupart sont donc entreposés dans de mauvaises conditions. Le climat russe peut se montrer impitoyable pour les équipements mécaniques, les températures enregistrées peuvent varier de 45°C en été à -71°C en hiver.

Jour 753 : «Être optimiste ou pessimiste ? Se baser sur les faits »

Les BMP-2 sont donc appelé à rejoindre les BTR-50 ou les MT-LB qui ont déjà disparu du front. 

Le MT-LB (1970-...) (russe : Многоцелевой Тягач Лёгкий Бронированный, Mnogotselevoy Tyagach Lekhko Bronirovannyi) est un véhicule de transport de troupes soviétique polyvalent et amphibie.  Il est basé sur le châssis du PT-76 et reste encore aujourd'hui utilisé par de nombreuses armées à travers le monde. Sa variante allongée est le MT-LBu.

Le MT-LB (1970-...) (russe : Многоцелевой Тягач Лёгкий Бронированный, Mnogotselevoy Tyagach Lekhko Bronirovannyi) est un véhicule de transport de troupes soviétique polyvalent et amphibie. Il est basé sur le châssis du PT-76 et reste encore aujourd'hui utilisé par de nombreuses armées à travers le monde. Sa variante allongée est le MT-LBu.

Le BTR-50 est un véhicule de transport de troupes soviétique blindé chenillé, dérivé du char léger amphibie PT-76 en 1952 et mis en service dans l'Armée rouge, en 1954.

Le BTR-50 est un véhicule de transport de troupes soviétique blindé chenillé, dérivé du char léger amphibie PT-76 en 1952 et mis en service dans l'Armée rouge, en 1954.

Le BMP-1 est un véhicule de combat d'infanterie soviétique conçu dans les années 1960 pour remplacer les BTR-50 dans l'Armée rouge (BMP étant l'abréviation de « Boyevaya Mashina Pekhoty », en russe : « Боевая Машина Пехоты », soit « véhicule de combat d'infanterie »). Il a été vu pour la première fois lors d'une parade à Moscou en 1967.

Le BMP-1 est un véhicule de combat d'infanterie soviétique conçu dans les années 1960 pour remplacer les BTR-50 dans l'Armée rouge (BMP étant l'abréviation de « Boyevaya Mashina Pekhoty », en russe : « Боевая Машина Пехоты », soit « véhicule de combat d'infanterie »). Il a été vu pour la première fois lors d'une parade à Moscou en 1967.

Dans l'ensemble, même si la qualité est toujours décroissante, la Russie dispose toujours de BMP pour poursuivre l'effort de guerre pendant encore 1,5 à 2,5 ans. C’est peu. Mais c’est long dans le contexte actuel évidemment.

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Rédigé par M. Orain

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Publié le 16 Mars 2024

🔸Stratégie


Nos grandes chaines d’informations évoquent l’élection présidentielle. Quoi de plus normal que de suivre une élection présidentielle dans une des plus grandes puissances du monde ?
Pourtant – au risque de surprendre – je trouve ce choix médiatique complètement décalé avec la réalité.  Cette élection n’en est pas une. Les résultats sont connus à l’avance (sans doute plus de 85% avec une participation exceptionnelle notamment dans les régions occupées). 

Les russes résistent comme ils peuvent. Ici un isoloir est incendié.

Les russes résistent comme ils peuvent. Ici un isoloir est incendié.

Il n’y a pas de campagne libre, pas de candidat qui ne soit pas choisis par le Kremlin. Chacun des rares candidats opposés à la guerre ont été exclu malgré un réel engouement de la population.  Il n’y a pas de vote valide, pas de décompte correct. Tout a été manipulé : la constitution, le vote électronique, les listes, les urnes, les candidats, même les crayons pour voter. 
Suivre cette élection c’est d’une certaine faire « comme si » ces élections se déroulaient de manière normale (même si on relève quelques fraudes et quelques gestes de résistances russes ou ukrainiens). C’est donc faire le jeu de la propagande Poutinienne. 

 

Un geste aussi inutile que courageux. Une russe jette de l'encre dans l'urne.

Un geste aussi inutile que courageux. Une russe jette de l'encre dans l'urne.

Est-il besoin de rappeler que Vladimir Poutine est recherché par la Cour pénale internationale, notamment pour la déportation des enfants Ukrainiens et les nombreux crimes de guerre comme celui de Butcha ?  
Le changement de ton présidentiel en France a été tardif mais a permis de mettre en avant une réalité du conflit. Le réveil est rude pour une population Française qui souhaite souvent rester dans le déni. Par lâcheté, par ignorance ou par peur. A quand une remise en cause de nos chaînes de télévision ? A quand le retrait de la légion d’honneur à ce criminel de guerre ? Poutine doit être considéré pour ce qu’il est : Un criminel de guerre, donc un paria.
 

De l'encre qui s'efface quand on la chauffe. Pratique pour fausser le vote

De l'encre qui s'efface quand on la chauffe. Pratique pour fausser le vote

Trop souvent pour montrer une « neutralité » nos médias mettent en avant les voix du Kremlin, y compris les pires déclarations génocidaires de Medvedev ou de l’ambassadeur de Russie en France (reçu fréquemment sur LCI).

🔸Défaite Ukrainienne ?


Dans le même temps un bruit médiatique persistant met en avant une éventuelle défaite Ukrainienne. Un élément repris avec constance par la propagande russe (et ce’st bien son rôle) mais aussi avec complaisance par nos médias. En oubliant que ces difficultés sur le terrain sont avant tout lié à notre incapacité à alimenter le front en munitions. Un comble quand on sait que la Russie ne représente qu’1/22ème de la puissance économique du camp occidental.  
Le président semble lui avoir compris les conséquences d’une éventuelle défaite (il n’est jamais trop tard pour bien faire). Les conséquences sont en effet connues et documentées depuis le début de cette guerre. Une maltraitance avant tout pour les populations occupées avec des vagues d’arrestations, de déportation et de tortures comme on en a retrouvé dans tous les territoires libérés. 
La suite est le vol des biens et des richesses locales. A ce titre l’Ukraine est vitale à l’Europe par son blé, maïs, huile, ses minerais (comme le manganèse) et ses hydrocarbures entre autres. La Russie deviendrait de facto une énorme puissance agricole et minière, bien au-delà de ce qu’elle est déjà aujourd’hui.
 

🔸Géopolitique


L’Europe semble le comprendre petit à petit. Elle donne quelques signes encourageant malgré la désespérante faiblesse Allemande.
La Russie vainqueur en Ukraine aurait alors beau jeu de pousser son avantage. La Russie ne peut s’arrêter là car le système Poutinien fonctionne sur le principe même du conflit, d’un Empire humilié et assiégé. Comment croire un seul instant que la Moldavie, la Géorgie, l’Arménie, le Kazakhstan ou les pays Baltes pourraient vivre librement ensuite ? 
La France l’a bien compris en jouant son va-tout. Délogée de sa zone d’influence au Sahel elle tente de remplacer la Russie dans ces territoires. Un jeu compliqué notamment au Caucase où elle se trouve bien seule à contrer les ambitions Turques, Azéries et Russes. Mais on ne pourra sauver l’Arménie sans la Géorgie. Les deux pays sont liés. Et sans protection de l’UE et une Russie battue ces deux territoires sont voués à l’annexion Russe, Turque ou Azérie. A l’évidence. Pour l’instant peu de pays suivent l’initiative Française : République Tchèque, Pays Baltes, Pologne et Finlance. Mais on commence déjà à changer les pratiques. Ainsi le Président de la République Tchèque, Petr Pavela refusé de dévoiler ses fournisseurs de munitions devant le premier ministre slovaque Robert Fico, accusé d’accointance avec Moscou (de la même manière que le Hongrois Orban). Une défense commune doit savoir garder ses secrets militaires. Elle ne se fera pas à 27 donc.
A l’échelle mondiale cette défaite Ukrainienne entrainerait une extension des zones de conflit, notamment sans doute à Taïwan et l’effondrement de la puissance Américaine, repliée sur elle-même (notamment avec une victoire de Trump). Elle en montre déjà les prémices avec le blocage de son parlement et son incapacité à taper du poing sur la table au Moyen-Orient.
 

🔸Stratégie sur le front

Deux éléments notables de la stratégie Ukrainienne en ce moment. Le premier est un travail de sape continu de la production pétrolière Russe. Avec de grands succès pour des sommes engagées dérisoires.

Le deuxième est l’engagement de troupes russes pro-Ukrainiennes sur le front de Belgorod. J’avoue être dubitatif sur les moyens engagés (trop faibles) qui ne peuvent entraîner qu’un bruit médiatique (en pleine campagne de vote) mais aucun résultat visible sur le terrain.  Comme pour les opérations précédentes du même type. Mais peut-être ai-je raté un élément.

Le rapport de feu (rapfeu) est toujours désastreux et s’aggrave même à 17 contre 1. Par contre la production de drones Ukrainien est en forte augmentation et commence à soutenir la comparaison avec la production Russo-iranienne.  

Ce qui reste de l’armée de l’air Ukrainienne a montré de grandes vulnérabilités récemment. La perte d’un premier Himars et d’un nouveau système patriot ainsi que de nombreux hélicoptères en sont des conséquences inquiétantes.

En Bref : 

-    🔸 Russie : Des drones ont attaqué les raffineries de pétrole de Syzran et Novokuibyshevsky dans la région de Samara, un incendie s'est déclaré dans une unité de traitement de produits pétroliers. Trois drones Ukrainiens interceptés dans la région de Koursk.
La porte-parole du MAE russe, Maria Zakharova, déclare que l'Occident devrait abandonner l'idée de vaincre stratégiquement la Russie, avertissant que celui-ci marche au bord du gouffre et que la guerre pourrait déborder au-delà des frontières.

-    🔸 Ukraine : L'armée ukrainienne a mené 68 combats avec les forces russes près de Synkivka, Tabayivka de la région de Kharkiv, Bilohorivka de la région de Louhansk et Terny, Rozdolivka de la région de Donetsk, Berdychi, Orlivka, Tonenke, Pervomayske de la région de Donetsk, Krasnohorivka, Heorhiyivka, Novomykhaylivka de la région de Donetsk et Staromayorske. de la région de Donetsk et de Robotyne dans la région de Zaporizhzhia, sur la rive orientale du fleuve Dniepr dans la région de Kherson

-    Kyiv : 2 drones russes interceptés cette nuit.

🔸 Front Nord
-    Belgorod (Russie) : Impacts sur la ville de drones Urkainiens.
-    Sumy : Dégâts à Grayvoron à la suite d'un bombardement
 

🔸 Front Est

-    Kupiansk : Combats à Synkivka et Tabayivka
-    Siversk : Dégâts à Sloviansk suite aux frappes de missiles russes. Combats à Bilohorivka.
-    Bakhmout: Combats à Terny, Rozdolivka
 

 

Bakhmout par Poulet Volant

Bakhmout par Poulet Volant

-    Adviivka : Combats à Berdychi, Orlivka, Tonenke, Pervomayske

Jour 752: « Poutine n’est toujours pas un paria (et ça n’est pas normal) »

-    Donetsk / Marinka : Combats à Krasnohorivka, Heorhiyivka, Novomykhaylivka


🔸 Front Sud
-    Vuhedar/ Pavilivka (occupée): Rien de notable
-    Velyka Novosilka / Staromaiorske/Urozhaine/Zavitne Bahzhannia (occupée) : Combats à Staromayorske
 

Velyka Novosilka  par Poulet Volant

Velyka Novosilka par Poulet Volant

-    Orikhiv /Robotyne/Novoprokopivka/Ilchenkove/Verbove (occupée) : Combats à Robotyne

Robotyne par Poulet Volant

Robotyne par Poulet Volant

-    Kamianske/Lobkove/Zherebianky/ Luhove (occupée) : 

Kamianske par Poulet Volant

Kamianske par Poulet Volant

-    Nikopol : L'armée russe a bombardé Nikopol


-    Kherson: Combats à Krinky. Des explosions ont été signalées à Kherson, Des explosions ont été signalées dans la région de Skadovsk. L’armée russe a bombardé la ville de Kherson et Beryslav, Sadove.


-    Odessa :  Hier, un bombardement russe a fait plus de 20 morts à Odessa.

En Bref

🔸 Non alignés :

-    Arménie :  L'Arménie pourrait prochainement demander une adhésion à l'Union européenne. Le Ministère arménien des Affaires étrangères estime que « de nouvelles opportunités sont largement discutées en Arménie ».

🔸 Camp Pro-Russe
-    Russie-Iran-Chine viennent de terminer un exercice militaire conjoint dans le golfe d'Oman

 

🔸 Camp pro-Ukrainien :
-    USA : « Aucun signe que la Russie se préparait à utiliser une arme nucléaire en Ukraine » selon Washington.
-    
-    UE : Le président du Conseil européen Charles Michel félicite Vladimir Poutine pour sa « victoire écrasante lors des élections qui débutent aujourd’hui », et ajoute « Pas d’opposition. Pas de liberté. Pas de choix ». 
Les chefs d’État et de gouvernement de l’UE devraient appeler la semaine prochaine lors de leur sommet (21-22 mars) à de nouvelles sanctions visant la Biélorussie, la Corée du Nord et l’Iran.

-    République Tchèque : « Du point de vue du droit international et de la charte de l'ONU, rien n'empêcherait les troupes des États membres de l'OTAN de prêter main-forte à l'Ukraine » - Président de la République Tchèque, Petr Pavel.

-    Pologne : Le Président polonais, Andrzej Duda, affirme que si Vladimir Poutine remporte sa guerre contre l'Ukraine, il n'hésitera pas à attaquer d'autres pays.

-    Lituanie : Le Président lituanien, Gitanas Nauseda, apporte son soutien à Emmanuel Macron et affirme que « toutes les options concernant le soutien à l'Ukraine doivent rester sur la table ».

-    Pays-Bas : Grand vainqueur des élections législatives de 2023, le leader nationaliste Geert Wilders annonce qu’il ne deviendra pas Premier ministre, faute de soutien des partis avec lesquels il tente de former une coalition depuis plusieurs mois (déclaration).

-    France : « Si la Russie continue son escalade, nous serons prêts. » « Notre industrie de défense n'est pas adaptée pour une guerre de haute intensité. Mais nous avons multiplié par 3 nos capacités de production. Nous allons aussi produire des armes en Ukraine, plus près du front. » « Nous avons une doctrine qui est établie et en matière de nucléaire, il faut peu de mots. […] Le nucléaire n’est pas un instrument de déstabilisation ou de menace, c’est un instrument de sécurité. » « Nous serons prêts à prendre les décisions qui s’imposent pour que la Russie ne gagne jamais. » « La Russie est un adversaire. Le régime du Kremlin est notre adversaire. Mais, nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Nous sommes prêts à répondre à une escalade possible de la Russie. La paix, ce n’est pas la capitulation de l’Ukraine. » - Emmanuel Macron.

« Le Président (Emmanuel Macron) fait peur. Il sait qu'assit, on finit par se lever. Et que si on alimente la  guerre, on finit par la faire soi-même. Ceux qui veulent la paix préparent la paix. Lui non. » - Jean-Luc Mélenchon.

-    Allemagne : Le chancelier allemand, Olaf Scholz, persiste. Il est « hors de question » d'envoyer des missiles à longue portée Taurus à l'Ukraine, assurant que ce serait irresponsable. « C'est une ligne que je ne veux pas franchir en tant que chancelier. »

-    Finlande : Le Premier ministre finlandais, Petteri Orpo, estime que la Russie se prépare « manifestement » à un « long conflit » avec l'Occident, mais qu'elle n'est pas « invincible ».

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Rédigé par M. Orain

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Publié le 23 Février 2024

UKRAINE Jour 730:  visio de l’association Pour l'Ukraine, pour leur liberté et la nôtre

UKRAINE Jour 730

Voici l'intervention que j'avais prévu hier soir pour la visio de l’association Pour l'Ukraine, pour leur liberté et la nôtre


🔸 Résumé rapide du conflit.
- Année 2022 : urgence et court-termisme.
Une résistance inespérée (Kyiv en 3 jours).
Sanctions rapides mais avec de nombreuses failles. Mobilisation de 300 000 hommes en septembre, Nomination de Sourovikine en octobre, création d’une ligne solide. Evacuation des zones difficiles à défendre (Kherson)

- Année 2023 : Consolidation et structuration de l’aide. Consolidation russe aussi avec la nomination du général Guerassimov, chef d’état-major des armées russe en janvier. Rebellion Wagner écrasée en juin.

- Année 2024 : Attente de 2025 : Tenir. S’enterrer et attendre de pouvoir palier la carence de munition.
Flottement qui constitue une chance pour la Russie qui espère gagner la guerre (prise de Bakhmout et Adviivka)

Et effectivement l’Ukraine ne peut plus attaquer désormais. Donc elle ne peut pas gagner sauf à espérer que la Russie implose ou s’écroule sous le poids des sanctions (qu’elle contourne), des dépenses (qu’elle compense encore par le gaz et le pétrole) ou sous la saignée démographique (sauf qu’elle a un réservoir mobilisable 4 fois supérieur à celui de l’Ukraine).


🔸 L'évolution russe

La Russie a évolué. Ses premières erreurs lui ont couté très cher 1450 chars, 450 pièces d’artillerie, 70 hélicoptères, 65 avions, Une bonne partie de sa flotte de la Mer Noire et surtout des centaines de milliers de morts et de blessés.

🔸 Le mythe des lignes rouges

Nous avons un problème de représentation de l’armée russe qui a trop souvent occasionné l’existence de « lignes rouges » inutiles voire nuisibles.

Ces lignes rouges repose sur les mythes de l’armée qui bat Napoléon (alors que le typhus a tué 30% de ses soldats) et Hitler (grâce aussi et surtout au prêt bail des USA). L’autre point repose sur la dissuasion nucléaire. Là aussi, on a oublié les règles du jeu de la guerre froide où il n’était pas rare qu’USA et URSS se confrontent par pays interposés (Vietnam, Corée etc.)

L’image de son armée est sérieusement écornée. A tel point que la propagande russe joue parfois dessus pour montrer qu’elle n’aurait pas les moyens d’une autre guerre ailleurs. Il faut d’ailleurs sans doute relativiser l’importance et la qualité de l’industrie militaire russe. Ses matériels sophistiqués sont en échec (Armata, T-90, Su-57) et ses ressources se consomment vite (voire sont attaquées comme les raffineries en ce moment). Et malgré tout, ses alliés sont rares et n’auront sans doute pas des stocks inépuisables.

L’image des « peuples frères » qui les accueilleraient à bras ouverts ne convainc plus personne non plus. L’idée des « petits frères » Ukrainiens incapables de faire le poids aussi.

🔸 Évolution de l'armée Ukrainienne
L’armée Ukrainienne a évolué et s’est considérablement modernisée depuis 2014 et cette modernisation s’est encore accentuée depuis 2022. Certains éléments novateurs en 2022 sont aujourd’hui déjà obsolètes (comme le Bayraktar). Elle se retrouve toujours dans un défi logistique incroyable en cumulant du matériel soviétique et du matériel OTAN. Cette transition vers du matériel occidental n’est toujours pas achevée pour les pays d’Europe orientale qui ont rejoint l’OTAN il y a quinze ans et représente déjà un effort colossal de formation, d’appropriation et d’approvisionnement en temps de paix.

🔸L'attrition
La question se pose de savoir pour qui l’attrition est la plus difficile. C’est le cœur de la suite des évènements. Il faudrait un rapport de perte de 1 à 5 au minimum pour que l’Ukraine en sorte gagnant. Ce qui est impossible avec le rapport de feu actuel. Même si les armes sont plus précises.

Et surtout la Russie est une dictature. Elle peut se permettre d’avoir 150 000 morts. Pour l’Ukraine – même si la guerre est existentielle – c’est plus difficile. D’autant plus que le parlement n’arrive pas à élargir la mobilisation pour l’instant.

🔸Impasse technique
Il y a aussi une impasse technique. Aujourd’hui le front est surveillé de très près. Il est impossible de masser des troupes pour créer une brèche. Paradoxalement cela aide plutôt la tactique russe de « rouleau compresseur ».

🔸L'occident
L’occident a un réel problème structurel. Il y a une coalition de 54 état incapables de répondre à la production Russe additionnée à celle de la Corée du Nord et de l’Iran. Seule la Corée du Sud se montre capable de répondre au défi car elle est en guerre elle-même. La Pologne aussi mais elle privilégie désormais son propre équipement. La défaillance des USA est un énorme problème pour l’Ukraine – et par ricochet – pour nous aussi.

L’opinion publique occidentale tient le coup mais le soutien s’érode. Les élections Européennes semble se cristalliser sur ce dossier (refus du NPA de rejoindre LFI pour cette raison aujourd’hui par exemple) mais aussi sur le dossier agricole (et par ricochet donc sur les produits ukrainiens). L’influence des bots russes reste forte et met toujours en péril nos démocraties.

🔸Les stocks
Nos stocks de munitions sont faméliques. Nous devons à la fois les remplir, fournir l’Ukraine et monter la production. Pour l’instant nous en sommes incapables (nous avons promis 1 million d’obus que nous n’avons pas été capable de fournir). Même la production totale des Etats-Unis par mois en 2022 ne correspondait pas aux munitions nécessaires par jour dans le conflit.
La Corée du Nord a fourni à elle seule plusieurs millions d’obus. Et le problème ne se pose pas que pour les munitions mais aussi pour le reste du matériel. Nous n’avons que 200 chars. La Russie en a perdu autant pour la seule bataille d’Adviivka.
Les chaines de production sont à reconstruire. C’est long (2 à 4 ans). Et pour certaines nous n’avons même pas commencé.
Nous avons raté l’étape des drones. La protection de la mer Rouge par nos frégates a montré la difficulté à tirer des missiles de plus d’un million contre des drones a quelques dizaines de milliers d’euros. Nous avons oublié la masse et le faible coût. Nous faisons de l’artisanal de luxe hors de prix.

🔸Et ensuite ?
D’ici début 2025, la Russie n’a donc aucun intérêt à un quelconque cessez-le-feu, bien au contraire. Les USA et l’UE ne proposent pas de stratégie claire. Et un conflit qui s’éternise (ou pire qui est gelé) serait un frein très net au développement de l’UE.

Quelle stratégie d’élargissement dans les Balkans ? Quid de la Géorgie ? de l’Arménie ? de la Moldavie ? Et les autres conflits gelés (Transnistrie, Abkhazie, Ossétie du Sud).

🔸Que faire ?

EDUCATION

En occident nous avons eu beaucoup de mal à prendre conscience du danger. On juge Poutine sur nos critères occidentaux. Sa rationalité n’est pourtant pas la même que celle d’un pays démocratique. Comme cela a déjà été dit, notre armée était globalement pro-russe. On a cherché trop longtemps à négocier. Comme pour la Géorgie en 2008 par exemple. On paye une méconnaissance de l’Europe Centrale et Orientale (que trop encore appelle « Europe de l’Est »… Regardez où sont la Rep Tchèque ou encore la Slovénie sur une carte pour voir cette erreur.

VIGILANCE

On s’est pris aussi dans des éléments de Propagande pure : Celle de la Russie éternelle par exemple, des « peuples frères », du Donbass « pro russe », le récit des « exercices le long de la frontière ». Plus proche de nous on a mis sur un pied d’égalité les versions sur la rupture du barrage de Nova kakhovka par exemple. Ou encore le fait que la guerre à « deux ans ». Elle a 10 ans en fait.

Trop souvent sur les plateaux télé ça ne choque personne d’inviter un pro-russe et un pro-Ukrainien. Chacun doit penser que la vérité est « quelque part entre les deux ». C’est un relativisme insupportable.

ACTION

On accepte encore aujourd’hui que des anciens comme Maurice Leroy travaille à Moscou. Et que dire des complices directs de Moscou comme Thierry Mariani, Régis de Castelnau, Xavier Moreau, Régis le Sommier.
Sanctionner les personnalités comme Ségolène Royal qui ont délibérément menti comme sur le bombardement de la maternité de Marioupol par exemple.

Réquisition des 300 milliards gelés. Ou au moins utilisation de leurs intérêts dans un premier temps.

Fermer le ciel bien sûr. En cas d’impossibilité diplomatique assurer une zone de sécurité le long des frontières orientales de l’UE (Pologne, Roumanie).

Prendre des décisions en excluant la Hongrie du jeu. Hors UE si nécessaire.

Voter. Mine de rien il y a 50% d’abstention aux Européennes.

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Rédigé par M. Orain

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Publié le 20 Février 2024

Le nerf de la guerre, les munitions

Le nerf de la guerre, les munitions

🔸 Jour 727 : « Quelles perspectives ?»


Bonjour à toutes et à tous.  Navré d’avoir mis autant de temps à reprendre la plume. Les deux ans de la deuxième guerre d’Ukraine commencent bientôt. La période est toujours difficile à cerner. L’occasion de faire le point.

🔸 Une guerre de dix ans, pas de deux.


Tout d’abord la guerre n’a pas deux ans. Vous allez le lire partout. C’est faux et ça pose un vrai problème pour se projeter sur ce que vivent les Ukrainiens. Cette guerre a 10 ans. Le 22 février 2014  Viktor Ianoukovytch était destitué par le parlement Ukrainien.  Le même jour Poutine prend la décision d’envahir la Crimée sous la fausse identité des « petits hommes verts ». Il avouera ce crime au mois d’Avril, après « l’indépendance » prononcée par le parlement de Crimée puis son annexion une semaine plus tard. 
En occident ou sous-estime la motivation Ukrainienne car on oublie trop souvent cette donnée temporelle. 

🔸Des raisons d’être pessimiste pour 2024


Pour l’instant l’Ukraine perd la guerre. Le front bouge peu mais le rapport de force est déséquilibré. Les forces Ukrainiennes viennent de perdre Adviivka. Ce n’est pas une surprise (je l’avais annoncé il y a plus d’une semaine). C’est une décision logique. Cette ville a son importance pourtant. Elle sert de forteresse pour l’entrée de Donetsk.

Cette chute était inéluctable car le rapport de feu est trop défavorable. Il est supérieur à 10 contre 1. Comment espérer résister avec un tel désavantage ? Dans le même temps l’air est toujours tenu majoritairement par les forces russes (on y reviendra dans le prochain paragraphe). Depuis le mois d’octobre et la nouvelle offensive russe c’est 262km qui ont été perdu par les Ukrainiens. C’est peu, c’est au prix de lourdes pertes pour les russes mais c’est important pour le moral des troupes malgré tout. 
L’Ukraine peine à entrer pleinement en guerre. Le pouvoir hésite à mobiliser ses hommes alors que le contexte démographique lui est défavorable par rapport aux forces russes. Nous assistons à une guerre de vieux soldats (40 à 50 ans). Le parlement n’a toujours pas réussi à baisser l’âge des recrues à 25 ans (contre 27 aujourd’hui). La jeunesse paraît moins impliquée. Sans doute tournée plus facilement vers l’exil que leurs aînés. Il manque donc des effectifs. Les rotations se font peu ou mal et cela joue sur le moral des soldats et leur efficacité. L’armée Ukrainienne a bien un million d’hommes mais seulement 300 000 sur le front qui font face à 460 000 soldats russes. Cette armée russe qui perd environ 17 000 hommes par mois mais en recrute 30 000 dans le même temps. 

Le rapport de perte est inquiétant lui aussi. Les forces russes ne perdes 2 à 3 hommes contre 1 Ukrainien. Il faudrait au moins le double pour être efficace.
Plus grave encore la situation internationale. La Russie a un besoin absolu de victoire avant les élections et les Etats-Unis paraissent bloqués par leurs présidentielles. L’Europe elle va voter au mois de juin et peine donc à se mobiliser. Du mois jusqu’à la mort de Navalny qui semble agir comme une forme de réveil brutal d’une réalité pourtant ancienne (une pensée pour Anna Politovskaïa, tuée en 2006 pour l’anniversaire de Poutine).

🔸Les objectifs russes


L’objectif de desserrer l’étau autour de Donetsk est évident avec la prise coûteuse d’Adviivka. A peine cette ville prise ils tentent de regagner le terrain perdu en 2023 à Robotyne pour pousser vers Orikhiv. En pure perte pour l’instant. 


Toujours dans l’objectif de sécuriser Donetsk ils doivent reprendre l’espace entre Vuhedar et Marinka. Vuhedar est vitale. Une route importante y part vers Marinka et une autre vers Kurakhove. Si ces deux villes devaient tomber il ne resterait que les « châteaux de Kramatorsk et Sloviansk pour reprendre l’oblast de Donetsk en totalité.


C’est pourquoi ils vont dans le même temps attaquer (ils le font déjà) Chasiv Yar (à l’ouest de Bakhmout), Siversk et Kreminna. 


Dernier axe d’attaque, Koupiansk ou 500 chars seraient en attente. Koupiansk (dans l’Oblast de Kharkiv) permettrait de sécuriser l’Oblast de Luhansk (quasiment totalement occupé). 
On peut s’attendre alors à une démarche de négociation de Poutine pour garder ces oblasts tenus en totalité. Les marges de négociations étant sans doute sur ceux de Kherson et de Zaporizhzhia où il devrait demander un gel (car il ne voudra pas revenir sur l’accès entre la Crimée et Marioupol par la terre). 
Bien évidemment, en cas de lâchage par les occidentaux tout ceci ne serait qu’une pause pour repartir de plus belle le temps de reconstituer les troupes.

🔸Des motifs de garder espoir sur le long terme.


Le tableau pour autant n’est pas si sombre à plus long terme. Que Biden ou Trump soit élus, la défense Européenne va bouger (j’y reviendrait dans un article spécifique si j’ai le temps). Elle n’en a plus le choix. Elle est lente mais le réveil a déjà commencé. La montée en charge va prendre du temps. La prochaine usine de munition Rheinmetall va ouvrir en Ukraine dès 2025. Pendant ce temps, la République Tchèque annonce avoir la possibilité d’acheminer 800 000 obus en Ukraine en les achetant sur le marché étranger (même si la France s’y oppose pour l’instant pour privilégier l’armement Européen, cela devrait sans doute se débloquer). Les démocraties sont toujours plus lentes et ne sont pas encore passée en économie de guerre.  Le potentiel est donc énorme. Gagner en Ukraine combien ça coute ? Environ 170 milliards/an (dont 30 pour la France). 1% du PIB européen. 


Pendant ce temps les chars russes sont de plus en plus âgés. Même s’il en reste encore. Leurs pertes sont trop importantes par rapport à leur production. La production de gaz et de pétrole s'effrite et se vend à un prix inférieur à l'avant conflit. 


Le Japon a annoncé une aide de 12 milliards. Le reste des pays occidentaux se relaient pour pallier l’absence structurelle des USA jusqu’au mois de novembre.


La mer Noire est devenue sûre pour les bateaux Ukrainiens. On passe même au déminage. Odessa ne sera plus jamais Russe et le chantage à la famine plus efficace.


L’aviation russe est en souffrance. Elle annonce la perte de nombreux avions en ce moment. Encore deux avions russes ont été abattus dans l’est de l’Ukraine (un Su-34 et un Su-35). La formation des pilotes de F-16 sera terminée au mois de mai aux USA, peut-être plus tôt ailleurs.


La lassitude de l’opinion publique n’existe pas. Le soutien à l’Ukraine reste fort même si ce sujet en fait plus forcément la une de l’actualité. Les pays Européens ont pris conscience de l’entrisme russe et de ses relais de propagande. Nous sommes moins naïfs. Même s’il reste encore du chemin et que certains idiots utiles du Kremlin ont toujours pignon sur rue. 

En Bref : 


- 🔸 Russie : « Pour [l’Occident], il s’agit d’une amélioration de leur position tactique. Mais pour nous, c’est notre destin, c’est une question de vie ou de mort » - Vladimir Poutine, dans un entretien publié dimanche dernier, accordé au journaliste Pavel Zaroubine.
- Cette semaine, Moscou a accueilli le forum « des partisans de la lutte contre les pratiques contemporaines du néocolonialisme ». Une soixantaine de délégations étrangères y furent conviées.
- Le corps d’Alexeï Navalny a été emporté par des « enquêteurs », sans que sa famille ne puisse le voir. Le porte-parole de l’opposant russe demande à ce que le corps leur soit remis immédiatement. La Russie répond qu’elle va devoir le garder encore deux semaines pour des « tests ».
- Une ressortissante américaine, qui détient également la nationalité russe, a été arrêtée à Iekaterinbourg, en Russie, pour trahison par le service fédéral de sécurité (FSB)

- 🔸 Ukraine : « Le fait de maintenir l’Ukraine dans un déficit artificiel d’armes, en particulier d’artilleries et de capacités à longue portée, permet à Poutine de s’adapter à l’intensité actuelle de la guerre. » - Volodymyr Zelensky.
- L’Ukraine a reçu près de 40 milliards d’euros d’aide, comprenant 10,7 milliards d’euros de dons, a annoncé le ministre des finances ukrainien Serhii Marchenko
- La défense aérienne ukrainienne a abattu 23 drones Shahed pendant la nuit, et l'armée russe a également lancé 2 missiles S-300 vers la région de Kharkiv et Kh-31 vers la région de Zaporizhzhia.
- L'armée ukrainienne a mené 70 combats avec les forces russes près de Synkivka de la région de Kharkiv, Terny de la région de Donetsk et Bilohorivka de la région de Luhansk, Bohdanivka, Ivanivske, Klischiyivka, Andriyivka de la région de Donetsk, Lastochkyne, Syeverne, Pervomayske et Nevelske de la région de Donetsk, Heorhiyivka, Pobyeda., Novomykhaylivka de la région de Donetsk, Staromayorske de la région de Donetsk, Malynivka et Robotyne de la région de Zaporizhzhia, sur la rive est du fleuve Dnipro dans la région de Kherson.


- Kyiv : Des pirates informatiques russes ont infiltré les systèmes d'Espreso TV et diffusé des vidéos de propagande russe


🔸 Centre
- Dnipro : Une explosion a été signalée dans la ville de Dnipro


🔸 Front Nord 
- Chernihiv: l'armée russe a bombardé Senkivka.  L'aviation russe a mené des frappes aériennes sur Baranivka

- Sumy : Un drone russe a détruit ce matin une maison d'habitation dans la communauté de Novoslobiska, région de Soumy, tuant 5 personnes. L’armée russe a bombardé Katerynivka, Taratutyne, Yizdetske, Luhivka, Velyka Pysarivka. L'aviation russe a mené des frappes aériennes sur Bobylivka.

- Kharkiv : 2 explosions ont été signalées dans la région de Kharkiv.

🔸 Front Est


- Kupiansk : l'armée russe a bombardé Synkivka, Petropavlivka, Kyslivka et Kotlyarivka. L'aviation russe a mené des frappes aériennes à Tabayivka, Pischane et Synkivka.

- Siversk : l'armée russe a bombardé Nevske, Bilohorivka, Serebryanka, Terny, Torske, Rozdolivka.
 

Carte de Poulet Volant.

Carte de Poulet Volant.

- Bakhmout: l'armée russe a bombardé Bohdanivka, Vasukivka, Chasiv Yar, Ivanivske, Klischiyivka, New York. 43 km² gagnés depuis le 28 octobre par les forces russes. Les forces russes poussent vers Ivanivske pour atteindre in fine Chasiv Yar. Chasiv Yar pourrait être le prochain objectif des forces russes pour essayer de filer vers Kramatorsk et Sloviansk. L’occasion d’avoir une pensée pour Arman Soldin, ce journaliste de l’AFP tué en mai 2023 à cet endroit.

Carte de Poulet Volant.

Carte de Poulet Volant.

- Adviivka :  128 km² gagnés depuis le 5 octobre par les forces russes. Cette ville a chuté rapidement. A priori le retrait s’est fait en bon ordre (même si on en aura la certitude plus tard). La Cockerie a même été abandonnée. C’était pourtant un bastion défensif important. La ligne de repli avait été préparée en avance.  On sent que le remplacement de Zaloujny  était sans doute un préalable nécessaire au choix tactique d’abandon de la ville. Les forces Urkainiennents ont décidé d’échanger du terrain contre du temps et des forces. Preuve de leur faiblesse du moment.

 

Carte de Poulet Volant.

Carte de Poulet Volant.

- Donetsk / Marinka : l'armée russe a bombardé Krasnohorivka, Heorhiyivka, Novomykhaylivka, Kostyantynivka.  Assauts russes sur Novomykhailivka et Marinka. La volonté de desserrer l’étau autour de Donetsk est visible. 

Carte de Poulet Volant.

Carte de Poulet Volant.

🔸 Front Sud


- Velyka Novosilka / Staromaiorske/Urozhaine/Zavitne Bahzhannia (occupée) 8 km² gagnés depuis le 28 octobre par les forces russes.  L’armée russe a bombardé Zolota Nyva, Staromayorske, Rivnopil, Novodarivka, Levadne.


- Orikhiv /Robotyne/Novoprokopivka/Ilchenkove/Verbove (occupée) : 14 km² gagnés depuis le 28 octobre par les forces russes. Mais ce front se réveille depuis la chute d’Adviivka. Les assauts russes sur Robotyne sont intenses. L’armée russe a bombardé Huliaipole, Huliaipilske, Novodanylivka, Novoandriyivka, Stepove.
 

Carte de Poulet Volant.

Carte de Poulet Volant.


- Kamianske/Lobkove/Zherebianky/ Luhove (occupée) : L’armée russe a bombardé Kamyanske.


- Kherson: Front stable. Explosions à Kherson alors que l'artillerie russe continue de bombarder la ville. L’armée russe a bombardé Kherson, Antonivka, Zelenivka et Krynky.


- Odessa : Deux personnes ont été blessées lors d'une possible tentative d'assassinat lors de l'explosion d'un véhicule près d'Odessa


- Mer Noire :  Cette semaine les forces Urkainiennes ont réussi à couler la corvette lance-missile Ivanovets. La flotte Russe ne contrôle plus la Mer Noire. L’Ukraine peut exporter ses céréales et accentuer le déminage.

Jour 727 : « Quelles perspectives ?»


🔸 Non alignés :

- Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR): 23 000 personnes toujours sont portées disparues

- Equateur :  L’Equateur a annoncé, lundi, renoncer à livrer des armes de l’ère soviétique à l’Ukraine, via les Etats-Unis, après une promesse en ce sens qui avait déclenché la colère de Moscou et une interdiction des importations en Russie de bananes équatoriennes.

🔸 Camp Pro-Russe

- Corée du Nord : Au moins 24 missiles KN-23 et KN-24 tirés récemment par la Russie provenaient de Corée du Nord.


- Hongrie : Viktor Orban apporte ouvertement son soutien à Donald Trump pour les prochaines élections présidentielles. La Hongrie, dernier pays membre à ne pas avoir ratifié l’adhésion de la Suède dans l’OTAN, s’apprête à procéder à son vote lundi, selon une requête formulée mardi par le parti au pouvoir. La Hongrie bloque l’adoption du treizième train de sanctions contre Moscou. Ces nouvelles sanctions, qui nécessite l’unanimité.

🔸 Camp pro-Ukrainien :


- UE : les pays de l’Union européenne (UE) espèrent adopter un treizième train de sanctions contre Moscou. Celui-ci devrait, pour l’essentiel, concerner une bonne centaine d’individus liés au régime de Vladimir Poutine – ils se verraient interdits de séjour sur le Vieux Continent et leurs actifs au sein de l’UE seraient immobilisés – ainsi que quatre-vingt-sept entreprises, aux services desquelles les Européens ne pourraient plus recourir. Quelques composants civils qui permettent à la Russie de produire des drones devraient également être interdits d’exportation. La Hongrie bloque l’accord pour l’instant.

- USA : Les services de renseignement Américain ont révélé que la Russie aurait développé une arme anti-satellites. 
« La mort de Navalny en prison souligne la faiblesse et le pourrissement du système mis en place par Poutine. » - Antony Blinken, Secrétaire d'état américain.
Donald Trump a réagi à la mort d’Alexeï Navalny en se comparant à l’opposant russe persécuté.

- Canada : Ministre de la Défense nationale du Canada J'ai annoncé aujourd'hui que le Canada enverrait plus de 800 systèmes aériens sans pilote multimissions SkyRanger R70 en Ukraine. 

- Espagne : Maksym Kuzminov, le pilote russe qui a fait défection en rejoignant l'Ukraine à bord de son Mi-8 il y a quelques mois, a été retrouvé mort en Espagne, abattu de 5 balles.

- Danemark : Le Danemark a pris la décision de transférer tout son stock de munitions d'artillerie à l'Ukraine.

- France : Pour Emmanuel Macron, la mort d'Alexeï Navalny « rappelle de la plus tragique des manières la réalité du régime du Kremlin et son durcissement ». Depuis le début de la guerre, la France a formé 10 000 soldats ukrainiens, dont 8000 en 2023. Paris prévoit de poursuivre et de diversifier ses formations, notamment dans le naval et l’aérien. La France s'engage à fournir jusqu'à 3 milliards d'euros d'aide militaire supplémentaire à l'Ukraine. L’accord bilatéral de sécurité que vont signer Paris et Kiev s’étend sur une durée de 10 ans. Le Quai d’Orsay convoque l’ambassadeur russe en France, après la mort de l’opposant Alexeï Navalny. Emmanuel Macron a « bien l’intention de se rendre d’ici la mi-mars » en Ukraine, a dit lundi son entourage. Le don de Mirage 2000D semble remis en cause pour l’instant. Raphaël Glucksmann, tête de liste des socialistes aux élections européennes, juge « fou » que l’Europe ne soit pas « passée en économie de guerre », deux ans après le début de l’offensive russe en Ukraine.

- Suède : La Suède annonce un soutien militaire à hauteur de plus de 600 millions d’euros à l’Ukraine. La majeure partie de cette aide consiste en des munitions d’artillerie, des navires de guerre, des armes sous-marines (mines et torpilles), des missiles antichars, des grenades et des systèmes antiaériens.

- Pays-Bas : Les Pays-Bas ont annoncé avoir envoyé des drones à l’Ukraine pour se défendre contre la Russie.

- Pologne : Donald Tusk, le premier ministre polonais, a critiqué la Hongrie pour son blocage de la ratification de l’adhésion de la Suède à l’OTAN. « Il est inacceptable, et pas seulement de mon point de vue, qu’un pays puisse bloquer l’autre, surtout dans le contexte de la guerre avec la Russie en Ukraine », a déclaré M. Tusk lors d’une conférence de presse commune avec son homologue suédois, Ulf Kristersson, à Varsovie.

- Tchéquie : La République tchèque identifie 800 000 obus qui pourraient être livrés à l’Ukraine. « Pour autant que je sache, nos entreprises ont identifié, à divers endroits du monde, jusqu’à 500  000 obus de 155 mm de l’OTAN et jusqu’à 300  000 obus de 122 mm », a déclaré M. Pavel.

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Rédigé par M. Orain

Publié dans #Ukraine

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Publié le 7 Février 2024

Thème 2 : Territoires, populations et développement : quels défis ? (12-14 heures)

Question 1 :  Des trajectoires démographiques différenciées : les défis du nombre et du vieillissement.

Ce thème interroge la notion de transition tant d’un point de vue notionnel (transition démographique, transition économique) que d’un point de vue contextuel, en cherchant à différencier les territoires. Il s’agit de réfléchir aux enjeux liés au développement différencié de la population dans le monde, en questionnant la relation entre développement et inégalités. Une démarche comparative permet de mettre en évidence le fait qu’il n’existe pas un modèle unique de développement, mais une pluralité de trajectoires territoriales démographiques et économiques, liées à des choix différents, notamment politiques.

 

Études de cas possibles :

 Développement et inégalités au Brésil.

 Les modalités du développement en Inde.

 Développement et inégalités en Russie.

 Les enjeux du vieillissement au Japon

Ce thème interroge la notion de transition tant d’un point de vue notionnel (transition démographique, transition économique) que d’un point de vue contextuel, en cherchant à différencier les territoires. Il s’agit de réfléchir aux enjeux liés au développement différencié de la population dans le monde, en questionnant la relation entre développement et inégalités. Une démarche comparative permet de mettre en évidence le fait qu’il n’existe pas un modèle unique de développement, mais une pluralité de trajectoires territoriales démographiques et économiques, liées à des choix différents, notamment politiques.

Introduction

Quels sont les problèmes posés par la transition démographique dans le monde ?

Comment répondre durablement aux besoins d’une humanité croissante et vieillissante ?

Partie I: Etude de cas : Les enjeux du vieillissement au Japon
A -  Méthodologie étude de documents

1- Document 1 : La population du Japon, évolution et projection moyenne

2- Document 2 :  Extrait Philippe Peltier, La fascination du Japon, Le cavalier bleu, 2016

3- Document 3 : Pyramide des âges du Japon, 2018

4- Document 4 : Un atout

Pour le Premier ministre japonais Shinzo Abe, le fait que la population de l'archipel vieillisse et diminue n'est pas un handicap mais un atout parce que cela incite la troisième économie du monde à innover.
"Je n'ai absolument aucune inquiétude concernant la démographie du Japon", a déclaré Shinzo Abe, selon le texte d'un discours qu'il devait prononcer mercredi lors d'un événement organisé par Reuters.
Les Japonais âgés de plus de 65 ans sont 34,6 millions, soit 27,3% de la population, un record et la plus forte proportion parmi les pays développés, montrent des chiffres publiés il y a quelques jours.
Shinzo Abe a fait valoir cependant que le produit intérieur brut (PIB) du Japon avait augmenté en dépit d'une diminution de la population en âge de travailler de trois millions sur les trois dernières années.
"Le Japon vieillit et sa population diminue mais ce sont des encouragements pour nous", a-t-il dit. "Pourquoi ? Parce que nous continuerons à être motivés pour faire augmenter notre productivité", a-t-il ajouté avant de citer notamment les robots, les capteurs et l'intelligence artificielle.
"Ainsi, paradoxalement, la démographie du Japon est un avantage et pas un handicap", a-t-il dit.
« Plus de coupe en argent pour les centenaires japonais », Ouest-France, 23 septembre 2016

 

Résumé du paragraphe argumenté

Méthodo
Présentation des documents (nature, auteur etc.)
Description (pour rappel : pas de « ça monte » ou « ça descend »)
Ne jamais réciter les chiffres, toujours les interpréter (ex : Triplement de la pop).

Analyse :
Le Japon a une situation démographique inquiétante car la baisse de la fécondité (et donc de la natalité) entraîne un vieillissement accéléré de la population. En effet, à la baisse de la natalité se conjugue dans le même temps une progression de l’espérance de vie (accès au soin, progrès scientifique et meilleures conditions de vie).

Les causes de ces évolutions sont multiples. Dans la société japonaise il est difficile d’avoir une famille nombreuse car l’évolution de la société ne le favorise pas. Les Japonais prennent peu de congés et ont un nombre d’heures de travail important ce qui ne permet sans doute pas de créer des conditions favorables à l’accueil d’un enfant (ex : congé maternité). Ensuite dans les pays développés, un enfant a un coût (études, santé, loisirs etc.). Il y a aussi une baisse de la fertilité et des mariages plus tardifs.

Cela entraîne des conséquences importantes. On peut le voir sur la pyramide des âges (document 3). On constate deux « baby-boom ». Le premier juste après la seconde guerre mondiale et le second dans les années 1970. Depuis, la natalité décline régulièrement. Aujourd’hui le Japon a donc une grande partie de sa population qui est âgée (document 4 : « Les Japonais âgés de plus de 65 ans sont 34,6 millions, soit 27,3% de la population »). Ce vieillissement entraîne une hausse des dépenses (santé, retraite, veuvage, chômage…) même si cela peut aussi avoir des conséquences positives (dépenses de loisirs, associatifs, aide pour la garde des enfants etc.).

Le gouvernement Japonais ne s’en alerte pas. Pour lui ce vieillissement est une chance. A court terme le PIB/Habitant augmente grâce aux gains de productivité. Shinzo Abe, l’ancien premier ministre, met en avant la nécessité d’accentuer encore la robotisation pour continuer de gagner en productivité. Pour autant d’autres solutions existent mais se heurtent à la culture japonaise.
Une de ces solutions est le recours à l’immigration. Elle permet d’intégrer de jeunes actifs directement sur le marché du travail (notamment sur des métiers en tension). Historiquement le Japon est rétif à l’immigration. La dernière solution est de favoriser la natalité. Pour cela il faudrait aussi sans doute heurter la culture japonaise car il faudrait remettre en cause la place centrale du travail.

Ce problème n’est pas spécifique au Japon mais se retrouve, de manière plus ou moins importante, dans tous les pays développés. Le président de la République Française, Emmanuel Macron, a par exemple appelé à un « réarmement démographique » en France. Ce terme fort est traduit en mesure de test de fécondité gratuit pour les personnes de 25 ans.

A terme, l’enjeu deviendra sans doute de plus en plus important. La série « The Handmaid’s Tale » (La servante écarlate) met en avant cette uchronie où l’enjeu est tel que les femmes n’ont plus le choix du désir de grossesse ou non.
 

 

 

B - Le Nigéria

1- 

2-

3-

Document 1: Il y a un très fort accroissement naturel (différence entre nombre de naissance et nombre de décès) au Nigéria.
Cette évolution est liée à la chute des décès (et donc à la hausse de l’espérance de vie). Cependant la natalité reste forte.  On peut donc supposer que les conditions pour baisser la natalité ne sont pas présentes (ex : accès à la contraception ; accès à l’éducation, mariage précoce). 
Ce document date de 2015, mais ses prévisions sont justes car en 2024, le Nigéria a bien 220 millions d’habitants (c’est le 6ème pays au monde par la population).  

Doc 2 : 
L’article met en avant une chute de la natalité malgré tout entre générations.  La polygamie reste présente, mais les mariages semblent plus tardifs. 
On peut constater aussi un fort exode rural. Ce qui permet un meilleur accès à l’école et à la contraception.
Pour autant le pays est face a des enjeux immenses. Sa population a été multipliée par 4,5 entre 1950 et 2018. On prévoit une multiplication par plus de 2 d’ici 2050 voire, par 4 encore d’ici 2100. C’est un enjeu fondamental pour le pays de maîtriser sa démographie. 

 

Doc 3 : Pyramide.
La pyramide est très différente de celle du Japon. La base est très importante, le sommet très fin. On peut donc constater qu’il y a beaucoup de naissances (malgré une baisse du nombre d’enfants par femme). La démographie a donc une grande force d’inertie. Il faut du temps pour que la baisse se voie réellement.
Cette pyramide s’arrête aussi plus tôt (80 ans contre 100 pour le Japon). L’espérance de vie est donc plus faible (taux de mortalité infantile plus important sans doute).

 

Doc 4

Ce document montre la difficulté de réduire la démographie au Nigéria. En effet, la ministre Zainab Ahmed est en difficulté pour essayer de convaincre la population de faire moins d’enfants. Elle se heurte au conservatisme religieux catholique et musulman. Traditionnellement, la religion est – en général – opposée à la contraception, au droit à l’avortement et souhaite un mariage précoce.
Elle est donc en grande difficulté pour proposer une baisse des naissances. Et doit même parfois revenir sur ses prises de position. Cela explique les difficultés actuelles du Nigéria pour baisser sa natalité (tx de 46%0 contre 10 %0 en France). 

 

Document 5.

Les conséquences de l’afflux de population (exode rural) sont désastreuses. Ces populations sont mises en danger (mauvaise gestion du foncier, bidonvilles à risques). Elles ont des difficultés à avoir accès aux services essentiels : eau, électricité, accès aux soins, à l’alimentation, lutter contre l’insalubrité, accès à l’éducation, accès aux transports.
Les défis sont considérables. 


Dans le doc 6 on constate une ville surchargée. Les flux de circulation sont trop importants (pb d’infrastructures notamment de transport collectif).
 

C - Les disparités démographiques dans le monde

1- 8 milliards d’humains

La population mondiale a connu une forte croissance entre 1950 et 2024, en passant de 2,5 milliards à 8 milliards avec des concentrations de populations dans des foyers de peuplement. En 1900, la population était de 1,5 milliard d’habitants.

2- Quels sont les foyers de peuplement ? 

L’Asie regroupe près de 60% de la population mondiale, devant l’Afrique avec près de 17% des humains, l’Amérique (13,4%) et l’Europe (9,8%). 

A l’échelle des Etats, la Chine est le pays le plus peuplé avec 1,4 milliard d’habitants (35% de la population mondiale). 

Les contrastes démographiques sont très importants : 
36 pays dans le monde ont une population en baisse (dont le Japon)
4,5 milliards d’habitants vivent dans 86 pays

55% de la population mondiale réside en ville.

Cette croissance est le résultat de la transition démographique. 

Les pays dans lesquels la population de moins de 15 ans est très importante comme le Niger ou l’Ouganda sont en train de vivre leur transition alors que ceux dans lesquels la population de 65 ans représente plus de 1 homme sur 5 est une population qui a terminé sa transition. 

Dans les pays en jaune, l’accroissement naturel est donc faible quand il est fort dans les pays en rouge. La fécondité  est particulièrement forte en Afrique subsaharienne notamment au Niger avec un taux de 7.24 enfants par femme, au Tchad avec 5.95 enfants par femme en 2016.

3- Les défis à venir

Les défis du vieillissement : 
- Dépendance
- Retraites
- Dépeuplement
- politiques natalistes
- Immigration

Les défis de l’explosion démographique en Afrique : 
infrastructures
- emplois
- politiques antinatalistes
- migrations

Les défis des inégalités hommes/femmes :
- déséquilibre du sex-ratio
- planning familial 
- alphabétisation

 

Partie II: Développement et inégalités.
A - L’émergence économique du Brésil a-t-elle réduit les inégalités socio-spatiales ? 

 Étude de documents en classe

 

B - Des inégalités de développement à toutes les échelles

1- La difficile mesure du développement

- Quels indicateurs ont-été retenus par les cartes pour mesurer le développement ?

Il existe plusieurs indicateurs pour mesure le développement.
➢ Le PIB est souvent utilisé pour mesurer la production de richesse d’un pays ; il est associé
au PIB/habitant. La Chine est ainsi 2ème puissance économique mondiale
➢ L’indice (ou coefficient) de Gini mesure le degré d’inégalités de la distribution des revenus
dans chaque pays varie entre 0 (égalité parfaite) et 1 (inégalité totale)

➢ L’IDH est exprimé selon des valeurs allant de 0 à 1 et prend en compte :
• Le revenu par habitant (niveau de vie)
• L’espérance de vie à la naissance (accès aux soins)
• L’alphabétisation (accès à l’école), plus précisément du nombre d’année de scolarisation des
plus de 25 ans et pour les enfants des années attendues de scolarisation. 65 millions
d’enfants en âge d’être scolarisés ne vont pas à l’école primaire dont la moitié vit en Afrique
subsaharienne et dans les zones de conflit.

La situation des filles est particulièrement alarmante:
132 millions de filles de 6 à 17 ans sont privées d’école, 12 millions sont mariées de force
avant l’âge de 18 ans

En 2017 :
• Moyenne mondiale : 0.728
• IDH le plus élevé : 0.953 pour la Norvège
• IDH le plus faible : 0.354 pour le Niger
• Chine : 86ème mondial
• Nigeria : 173ème mondial

➢ L’Indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) ; en 2010, le PNUD met en place cet
indicateur pour mesurer le pourcentage de personnes pauvres dans une population en
fonction de dix indicateurs car « Être pauvre, cela ne concerne pas seulement le niveau de revenu et de consommation. C’est aussi faire face à toutes sortes de privations touchant l’accès à l’éducation, aux services de santé ou à l’eau potable, et être davantage exposé aux fragilités climatiques » (Caroline Sanchez-Paramo, 

2- A partir de la prise en considération de ces différents indicateurs, comment définir le développement ?

Le développement est l’amélioration générale (quantitative et qualitative) des conditions de vie d’une société en termes de logement, de santé, d’alimentation, d’éducation. Il est rendu possible par la croissance économique qui permet une hausse des revenus.

Le développement constitue une transition majeure ; cette mutation repose sur le passage d’une économie agricole et d’une société majoritairement rurale à une économie urbaine et une société citadine.

Le développement exprime la capacité d’un Etat à satisfaire les besoins élémentaires de sa population et ce grâce à la production de richesses. Il ne peut donc se limiter à la seule croissance économique. Le développement repose donc sur la capacité des Etats à redistribuer de manière équitable les résultats de la croissance économique or si l’extrême pauvreté (moins de 1.90 dollar par jour) recule à l’échelle mondiale (10% de la population mondiale aujourd’hui contre 36% en 1990), elle n’a pour autant pas disparu.
- L’Afrique subsaharienne concentre plus de la moitié des personnes concernées
- Sur les 27 pays les plus pauvres, 26 sont en Afrique
- 1% des plus riches possèdent 20% des revenus quand 50% des plus pauvres n’en possèdent que 12%.
« La croissance n’a pas sorti de la pauvreté des centaines de millions d’hommes ni réduit les disparités entre les Etats. Le développement inégal demeure un problème majeur d’aujourd’hui ».
Bernard Bret, géographe.

3. Les contrastes demeurent
-  Entre les ensembles régionaux

- Economies avancées : 59 Etats sur 189 ont un développement très élevé ou élevé en 2018 (contre 46 en 2010).

- Pays émergents : « L’émergence caractérise le processus par lequel un Etat s’intègre à l’économie mondiale grâce à une croissance économique forte pendant plusieurs années ». Les plus considérés ainsi sont les BRICS en raison de leur poids économique mais aussi de la visibilité politique qu’ils ont mise en œuvre.

➢ Population nombreuse ayant achevé sa transition démographique
➢ Régime politique stable
➢ Formation d’une classe moyenne
➢ Urbanisation rapide
➢ Creusement de l’écart des richesses

- Pays intermédiaires : ce sont notamment les pays producteurs de pétrole comme le Venezuela ou encore des pays comme le Pérou.

- PMA : Les pays les moins avancés cumulent de nombreux handicaps qui freinent ou empêchent leur développement. Ce sont 47 pays dont 33 sont en Afrique, 9 en Asie, 4 en Océanie, 1 en Amérique ; il s’agit d’Haïti.

En 2018, les PMA sont les suivants : Afghanistan, Angola, Bangladesh, Bénin, Bhoutan
(Hachette, page 137), Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Comores, Djibouti, Érythrée, Éthiopie,
Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Haïti, Îles Salomon, Kiribati, Lesotho, Libéria, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, Mozambique, Myanmar, Népal, Niger, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République démocratique populaire lao (Laos), République Unie de Tanzanie, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Sud-Soudan, Tchad, Timor-Leste, Togo, Tuvalu, Vanuatu, Yémen et Zambie.
Anciens PMA : Botswana, Cap-Vert, Maldives, les Samoa, Guinée Équatoriale.

Entre les régions d’un même pays

Le niveau de développement élevé ou l’émergence ne profite pas à l’ensemble des populations, des
territoires. Les régions littorales et métropolitaines concentrent la croissance économique.

➢ Le Sudeste brésilien représente 60% du PIB national.
➢ Opposition Chine littorale / Chine intérieure
➢ Au Nigéria, 82% de la population rurale est exclue des services de soins contre 37% de la
population urbaine
➢ En Haïti, 82% de la population qui n’a pas accès à l’électricité est rurale

On constate également de fortes inégalités entre les sexes : les femmes sont plus souvent touchées
par la pauvreté et par une grande difficulté d’accès à l’éducation.

Les inégalités sociales sont particulièrement marquées dans les états émergents mais pas
uniquement.
➢ En Russie les 1% les plus riches détiennent près de 75% de la richesse totale
➢ En Inde, 10% des plus riches captent 55% des richesses
➢ En Chine, 10% des plus riches captent 41% des richesses
➢ Au Moyen-Orient, 10% des plus riches détiennent 60% des richesses
Ces inégalités sont particulièrement flagrantes dans les métropoles.

 

3. De nombreux acteurs du développement

- Les États : ils sont à l’origine des choix de développement faits par une société

➢ Développement autocentré : stratégie fondée sur des mesures protectionnistes, une
industrialisation pour limiter les importations en produisant des biens auparavant importés et un retrait du commerce mondial

➢ Développement extraverti : fondé sur une logique libérale, avec une industrialisation liée à la production des biens destinés au marché mondial, une ouverture aux FTN, et à la recherche d’une montée en gamme

➢ Economie de rente : repose sur la production et l’exportation de matières premières comme les hydrocarbures (Arabie Saoudite, Qatar), produits agricoles ou miniers.

➢ Spécialisation dans un secteur : notamment le tourisme comme les Seychelles, la Tunisie, la Thaïlande

- Les institutions internationales comme le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) dont l’objectif est de réduire les inégalités à toutes les échelles
- Les ONG comme Action contre la Faim, Médecins du monde alertent l’opinion publique avec des campagnes de prévention, des chiffres comme moins de 1% de la population concentre près de la moitié de la richesse mondiale.

C. La nécessité de repenser le développement

Vers un développement durable ? Le développement durable a été défini en 1987 comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».

Les inégalités de développement recoupent les inégalités environnementales : l’exclusion économique et sociale se conjugue avec une forte exposition aux risques et aux nuisances pour les plus pauvres. De plus, les modes de développement appuyés sur la croissance économique s’accompagnent de surconsommation, de gaspillage des ressources naturelles, de pollutions en tout genre.

Ce développement doit permettre à toutes les sociétés d’être viables, vivables et équitables.

CONCLUSION

Le développement durable implique une action concertée de tous les acteurs, du citoyen à l’Etat, de l’ONG à l’ONU, des entreprises aux collectivités territoriales. Il vise à favoriser la croissance économique pour assurer les besoins d’une population en essor, tout en réduisant les inégalités sociales et en préservant l’environnement par des techniques de production et des modes de consommation différents. Il promeut une transition environnementale notamment au travers des 17 Objectifs (ODD), priorités, adoptés par l’ONU en 2015 et à atteindre d’ici 2030. Il s’agit donc de répondre aux enjeux environnementaux : changement climatique, raréfaction des ressources, perte de la biodiversité, multiplication des risques sanitaires.

Les inégalités constituent un obstacle au développement ; la réduction de celles-ci est d’ailleurs l’un des 17 « Objectifs de développement durable » de l’Agenda 2030 adopté par l’ONU en 2015.
A l’échelle des États, des initiatives existent mais les obstacles restent nombreux. Il est difficile de s’attaquer à tous les problèmes en même temps.

➢ Le Costa Rica a fait le choix de la lutte pour une justice environnementale
➢ L’Indonésie se concentre sur la justice économique.

Le développement durable est un vrai défi.

Des trajectoires démographiques différenciées : les défis du nombre et du vieillissement
Défis du nombre
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Rédigé par M. Orain

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