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Publié le 23 Mars 2024

Jour 758 : « Attentat : Drames et opportunité »

🔸Le choc et les errements 

​​​​​​​Les Moscovites ont vécu un drame hier soir avec un attentat au Crocus City Hall. Le bilan n’est toujours pas définitif mais se monte déjà à 133 morts. Cela revoit chacun à ses propres démons. En France c’est inévitablement l’attentat du Bataclan qui nous revient en tête.
Aussitôt chacun a fait des scénarios en fonction de ses propres biais. Personnellement, cela m’a fait furieusement penser aux attentats de septembre 1999 en Russie. Attentats fomentés par les services secrets russes pour justifier la seconde guerre de Tchétchénie. 
Il est vrai que la chronologie était presque parfaite pour justifier une mobilisation générale. Les « élections » à peine terminées, Poutine avait un prétexte idéal pour accentuer l’effort de guerre et pousser son avantage actuel avant que son économie soit à genoux et que la production d’armement occidental se mette enfin au niveau.  Cela permettait de faire oublier opportunément aussi la frappe sur le barrage de Zaporijjia. Un crime de guerre qui aurait pu entrainer des milliers de morts civils. 

Jour 758 : « Attentat : Drames et opportunité »

🔸La revendication

Mais rapidement dans la soirée, l’Etat Islamique (plus précisément la branche Wilayat Khorasan de l’EI basée en Afghanistan) a revendiqué cet attentat par les voies habituelles. Et cette annonce était une mauvaise nouvelle pour Poutine. Elle fait écho aux avertissement lancés plus tôt par le Royaume-Uni et les Etats-Unis et montre une faille conséquente dans l’organisation sécuritaire Russe. Non seulement le pouvoir Russe n’a pas voulu écouter l’avertissement mais il s’est montré incapable d’assurer la sécurité de ses citoyens. 
Rapidement les quatre terroristes ont été identifiés (Makhmadrasul Nasridinov, Rivozhidin Ismonov, Shokhinjonn Safolzoda, Rustam Nazarov) et sont de nationalité Tadjik (ce qui corrobore l’implication de l’EI). Curieusement ils se sont enfuit et ont gardé la même voiture (une Renault Symbol, c'est-à-dire une clio tricorps courante à l’étranger) pendant 350 km 

Jour 758 : « Attentat : Drames et opportunité »

🔸 L’État islamique au Khorassan (ou EI-K)

L’État islamique au Khorassan (ou EI-K) est une branche de l’état islamique active en Asie Centrale et en Asie du Sud. Ce mouvement rallier l’EI en 2014. Elle s’oppose alors directement aux talibans Afghans et est écrasé par eux dans les provinces Afghanes de Farah, Logar et Zabol et se maintient dans la province de Kounar, et surtout dans la province de Nangarhar qui devient son principal bastion. Ils subissent un nouveau revers en 2019 et 2020 en perdant la quasi-totalité de leurs territoires en Afghanistan. Sans base territoriale ils créent alors des cellules terroristes. Entre le 1er janvier et le 11 août 2021, l'État islamique en Afghanistan commet plus de 216 attaques tuant 2500 membres de l’armée Afghane et 600 civils. Depuis la chute du régime afghan fin août 2021, et la prise de contrôle du pays par les talibans, l'État islamique a commis entre septembre et décembre 2021 au moins 119 attaques en Afghanistan.
C’est à ce moment que le groupe déborde de ses frontières pour aller vers le Tadjikistan, l'Ouzbékistan, le Kazakhstan, le Turkménistan, le Kirghizistan et la Russie.  Le 5 septembre 2022 ce’st l’ambassade de Russie à Kaboul qui est frappée. 
Le monde occidental les découvre le 3 janvier 2024 quand deux kamikazes se font exploser sur la route commémorative de l'assassinat de Qasem Soleimani dans la ville de Kerman, en Iran, tuant 84 personnes et blessant 284 personnes.
 

🔸 Les raisons idéologiques


Pour ce groupe la Russie est un opposant naturel tout comme son allié Iranien. C’est une aussi une bonne occasion de se donner une grande visibilité. La sphère terroriste islamiste étant concurrentielle à ce niveau. La Russie reste détestée par l’EI pour son intervention en Syrie en soutient à Bachar El- Assad et notamment et sa tolérance vis-à-vis des Talibans. 


Au niveau intérieur, la Russie a envoyé prioritairement ses musulmans se battre en Ukraine (15% de la population soit entre 25 et 30 millions de personnes). La Tchétchénie, le Daghestan, l’Ingouchie, la tcherkessie, la Bachkirie ont payé un lourd tribut à la guerre (avec les Bouriates aussi, non musulmans eux). La Bachkirie a même été le témoin de manifestations importantes au mois de janvier contre la mobilisation, chose rare en Russie. 

 

Jour 758 : « Attentat : Drames et opportunité »


🔸Les questions qui restent en suspend


La fuite des terroristes vers la frontière Ukrainienne donne un alibi inespéré au pouvoir Poutinien pour incriminer l’Urkaine (qui a nié à plusieurs reprises avoir un lien avec cette action). Le fait d’avoir gardé la même voiture paraît – au mieux – être une improvisation stupide de la part des terroristes.  11 personnes ont été arrêtés dont les 4 terroristes impliqués. Chose surprenante aussi car en général ce type de terroristes cherchent plutôt le martyr.

 

🔸Les récupérations


Très vite certains pro-russes cherchent à récupérer cet attentat pour appeler à l’union contre les islamistes (qui seraient plus dangereux que la Russie). Le RN par exemple s’est rapidement jeté dans l’ouverture. 
Poutine lui accuse l’Ukraine d’avoir préparé la fuite des terroristes. Mal préparé puisqu’elle a échoué donc. Finalement cet attentat pourrait être une opportunité donc d’essayer de faire une union sacrée autour de la Russie (donc de lui) contre les islamistes… Et contre l’Ukraine. 

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Rédigé par M. Orain

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Publié le 17 Mars 2024

Il arrive que l’on me reproche un excès d’optimisme ou de pessimisme sur le conflit. Dur de prévoir l’avenir (surtout quand nous n’avons pas toutes les informations en main). 


Le rapport de feu est désormais à 20 contre 1. En clair, l’artillerie Ukrainienne ne tire plus. Une bonne raison d’être pessimiste mais qui doit être relativisée. 
 

En effet, les forces Urkainiennes s’appuient sur des drones très efficaces et quelques signes positifs apparaissent aussi. Cela fera plaisir à Gaël (qui prêche depuis longtemps sur ce thème) mais les premiers éléments d’usure des ressources matérielles russes apparaissent. Des « voiturettes de golf » chinoises  (en fait des Desert Cross 1000-3) sont apparues sur le front (la Chine en aurait livré 2000). 

Véhicule tout-terrain (VTT) chinois Desertcross 1000-3

Véhicule tout-terrain (VTT) chinois Desertcross 1000-3

Elles compensent la perte de nombreux Véhicules de combat d’infanterie (IFV/BMP) et de Véhicules blindé de transport de troupes (APC). 


Si on regarde les chiffres on est passé de 2 pertes d’IFV/APC pour un tank à 3 contre 1. Et ce n’est pas parce que de nouveaux tanks plus récents sont apparus ou que les pertes de tank ont baissé.  
 

Jour 753 : «Être optimiste ou pessimiste ? Se baser sur les faits »

Les Armatas restent toujours invisibles car inutilisables, et surtout le T-72 modernisés commencent à disparaître des champs de bataille.  Ce sont les chars de 1984 à 2012 désormais qui constituent l’essentiel des pertes.

Jour 753 : «Être optimiste ou pessimiste ? Se baser sur les faits »

Dans le même temps on peut voir les réserves de stockage se vider à vitesse grand V.  On estimait le nombre de BMP à 5766 visibles au début de la guerre en stockage et 869 en réparation. On pouvait estimer les BMP très dégradés à environ 1000. Ceux-ci ne pouvaient servir qu’en réserve de pièce. 

Jour 753 : «Être optimiste ou pessimiste ? Se baser sur les faits »

En faisant le décompte sur les dernières images satellites on retrouve désormais en stockage 539 BMP-2, 5 BMP-3, 1000 carcasses, une centaine de véhicule de soutien.

Les stockages se vident.

Les stockages se vident.

On divise ce stockage en quatre catégories :
- Léger : stocké dans un espace fermé et chauffé
- Moyen : stocké dans un espace fermé non chauffé
- Dur : stocké à l'air libre sous un auvent
- Très dur : stocké à l'air libre dans toutes les zones climatiques et sous un auvent dans les zones industrielles ou maritimes (où la pollution et la zone maritime sont un problème)
La plupart sont donc entreposés dans de mauvaises conditions. Le climat russe peut se montrer impitoyable pour les équipements mécaniques, les températures enregistrées peuvent varier de 45°C en été à -71°C en hiver.

Jour 753 : «Être optimiste ou pessimiste ? Se baser sur les faits »

Les BMP-2 sont donc appelé à rejoindre les BTR-50 ou les MT-LB qui ont déjà disparu du front. 

Le MT-LB (1970-...) (russe : Многоцелевой Тягач Лёгкий Бронированный, Mnogotselevoy Tyagach Lekhko Bronirovannyi) est un véhicule de transport de troupes soviétique polyvalent et amphibie.  Il est basé sur le châssis du PT-76 et reste encore aujourd'hui utilisé par de nombreuses armées à travers le monde. Sa variante allongée est le MT-LBu.

Le MT-LB (1970-...) (russe : Многоцелевой Тягач Лёгкий Бронированный, Mnogotselevoy Tyagach Lekhko Bronirovannyi) est un véhicule de transport de troupes soviétique polyvalent et amphibie. Il est basé sur le châssis du PT-76 et reste encore aujourd'hui utilisé par de nombreuses armées à travers le monde. Sa variante allongée est le MT-LBu.

Le BTR-50 est un véhicule de transport de troupes soviétique blindé chenillé, dérivé du char léger amphibie PT-76 en 1952 et mis en service dans l'Armée rouge, en 1954.

Le BTR-50 est un véhicule de transport de troupes soviétique blindé chenillé, dérivé du char léger amphibie PT-76 en 1952 et mis en service dans l'Armée rouge, en 1954.

Le BMP-1 est un véhicule de combat d'infanterie soviétique conçu dans les années 1960 pour remplacer les BTR-50 dans l'Armée rouge (BMP étant l'abréviation de « Boyevaya Mashina Pekhoty », en russe : « Боевая Машина Пехоты », soit « véhicule de combat d'infanterie »). Il a été vu pour la première fois lors d'une parade à Moscou en 1967.

Le BMP-1 est un véhicule de combat d'infanterie soviétique conçu dans les années 1960 pour remplacer les BTR-50 dans l'Armée rouge (BMP étant l'abréviation de « Boyevaya Mashina Pekhoty », en russe : « Боевая Машина Пехоты », soit « véhicule de combat d'infanterie »). Il a été vu pour la première fois lors d'une parade à Moscou en 1967.

Dans l'ensemble, même si la qualité est toujours décroissante, la Russie dispose toujours de BMP pour poursuivre l'effort de guerre pendant encore 1,5 à 2,5 ans. C’est peu. Mais c’est long dans le contexte actuel évidemment.

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Rédigé par M. Orain

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Publié le 16 Mars 2024

🔸Stratégie


Nos grandes chaines d’informations évoquent l’élection présidentielle. Quoi de plus normal que de suivre une élection présidentielle dans une des plus grandes puissances du monde ?
Pourtant – au risque de surprendre – je trouve ce choix médiatique complètement décalé avec la réalité.  Cette élection n’en est pas une. Les résultats sont connus à l’avance (sans doute plus de 85% avec une participation exceptionnelle notamment dans les régions occupées). 

Les russes résistent comme ils peuvent. Ici un isoloir est incendié.

Les russes résistent comme ils peuvent. Ici un isoloir est incendié.

Il n’y a pas de campagne libre, pas de candidat qui ne soit pas choisis par le Kremlin. Chacun des rares candidats opposés à la guerre ont été exclu malgré un réel engouement de la population.  Il n’y a pas de vote valide, pas de décompte correct. Tout a été manipulé : la constitution, le vote électronique, les listes, les urnes, les candidats, même les crayons pour voter. 
Suivre cette élection c’est d’une certaine faire « comme si » ces élections se déroulaient de manière normale (même si on relève quelques fraudes et quelques gestes de résistances russes ou ukrainiens). C’est donc faire le jeu de la propagande Poutinienne. 

 

Un geste aussi inutile que courageux. Une russe jette de l'encre dans l'urne.

Un geste aussi inutile que courageux. Une russe jette de l'encre dans l'urne.

Est-il besoin de rappeler que Vladimir Poutine est recherché par la Cour pénale internationale, notamment pour la déportation des enfants Ukrainiens et les nombreux crimes de guerre comme celui de Butcha ?  
Le changement de ton présidentiel en France a été tardif mais a permis de mettre en avant une réalité du conflit. Le réveil est rude pour une population Française qui souhaite souvent rester dans le déni. Par lâcheté, par ignorance ou par peur. A quand une remise en cause de nos chaînes de télévision ? A quand le retrait de la légion d’honneur à ce criminel de guerre ? Poutine doit être considéré pour ce qu’il est : Un criminel de guerre, donc un paria.
 

De l'encre qui s'efface quand on la chauffe. Pratique pour fausser le vote

De l'encre qui s'efface quand on la chauffe. Pratique pour fausser le vote

Trop souvent pour montrer une « neutralité » nos médias mettent en avant les voix du Kremlin, y compris les pires déclarations génocidaires de Medvedev ou de l’ambassadeur de Russie en France (reçu fréquemment sur LCI).

🔸Défaite Ukrainienne ?


Dans le même temps un bruit médiatique persistant met en avant une éventuelle défaite Ukrainienne. Un élément repris avec constance par la propagande russe (et ce’st bien son rôle) mais aussi avec complaisance par nos médias. En oubliant que ces difficultés sur le terrain sont avant tout lié à notre incapacité à alimenter le front en munitions. Un comble quand on sait que la Russie ne représente qu’1/22ème de la puissance économique du camp occidental.  
Le président semble lui avoir compris les conséquences d’une éventuelle défaite (il n’est jamais trop tard pour bien faire). Les conséquences sont en effet connues et documentées depuis le début de cette guerre. Une maltraitance avant tout pour les populations occupées avec des vagues d’arrestations, de déportation et de tortures comme on en a retrouvé dans tous les territoires libérés. 
La suite est le vol des biens et des richesses locales. A ce titre l’Ukraine est vitale à l’Europe par son blé, maïs, huile, ses minerais (comme le manganèse) et ses hydrocarbures entre autres. La Russie deviendrait de facto une énorme puissance agricole et minière, bien au-delà de ce qu’elle est déjà aujourd’hui.
 

🔸Géopolitique


L’Europe semble le comprendre petit à petit. Elle donne quelques signes encourageant malgré la désespérante faiblesse Allemande.
La Russie vainqueur en Ukraine aurait alors beau jeu de pousser son avantage. La Russie ne peut s’arrêter là car le système Poutinien fonctionne sur le principe même du conflit, d’un Empire humilié et assiégé. Comment croire un seul instant que la Moldavie, la Géorgie, l’Arménie, le Kazakhstan ou les pays Baltes pourraient vivre librement ensuite ? 
La France l’a bien compris en jouant son va-tout. Délogée de sa zone d’influence au Sahel elle tente de remplacer la Russie dans ces territoires. Un jeu compliqué notamment au Caucase où elle se trouve bien seule à contrer les ambitions Turques, Azéries et Russes. Mais on ne pourra sauver l’Arménie sans la Géorgie. Les deux pays sont liés. Et sans protection de l’UE et une Russie battue ces deux territoires sont voués à l’annexion Russe, Turque ou Azérie. A l’évidence. Pour l’instant peu de pays suivent l’initiative Française : République Tchèque, Pays Baltes, Pologne et Finlance. Mais on commence déjà à changer les pratiques. Ainsi le Président de la République Tchèque, Petr Pavela refusé de dévoiler ses fournisseurs de munitions devant le premier ministre slovaque Robert Fico, accusé d’accointance avec Moscou (de la même manière que le Hongrois Orban). Une défense commune doit savoir garder ses secrets militaires. Elle ne se fera pas à 27 donc.
A l’échelle mondiale cette défaite Ukrainienne entrainerait une extension des zones de conflit, notamment sans doute à Taïwan et l’effondrement de la puissance Américaine, repliée sur elle-même (notamment avec une victoire de Trump). Elle en montre déjà les prémices avec le blocage de son parlement et son incapacité à taper du poing sur la table au Moyen-Orient.
 

🔸Stratégie sur le front

Deux éléments notables de la stratégie Ukrainienne en ce moment. Le premier est un travail de sape continu de la production pétrolière Russe. Avec de grands succès pour des sommes engagées dérisoires.

Le deuxième est l’engagement de troupes russes pro-Ukrainiennes sur le front de Belgorod. J’avoue être dubitatif sur les moyens engagés (trop faibles) qui ne peuvent entraîner qu’un bruit médiatique (en pleine campagne de vote) mais aucun résultat visible sur le terrain.  Comme pour les opérations précédentes du même type. Mais peut-être ai-je raté un élément.

Le rapport de feu (rapfeu) est toujours désastreux et s’aggrave même à 17 contre 1. Par contre la production de drones Ukrainien est en forte augmentation et commence à soutenir la comparaison avec la production Russo-iranienne.  

Ce qui reste de l’armée de l’air Ukrainienne a montré de grandes vulnérabilités récemment. La perte d’un premier Himars et d’un nouveau système patriot ainsi que de nombreux hélicoptères en sont des conséquences inquiétantes.

En Bref : 

-    🔸 Russie : Des drones ont attaqué les raffineries de pétrole de Syzran et Novokuibyshevsky dans la région de Samara, un incendie s'est déclaré dans une unité de traitement de produits pétroliers. Trois drones Ukrainiens interceptés dans la région de Koursk.
La porte-parole du MAE russe, Maria Zakharova, déclare que l'Occident devrait abandonner l'idée de vaincre stratégiquement la Russie, avertissant que celui-ci marche au bord du gouffre et que la guerre pourrait déborder au-delà des frontières.

-    🔸 Ukraine : L'armée ukrainienne a mené 68 combats avec les forces russes près de Synkivka, Tabayivka de la région de Kharkiv, Bilohorivka de la région de Louhansk et Terny, Rozdolivka de la région de Donetsk, Berdychi, Orlivka, Tonenke, Pervomayske de la région de Donetsk, Krasnohorivka, Heorhiyivka, Novomykhaylivka de la région de Donetsk et Staromayorske. de la région de Donetsk et de Robotyne dans la région de Zaporizhzhia, sur la rive orientale du fleuve Dniepr dans la région de Kherson

-    Kyiv : 2 drones russes interceptés cette nuit.

🔸 Front Nord
-    Belgorod (Russie) : Impacts sur la ville de drones Urkainiens.
-    Sumy : Dégâts à Grayvoron à la suite d'un bombardement
 

🔸 Front Est

-    Kupiansk : Combats à Synkivka et Tabayivka
-    Siversk : Dégâts à Sloviansk suite aux frappes de missiles russes. Combats à Bilohorivka.
-    Bakhmout: Combats à Terny, Rozdolivka
 

 

Bakhmout par Poulet Volant

Bakhmout par Poulet Volant

-    Adviivka : Combats à Berdychi, Orlivka, Tonenke, Pervomayske

Jour 752: « Poutine n’est toujours pas un paria (et ça n’est pas normal) »

-    Donetsk / Marinka : Combats à Krasnohorivka, Heorhiyivka, Novomykhaylivka


🔸 Front Sud
-    Vuhedar/ Pavilivka (occupée): Rien de notable
-    Velyka Novosilka / Staromaiorske/Urozhaine/Zavitne Bahzhannia (occupée) : Combats à Staromayorske
 

Velyka Novosilka  par Poulet Volant

Velyka Novosilka par Poulet Volant

-    Orikhiv /Robotyne/Novoprokopivka/Ilchenkove/Verbove (occupée) : Combats à Robotyne

Robotyne par Poulet Volant

Robotyne par Poulet Volant

-    Kamianske/Lobkove/Zherebianky/ Luhove (occupée) : 

Kamianske par Poulet Volant

Kamianske par Poulet Volant

-    Nikopol : L'armée russe a bombardé Nikopol


-    Kherson: Combats à Krinky. Des explosions ont été signalées à Kherson, Des explosions ont été signalées dans la région de Skadovsk. L’armée russe a bombardé la ville de Kherson et Beryslav, Sadove.


-    Odessa :  Hier, un bombardement russe a fait plus de 20 morts à Odessa.

En Bref

🔸 Non alignés :

-    Arménie :  L'Arménie pourrait prochainement demander une adhésion à l'Union européenne. Le Ministère arménien des Affaires étrangères estime que « de nouvelles opportunités sont largement discutées en Arménie ».

🔸 Camp Pro-Russe
-    Russie-Iran-Chine viennent de terminer un exercice militaire conjoint dans le golfe d'Oman

 

🔸 Camp pro-Ukrainien :
-    USA : « Aucun signe que la Russie se préparait à utiliser une arme nucléaire en Ukraine » selon Washington.
-    
-    UE : Le président du Conseil européen Charles Michel félicite Vladimir Poutine pour sa « victoire écrasante lors des élections qui débutent aujourd’hui », et ajoute « Pas d’opposition. Pas de liberté. Pas de choix ». 
Les chefs d’État et de gouvernement de l’UE devraient appeler la semaine prochaine lors de leur sommet (21-22 mars) à de nouvelles sanctions visant la Biélorussie, la Corée du Nord et l’Iran.

-    République Tchèque : « Du point de vue du droit international et de la charte de l'ONU, rien n'empêcherait les troupes des États membres de l'OTAN de prêter main-forte à l'Ukraine » - Président de la République Tchèque, Petr Pavel.

-    Pologne : Le Président polonais, Andrzej Duda, affirme que si Vladimir Poutine remporte sa guerre contre l'Ukraine, il n'hésitera pas à attaquer d'autres pays.

-    Lituanie : Le Président lituanien, Gitanas Nauseda, apporte son soutien à Emmanuel Macron et affirme que « toutes les options concernant le soutien à l'Ukraine doivent rester sur la table ».

-    Pays-Bas : Grand vainqueur des élections législatives de 2023, le leader nationaliste Geert Wilders annonce qu’il ne deviendra pas Premier ministre, faute de soutien des partis avec lesquels il tente de former une coalition depuis plusieurs mois (déclaration).

-    France : « Si la Russie continue son escalade, nous serons prêts. » « Notre industrie de défense n'est pas adaptée pour une guerre de haute intensité. Mais nous avons multiplié par 3 nos capacités de production. Nous allons aussi produire des armes en Ukraine, plus près du front. » « Nous avons une doctrine qui est établie et en matière de nucléaire, il faut peu de mots. […] Le nucléaire n’est pas un instrument de déstabilisation ou de menace, c’est un instrument de sécurité. » « Nous serons prêts à prendre les décisions qui s’imposent pour que la Russie ne gagne jamais. » « La Russie est un adversaire. Le régime du Kremlin est notre adversaire. Mais, nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Nous sommes prêts à répondre à une escalade possible de la Russie. La paix, ce n’est pas la capitulation de l’Ukraine. » - Emmanuel Macron.

« Le Président (Emmanuel Macron) fait peur. Il sait qu'assit, on finit par se lever. Et que si on alimente la  guerre, on finit par la faire soi-même. Ceux qui veulent la paix préparent la paix. Lui non. » - Jean-Luc Mélenchon.

-    Allemagne : Le chancelier allemand, Olaf Scholz, persiste. Il est « hors de question » d'envoyer des missiles à longue portée Taurus à l'Ukraine, assurant que ce serait irresponsable. « C'est une ligne que je ne veux pas franchir en tant que chancelier. »

-    Finlande : Le Premier ministre finlandais, Petteri Orpo, estime que la Russie se prépare « manifestement » à un « long conflit » avec l'Occident, mais qu'elle n'est pas « invincible ».

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Rédigé par M. Orain

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Publié le 23 Février 2024

Conflit en Ukraine au jour le jourConflit en Ukraine au jour le jourConflit en Ukraine au jour le jour
Conflit en Ukraine au jour le jourConflit en Ukraine au jour le jourConflit en Ukraine au jour le jour
Conflit en Ukraine au jour le jourConflit en Ukraine au jour le jour

Pour ceux qui auraient raté un épisode :

Jour 758 : « Attentat : Drames et opportunité »

Jour 753 : «Être optimiste ou pessimiste ? Se baser sur les faits »

Jour 752: « Poutine n’est toujours pas un paria (et ça n’est pas normal) »

Jour 730: Visio "Pour l'Ukraine, pour leur liberté et la notre" 

Jour 727: Quelles perspectives ? 

Jour 689 : L’UE et l’Ukraine, quel processus d’élargissement possible et souhaitable ?

 Jour 659 : «Au pied du mur»

Jour 635 : «Tête de pont ? Pour l’instant pas vraiment »

Jour 617 : «Une guerre longue… Parce qu’on le veut bien»

Jour 607: Raids ? Ouverture d'un nouveau front ? Entre les deux ? 

Jour 603: «Bilan de l’offensive d’été et perspectives»

Vers un conflit régional ?

Les 600 jours du conflit Ukrainien

Jour 577 : «La grenouille dans l’eau chaude»
Jour 561: "Qui perd ? Qui gagne ?"
Jour 556: «Juger le quotidien des autres de chez soi»
Jour 553 : «Moment de vérité»

Jour 546: Point rapide sur Robotyne

Jour 542 : Premier bilan de l’offensive d’été.
Jour 508 : « Question de feeling »

Jour 503: Le jeu de la sublime porte

Jour 498: «Chantage nucléaire»

Jour 495: «On fait le bilan, calmement»

Jour 483 : «Opération Moïse ?»

Jour 482 : Un bilan ? Quel bilan ?!

Jour 475 : «Premier bilan du début de l’offensive»

Jour 472 : Brouillard de guerre

Jour 468 : Offensive ou continuation de la préparation de manière intensive ?

Jour 462 : «Drones,  communication, matériel et géopolitique»

Jour 449: "Contre-batterie, frappes aériennes, soins"

Jour 445 : «Offensives tests et dérives des réseaux»

Jour 440: "Journée de la paix contre journée de l'Europe"

Jour 437: "L'insoutenable attente"

Jour 425: "Déception, tête de pont et frappes en profondeur

Jour 422: "usure"
Jour 417: " Un calme relatif"

Jour 411: "Linsoutenable attente"

Jour 405 : «Tenir, s’équiper, lancer l’offensive»
Jour 403: Point (très) rapide.
Jour 397 : « Uranium appauvri»

Jour 396 : «Géostratégie du Caucase. Le cas Arménien»

Jour 393 : « Attrition, boue, contre-attaque et démocratie»

Jour 389 : La Russie Potemkine

Jour 385: Petit point très rapide 

Jour 383 : Géostratégie du Caucase. Le cas Géorgien.

Jour 382:

Jour 381:

Jour 380: 

Jour 379:
Jour 376:

Jour 373: Retrait de Balkhmout 

Jour 372: Attaque sous faux drapeau

Jour 371: Gains

Jour 365 : «1 an… Ou 9 ans ?»

Jour 359 «Une guerre anachronique ou révélatrice d’un nouveau monde ?»

Jour 356 du conflit: Les enseignements de la guerre.

Jour 343: «Faut-il abandonner Bakhmut ?»

Jour 331 : « Point de bascule »

Jour 325: «Front congelé»

Jour 321 : La situation à Soledar.

Jour 313 : «Il faut toujours écouter Poutine»

Jour 297: «Bakhmut et le printemps»

Jour 286 : « Frapper au cœur de la Russie»

Jour 283 : «Retour au 24 février ?»

Jour 279: «Menaces et opportunités»

Jour 276: «Le syndrome du Lemming»

Jour 273: « Jouer le  pourrissement ?»

Jour 269: «Un nouveau type de front : Kherson»

Jour 265 : « Pour vaincre, il nous faut de l'audace, encore de l'audace, toujours de l’audace » (Kherson)

Jour 259 : « Attrition mortelle en période électorale»

Jour 253 : « Dnipro, Céréales, économie ».

Jour 249 : « Sortir du Poutinisme »

Jour 247 : « Une propagande en déliquescence »

Jour 238: « Le mur du réel »

Jour 235: «Signaux inquiétants».

Jour 233: «Prendre le risque d’une extension du conflit ?».

Jour 231 : « profond changement ?» (attaque missiles)

Jour 228 : « Plus de questions que de réponses » (pont de Kerch)

Jour 226 : «Un Prix Nobel lourd de sens »

Jour 224 : « Point de rupture ?». (début évacuation Kherson)

Jour 223 : «Après la reprise de l’Oblast de Kharkiv, quelle tactique adopter ?».

Jour 221 : «Mondes parallèles».

Jour 219 : «Fuite en avant». (30 sept 2022)

Jour 217 : «La chute annoncée de Lyman et la fin du gaz Russe en Europe ».

Jour 215 : «Lyman, un Popasna inversé ?»

Jour 213 : «Il n’y aura pas de paix sans défaite Russe»

Jour 211 : « inquiétudes»

Jour 210: Point très rapide. 

Jour 209: «Emballements coupables contre stratégie du pire»

Jour 206: «Le déclin de la Russie et son impact au Caucase et en Asie centrale»

Jour 204: «La Russie a perdu la guerre… Mais elle ne veut pas le voir»

Jour 202: «Au-delà de l’Oskil et du Donets»

Jour 200: Sous-estimations des gains et nouvelle stratégie russe.

Jour 199 : Et maintenant ? (Contre-Offensive Kharkiv)

Jour 187: Contre-offensive

Jour 179: «Blocage, déblocage et introspection russe » (21 août)

Jour 174: « Où est la défense anti-aérienne ? Où sont les obus ?»

Jour 172: «La victoire sans attaquer ?» 

Jour 171: «Le moral dans les chaussettes»

Jour 170: « Coup et contre-coup »

Jour 168: «le temps long de la guerre»

Jour 149: «baisse de l’activité» (22 juillet)

Jour 147: «Emballement de propagande Russe»

Jour 145: «La chasse aux sorcières (et aux espions)»

Jour 144: «coupé des réalités ?»

Jour 143: «Front fixé ?»

Jour 140: «L’HIMARS, arme ultra-efficace mais pas décisive »

Jour 138: «Pause opérationnelle ? »

Jour 136: «Pilonnage, propagande et moral.»

Jour 135: «Défaillances»

Jour 133: «La logistique, le nerf de la guerre»

Jour 131: «Frappes à distance»

Jour 129: «Alimenter les canons»

Jour 127: «Prospective d’évolution des frontières »

Jour 126: «La mue de l’OTAN »

Jour 125: « Lysychansk en sursis»

Jour 124: "État terroriste"

Jour 123: « A quoi joue la Biélorussie ? »

Jour 121: « Ascenseur émotionnel »

Jour 119: « Fin de la poche de Zolote »

Jour 118: « Retrait ou sacrifice ultime à Zolote ?» (21 juin 2022)

Jour 115: « Stabilisation»

Jour 114: « Bilan du voyage à Kyiv»

Jour 113: « Allez à Kyiv, mais pour quoi faire ?»

Jour 112: « Sloviansk et Kherson, destins opposés »

Jour 108: « Verre à moitié plein ou à moitié vide ?»

Jour 107: « L’aide occidentale : Mise à niveau, bonne conscience ou déclin ? »
Jour 106: «L’épuisement »

Jour 105: « Du rififi dans les Républiques fantoches»

Jour 104: « l’arme alimentaire »

Jour 103: «Prendre de l’altitude»

Jour 102: «Alimenter la guerre»

Jour 101 : « La stratégie du judoka »

Jour 100 : «La bonne distance»

Jour 98 : «Réalité alternative»

Jour 97 : «Sievierodonetsk : Un nouveau Marioupol évité»

Jour 90 : « Le char, maitre des horloges de la guerre »

Jour 89: «Le changement ça n’est pas encore maintenant »

Jour 88: «Faut-il rester à Severodonetsk ? »

Jour 87: 

Jour 86: «La difficile mue de l’Union Européenne»

Jour 85: «Prisonniers de guerre»

Jour 84: «POW»
Jour 83 : « Le poison du doute »
Jour 82 : « L’heure du choix »

Jour 81 : « Kharkiv n’est pas comparable à Kyiv »

Jour 80 : « Le déni »

Jour 79 : « Chair à canon »

Jour 78 : « De l’autre côté de la frontière »
Jour 77 : « Ça bouge au Nord»
Jour 76 : « journée de l’Europe, vraiment ? »
Jour 75 : « Deux visions de l’Europe »

Jour 74 : « Le retour de l’aviation Ukrainienne le jour de la victoire »

Jour 73 : « Guerre de tranchées »

Jour 72 «Percer le brouillard»

Jour 71 : « Faux semblants »

Jour 70 : « La Hongrie peut-elle rester neutre ? »

Jour 69 « En attente de la phase 3 »

Jour 68 : « Le retour de l’Holodomor ? »

Jour 67 : « Le poids de la rumeur ».
Jour 66 : « Grignotages »

Jour 65 : Les É֤tats-Unis entrent en guerre

Jour 64 : « Qui craquera le premier ? »

Jour 63 : Situation sur le front

Jour 62: « Extension du conflit ? Le cas de la Transnistrie »
Jour 61 : Le feu en Russie.
Jour 60: Tenue du bureau de vote
Jour 59 : « Le rouleau compresseur Russe ou l’importance de l’artillerie »
Jour 58 : « Qui perd gagne »

Jour 57 : Point rapide.

Jour 56 : « Temps médiatique, temps militaire, temps politique ».

Jour 55 : « la bataille décisive ».

Jour 54 : « Les 300 de Marioupol ».

Jour 53 : « L’armée russe, un colosse aux pieds d’argile ».

Jour 52 : « La tenaille »

Jour 51 : « Navire Amiral»

Jour 45 : «La bataille du rail :  Terroriser la population »

Jour 44 : « Un pont trop loin »

Jour 43 : « 2022, un nouveau 1968 ? »

Jour 42 : « Le concert des nations »

Jour 41 : Le mot « génocide »

Jour 40 : « La ligne rouge »

Jour 39 : « Zachistka »

Jour 38 : une semaine décisive.

Jour 37 : « L’attrition »

Jour 36 : « Le grand dessein de Poutine et les rapports Chine-Russie »

Jour 35 : Brouillard de guerre

Jour 34 : Défaite consommée.

Jour 33 : Les sanctions vont-elles tuer la Russie (ou pas ?)

Jour 32 : La population Russe

Jour 31 : Principe de réalité

Jour 30 :  Point rapide, peu de temps encore...

Jour 29 : Peu de mouvements, mais des faits importants.

Jour 28: Situation du front.

Jour 27 : Point Godwin

Jour 26 : « Guerre fratricide »

Jour 25: "Temps médiatique, temps militaire, temps politique"

Jour 24 : « Le mur du çon » (tous droits réservés au canard)

Jour 23: "Sergey Sukharev : La vengeance est un plat qui se mange"

Jour 22: "La fuite en avant Russe ou l'expérience de Milgram en application".

Jour 21 : « Lueur d'espoir»

Jour 20 : « Le temps c’est de l’argent »

Jour 19 : « Gouverner, c’est prévoir »

Jour 18 : « L’extension du domaine de la lutte »

Jour 17 :

Jour 16 : "Tout ne se vaut pas".

Jour 14-2 : « Mon portrait dans le miroir ».

Jour 14 : « La guerre c’est la continuation de la politique par d’autres moyens » (Clausewitz)

Jour 13 : Et maintenant ?

Jour 12 : Déni de réalité et gueule de bois.

Jour 11 : Installation des stratégies.

Jour 10 : L’enlisement ?

Jour 9. Fixation des fronts et effet Diagoras.

Jour 8 : Point de situation après une semaine de conflit.

Jour 6 : Point de situation au 1er Mars à 14h.

Jour 5 : Situation le 28 au soir  Situation au 28 au matin.

Jour 4 : Situation au 27 au matin

Jour 3 : Point de situation

Jour 2 : Situation au 25 au matin

Jour 1 : L'Europe post guerre froide n'existe plus  - La guerre est là

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Rédigé par M. Orain

Publié dans #Ukraine

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Publié le 23 Février 2024

UKRAINE Jour 730:  visio de l’association Pour l'Ukraine, pour leur liberté et la nôtre

UKRAINE Jour 730

Voici l'intervention que j'avais prévu hier soir pour la visio de l’association Pour l'Ukraine, pour leur liberté et la nôtre


🔸 Résumé rapide du conflit.
- Année 2022 : urgence et court-termisme.
Une résistance inespérée (Kyiv en 3 jours).
Sanctions rapides mais avec de nombreuses failles. Mobilisation de 300 000 hommes en septembre, Nomination de Sourovikine en octobre, création d’une ligne solide. Evacuation des zones difficiles à défendre (Kherson)

- Année 2023 : Consolidation et structuration de l’aide. Consolidation russe aussi avec la nomination du général Guerassimov, chef d’état-major des armées russe en janvier. Rebellion Wagner écrasée en juin.

- Année 2024 : Attente de 2025 : Tenir. S’enterrer et attendre de pouvoir palier la carence de munition.
Flottement qui constitue une chance pour la Russie qui espère gagner la guerre (prise de Bakhmout et Adviivka)

Et effectivement l’Ukraine ne peut plus attaquer désormais. Donc elle ne peut pas gagner sauf à espérer que la Russie implose ou s’écroule sous le poids des sanctions (qu’elle contourne), des dépenses (qu’elle compense encore par le gaz et le pétrole) ou sous la saignée démographique (sauf qu’elle a un réservoir mobilisable 4 fois supérieur à celui de l’Ukraine).


🔸 L'évolution russe

La Russie a évolué. Ses premières erreurs lui ont couté très cher 1450 chars, 450 pièces d’artillerie, 70 hélicoptères, 65 avions, Une bonne partie de sa flotte de la Mer Noire et surtout des centaines de milliers de morts et de blessés.

🔸 Le mythe des lignes rouges

Nous avons un problème de représentation de l’armée russe qui a trop souvent occasionné l’existence de « lignes rouges » inutiles voire nuisibles.

Ces lignes rouges repose sur les mythes de l’armée qui bat Napoléon (alors que le typhus a tué 30% de ses soldats) et Hitler (grâce aussi et surtout au prêt bail des USA). L’autre point repose sur la dissuasion nucléaire. Là aussi, on a oublié les règles du jeu de la guerre froide où il n’était pas rare qu’USA et URSS se confrontent par pays interposés (Vietnam, Corée etc.)

L’image de son armée est sérieusement écornée. A tel point que la propagande russe joue parfois dessus pour montrer qu’elle n’aurait pas les moyens d’une autre guerre ailleurs. Il faut d’ailleurs sans doute relativiser l’importance et la qualité de l’industrie militaire russe. Ses matériels sophistiqués sont en échec (Armata, T-90, Su-57) et ses ressources se consomment vite (voire sont attaquées comme les raffineries en ce moment). Et malgré tout, ses alliés sont rares et n’auront sans doute pas des stocks inépuisables.

L’image des « peuples frères » qui les accueilleraient à bras ouverts ne convainc plus personne non plus. L’idée des « petits frères » Ukrainiens incapables de faire le poids aussi.

🔸 Évolution de l'armée Ukrainienne
L’armée Ukrainienne a évolué et s’est considérablement modernisée depuis 2014 et cette modernisation s’est encore accentuée depuis 2022. Certains éléments novateurs en 2022 sont aujourd’hui déjà obsolètes (comme le Bayraktar). Elle se retrouve toujours dans un défi logistique incroyable en cumulant du matériel soviétique et du matériel OTAN. Cette transition vers du matériel occidental n’est toujours pas achevée pour les pays d’Europe orientale qui ont rejoint l’OTAN il y a quinze ans et représente déjà un effort colossal de formation, d’appropriation et d’approvisionnement en temps de paix.

🔸L'attrition
La question se pose de savoir pour qui l’attrition est la plus difficile. C’est le cœur de la suite des évènements. Il faudrait un rapport de perte de 1 à 5 au minimum pour que l’Ukraine en sorte gagnant. Ce qui est impossible avec le rapport de feu actuel. Même si les armes sont plus précises.

Et surtout la Russie est une dictature. Elle peut se permettre d’avoir 150 000 morts. Pour l’Ukraine – même si la guerre est existentielle – c’est plus difficile. D’autant plus que le parlement n’arrive pas à élargir la mobilisation pour l’instant.

🔸Impasse technique
Il y a aussi une impasse technique. Aujourd’hui le front est surveillé de très près. Il est impossible de masser des troupes pour créer une brèche. Paradoxalement cela aide plutôt la tactique russe de « rouleau compresseur ».

🔸L'occident
L’occident a un réel problème structurel. Il y a une coalition de 54 état incapables de répondre à la production Russe additionnée à celle de la Corée du Nord et de l’Iran. Seule la Corée du Sud se montre capable de répondre au défi car elle est en guerre elle-même. La Pologne aussi mais elle privilégie désormais son propre équipement. La défaillance des USA est un énorme problème pour l’Ukraine – et par ricochet – pour nous aussi.

L’opinion publique occidentale tient le coup mais le soutien s’érode. Les élections Européennes semble se cristalliser sur ce dossier (refus du NPA de rejoindre LFI pour cette raison aujourd’hui par exemple) mais aussi sur le dossier agricole (et par ricochet donc sur les produits ukrainiens). L’influence des bots russes reste forte et met toujours en péril nos démocraties.

🔸Les stocks
Nos stocks de munitions sont faméliques. Nous devons à la fois les remplir, fournir l’Ukraine et monter la production. Pour l’instant nous en sommes incapables (nous avons promis 1 million d’obus que nous n’avons pas été capable de fournir). Même la production totale des Etats-Unis par mois en 2022 ne correspondait pas aux munitions nécessaires par jour dans le conflit.
La Corée du Nord a fourni à elle seule plusieurs millions d’obus. Et le problème ne se pose pas que pour les munitions mais aussi pour le reste du matériel. Nous n’avons que 200 chars. La Russie en a perdu autant pour la seule bataille d’Adviivka.
Les chaines de production sont à reconstruire. C’est long (2 à 4 ans). Et pour certaines nous n’avons même pas commencé.
Nous avons raté l’étape des drones. La protection de la mer Rouge par nos frégates a montré la difficulté à tirer des missiles de plus d’un million contre des drones a quelques dizaines de milliers d’euros. Nous avons oublié la masse et le faible coût. Nous faisons de l’artisanal de luxe hors de prix.

🔸Et ensuite ?
D’ici début 2025, la Russie n’a donc aucun intérêt à un quelconque cessez-le-feu, bien au contraire. Les USA et l’UE ne proposent pas de stratégie claire. Et un conflit qui s’éternise (ou pire qui est gelé) serait un frein très net au développement de l’UE.

Quelle stratégie d’élargissement dans les Balkans ? Quid de la Géorgie ? de l’Arménie ? de la Moldavie ? Et les autres conflits gelés (Transnistrie, Abkhazie, Ossétie du Sud).

🔸Que faire ?

EDUCATION

En occident nous avons eu beaucoup de mal à prendre conscience du danger. On juge Poutine sur nos critères occidentaux. Sa rationalité n’est pourtant pas la même que celle d’un pays démocratique. Comme cela a déjà été dit, notre armée était globalement pro-russe. On a cherché trop longtemps à négocier. Comme pour la Géorgie en 2008 par exemple. On paye une méconnaissance de l’Europe Centrale et Orientale (que trop encore appelle « Europe de l’Est »… Regardez où sont la Rep Tchèque ou encore la Slovénie sur une carte pour voir cette erreur.

VIGILANCE

On s’est pris aussi dans des éléments de Propagande pure : Celle de la Russie éternelle par exemple, des « peuples frères », du Donbass « pro russe », le récit des « exercices le long de la frontière ». Plus proche de nous on a mis sur un pied d’égalité les versions sur la rupture du barrage de Nova kakhovka par exemple. Ou encore le fait que la guerre à « deux ans ». Elle a 10 ans en fait.

Trop souvent sur les plateaux télé ça ne choque personne d’inviter un pro-russe et un pro-Ukrainien. Chacun doit penser que la vérité est « quelque part entre les deux ». C’est un relativisme insupportable.

ACTION

On accepte encore aujourd’hui que des anciens comme Maurice Leroy travaille à Moscou. Et que dire des complices directs de Moscou comme Thierry Mariani, Régis de Castelnau, Xavier Moreau, Régis le Sommier.
Sanctionner les personnalités comme Ségolène Royal qui ont délibérément menti comme sur le bombardement de la maternité de Marioupol par exemple.

Réquisition des 300 milliards gelés. Ou au moins utilisation de leurs intérêts dans un premier temps.

Fermer le ciel bien sûr. En cas d’impossibilité diplomatique assurer une zone de sécurité le long des frontières orientales de l’UE (Pologne, Roumanie).

Prendre des décisions en excluant la Hongrie du jeu. Hors UE si nécessaire.

Voter. Mine de rien il y a 50% d’abstention aux Européennes.

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Rédigé par M. Orain

Publié dans #Ukraine

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