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Publié le 21 Août 2023

Thème 1: Totalitarismes et seconde guerre mondiale

Cours téléchargeable pour tableau Numérique Interactif (TNI/TBI) 

 

Pour télécharger le cours en version Smart Notebook pour tableau blanc interactif (TBI), cliquez sur le lien ci-dessous

http://muides2.free.fr/smart.jpg

Le cours en format Pdf 

 

Raising the Flag on Iwo Jima (en français, « Élévation du drapeau sur Iwo Jima ») est une photographie renommée prise le 23 février 1945 par le photographe américain Joe Rosenthal avec un appareil Speed Graphic (en). Elle dépeint cinq Marines américains et un soldat infirmier de la Navy hissant le drapeau des États-Unis sur le mont Suribachi, lors de la bataille sur l'île japonaise d'Iwo Jima durant la Seconde Guerre mondiale.

Raising the Flag on Iwo Jima (en français, « Élévation du drapeau sur Iwo Jima ») est une photographie renommée prise le 23 février 1945 par le photographe américain Joe Rosenthal avec un appareil Speed Graphic (en). Elle dépeint cinq Marines américains et un soldat infirmier de la Navy hissant le drapeau des États-Unis sur le mont Suribachi, lors de la bataille sur l'île japonaise d'Iwo Jima durant la Seconde Guerre mondiale.

Programmme

A – L’affirmation des totalitarismes et la guerre

Notions: Totalitarisme. Génocide. Crime contre l’humanité. Collaboration. Résistance

Ce thème vise à mettre en évidence les caractéristiques des régimes totalitaires et leurs effets ainsi que l’étendue et la violence du conflit mondial, à analyser le processus menant au génocide des Juifs d’Europe et à comprendre, pour la France, toutes les conséquences de la défaite de 1940.

On peut mettre en avant :

- les totalitarismes : le cas de l’URSS ; le cas de l’Allemagne (idéologies, violences et résistances) ;

- les protagonistes et principaux théâtres d’opération de la Seconde Guerre mondiale, à l’échelle européenne et mondiale ;

- les crimes de guerre, violences et crimes de masse, les génocides des Juifs et des Tsiganes ;

- la France dans la guerre : le régime de Vichy, l’occupation, la collaboration, la Résistance ;

- les bases d’un nouvel ordre international (création de l’ONU, procès de Nuremberg et de Tokyo).

 

B – Un sujet d’étude au choix :

La Guerre d’anéantissement à l’Est et le génocide des Juifs.  

Ce sujet d’étude montre comment l’évolution de la guerre à l’Est accélère la mise en œuvre du génocide des Juifs et en modifie les formes.

OU

De Gaulle et la France libre.  

Ce sujet d’étude permet de comprendre, à partir d’une réflexion sur le rôle de Charles de Gaulle, l’action de la France libre et de la Résistance.

Cours en travaux. Merci de votre compréhension.

I – L’affirmation des totalitarismes (3h)

Introduction

Le régime totalitaire est donc un pays dirigé par un seul homme avec l’aide d’un parti unique. La population voit donc ses libertés restreintes.

 

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. Affiche de propagande de la SFIO (parti socialiste)

 

 

 

A:  Deux visions du mondes opposées

 

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Novembre 1918, Guillaume II abdique, c’est la fin de l’Allemagne impériale. Deux visions de la république s’affronte : une république socialiste (spartakistes) ou allemande (démocratique). Du 5 au 12 janvier 1919 ; c’ est la semaine sanglante, une assemblée constituante réunie à Weimar vote une nouvelle constitution.

 

Deux objectifs différents

 

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Une prise de pouvoir aux origines différentes

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- 1922: Création de l'Union de Républiques Socialistes Soviétique (U.R.S.S.), censure, parti unique.
- 21 janvier 1924 : mort de Lénine qui ne souhaite pas voir Staline lui succéder…

 

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« Très bon marché ici ! La chambre d’hôtel 400 000 Marks, le dîner [Abendessen] 1 800 000 Marks. Un demi-litre de lait 250 000 Marks.
Six semaines plus tard, peu avant la fin de l’inflation, un déjeuner dans une auberge coûtait entre 10 et 20 milliards de Marks et un repas à la mensa plus d’un milliard, ce qui correspondait à 7 pfennigs-or. Pour une pièce de théâtre, je devais payer 300 à 400 millions. »

  Albert Speer, Au cœur du Troisième Reich

 

 

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B - Enracinement de ces régimes

Installation un pouvoir autoritaire

 

Arrivée au pouvoir de Staline (1924) et de Hitler (1933)

Suspension des libertés (presse, syndicats, individuelles)

Le PC devient seul parti légal (1923) NSDAP devient parti unique (1933)

 

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Éliminer ses "Amis"

 

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Puis Staline s'attaque aux opposants: 1,6 millions de condamnés, 683 000 exécutions

 

Construire son réseau

 

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Police politique (Tcheka, NKVD, KGB  pour l'URSS et la  Gestapo pour l'Allemagne Nazie)

SA (sections d'assaut) et SS (Schuttzstaffel ou "escadron de protection")

Dès 1925, la garde personnelle d'Hitler compte déjà 60 000 hommes qui lui sont fanatiquement dévoués.

 

La propagande omniprésente.

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Cliquez pour agrandir le texte

 

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Des slogans simples et répétés sur tous les supports possibles

 

Le discours de propagande selon Hitler

"L'âme de la masse n'est accessible qu'à tout ce qui est entier et fort [...]. La masse préfère le maître au suppliant, et se sent plus rassurée par une doctrine qui n'en admet aucune autre auprès d'elle. La tolérance lui donne un sentiment d'abandon; elle n'en a que faire[...].

La faculté d'assimilation de la grande masse n'est que restreinte, son entendement petit, par contre son manque de mémoire est grand. Donc toute propagande efficace doit se limiter à des points forts peu nombreux, et les faire valoir à coup de formules stéréotypées aussi longtemps qu'il le faudra, pour que le dernier des auditeurs soit à même de saisir l'idée [...].

La grande masse d'un peuple ne se compose ni de professeurs, ni de diplomates. Elle est peu accessible aux idées abstraites. Par contre, on l'empoignera plus facilement dans le domaine des sentiments et c'est là que se trouvent les ressorts secrets de ses réactions."

Hitler, Mein Kampf, 1926

 

De grandes réunions pour montrer la force du parti et l'obéissance de la masse. L'individu ne compte plus, seule la collectivité est importante.

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Contrôler la jeunesse (militarisation, groupes, Dénonciations familiales...)

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Création de nouveaux programmes scolaires

Ex: Une dictée d'école primaire en Allemagne.

"Comme Jésus a délivré les hommes du péché et de l'enfer, ainsi Hitler a sauvé le peuple allemand de la ruine. Jésus et Hitler furent persécutés mais tandis que Jésus fut crucifié, Hitler fut élevé au poste de chancelier [...]. Jésus travaillait pour le ciel, Hitler oeuvre pour la terre allemande."

 

Contrôler la presse  

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Un seul journal: "la Pravda" (la vérité) en URSS. En Allemagne le 2 février 1933 : les journaux d'avis contraires au régime sont interdits de parution. En 1940, le magazine couleur Signal sert de propagande européenne.

 

Le cinéma

En Russie

Le cinéma, en influençant les films du cinéaste Sergueï Eisenstein : Octobre, qui relate les événements d'octobre 1917, dont le scénario fut modifié sur ordre de Staline, ou encore La Chute de Berlin de Mikheïl Tchiaourelli dans lequel Staline est présenté comme le vainqueur génial de la Seconde Guerre mondiale.

Principaux films de Sergueï Eisenstein : La grève (1924), Le cuirassé Potemkine (1925), Octobre (1927), la ligne générale (1929), ...

 

 

En Allemagne  Leni Riefenstahl

Les Dieux du stade (Olympia) est un film documentaire en deux parties tourné par Leni Riefenstahl en 1936 lors des Jeux olympiques d'été de 1936 et sorti le 20 avril 1938.

 

 


 

L'achitecture

 

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Les grands évènements médiatiques comme les jeux Olympiques de 1936 à Berlin

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Certains pays avaient envoyé une délégation réduite, certains athlètes juifs avaient décidé de boycotter. En France, la question fut vite tranchée : on participerait.  Le film de la cérémonie d'ouverture montre qu'on ne va pas se contenter de cela, la délégation française,va saluer la tribune officielle d'un salut dit "Gaulois".  Après coup, on justifiera cela en affirmant qu'il s'agissait du salut olympique, ce qui est vrai. Néanmoins,on constatera que la plupart des autres délégations se sont abstenues de le pratiquer, (et lors des autres éditions des JO, la France n'a pas eu ce zèle)

A voir, le 100m de Jesse Owens

Peinture  

En Russie

La peinture officielle du réalisme soviétique avec Plastov, Romas, Toidze, Guerassimov ou Boris Vladimirski. Gravures d'affiches de l'entre-deux-guerres des années 1930 avec des artistes tels que V. Deni, A. Deineka, G. Kluktis, N. Vatolina ou après guerre avec Kukryniksy.

 

En Allemagne

L’artiste ne travaille pas pour lui, mais pour ses compatriotes. Les sujets qu’il choisit doivent inévitablement concerner tout le monde. Il y a un modèle d’héroïsation créé par le Parti nazi. Cet Allemand est unique, il appartient à cette « race des seigneurs » chargée de gouverner le monde. C’est en somme tous ces critères que Hitler veut voir et sentir dans les toiles exécutées..

Adolf Wissel, Famille paysanne de Kahlenberg (1939).

 

 

Les poèmes

Les éloges panégyriques de Rashimov dans la presse (Gazette rouge de Léningrad, Pravda...)  

 

 

"Ô, Grand Staline"

Ô Grand Staline, Ô chef des peuples;
Toi qui fais naître l'homme
Toi qui féconde la terre
Toi qui rajeunis les siècles
Toi qui fais fleurir le printemps
Toi qui fais vibrer les cordes musicales
Tu es la fleur de mon printemps
Un soleil reflété par des millions de cœurs humains".

Rashimov, poème publié dans la Pravda, 28 aôut 1936.

 

Un poème d'Eluard en 1950

 

La Radio

Radios, distribuées gratuitement avec une seule chaîne pour recevoir la propagande officielle. La voix d'Hitler ne passant pas bien à la radio (débit haché, fade), il a l'idée de la faire modifier par un ingénieur du son pour qu'elle porte mieux. L'opération est un succès et le procédé sera réemployé à la suite. Goebbels s'inspire des théoriciens de la propagande qui l'ont précédé, notamment Gustave Le Bon et son ouvrage Psychologie des foules qui expose des moyens d'influencer les masses à leur insu.

 

Les héros

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/f1/Stakhanov.JPG/220px-Stakhanov.JPG

Alekseï Grigorievitch Stakhanov (en russe : Алексей Григорьевич Стаханов ; 1905-1977) est un célèbre mineur soviétique.
Lors d'un concours organisé par le Komsomol, ce mineur du Donbass aurait accompli quatorze fois la norme d'extraction du charbon, le 31 août 1935 : 102 tonnes en 6 heures de travail. La norme était de 7 tonnes. La propagande soviétique en a fait par la suite un exemple pour tous les ouvriers de l'URSS. Cette promotion du sacrifice personnel et de l'émulation entre travailleurs pour le bien du Parti a reçu le nom de stakhanovisme.

 

 

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C:  L'application des projets de société

 

 

Transformation de la société

 

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- Zoom: Auschwitz-Birkenau

- Histoire des arts: Le documentaire historique "Nuit et Brouillard"

 

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L'exclusion des personnes différentes

Les régimes totalitaires sont par nature intolérant et ont besoin de boucs émissaires pour expliquer les problèmes de la société.

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1933: Boycott des magasins juifs.

1935: Lois Antisémites de Nuremberg (travail, mariage, citoyenneté, émigration). Le port de l'étoile jaune est devenu obligatoire en 1941.

 

http://www.ushmm.org/lcmedia/photo/lc/image/03/03098.jpg

1938: Nuit de cristal (9 au 10 novembre). Amende de 1 milliard de Marks.

 

La politique économique

1: La réforme agraire (uniquement en URSS)

1929: Collectivisation des terres en URSS

Staline décide de supprimer les koulaks (« grands propriétaire terriens »). Même ceux qui acceptent de donner leurs terres vont en camp. La propriété individuelle est supprimée.

 

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1931-32 : Les paysans brûlent leurs récoltes, abattent leurs troupeaux.

1933: Grande famine

 

2: Les grands travaux

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Autarcie :  Les importations sont limitées. On fabrique des produits de remplacement (ou ersatz). L’Allemagne fait du troc avec certains pays.

 

En Allemagne, il n'y a pas de rupture avec le capitalisme, mais l'Etat a plus de poids.

1935: Retour du service militaire obligatoire (en violation du traité de Versailles). Réarmemement massif.

 

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En URSS, Staline ordonne la nationalisation de toutes les entreprises. Il charge le «Gosplan » de planifier l’économie., on met donc en place des plans quinquenaux.

 

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1928-32 : Premier plan quinquennal. (industrie lourde et communications) le premier plan a triplé la production d’électricité.

Travail Mer Baltique- Mer Blanche en 1932-33 (grâce aux goulags)

Les paysans doivent sacrifier les « biens de consommation » (les vêtements, les automobiles, les appareils ménagers) pour l’achat des tracteurs, locomotives et installations hydro-électrique.

En 1940 L’URSS se situe au troisième rang mondial.

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Hitler et Staline étaient des dirigeants autoritaires qui ont profondément influencé la politique de leur pays et par extension du monde entier. Leurs idéologies étaient très différentes (Nazisme et Communisme) mais la logique totalitaire est la même. Ils instaurent un régime où la population est :

 

Surveillée: Par le parti, les enfants,  les voisins…

Terrorisée: Par le goulag ou le camp de concentration, les procès, la police politique.

Encadrée: Par la propagande et le culte de la personnalité.

 

 

Vocabulaire:

URSS : Union des républiques socialistes soviétiques. État fédéral créé en décembre 1922 par Lénine. La capitale est Moscou.
Nationalisation: Acte par lequel les moyens de production – terres, mines, usines, entreprises... – deviennent propriété de l’État. 
Kolkhozes : Exploitations agricoles créées par la collectivisation. Les moyens de production sont communs ; les ouvriers agricoles sont rétribués sur la base d’un partage des bénéfices (« Kol » = collectif).
Sovkhozes : Fermes d’État où les travailleurs sont salariés (« sov » = soviétique).
Koulak : Paysan aisé propriétaire de sa terre.
Goulag : Camps de travaux forcés en URSS.
PCUS : Parti communiste d’Union soviétique.

Dates à retenir:

    1922 : Naissance de l’URSS.
    1924 : Mort de Lénine.
    1924-1953 : Dictature de Staline.
    1928 :  1er plan quinquennal.
    1929-1938 : Collectivisation forcée des campagnes.
    1933-45: Adolf Hitler au pouvoir
    1935: Lois de Nuremberg
    1937-1938 : Grande terreur Stalinienne
    1939 23 août : Pacte de non-agression germano-soviétique.
    1941 :  Entrée en guerre de l’URSS.

Une alliance de circonstance en 1939 pour envahir la Pologne entrainera la seconde guerre mondiale. Une trahison d'Hitler par son invasion de l'URSS en juin 1941 marquera le début de l'opposition entre les deux régimes.

II – La seconde guerre mondiale (3h)

Introduction, la marche vers la guerre.

- 1933: Allemagne quitte la SDN
- janvier 1935: rattachement de la Sarre 
- mars 1935: service militaire obligatoire
- 1935: réarmement
- 7 mars 1936: Remilitarisation de la Rhénanie 
- 12 mars 1938: Anschluss - Automne 1938: crise des Sudètes avec la siganture du traité de Munich le 30 septembre 1938.
 

 Introduction : la marche à la guerre

Causes lointaines

Causes récentes

- paix imparfaite de 1919 et le diktat du traité de Versailles

- crise de 1929 qui attise les nationalismes

- arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933

 

- pacifisme des démocraties : en France, importance du pacifisme de l’opinion publique (différence avec les esprits manipulés des dictatures) encore traumatisée par la Grande Guerre, Daladier n’a jamais été dupe des accords de Munich, mais l’opinion publique croit à la paix.

- juillet 1939, retournement des opinions

- coups de force de l’Allemagne (Anschluss, Sudètes, Dantzig, Rhénanie, Bohème - Moravie…) : responsabilité majeure d’Hitler dans le déclenchement de la guerre.

- pacte de non-agression germano-soviétique  : les démocraties sont décidées à limiter les visées d’Hitler, celui-ci signe un pacte avec Staline (ennemi idéologique) : partage de la Pologne et non-agression pendant 10 ans.

- Axe Rome-Berlin à partir de 1936, puis avec le Japon en 1940

- Alliance franco-britannique, moins efficace.

 

 

Citation d’Hitler : « l’Allemagne ne sera véritablement l’Allemagne que lorsqu’elle sera l’Europe. Tant que nous ne dominerons pas l’Europe, nous ne ferons que végéter. L’Allemagne, c’est l’Europe. L’Allemagne sera une puissance mondiale ou bien elle ne sera pas. »

Le 1er septembre 1939, l’Allemagne d’Hitler envahit la Pologne, la Seconde Guerre Mondiale commence.

Axe Rome-Berlin : Alliance Allemagne-Italie (Pacte d’Acier en 1939)

Ligne Maginot : ligne de défense fortifiée française 

A - Les phases militaires : 6 ans de guerre totale et mondiale

 

 

Un conflit violent, résultant d’agressions successives, utilisant d’énormes moyens, une guerre totale, jamais autant d’hommes, autant de matériel, autant de fronts .

1- Les victoires des dictatures (jusqu’en 1942)

 

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1939 : Pologne

Avril-Juin 1940: Norvège et Danemark

Mai-juin 1940 : Fin de « la drôle de guerre » avec l'invasion des Pays-Bas de la Belgique et de la France

1940-41 : Grèce, Yougoslavie, URSS

Le Reich base sa stratégie sur la Blitzkrieg (guerre éclair) car le Reich ne peut supporter une guerre longue face aux capacités de production adverses, le Reich dispose de forces modernes d’armement : force cuirassée (Panzerwaffe), la force aérienne (Luftwaffe), terrorisant les civils et désorganisant les forces adverses. La « guerre éclair »  est fondée sur l’utilisation massive des blindés et un important appui aérien, permet à Hitler d’envahir, après la Pologne, toute l’Europe occidentale en mai-juin 1940 (le 22 juin 1940 la France envahie signe l’armistice). 

Seul le Royaume-Uni résiste après juin 1940  (Bataille d’Angleterre : 1940-41.) : Les attaques aériennes allemandes sont nombreuses mais il y a une  forte volonté anglaise de résister. Churchill conforte la confiance populaire et bénéficie de l’adhésion des populations.  

Après l’invasion de l’URSS le 22 juin 1941, les Soviétiques résistent en pratiquant la tactique de la « terre brûlée » (actions coordonnées des troupes de l’Armée Rouge et des partisans, recul jusqu’à Leningrad, Stalingrad et Moscou).

2- La mondialisation du conflit et les coups d’arrêt (1942-43)

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Attaque japonaise de Pearl Harbour le 7 décembre 1941 (destruction de la flotte du Pacifique). Les Etats-Unis entrent en guerre (tendance isolationniste auparavant, changement de tendance de l’opinion) sous l’impulsion de Roosevelt.

La guerre est désormais mondiale avec le renfort de l’URSS et des Etats-Unis aux côtés des Alliés.

En 1942, l’Axe Rome-Berlin-Tokyo semble invincible, mais à l’échelle de la planète, les Alliés contrôlent beaucoup plus de territoires et ont de nombreux soutiens. Les fronts se multiplient et touchent la planète entière.

Un des tournants de la guerre s’amorce en juin 1942 dans les îles Midway (arrêt des Japonais), et se confirme en octobre avec la victoire d’El Alamein (arrêt de l’Afrikakorps).

Hitler connaît son plus grand échec en Russie lors de la bataille de Stalingrad (août 1942 – février 1943).

3- La victoire des Alliés (1944-1945)

 

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Le débarquement de Normandie (6-12 juin 1944) et la libération de la France (opération Overlord) sont envisagés depuis 1943. Le débarquement allié sur 5 plages de Normandie est extraordinaire par les moyens mis en œuvre, la dureté des combats (alliés face aux troupes allemandes renforcées).

Les pertes sont considérables (41% des effectifs pour le 6 juin), et l’avancée est lente et difficile jusqu’à la fin de juillet 1944, puis l’avancée est plus rapide jusqu’à la libération de Paris le 25 août 1944.

Les Allemands sont pris en tenaille entre l’avancée alliée à l’ouest et russe à l’est. Le 7 mars 1945 le Rhin est franchi et 50 000 tonnes de bombe sont déversées sur la Ruhr. Jonction sur l’Elbe le 26 avril 1945 et Berlin est assiégée. 

Suicide d’Hitler (avec Eva Braun) le 30 avril 1945 (voir le film "La chute" sur le sujet).

Le projet Manhattan et l’anéantissement de Hiroshima et Nagasaki :

l’arme nucléaire est mise au point au Nouveau Mexique, sous la direction d’Oppenheimer, avec le concours des savants juifs exilés, comme l’allemand Einstein ou l’italien Fermi. L’intensité des combats et l’esprit de résistance des Japonais (kamikazes) font craindre des pertes considérables .Après le premier essai réussi, Truman (nouveau président) décide de l’utiliser sur Hiroshima et Nagasaki, villes abritant des industries de guerre (150 000 victimes) : extrême violence de la décision américaine face à la violence de la résistance japonaise.


Hiroshima Nagasaki - 8/9 Mai 1945
envoyé par ONAMOR21. - L'info video en direct.

Pour précipiter la défaite japonaise, Truman décide de lancer la bombe atomique sur Hiroshima puis Nagasaki (août 1945). Le Japon capitule le 2 septembre 1945.

 

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Hiroshima après la l'explosion de la bombe.

 

Une guerre mondiale, totale, qui plonge le monde dans la destruction et l’horreur.

B-  Un « ordre nouveau » : les formes de l’occupation allemande

L’Europe est sous la domination de l’Allemagne : pays de l’Axe et ses alliés, pays occupés, états vassaux ou satellites. Seuls le Royaume-Uni et l’URSS (et quelques pays neutres) résistent aux attaques de l’Axe.

Un pillage économique systématique : Toutes les matières premières sont pillées, tous les produits industriels, toutes les denrées alimentaires sont envoyés vers l’Allemagne : les populations vaincues se tournent vers le rationnement et le marché noir. Le pillage le plus cruel est pratiqué en Europe de l’est, et est justifié par le racisme méprisant exprimé envers les Slaves (violence impitoyable de l’occupation nazie).

Pour pallier à la pénurie de main d’œuvre, l’Allemagne utilise les prisonniers de guerre et déporte 7 millions de travailleurs (travail obligatoire), volontaires ou non, alors que 7 autres millions travaillent dans leurs propres pays pour satisfaire les commandes allemandes.

La « grande Allemagne » (100 millions d’habitants) impose à l’Europe un « ordre nouveau » : elle met en place un système d’exploitation économique et humain, fondé sur des annexions et un pillage systématique (réquisitionsrationnements, travail obligatoire). Un marché noir se développe dans les pays soumis.

 

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Ordre nouveau : nouvelle organisation de l’Europe telle que l’avait esquissé Hitler dans Mein Kampf : un nouvel état allemand autour duquel les autres pays sont soumis à l’administration et à l’exploitation allemande.

Réquisition : acte par lequel l’occupant oblige le vaincu à fournir des matières premières, produits industriels et agricoles.

Rationnement : rations (alimentaires ou autres) limitées et contrôlées (cartes d’alimentation)

Marché Noir : marché parallèle (illégal) de vivres.

Un régime de terreur partout 

 Pendaison de résistants biélorusses + texte le sort des Polonais

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Dans les pays occupés, des hommes et des femmes refusent de se soumettre et s’organisent pour résister. En Yougoslavie, la résistance est dominée par l’action armée (officiers et soldats, puis partisans autour de Tito) : extrême violence de la répression allemande.

Dans tous les pays, tous les opposants ou résistants risquent la torture, le peloton d’exécution ou la déportation depuis le décret « Nacht und Nebel » (Nuit et Brouillard) de décembre 1941.

La Solution Finale a d’abord touché les Juifs d’Allemagne et de Pologne. Puis les Juifs de Hongrie (presque tous disparus), de Belgique, Pays-Bas, Grèce, Yougoslavie, Roumanie. Les Juifs de France ont souffert de la politique de collaboration du régime de Vichy : 76 000 déportés, 2500 sont revenus.

Les gouvernements de Bulgarie et de Finlande ont refusé de déporter les Juifs, bien que alliés à l’Allemagne. Les Juifs du Danemark ont été transportés clandestinement en Suède pour être sauvés.

Les Tziganes (« race de dégénérés »), 750 000 en Europe en 1939, ont été massacré pour le tiers (260 000 minimum) : les communautés de Hongrie et de Croatie ont été entièrement disséminées.

Les camps se multiplient en Europe afin de mettre en place la Solution Finale : renvoyer au cours sur l’Allemagne Nazie : 6 millions des 8,3 millions de Juifs vivant en Europe ont été exterminés + 5 millions de politiques et d’asociaux, soit au total 11 millions de victimes des camps.

La répression et la terreur nazies s’appliquent partout. Le décret « Nacht und Nebel » condamne tous les opposants ou résistants à la déportation ou l’exécution.

A partir de janvier 1942, la politique d’extermination des Tziganes et des Juifs, adoptée à la conférence de Wansee, s’applique dans les camps de concentration et d’extermination (Auschwitz, Mathausen, Treblinka…). Après une sélection précise entre aptes et inaptes, les déportés connaissent toutes formes de maltraitances qui nient toute dignité humaine (voir cours sur l’Allemagne nazie). L’issue fatale est presque inévitablement la chambre à gaz et le four crématoire. Au total, ce sont 6 millions de Juifs et 5 millions de politiques et asociaux qui sont exterminés à l’échelle de l’Europe.

C- La France sous la domination nazie

1- Le traumatisme de la défaite

Une drôle de guerre pendant 9 mois (septembre 1939 - mai 1940) avec une stratégie française fondée sur la défense ; puis l’anéantissement de la France en 6 semaines (Blitzkreg, mai-juin 1940), exode des civils qui fuient les combats. C’est la débâcle.

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Texte du discours du 17 juin 1940

  Pour Pétain, la guerre est perdue, la guerre est limitée à la France métropolitaine, l’échec français est dû à l’infériorité numérique (classes creuses 1914-18), militaire (moins d’alliés et moins de matériel). Le discours de Pétain est grave et pessimiste (« malheur » est le dernier mot du discours). Pour les Français, Pétain est resté le sauveur de 1914-18, un vieillard très populaire, l’homme providentiel.

La France est coupée en deux parties par une ligne de démarcation : zone libre / zone occupée.

La zone libre est dirigée par Pétain qui a reçu les peins pouvoirs.

Démission du gouvernement Paul Reynaud et nouveau gouvernement formé par le Maréchal Pétain qui demande l’armistice (fin des combats mais pas de traité de paix), signé le 22 juin 1940 à Rethondes dans le même wagon que celui qui a servi à pour l'armistice de 1918.

 

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2 - Le régime de Vichy et le choix de la collaboration

Le 10 juillet 1940une loi, dite « constitutionnelle », votée par les deux Chambres (569 voix pour, 80 contre et 17 abstentions) réunies en Assemblée nationale au casino de Vichy donne tous les pouvoirs au maréchal Pétain, sans contrôle de l’Assemblée, avec pour mission la promulgation d’une nouvelle Constitution. Celle-ci ne verra jamais le jour. De sorte que l’État français allait rester durant toute sa durée un État provisoire.

Pétain engage personnellement et officiellement, par son discours radiodiffusé du 30 octobre 1940, le régime de Vichy dans la collaboration, suite à l’entrevue de Montoire du 24 octobre 1940, durant laquelle il rencontra Hitler  . Cette « poignée de main de Montoire », sera par la suite largement diffusée aux actualités cinématographiques, et exploitée par la propagande allemande.

Un régime autoritaire et d’ordre moral : « la Révolution Nationale ».

Rejet de « l’anti-France » : communisme, étrangers, juiverie, capitalisme, résistants…

Exaltation des valeurs traditionnelles du passé (régime réactionnaire) :

 

TRAVAIL-FAMILLE-PATRIE: Nouvelle devise de la France affichée sur cette propagande:

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Soldats français volontaire de la LVF

 

Un régime collaborateur : mise en place d’un régime policier contre les "ennemis de l’intérieur" (opposants à la Révolution Nationale) et d’une juridiction d’exception (Cour de Riom : Blum, Daladier emprisonnés), Laval membre du gouvernement, ardent collaborateur.

Pétain  espère obtenir une place privilégiée dans l’ordre nouveau européen : Vichy devance même les exigences allemandes : LVF en 1941 sur le front de l’est contre le bolchevisme, STO en 1943 (750 000 jeunes partent), Milice en 1943 pour traquer les résistants et les juifs.

 

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Propagande pour le Service du Travail Obligatoire (S.T.O.)

Un régime antisémite : initiative de Vichy. Loi d’épuration de l’administration dès juillet 1940, suivie du statut des Juifs le 3 octobre 1940 : certaines professions sont interdites et les droits amputés (modelé sur les lois de Nuremberg).

 

- 3 juin 1941, loi d’internement : recensement et internement des Juifs

- Automne 1941, création de la police aux questions juives

- 20 août 1941 ouverture du camp de Drancy contrôlé par la GESTAPO et gardé par les gendarmes français.

- Fin mars 1942, 1er convoi de Juifs de Drancy à Auschwitz

- Le port de l’étoile jaune est rendu obligatoire à partir de 6 ans, le 7 juin 1942.

 

Rafle du Vélodrome d’Hiver le 16 juillet 1942 : la police française rafle 3031 hommes, 5802 femmes et 4051 enfants dans le 15° arrondissement de Paris (préparée par Bousquet).

Au total en France, la « solution finale » a vu la déportation de 75 721 Juifs dont seulement 2566 ont survécu en 1945 (43 000 immédiatement gazés, 2,7% avaient moins de 6 ans, 11,6% entre 6 et 17 ans).

 

statut des Juifs (oct. 1940)

Carte-d-identit--juive.jpg

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1- présenter le document

2- répondre aux questions du livre

3- que cherche Pétain en prenant ces mesures ?

Cette collaboration active n'apaise pas les privations que subissent les français

 

Documents sur la pénurie

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1- quels sont les produits qui manquent ?

2- quels sont les raisons de la pénurie ?

Conclusion

Il crée le Service du Travail Obligatoire et la Milice en 1943. Il impose le système antisémite (statut des Juifs, étoile jaune) et participe activement à la déportation (rafle du Vélodrome d’Hiver en juillet 1942). Le bilan est proche de 80 000 victimes.

La France souffre : la population a faim et froid (pénurie d’aliments et de charbon, rationnements et marché noir) et elle a peur (chantage, répression par des prises d’otages, rafles) car la Gestapo et la Milice veillent. L’Occupation est une période sombre pour la population française.

Collaboration : attitude de soumission et de coopération avec l’ennemi.

3 - Le rôle de la France libre et la Résistance

l’Appel du 18 juin

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1- présenter le document

2- répondre aux questions du livre

3- quel est la portée historique de cet appel ?

Biographies de De Gaulle et de J. Moulin

Appel du 22 juin (celui du 18 a été perdu)

"La défaite est due à la supériorité stratégique allemande, centrée sur l’utilisation conjointe des chars et des avions. De plus, l’instabilité ministérielle de la III° République n’a pas permis une préparation de la France à la guerre".

De Gaulle a un ton optimiste : la France possède un empire colonial qui peut s’allier à l’empire britannique, espérer l’aide des Etats-Unis. Il lance un appel à l’union des Français et à la Résistance : De Gaulle attend les spécialistes de la guerre (soldats, ingénieurs, ouvriers de l’armement…).

L’appel est entendu par une minorité de personnes sur la BBC en France, et il est aussi diffusé par affiche, placardée sur les murs de Londres en juillet 1940 : « la France a perdu une bataille, mais la France n’a pas perdu la guerre ».

De Gaulle crée un Comité Français de Libération Nationale, ébauche de gouvernement, appuyé sur les Forces Françaises Libres (FFL), basées à Londres puis Alger. Il essaie de se faire reconnaître par les Alliés.

Une minorité, dont le nombre augmente tout au long du conflit (230 000 cartes de « combattants volontaires de la Résistance » avant mars 1944, avec les sympathisants et les militants non encartés, estimation d’un million), des membres actifs clandestins, avec des pseudonymes (colonel Passy = André Dewarin, noms de stations de métro…) ; les Combattants de l’Ombre.

 

Les groupes sont d’abord spontanés, puis des réseaux s’organisent avec trois objectifs :

organiser des évasions

- renseigner (recueillir des informations sur l’ennemi)

- saboter (266 réseaux utilisant 150 000 agents), participation communiste très forte à partir de l’invasion de l’URSS en juin 1941, ils constituent parfois des maquis.

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Exemples de réseaux : Combat, Francs-Tireurs, Libération-Sud, L’Organisation Civile et Militaire, Ceux de la Résistance, le Front National…

Jean-Moulin.jpg

 

Jean Moulin est envoyé par De Gaulle pour unifier les différents groupes au sein du Conseil National de la Résistance à partir de janvier 1943 : 8 mouvements de Résistance, syndicats (CGT, CFTC), partis politiques (PCF, SFIO, parti radical, démocrates populaires, Alliance Républicaine, Fédération Républicaine), il doit libérer le territoire et préparer le gouvernement futur de la France après la guerre. Les résistants deviennent les Forces Françaises de l’Intérieur.

Les conséquences de la seconde bataille de France sont lourdes en représailles nazies :

Oradour-sur-Glane en 1944

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En France, des réseaux clandestins de résistance s’organisent peu à peu (combat, Francs-Tireurs, Ceux de la Libération…)  et s’occupent d’évasions, de renseignements, et surtout de sabotages, parfois d’attentats. Des maquis se créent (Vercors). Les réseaux sont unifiés en 1943 par Jean Moulin, qui crée le Conseil National de la Résistance (CNR).

En 1944, la France se libere. Paris est libéré le 25 août par les Forces Françaises de l’Intérieur et De Gaulle, chef du gouvernement provisoire de la République Française rétablit l’ordre républicain.

Près de 50 000 FFI participent à la Libération de Paris, ainsi que le peuple parisien (grèves, barricades, combats) : légitimation de la France dans la victoire alliée. Le Général De Gaulle prend la parole à l’Hôtel de Ville le 25 août : victoire du peuple parisien et la France toute entière  (celle « qui se bat »), Vichy est une parenthèse illégitime.

Conclusion

A la Libération, les vengeances et la violence éclatent (femmes tondues, règlements de comptes, vagues d’épuration). On est loin d'une justice sereine. Certains collaborateurs (comme Maurice Papon) deviendront même des personnalités importantes des gouvernements d'après guerre.

Victoire des démocraties alliées sur le totalitarisme barbare nazi.

 

Lexique:

Maquis : regroupement dans des régions difficiles d’accès de résistants.

III- Le bilan et le règlement de la guerre (3h)

La fin de la guerre est l’heure de dresser le bilan : horreur et destructions, sentiment de malaise profond.

A- Conséquences matérielles, humaines et morales

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La Seconde Guerre Mondiale a fait près de 60 millions de morts, soit 6 fois plus de victimes que la Première Guerre Mondiale. La Pologne et la Yougoslavie perdent 10% de leur population de 1939, l’Allemagne perd 7% de sa population.

 

Les opérations militaires ne sont pas la principale cause de mortalitéLes morts parmi la population civile sont très nombreux : guerre aérienne, massacres d’otages ou de villages entiers (Oradour/Glane, Lidice), rationnement, pillages, maladies (tuberculose). La Pologne et l’URSS sont parmi les plus touchées.

 

Le traumatisme moral est énorme : jamais les droits de l’homme n’ont autant été bafoués, les conventions sur les prisonniers de guerre n’ont pas été respectées par les Allemands envers les Soviétiques, ni par les Japonais, découverte des camps de concentration et des expériences sur les prisonniers. Toutes ces horreurs amènent les Alliés à fonder la notion juridique de « crime contre l’humanité ». L’arme nucléaire est également un profond traumatisme, l’homme peut maintenant détruire l’humanité.

Le procès de Nuremberg (ancienne capitale du NSDAP) résulte de la décision prise pendant la guerre de juger les responsables de l’Axe. Des peines de mort, de prison à vie, différentes périodes de prison sont attribuées. Au Japon un procès équivalent est ouvert.

Enfin, les nations sont divisées. Fallait-il obéir, désobéir, collaborer, résister ?, aujourd’hui encore le traumatisme est fort : humiliation et honte de la défaite et de la collaboration en France, refoulement du passé nazi en Allemagne.

Les bombardements et combats ont laissé un bilan matériel extrêmement lourd : villes allemandes ou françaises rasées à 70%, ponts, lignes de chemins de fer, routes… L’économie est sinistrée et partout, sauf aux Etats-Unis, la production s’effondre. Les dettes ont augmenté considérablement.

Les pertes matérielles sont également très importantes.

Les traumatismes sont violents et profonds, la découverte des horreurs commises durant la guerre amènent les Alliés à fonder la notion de « crime contre l’humanité ».

 

B- Conséquences politiques

 

Yalta_summit_1945_with_Churchill,_Roosev

La conférence de Yalta (4-11 février 1945) réunit Churchill, Roosevelt, Staline et jette les bases du monde de l’après-guerre. La poursuite de la guerre est décidée, mais aucun accord sur les futures frontières n’est fixé.

 

La conférence de Potsdam (juillet-août 1945) (Truman, Attlee, Staline) règle la question allemande : zones d’occupation, dénazification, frontières polonaises. Le Japon est occupé par les Etats-Unis et l’URSS occupe la Corée du Nord.

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Les pays à l’origine de la guerre voient leurs armées limitées et sont placés sous la tutelle des Alliés.

 

Les deux seules grandes puissances  qui sortent de la guerre sont les Etats-Unis et l’URSS. Après de premiers accords, les relations se dégradent entre les deux puissances.

 

C- La création d'un ordre mondial: La naissance de l’ONU

L’ONU remplace la SDN qui s’est révélée inutile pour préserver la paix : 50 états s’associent pour maintenir la paix et assurer la coopération internationale (UNICEF, UNESCO…).

Le Conseil de Sécurité (Etats-Unis, URSS, Royaume-Uni, France, Chine + 10 membres élus) : sanctions contre ceux qui violent la paix (sanctions économiques, embargo, militaires…)

Filmographie non exhaustive
La rafle (Bsoch, 2010) , Bande Annonce. - La vie est belle (Benigni, 1998)
- La liste de Schindler (Spielberg, 1995)
- Pétain (Marboeuf, 1992)
- L'oeil de Vichy (Chabrol, 1993)
- Lacombe Lucien (Malle, 1975)
- La bataille du rail (Clément, 1945)
Le Vieil Homme et l'Enfant (de Claude Berri1966)
- L'armée des ombres (Melville, 1969)
- Stalingrad (Annaud, 1992)
- il faut sauver le soldat Ryan (Spielberg, 1998)
Indigènes ( إde Rachid Bouchareb2006)
Monsieur Batignole (de Gérard Jugnot2002)
Nuit et brouillard (de Alain Resnais1956)
Shoah (de Claude Lanzmann1985)
Au revoir les enfants (de Louis Malle1987)
- La Chute  (de Oliver Hirschbiegel2004)
- Le Vieux Fusil (de Robert Enrico1975)

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Rédigé par M. Orain

Publié dans #Terminale, #2020, #Techno, #Technologique, #Histoire

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Publié le 21 Août 2021

HISTOIRE

« Construire une nation démocratique dans l’Europe des monarchies et des empires : la France de 1789 aux lendemains de la Première Guerre mondiale »

 

Thème 1 : L’Europe bouleversée par la Révolution Française  (5-7 heures)

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Cours en travaux

Louis XVI, roi de France ; 1754–1793. – “Procès et Jugement de Louis XVI” (11 décembre 1792 – 20 janvier 1793 ; discours de Louis XVI le 26 décembre 1792). Grav. sur cuivre, coloriée, 1802, de Daniel Vrijdag (1765–1822) d’ap. peinture de William Miller. Paris, Musée Carnavalet.

Louis XVI, roi de France ; 1754–1793. – “Procès et Jugement de Louis XVI” (11 décembre 1792 – 20 janvier 1793 ; discours de Louis XVI le 26 décembre 1792). Grav. sur cuivre, coloriée, 1802, de Daniel Vrijdag (1765–1822) d’ap. peinture de William Miller. Paris, Musée Carnavalet.

L'Europe bouleversée par la Révolution française (1789-1815)

 

Introduction:

Au XVIIIe siècle, la société d’ordres est fragilisée par de lentes mutations sociales et économiques qui favorisent l’affirmation de la bourgeoisie. S’y ajoute une grave crise économique, liée à la dette publique.

Face aux difficultés, le roi Louis XVI convoque les états généraux en janvier 1789. Les députés des trois ordres, réunis à Versailles à partir de mai, s’appuient sur les cahiers de doléances pour relayer les revendications des Français.

 

Problématique: En quoi la Révolution française a-t-elle provoqué une rupture en France et en Europe?

 

PPO n°1: Madame Roland, une femme en révolution:

Notion de révolution

Partie I:  La naissance d'une France nouvelle.

Notions: Egalité en droit, Souveraineté nationale, Nation

Activité N°1 

Frise chronologique à compléter  Cours sans document 

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation
La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation
 

A -  Qui rompt avec l'Ancien Régime...

1- La fin des privilèges

Activité 1

Le contexte est très tendu. Les Parisiens cherchent des armes et de la poudre, puis attaquent les invalides en prennent la Bastille le 14 juillet.

La Bastille ressemble à un château-fort. La forteresse a perd sa fonction défensive  pour servir désormais de prison et de réserves à munition. La Bastille est défendue par une garnison de 82 invalides et de 32 gardes suisses.  il y avait 7 prisonniers le 14 juillet 1789 : 4 faussaires, 2 fous et 1 noble interné à la demande de sa famille .

La Bastille ressemble à un château-fort. La forteresse a perd sa fonction défensive pour servir désormais de prison et de réserves à munition. La Bastille est défendue par une garnison de 82 invalides et de 32 gardes suisses. il y avait 7 prisonniers le 14 juillet 1789 : 4 faussaires, 2 fous et 1 noble interné à la demande de sa famille .

Dans les campagnes la "Grande Peur" s'installe. Les paysans refusent de payer les dîmes et les droits seigneuriaux, certains s'attaquent aux châteaux.  L'Assemblée vote alors le 4 août la suppression des dîmes et de certains droits seigneuriaux, ainsi que les privilèges d'ordres. Elle supprime également les privilèges des provinces et des villes.

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation

Document : l'abolition du privilège, nuit du 4 août 1789.

Versailles, 7 août 1789. 
Monsieur, la séance du mardi au soir, 4 août, est la séance la plus mémorable qui se soit tenue jamais chez aucune nation. [...] Mr le Vicomte de Noailles fit une motion, et demanda que les droits de banalité, rentes nobles foncières, droits de minage, exclusifs de chasse, de fuie, colombier, cens, redevances, dîmes, rachats, tous droits qui pèsent sur le peuple, et sont la source des déprédations des justices subalternes, des vexations des officiers, pussent être rachetés à un taux fixé par l’Assemblée Nationale. Plusieurs membres de la haute noblesse se joignirent à lui. Les ducs d'Aiguillon et du Châtelet proposèrent que, dès cet instant, la noblesse et le clergé prononçassent le sacrifice de leurs privilèges pécuniaires.
Les circonstances malheureuses où se trouvent la Noblesse, l’insurrection générale élevée de toutes parts contre elle, les provinces de Franche-Comté, de Dauphiné, de Bourgogne, d’Alsace, de Normandie, de Limousin, agitées des plus violentes convulsions, et en partie ravagées ; plus de cent cinquante châteaux incendiés ; les titres seigneuriaux recherchés avec une espèce de fureur, et brûlés ; l’impossibilité de s’opposer au torrent de la Révolution, les malheurs qu’entraînerait une résistance même inutile ; la ruine du plus beau royaume de l’Europe, en proie à l’anarchie, à la dévastation ; et, plus que tout cela, cet amour de la patrie inné dans le cœur du Français, amour qui est un devoir impérieux pour la Noblesse, obligée par état, et par honneur, à dévouer ses biens, sa vie même pour le Roi, et pour la Nation, tout nous prescrivait la conduite que nous devions tenir ; il n’y eut qu’un mouvement général. Le Clergé, la Noblesse se levèrent et adoptèrent toutes les motions proposées. Les témoignages les plus flatteurs de reconnaissance furent prodigués. Mais c’était le moment de l’ivresse patriotique. 
Différentes motions se succédèrent avec rapidité. L’un demande la justice gratuite ; et les communes se hâtent d’applaudir ; un autre propose la réduction des pensions, gouvernements, charges des gens de la Cour ; elle est reçue avec acclamation. Les curés offrent le sacrifice de leur casuel. Quelques-uns vont même jusqu’à proscrire la pluralité des bénéfices, et remettent ceux qu’ils ont. Les députés de Paris renoncent pour la capitale à ses privilèges ; ceux des villes de Bordeaux, Lyon, Marseille suivent le même exemple ; les députés des provinces privilégiées, la Bretagne, la Bourgogne, le Dauphiné, l’Artois, la Franche-Comté, la Provence, le Languedoc, le Boulonnais, la principauté d’Orange, le Cambrésis, l’Alsace, le pays de Dombes, s’avancent tour à tour au bureau, et prononcent solennellement, au nom de leurs provinces, la renonciation formelle à tous droits, privilèges, exemptions, prérogatives, demandant d’être assimilés aux autres provinces de France. Vous jugez de l’enthousiasme avec lequel ce généreux abandon dut reçu. Je n’essaierai point de vous peindre les transports, la joie ; une foule immense de spectateurs la partageait ; des cris, des « Vive le Roi », des battements de mains ! » 

Lettre du marquis de Ferrières [député de la noblesse de Saumur, Anjou] à son ami le chevalier de Rabreuil. 

2- La volonté d'unir la Nation

Les privilèges ont été abolis. L'Ancien Régime n'existe plus. Place à une nation de citoyens.

Mais le citoyen "actif" est un homme d'au moins 25 ans, domicilié et payant une contribution d'une valeur supérieure à trois journées de travail. Les hommes qui ne remplissent pas ces critères sont exclus des scrutins, tout comme les femmes, malgré les demandes de Condorcet ou Olympe de Gouges. (Suffrage censitaire : élection réservée aux citoyens les plus riches).

 

Voter est un devoir, tout comme défendre le pays.

Les "soldats-citoyens" forment l'armée chargée de défendre le royaume d'éventuelles agressions étrangères. Elle reste dirigée par les officiers de l'Ancien Régime, souvent rétifs au changement.

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nationLa Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation

Les "citoyens-soldats" sont les gardes nationaux organisés à partir de l'été 1789 en province. Il s'agit de citoyens actifs qui s'engagent à maintenir l'ordre intérieur, en ville et à la campagne. Leur action est alors ambiguë: réel soutien à l'oeuvre révolutionnaire, ils peuvent aussi parfois sévir contre les citoyens mécontents qui protestent contre le prix du pain.

Citoyens soldatsCitoyens soldats

Citoyens soldats

Ces gardes nationaux sont à l'honneur lors de la fête de la Fédération à Paris, le 14 juillet 1790.

Ces gardes nationaux sont à l'honneur lors de la fête de la Fédération à Paris, le 14 juillet 1790.

B - ... Et pose les grands principes de la modernité politique...

1- La souveraineté nationale

Le 17 juin 1789, les élus du Tiers-Etat se désignent comme députés des "communes" comme en Angleterre. Ils ont été rejoints par des curés et se transforment en Assemblée nationale.

Le 20 juin 1789, dans la salle du Jeu de paume à Versailles, ils prêtent serment de ne pas se séparer avant d'avoir doté le pays d'une constitution et de l'avoir affermie sur des bases solides.

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation

Le 9 juillet 1789, l'Assemblée se dit "constituante". Après quelques atermoiements, le roi a plié, au moins en apparence.

 

L'une des réformes les plus symboliques et les plus durables de l'Assemblée constituante concerne l'organisation du territoire national. L'objectif était de faire disparaître les provinces, leurs privilèges et leurs administrateurs; mais aussi de rationaliser le découpage administratif.

 

L'Assemblée crée ainsi 83 départements, subdivisés en districts. Le département sera désormais géré par un "conseil général" élu. A son chef-lieu est établi le tribunal criminel, dont les juges sont élus. Ce cadre territorial s'impose aussi à l'Eglise: il y a un évêque par département et il est élu par les citoyens.

La France en 1788 et en 1789La France en 1788 et en 1789

La France en 1788 et en 1789

La nation est désormais souveraine: elle exerce le pouvoir législatif par l'intermédiaire d'une assemblée élue, et elle choisit par l'élection ses députés, ses administrateurs, ses juges, ses ecclésiastiques. Elle est composée de citoyens égaux en droits, car les privilèges sont abolis.

Gravure : Assemblée nationale, époque du 4 février 1790 Archives Nationales AE-II-3878.Gravure : Assemblée nationale, époque du 4 février 1790 Archives Nationales AE-II-3878.

Gravure : Assemblée nationale, époque du 4 février 1790 Archives Nationales AE-II-3878.

2- De nouveaux droits

Les droits de l'Homme et du citoyen sont proclamés dans une déclaration solennelle, adoptée le 26 août 1789. En dix-sept articles, les députés justifient la Révolution par le rétablissement de droits "naturels" un temps oubliés: la liberté, la propriété, la sûreté, la résistance à l'oppression. Par des principes jugés universels, ils définissent les bases de la modernité politique. Le principe de liberté y occupe la première place, et entraîne le droit de s'exprimer, d'adhérer à la religion de son choix, de contribuer à la gestion de son pays, d'être protégé par une loi commune à tous, etc.

Document : la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (26 août 1789).

Les Représentants du Peuple Français, constitués en Assemblée Nationale, considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'Homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements, ont résolu d'exposer, dans une Déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'Homme, afin que cette Déclaration, constamment présente à tous les Membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir législatif, et ceux du pouvoir exécutif, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés ; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution et au bonheur de tous.

En conséquence, l'Assemblée Nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Etre suprême, les droits suivants de l'Homme et du Citoyen.

Art. 1er. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.

Art. 2. Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression.

Art. 3. Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément.

Art. 4. La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi.

Art. 5.  La Loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la Société. Tout ce qui n'est pas défendu par la Loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas.  

Art. 6. La Loi est l'expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents. 

Art. 7. Nul homme ne peut être accusé, arrêté ni détenu que dans les cas déterminés par la Loi, et selon les formes qu'elle a prescrites. Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font exécuter des ordres arbitraires, doivent être punis ; mais tout citoyen appelé ou saisi en vertu de la Loi doit obéir à l'instant : il se rend coupable par la résistance. 

Art. 8. La Loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu'en vertu d'une Loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée.  

Art. 9. Tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est jugé indispensable de l'arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s'assurer de sa personne doit être sévèrement réprimée par la loi.  

Art. 10. Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi.

Art. 11. La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.

Art. 12. La garantie des droits de l'Homme et du Citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée.

 Art. 13. Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés.

Art. 14. Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée. 

Art. 15. La Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration.

Art. 16. Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n'est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution.

Art. 17. La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité.

Pour autant, ces principes suscitent des débats. Ainsi, des députés démocrates (Robespierre) protestent contre la distinction entre des citoyens "actifs" disposant du droit de vote parce qu'ils paient un minimum d'impôts, et des "non actifs" ou "passifs". De même, des députés sont conscients que l'esclavage dans les colonies contredit l'article 1 de la DDHC.

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nationLa Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nationLa Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation
La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation
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3- La naissance d'une culture politique dans les clubs

Pour participer au changement politique, les citoyens fondent et fréquentent des clubs. A Versailles, l'un des premiers est ouvert par les députés bretons; il est très vite suivi par nombre de patriotes de l'Assemblée et de la ville, puis prend une importance nationale. Une fois la Constituante installée à Paris, à l'automne 1789, il s'établit dans l'ancien couvent des Jacobins.

 

On l'appelle "Société des Amis de la Constitution" ou club des Jacobins. Des dizaines de sociétés similaires sont fondées: 21 à la fin de l'année 1789, plus de 300 un an plus tard et 1 100 à la fin de l'année 1791.

 

Le club est une association politique. Souvent abonné à des journaux, qui connaissent un développement inédit, il permet à ses membres de se tenir informés. Il est également un lieu d'échanges et de débats, de même qu'un centre d'impulsion, qui dote les citoyens d'une culture politique et leur offre l'occasion d'exprimer leurs attentes ou de faire pression sur les nouveaux pouvoirs. Les hommes hostiles à la Révolution fondent leurs propres clubs.

 
Une séance au Club des jacobins en 1791 dans la bibliothèque des Dominicains. Alexandre de Lameth préside, tandis que Mirabeau prononce un discours.

Une séance au Club des jacobins en 1791 dans la bibliothèque des Dominicains. Alexandre de Lameth préside, tandis que Mirabeau prononce un discours.

Document : le club des Jacobins.

"Le soir M. Decrétot et M. Blin m'ont mené à ce club des Jacobins [...]. Il y avait plus de cent députés présents. [...] Un me dit qu'à présent je puis toujours être admis en ma qualité d'étranger. On procéda ainsi à dix ou douze autres élections. On débat dans ce club toute question qui doit être portée à l'Assemblée nationale, on y lit les projets de lois, qui sont rejetés ou approuvés après correction. Quand ils ont obtenu l'assentiment général, tout le parti s'engage à les soutenir. On y arrête des plans de conduite, on y élit les personnes qui devront faire partie des comités, on y nomme des présidents pour l'assemblée."

Arthur Young, Voyages en France en 1787, 1788, 1789, 1794, traduction d'Henri Sée.

C -... Malgré l'échec de la monarchie constitutionnelle.

PPO n°2: Décembre 1792-janvier 1793: Procès et mort de Louis XVI.

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation

Depuis la fuite du roi et son arrestation à Varennes, en juin 1791, la confiance en Louis XVI est fragilisée. Certains envisagent sa déchéance, et même l'instauration d'une république.

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation
Les caricatures montrent bien l'opposition farouche au roi... Et à la reine.

Les caricatures montrent bien l'opposition farouche au roi... Et à la reine.

Au printemps 1792, les premiers revers militaires et la défiance croissante envers Louis XVI encouragent le débat sur la déchéance du roi. L'Assemblée législative refuse cette éventualité et entend appliquer strictement la constitution. Mais les pétitions affluent sur le bureau de son président, de la part de citoyens, de clubs... Le mouvement s'amplifie en août, en particulier à Paris, dès lors que la crainte d'une invasion devient plus vive.

Le matin du 10 août, une commune insurrectionnelle s'installe à l'hôtel de ville. Des sans-culottes et des fédérés (notamment de Marseille) s'emparent du château des Tuileries. L'Assemblée cède et suspend provisoirement le roi.

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Elle convoque une Convention et donne le droit de vote à tous les hommes majeurs, sans condition de cens. Dès 1792, on date de ce "10 août" la chute de la monarchie. Mais celle-ci ne disparaît officiellement que le 21 septembre 1792La République naît alors dans un moment de tension: crainte de l'invasion, massacre de prisonniers à Paris...

Le 7 novembre 1792, la Convention a décidé que le roi sera jugé par elle en tant que simple citoyen. Le 20 novembre, des documents révélant la duplicité du roi sont découverts dans "l'armoire de fer".

Louis XVI éclairant le serrurier Gamain en train de confectionner l'armoire de fer", illustration extraite de l'"Histoire des Girondins" (1866), de Lamartine. Photo © Leemage

Louis XVI éclairant le serrurier Gamain en train de confectionner l'armoire de fer", illustration extraite de l'"Histoire des Girondins" (1866), de Lamartine. Photo © Leemage

Cet événement précipite le procès qui se tient en décembre 1792 et janvier 1793.

387 votent pour la mort, 46 pour la mort avec sursis, 288 pour la détention. Le 21 janvier 1793, Louis XVI est guillotiné.

387 votent pour la mort, 46 pour la mort avec sursis, 288 pour la détention. Le 21 janvier 1793, Louis XVI est guillotiné.

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation

Document: La mort de « Louis Capet »
Charles-Henri Sanson est l’un des exécuteurs officiels du royaume depuis 1766. C’est lui qui est chargé d’exécuter Louis XVI.

[Au sujet de Louis Capet] Voici suivant ma promesse l’exacte vérité de ce qui s’est passé. Descendant de la voiture pour l’exécution, on lui dit qu’il fallait ôter son habit. Il fit quelques difficultés, en disant qu’on pouvait l’exécuter comme il était : quand on lui eût expliqué que c’était impossible, il aida lui‑même à ôter son habit […]. Il demanda si les tambours s’arrêteraient de battre : on lui répondit qu’on n’en savait rien. Il monta sur l’échafaud et voulut foncer sur le devant, comme s’il voulait parler. Mais on lui expliqua que c’était impossible. Il se laissa alors conduire à l’endroit où on l’attacha et où il s’écria très haut : « Peuple, je meurs innocent. » Ensuite, se retournant vers nous, il nous dit : « Messieurs, je suis innocent de tout ce dont on m’inculpe. Je souhaite que mon sang puisse cimenter le bonheur des Français. » Voilà, citoyens, ses dernières et véritables paroles […]. Pour rendre hommage à la vérité, il a soutenu tout cela avec un sang‑froid et une fermeté qui nous a tous étonnés.


Charles-Henri Sanson, lettre envoyée au Thermomètre du jour, 21 février 1793.

Partie II: La République dans la tourmente
Activité N°2 (à partir de la page 7)
A - ... En guerre contre l'Europe

Les révolutionnaires, croyant à l'universalité de leur cause, veulent répandre en Europe leurs idées. De l'autre côté des frontières, les régimes absolutistes ne veulent pas que les idées révolutionnaires se propagent : ils veulent même abattre la Révolution pour montrer qu'elle était vouée à l'échec.

1- Une guerre préventive ?

Depuis l'été 1791, une crainte monte: celle de la guerre. (Les Français se souviennent que la révolution des Provinces-Unies s'est terminée par l'intervention des Prussiens en 1787 et que celle des Pays-Bas s'est achevée avec l'entrée des troupes autrichiennes en 1790.)  Dans ce contexte, certains pensent que la guerre est inévitable et prônent une attaque préventive contre l'Autriche.

La guerre donne lieu à un vif débat au cours de l'hiver 1791-1792, marqué par l'opposition entre Brissot (pour) et Robespierre (contre).

La guerre, également voulue par le roi qui y voit une occasion de retrouver son trône, est finalement déclarée le 20 avril 1792. Les premières défaites accentuent l'incertitude et fragilisent Louis XVI.

2- Une coalition européenne contre la France révolutionnaire

De nombreux nobles exilés forment une véritable armée à la frontière, au niveau des Pays-Bas autrichiens.   La Prusse, qui est l'autre principale puissance du Saint Empire romain germanique, se joint rapidement à l'Autriche.

Ces cartes sont à nuancer. Les régions ne se soulèvent pas dans leur ensemble.

Ces cartes sont à nuancer. Les régions ne se soulèvent pas dans leur ensemble.

Les armées austro-prussiennes s'avancent victorieuses jusqu'à Verdun, mais sont finalement arrêtées à Valmy le 20 septembre 1792. (date de la fondation de la Ière République)

Horace Vernet — The National Gallery Français : Bataille de Valmy, le 20 septembre 1792.

Horace Vernet — The National Gallery Français : Bataille de Valmy, le 20 septembre 1792.

La France reprend l'avantage et s'avance hors de ses frontières. Elle annexe notamment le comté de Nice et la Savoie, ce qui provoque une hostilité générale en Europe.

 

Ces cartes sont à nuancer. Les régions ne se soulèvent pas dans leur ensemble.

Ces cartes sont à nuancer. Les régions ne se soulèvent pas dans leur ensemble.

Début 1793, l'exécution de Louis XVI entraîne la formation d'une vaste coalition contre la France, tandis que des révoltes monarchiques se déclarent à l'intérieur du territoire, notamment en Vendée.

Révolte de Fouesnant Les révoltés du Fouesnant ramenés par la garde nationale de Quimper en 1792, peinture de Jules Girardet, xixe siècle.

Révolte de Fouesnant Les révoltés du Fouesnant ramenés par la garde nationale de Quimper en 1792, peinture de Jules Girardet, xixe siècle.

Peu à peu, les armées françaises reprennent le dessus : en 1794, la bataille de Fleurus permet à la France de s'emparer des Pays-Bas autrichiens, tandis qu'elle progresse à l'est en direction de Francfort.

La bataille de Fleurus, par Jean-Baptiste Mauzaisse, 1837.

La bataille de Fleurus, par Jean-Baptiste Mauzaisse, 1837.

La frontière est fixée sur les rives du Rhin. La France impose l'instauration de la «République batave» aux Provinces-Unies en 1795, qui devient en pratique sous tutelle française. 

La france en 1800

La france en 1800

3- Ses conséquences

Les besoins de l'armée déclenchent des troubles. Après la victoire de Jemappes (6 novembre 1792), des dizaines de milliers de volontaires ont quitté l'armée. En février 1793, la Convention lance une levée de 300 000 volontaires (levée en masse). 

Cela provoque des troubles dans de nombreux départements, notamment dans l'Ouest, où se déclenche le soulèvement "vendéen". (La chouannerie se déroulait elle sur la rive droite de la Loire).

Néanmoins ces mouvements contre-révolutionnaires ne sont pas uniformes. Leurs motivations et leurs intensités peuvent être diverses.

Henri de La Rochejaquelein au combat de Cholet, 17 octobre 1793, peinture de Paul-Émile Boutigny, musée d'art et d'histoire de Cholet.

Henri de La Rochejaquelein au combat de Cholet, 17 octobre 1793, peinture de Paul-Émile Boutigny, musée d'art et d'histoire de Cholet.

La guerre et la révolution bouleversent les activités productives traditionnelles et aggravent la crise sociale car les prix des denrées sont trop élevés. La convention Girondine se retrouve en difficulté...

 

Brissot, Vergniaud, Condorcet, Isnard, Roland sont restés comme de grandes figures de la convention girondine.

Brissot, Vergniaud, Condorcet, Isnard, Roland sont restés comme de grandes figures de la convention girondine.

... et chute le 2 juin 1793. Les Montagnards prennent le pouvoir avec le soutien des sans-culottes. (voir partie IIC) C'est le début de la convention Montagnarde (2 juin 1793 au 10 thermidor an II (28 juillet 1794)

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation

Face aux difficultés, la Convention diffère l'application de la Constitution et le 10 octobre 1793 le gouvernement est déclaré "révolutionnaire", au sens d'extraordinaire, jusqu'au retour de la paix. La Convention devient le centre majeur du pouvoir: ses pouvoirs sont renforcés pour faire face aux périls qui menacent la République.

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La révolution bascule progressivement dans la Terreur (la notion même de Terreur fait l'objet d'un débat historiographique sur sa pertinence)  (voir partie IIC).  Ses mesures sont autoritaires. La loi des suspects (17 sep 1793) est votée pour réprimer les opposition, loi du maximum général (29 sep 1793) pour lutter contre la hausse des prix. 

 

La terreur est le nom donné par les opposants de Robespierre pour qualifier les années précédentes et lui imputer toutes les violences. Le mot a été conservé pour désigner ensuite une période mal définie, souvent de 1792 à 1794.

Jean-Clément Martin a démontré que la « Terreur » n’avait jamais été mise à l’ordre du jour ; il n’y a pas eu volonté centralisée de gouverner de façon globale par la terreur et cette période n’est pas la genèse des totalitarismes. Au contraire, même, les violences découlent souvent d’une perte de contrôle du pouvoir central, dépassé par ses franges les plus radicales et qui tente, peu à peu, de retrouver le monopole de la violence légale.

Jean-Clément Martin a démontré que la « Terreur » n’avait jamais été mise à l’ordre du jour ; il n’y a pas eu volonté centralisée de gouverner de façon globale par la terreur et cette période n’est pas la genèse des totalitarismes. Au contraire, même, les violences découlent souvent d’une perte de contrôle du pouvoir central, dépassé par ses franges les plus radicales et qui tente, peu à peu, de retrouver le monopole de la violence légale.

La Convention décrète ensuite la levée en masse concernant la tranche d'âge de 25 à 35 ans , le 23 août 1793.

Jean-Baptiste Lesueur (1749-1826) La levée en masse, 12 Août 1793

Jean-Baptiste Lesueur (1749-1826) La levée en masse, 12 Août 1793

Robespierre, Danton, Desmoulins, Marat, Saint-Just ... ont été des figures importantes de la convention montagnarde du 24 juin 1793 au 9 thermidor an II (27 juillet 1794)

Robespierre, Danton, Desmoulins, Marat, Saint-Just ... ont été des figures importantes de la convention montagnarde du 24 juin 1793 au 9 thermidor an II (27 juillet 1794)

On sacralise alors la victoire des citoyens soldats (ex: Marseillaise devenue hymne officiel le 14 juillet 1795). Les soldats-citoyens, soldats professionnels, sont rejoints par des citoyens-soldats, dès lors que la patrie est en danger. C'est la naissance du lien entre citoyenneté et Défense nationale.

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Les réformes touchent aussi de nombreux aspects du quotidien des français. Le 6 octobre 1793 (15 vendémiaire an II) c'est l'entrée en vigueur du Calendrier républicain. L'an I de la République commence le 22 septembre 1792. 

 

Le compte twitter @Ererepublicaine fait perdurer le calendrier républicain

Le compte twitter @Ererepublicaine fait perdurer le calendrier républicain

Le système métrique et de poids et mesures (défini définitivement  le 7 avril 1795 (10 millionième de l'arc du méridien terrestre compris entre l'équateur et l'arc boréal). Une base naturelle pour éviter les orgueils nationaux.

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Les décisions des Montagnards effraient certains députés et la bourgeoisie libérale. Un coup d’État contre Robespierre met fin à la Terreur et à la convention montagnarde (8‑10 thermidor an II (26 juillet 1794). Il s'en suit une période de troubles (insurrection du 12 germinal an III (1er avril 1795) et du du 1er prairial an III (20 mai 1795)) 

La nuit du 9 au 10 thermidor an II, gravure coloriée de Jean-Joseph-François Tassaert d'après Fulchran-Jean Harriet, musée Carnavalet, vers 1796.

La nuit du 9 au 10 thermidor an II, gravure coloriée de Jean-Joseph-François Tassaert d'après Fulchran-Jean Harriet, musée Carnavalet, vers 1796.

La convention thermidorienne s'installe finalement du 27 juillet 1794 au 26 octobre 1795  (4 brumaire an IV) . La constitution ayant été votée le  5 fructidor an III (22 août 1795)   la convention cède la place à un nouveau système: le Directoire (1795-1799).

Le Directoire (1795‑1799) instaure un système censitaire et donne le pouvoir à cinq directeurs. À l’extérieur, l’expansion française se poursuit . À l’intérieur, le régime lutte à la fois contre les mouvements monarchistes et jacobins.

Paul Barras est directeur du début à la fin du Directoire.

Paul Barras est directeur du début à la fin du Directoire.

L'appel aux volontaires (levée en masse) et les réquisitions (sous la Terreur) ne suffisant plus à alimenter les effectifs, le Directoire invente la conscription avec la loi Jourdan du 5 septembre 1798 (19 fructidor an VI). L'inscription des jeunes hommes de 20 à 25 ans devient obligatoire. Ils sont divisés en classe. L'Etat fixe chaque année le contingent, c'est-à-dire le nombre de conscrits à lever pour cinq ans. Le remplacement et le tirage au sort sont proscrits (mais réapparaissent très vite). Le critère de désignation est l'âge: les plus jeunes de la classe des vingtenaires sont appelés les premiers. Cette armée de conscription identifie la citoyenneté à la défense de la patrie. Le principe de cette loi — « Tout Français est soldat et se doit à la défense de sa patrie » resta en vigueur jusqu'en 1996

Louis-Léopold Boilly, le départ des conscrits en 1807, Paris, Musée Carnavalet

Louis-Léopold Boilly, le départ des conscrits en 1807, Paris, Musée Carnavalet

B - ... En guerre contre l'Eglise.

1- 1789-1794

Les réformes religieuses mises en place sous la Révolution et l'Empire avaient déjà fait l'objet d'un débat sous la monarchie absolue. Elles ne seront d'ailleurs pas fondamentalement remises en cause par la monarchie restaurée après 1815. 

La sécularisation amorcée par les Lumières a conduit à redéfinir les rapports entre l'Eglise et l'Etat dès le XVIIIème siècle.

 

La première grande mesure religieuse de l'Assemblée constituante est l'instauration de la liberté des cultes (DDHC du 26 août 1789). En octobre, c'est l'évêque d'Autun qui propose à l'Assemblée nationale de vendre les propriétés de l'Eglise catholique au profit de l'Etat afin de réduire le déficit. Le 2 novembre, l'Assemblée nationale décrète la nationalisation de biens ecclésiastiques et adopte le principe du salariat du clergé. Convaincus que la religion catholique est un "service public", les députés s'estiment aptes à réformer l'Eglise de France : les vœux monastiques sont suspendus le 28 octobre 1789 puis interdits le 13 janvier 1790. Les congrégations religieuses sont supprimées.

Le 12 juillet 1790, l'Assemblée nationale vote le décret réorganisant le clergé séculier, plus connu sous le nom de "constitution civile du clergé".

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Comment faire prêter le serment constitutionnel au clergé réfractaire. Gouache. Collection Liesville, B.N.F, Paris

Comment faire prêter le serment constitutionnel au clergé réfractaire. Gouache. Collection Liesville, B.N.F, Paris

Les limites des diocèses sont calquées sur celles des départements. Les évêques et les curés deviennent des fonctionnaires publics salariés par l'Etat, et sont élus par les citoyens. Naît ainsi une Église constitutionnelle.

Pie VI, Carte des prêtres jureurs en 1791.

Pie VI, Carte des prêtres jureurs en 1791.

Après avoir d'abord toléré l'existence de l'Eglise réfractaire, l'Assemblée législative vote entre septembre 1791 et juillet 1792 des mesures coercitives contre les prêtres réfractaires considérés comme des agents de la Contre-Révolution aristocratique. Mais Louis XVI utilise son droit de veto pour en empêcher l'application.

 

Après la destitution du roi le 10 août 1792, les députés contraignent les clercs à un nouveau serment, sous peine de déportation. Des milliers de prêtres réfractaires décident alors d'émigrer dans les pays européens voisins.

En France, un réseau clandestin s'organise progressivement pour cacher les prêtres fugitifs et aménager des lieux de prière secrets.

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation
La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation

Les prêtres réfractaires sont mis "hors-la-loi" par le décret des 29-30 vendémiaire an II (20-21 octobre 1793), qui prévoit leur exécution dans les 24 heures suivant la reconnaissance de leur état par un tribunal, en compagnie de leurs complices laïcs. Plus de 1 000 prêtres et près de 200 religieuses sont fusillés ou guillotinés. Pour les catholiques, ces hommes et ces femmes sont morts en martyrs. Les martyrologes dénoncent aussi l'impiété des autorités républicaines qui laissent libre cours aux violences anticléricales exercées par certains sans-culottes.

De cette période sanglante date le long divorce entre les catholiques et la République. Avec la Révolution, apparaît une Eglise d'Etat dans un pays désormais sans religion d'Etat.

2- 1794-1801

A partir du 18 septembre 1794, les prêtres ne sont plus salariés par l'Etat. Pour la première fois en France, depuis Clovis, l'Eglise est séparée de l'Etat. Un nouveau serment "de soumission et d'obéissance aux lois de la République" doit être prêter par les ecclésiastiques. 

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation
La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation
Extrait de l'acte d'état civil de décès du pape Pie VI en date du 29 août 1799 (12 fructidor an VII) à Valence (Drôme).

Extrait de l'acte d'état civil de décès du pape Pie VI en date du 29 août 1799 (12 fructidor an VII) à Valence (Drôme).

C - ... En guerre contre Elle même.
La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation

Ni la Gironde ni la Montagne n'est majoritaire sans la Plaine.

 

Le désaccord entre Girondins et Montagnards porte notamment sur le rôle reconnu à la Commune de Paris, qui exige de la Convention des mesures radicales.

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Elle est souvent critiquée par les Girondins alors que la Montagnards cherchent à s'appuyer sur elle.

Sans-culottes en armes, gouache de Jean-Baptiste Lesueur, 1793-1794, musée Carnavalet.

Sans-culottes en armes, gouache de Jean-Baptiste Lesueur, 1793-1794, musée Carnavalet.

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation

En effet, de 1793 à l'été 1794, plusieurs organes de pouvoir mettent en oeuvre une répression que certains historiens nomment "Terreur" (Jean-Clément Martin a démontré qu'il n’y a pas eu volonté centralisée de gouverner de façon globale par la terreur et cette période n’est pas la genèse des totalitarismes. Au contraire, même, les violences découlent souvent d’une perte de contrôle du pouvoir central, dépassé par ses franges les plus radicales et qui tente, peu à peu, de retrouver le monopole de la violence légale.).

Deux comités issus de la Convention concentrent les pouvoirs: le comité de Salut public (né le 6 avril 1793), qui dirige la politique impulsée par la Convention; le comité de Sûreté générale, qui centralise les opérations de surveillance, les arrestations vers le Tribunal révolutionnaire, chargé de juger les "crimes des contre-révolutionnaires".

La loi du 22 prairial an II (10 juin 1794) réorganise ce tribunal en supprimant les défenseurs et en réduisant les sentences au choix entre l'acquittement et la mort. Résultat: 1 376 prisonniers sont guillotinés en six semaines. En province, les suspects et les émigrés sont traqués et des cours de justice extraordinaires exercent une justice expéditive.

Le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), la Convention fait arrêter Robespierre, homme fort du gouvernement, et ses partisans qui sont guillotinés avec lui le lendemain. En faisant de Robespierre un bouc-émissaire, la Convention s'auto-amnistie de ses propres responsabilités: les députés ont voté tous les décrets mettant en place des mesures répressives.

Après la mort de Robespierre et la fin de la Terreur, la Convention est dominée par des députés modérés, souvent issus de la Plaine (les Thermidoriens). Ils votent une nouvelle Constitution qui donne donc naissance à un nouveau régime: le Directoire (1795-1799).

Ils rétablissent le suffrage censitaire car ils se méfient du peuple et de ses excès. Mais les inégalités sociales se renforcent, la misère se propage et des oppositions politiques réapparaissent: certains veulent rétablir la monarchie, les Jacobins veulent rétablir la Terreur, d'autres comme Graccus Baboeuf veulent fonder une "République des Egaux". Un "scandale" qui choque encore aujourd'hui.

Article de la Nouvelle République du 2 octobre 2018

Article de la Nouvelle République du 2 octobre 2018

Orangerie du parc de Saint-Cloud, coup d'État des 18-19 brumaire an VIII. Le général Bonaparte au Conseil des Cinq-Cents, à Saint-Cloud. 10 novembre 1799 par François Bouchot, 1840, château de Versailles.

Orangerie du parc de Saint-Cloud, coup d'État des 18-19 brumaire an VIII. Le général Bonaparte au Conseil des Cinq-Cents, à Saint-Cloud. 10 novembre 1799 par François Bouchot, 1840, château de Versailles.

Partie III L'ordre napoléonien en France et en Europe

« La Révolution est fixée aux principes qui l’ont commencée : elle est finie. » Napoléon BONAPARTE (1769-1821), Déclaration consulaire (résumée), 25 décembre 1799

 

A -  Napoléon établit un ordre politique autoritaire

Avec le soutien de l'armée, le général Napoléon Bonaparte s'empare du pouvoir par un coup d'état le 9 novembre 1799 / 18 brumaire. Il crée un nouveau régime et se proclame consul de la République. En 1802, Napoléon se fait nommer consul à vie, par plébiscite. Puis il établit un Empire (1804) qu'il dirige sous le nom de Napoléon Ieraprès son sacre par le pape Pie VII.

Le couronnement de l'impératrice Joséphine. Napoléon et Joséphine. Jacques-Louis David

Le couronnement de l'impératrice Joséphine. Napoléon et Joséphine. Jacques-Louis David

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation
La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation
Joseph Fouché, dit Fouché de Nantes, (1759-1820). Il est particulièrement connu pour la férocité avec laquelle, durant la Révolution, il réprima l'insurrection lyonnaise en 1793 et pour avoir été ministre de la Police sous le Directoire, le Consulat et l'Empire.

Joseph Fouché, dit Fouché de Nantes, (1759-1820). Il est particulièrement connu pour la férocité avec laquelle, durant la Révolution, il réprima l'insurrection lyonnaise en 1793 et pour avoir été ministre de la Police sous le Directoire, le Consulat et l'Empire.

Après les troubles de la Révolution, Napoléon cherche à réconcilier les Français. Il se rapproche des partisans de l'Ancien Régime: nouvelle forme de monarchie avec une cour impériale et la reconstitution d'une noblesse d'Empire (sans privilège), Concordat de 1801 signé avec le Pape (toujours valable en Alsace-Moselle)et ralliement des Catholiques au régime, rappel des nobles émigrés à des postes dans l'administration...

La réconciliation nationale selon Bonaparte

La réconciliation nationale selon Bonaparte

Des réformes permettent un certain retour à la paix civile: mission pacificatrice des préfets,   Banque de France et une nouvelle monnaie stable: le franc germinal (1803).

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation

 

B - Mais il conserve certains principes de la révolution qu'il diffuse en Europe.

PPO n°31804: Le Code civil permet l'égalité devant la loi et connaît un rayonnement européen

 

Napoléon maintient l'essentiel des acquis de la Révolution, réunis dans le Code civil qui établit des règles juridiques claires et communes (cf. PPO).

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Document : extraits du Code civil.

Article 1 – Les lois sont exécutoires dans tout le territoire français.

Article 8 – Tout Français jouira des droits civils.

Article 9 – Tout individu né en France d'un étranger pourra, dans l'année qui suivra l'époque de sa majorité, réclamer la qualité de Français [...]

Article 212 – Les époux se doivent mutuellement fidélité, secours, assistance.

Article 213 – Le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance à son mari.

Article 214 – La femme est obligée d'habiter avec le mari, et de le suivre partout où il juge à propos de résider: le mari est obligé de la recevoir, et de lui fournir tout ce qui est nécessaire pour les besoins de la vie, selon ses facultés et son état. [...]

Article 229 – Le mari pourra demander le divorce pour cause d'adultère de sa femme.

Article 230 – La femme pourra demander le divorce pour cause d'adultère de son mari, lorsqu'il aura tenu sa concubine dans la maison commune. [...]

Article 275 – Le [divorce par] consentement mutuel ne sera point admis, si le mari a moins de vingt-cinq ans, ou si la femme est mineure de vingt-un ans.

Article 276 – Le consentement mutuel ne sera admis qu'après deux ans de mariage.

Article 373 – Le père seul exerce cette autorité [parentale] durant le mariage.

Article 374 – L'enfant ne peut quitter la maison paternelle sans la permission de son père, si ce n'est pour enrôlement volontaire, après l'âge de dix-huit ans révolus.

Article 375 à 377 – Le père qui aura des sujets de mécontentement très graves sur la conduite d'un enfant [...] pourra le faire détenir.

Article 545 – Nul ne peut être contraint de céder sa propriété si ce n'est pour cause d'utilité publique et moyennant une juste et préalable indemnité.

Article 1124 – Les incapables de contracter sont: les mineurs, les femmes mariées [...].

Article 1781 – Le maître est cru sur son affirmation, pour le montant des salaires; pour le paiement des salaires de l'année échue; et pour les acomptes donnés pour l'année courante.

A partir de l'estampe proposée dans le PPO et d'autres illustrations mettant en scène Napoléon premier consul puis empereur, s'interroger sur l'exercice du pouvoir et démontrez la dérive autoritaire du pouvoir.

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation

Il confirme l'égalité devant la loi, la vente des biens du clergé, l'abolition des privilèges et la reconnaissance de la valeur du mérite: lycées publics créés en 1802 sur le modèle de l'armée pour former des fonctionnaires qualifiés et dociles, Légion d'honneur pour récompenser les mérites civils et militaires et s'attacher l'élite de la nation.

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation

Napoléon conserve aussi l'armée de conscription. Les conscrits sont maintenus sous les drapeaux, deviennent des professionnels, persuadés de libérer les peuples européens du "joug des  tyrans et des prêtres". Cette armée de conscription est un instrument de la conquête de l'Europe. Des jeunes gens sont alors levés et mobilisés avant 20 ans. Des levées extraordinaires et rétroactives sont organisées. La conscription s'applique aussi aux pays vassaux. La nation en armes devient alors la Grande Armée. A sa tête, Napoléon Ier remporte de nombreuses victoires contre le grands pays coalisés.

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation

25 mars 1802 (4 germinal an X): paix d'Amiens, accords signés par la France, l'Angleterre, la République batave et l'Espagne. La France doit alors abandonner toute visée sur l'Egypte, mais son influence s'étend sur toute l'Europe.

La Paix d'Amiens par Jules-Claude Ziegler (1853)

La Paix d'Amiens par Jules-Claude Ziegler (1853)

La France s'est agrandie avec les guerres révolutionnaires: elle compte 108 départements en 1802.

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation

A son apogée en 1812, la France napoléonienne compte 130 départements.

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation

Ces conquêtes sont réalisées par une armée de masse: 2 millions d'hommes sont mobilisés entre 1803 et 1815 dans la "Grande armée". Elle permet les victoires (Austerlitz, 1805) mais n'évite pas les défaites (Trafalgar, 1805).

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation

Napoléon Ier soumet les Etats européens qui doivent s'allier à la France ou avoir à leur tête un membre de la famille Bonaparte. Bonaparte impose une mise sous tutelle des différents territoires occupés. L'empereur place ses frères, sœurs et beaux-frères à la tête des Etats.

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation

Partout où Napoléon impose la présence française, les lois sont influencées par les principes nouveaux issus de la Révolution: égalité devant le loi, abolition des privilèges, liberté religieuseLes institutions des différentes républiques sont ainsi réformées sur le modèle français et leurs territoires sont réorganisés sur le modèle français: introduction de la conscription, réforme des tribunaux, des poids et mesures, administration, statistiques et bien sûr: Code civil.

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation

Les autorités françaises lancent aussi une politique de grands travaux. Les Français rendent possible la réouverture des clubs politiques et la circulation des journaux.

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation
 
C - Mais l'Empire napoléonien se heurte à des résistances.

Ces résistances à l'interventionnisme français se cristallisent contre la vie chère, l'impôt, la conscription, les spoliations et alimentent le nationalisme et un sentiment anti-français dans les territoires occupés. Napoléon organisant et autorisant le pillage systématique d'œuvres d'art en Europe.

 

Article: Ces chefs-d'oeuvre que Napoléon avait rapportés d'Italie...

Anonyme, “Seizing the Italian Relics”, Musée de l’Armée, Paris

Anonyme, “Seizing the Italian Relics”, Musée de l’Armée, Paris

Entre 1808 et 1814, la population espagnole mène une guérilla contre l'occupation française, au prix d'une répression sanglante. 

Tres de Mayo, Goya

Tres de Mayo, Goya

La domination française suscite une réaction de rejet dans les pays conquis. De nouvelles coalitions sont formées contre la France:

- 1804-1806: Angleterre, Autriche et Russie, victoire de la France.

- 1806-1807: Russie, Prusse et Angleterre. (blocus continental)

- 1809: tentative autrichienne vaincue.

A partir de 1812, la coalition des souverains européens fait subir plusieurs défaites (désastreuse campagne de Russie), qui poussent Napoléon à abdiquer en avril 1814.

Dans le sens horaire en commençant en haut à gauche : La bataille de Borodino ; le grand feu de Moscou ; l'arrière-garde dirigée par le Maréchal Ney et les traînards de la Grande Armée.

Dans le sens horaire en commençant en haut à gauche : La bataille de Borodino ; le grand feu de Moscou ; l'arrière-garde dirigée par le Maréchal Ney et les traînards de la Grande Armée.

- 1813: 6ème coalition et campagne d'Allemagne.

- 1814: campagne de France = 1ère abdication. Déportation à l'île d'Elbe. Puis retour (Cents jours)

 

Malgré ce retour éphémère en 1815, la défaite de Waterloo marque la fin de l'Europe napoléonienne (juin 1815).

La Bataille de Waterloo. 18 juin 1815, par Clément-Auguste Andrieux, 1852.

La Bataille de Waterloo. 18 juin 1815, par Clément-Auguste Andrieux, 1852.

Déportation à Saint Hélène jusqu'à sa mort en 1821. Ses Cendres reviennent en France en 1840 et sont encore exposées aujourd'hui aux Invalides.

La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation

Les puissances victorieuses se réunissent à Vienne (1814-1815) pour réorganiser l'Europe ravagée par les guerres révolutionnaires et napoléoniennes. Il s'agit de rétablir la paix et l'ordre monarchique. Les monarchies sont restaurées. Mais les idées diffusés par la Révolution restent dans l'esprit des peuples.

Analyse de documents: carte de l'Europe du Congrès de Vienne.
La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation
La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation
La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation

Conclusion

La Révolution française constitue bien une rupture en France et en Europe. Elle impose une nouvelle conception de la nation, désormais souveraine, par la formulation des grands principes de la modernité politique. La Révolution a été animée par des conflits et des débats qui ont conduit à des tentatives de reconstruction d'un ordre politique stable. Ainsi, Napoléon Bonaparte a finalement établi un ordre politique autoritaire qui a conservé certains principes de la Révolution, diffusés en Europe.

Sources:

- Le travail colossal de Madame Genty

Le Livre scolaire

Histoire-images 

La nécrologie comme genre rédactionnel

Gallica 

Histoire en citations

Histoire par les femmes

Sur le site du ministère de la justice: un rappel du contexte, de l'instruction, des faits imputés, des débats et du jugement.

http://www.justice.gouv.fr/histoire-et-patrimoine-10050/proces-historiques-10411/le-proces-de-louis-xvi-22604.html

 

https://www.herodote.net/21_janvier_1793-evenement-17930121.php

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Rédigé par M. Orain

Publié dans #Europe, #Cours de première, #Techno, #Technologique, #Révolution

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Publié le 25 Juillet 2020

Thème 3 : La France et ses régions dans l’Union européenne et dans la mondialisation : lignes de force et recompositions

 

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Programme

A – Les lieux de l’influence française dans la mondialisation

Rayonnement.
Influence.
Attractivité.

La France affirme sa place dans la mondialisation d’un point de vue diplomatique, militaire, linguistique, culturel et économique. Elle entre en rivalité avec les autres pays et cherche à consolider ses alliances. Son influence est renforcée par son appartenance à l’Union européenne.
La France maintient son influence à l’étranger via son réseau diplomatique et éducatif, des organisations culturelles, scientifiques et linguistiques (instituts français, Louvre Abu Dhabi, lycées français à l’étranger …), mais également à travers les implantations de filiales d’entreprises françaises. Elle attire sur son territoire, plus particulièrement à Paris et dans les principales métropoles, des sièges d’organisations internationales, des filiales d’entreprises étrangères, des manifestations sportives et culturelles aux retombées mondiales, des touristes …

 

B – Un sujet d’étude au choix :
 Le Centre Spatial Guyanais (Kourou) : coopérer pour s’affirmer à l’échelle mondiale.

Le site de Kourou, à proximité de l’équateur, offre une localisation optimale pour une base de lancement spatial. Moteur économique de la Guyane, le Centre Spatial Guyanais est une vitrine de la coopération européenne et internationale dans le domaine aérospatial (lanceurs européen, russe …).
Les acteurs publics et privés, ainsi que les divers programmes de coopération, contribuent au succès du Centre Spatial Guyanais, au rayonnement de la France et de l’Union européenne dans le monde.

Disneyland Paris : un marqueur de l’intégration de la France dans la mondialisation.

Le complexe Disneyland Paris témoigne du positionnement attractif de la France dans l’espace européen et dans la mondialisation. Filiale de Walt Disney Company, il accueille des millions de visiteurs chaque année, issus pour une part considérable de l’Union européenne (France comprise). Disneyland Paris bénéficie de la renommée internationale de la France et de Paris ; il la renforce en retour. Les politiques d’aménagement menées par les acteurs privés et publics permettent, entre autres, de multiplier les infrastructures et les moyens d’accès au site.

Thème 3 : La France et ses régions dans l’Union européenne et dans la mondialisation : lignes de force et recompositions

 

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Commentaire :

 

L’étude des systèmes productifs français (Outre-mer inclus) permet de mettre en avant les lieux et acteurs de la production à l’échelle nationale, tout en soulignant l’articulation entre valorisation locale et intégration européenne et mondiale.

Partie I: La mutation de systèmes productifs très variés
A -  La haute technologie: le rôle de l'innovation entraîne une nouvelle répartition territoriale de l'industrie en France

- où se localisent les systèmes productifs industriels en France ? pour quelles raisons ? - quelles sont les branches d’activités industrielles dynamiques en France ? - quel est le rôle joué par l’innovation dans le secteur industriel en France ? - quels sont les acteurs des systèmes productifs industriels ? - pourquoi peut-on dire que l’activité industrielle en France forme un système où les différentes étapes de la production sont en interaction ?

1-  La crise des industries textiles et minières, victimes de la concurrence internationale. Avec la mondialisation, les industries du Nord et de l’Est (métallurgie, textile), fondées sur l’exploitation des matières premières (charbon, fer, fibres textiles), connaissent une crise importante en raison de la concurrence des pays du Sud (Chine, Bangladesh) qui proposent des coûts d’extraction et de main-d’oeuvre plus bas. La nouvelle DIT a pénalisé ces secteurs en France.

2- Innovation, connectivité et environnement: Une reconversion et une montée en gamma a été nécessaire.  Certains espaces ont été reconvertis avec l’aide de l’État, mais d’autres restent en difficulté et sont marqués par le chômage (Douai dans le Nord, Alès dans le Gard). Le maintien des systèmes productifs industriels est désormais lié à l’innovation technologique. 

3- Le rôle de l'état et des collectivités pour adapter le territoire. Le rôle des acteurs et leurs relations entre eux.

B - Valorisation locale et intégration européenne mondiale des produits agricoles Français.

- où se localisent les systèmes productifs agricoles en France ? pour quelles raisons ? - quelles sont les activités agricoles dynamiques en France ? - quel est le rôle joué par l’innovation dans le secteur agricole en France ? - quelle est la place de la valorisation territoriale dans les systèmes productifs agricoles ?

- en quoi les systèmes productifs agricoles français sont-ils intégrés à l’échelle européenne et mondiale ? - quels sont les acteurs des systèmes productifs agricoles ? - pourquoi peut-on dire que l’activité agricole en France forme un système où les différentes étapes de la production sont en interaction ?

1- La première agriculture d'Europe issu du productivisme d'après guerre

L’agriculture française est engagée depuis les années 1960 dans un processus de modernisation intense, sous l’effet de la PAC  Grâce à la mécanisation et à l’utilisation des produits phytosanitaires et de semences sélectionnées, les rendements ont été améliorés et les paysages agricoles évoluent. Ces mutations ont des conséquences sur les autres secteurs ; la mécanisation de l’agriculture a provoqué un recul de l’emploi agricole, et donc un « déversement » relatif dans le secteur de l’industrie (de la fin du XIXe siècle à la fin des Trente Glorieuses en 1975) puis des services (depuis 1975).

2- L’agriculture dans le commerce extérieur français

De grands bassins de production.  Les systèmes agricoles s’appuient sur des industries agroalimentaires, à l’image de grands groupes comme Danone. En outre, leur valorisation, notamment touristique, les fait basculer dans le domaine des services.

3- Des multinationales puissantes

L’agriculture française face à la concurrence internationale

La dépendance envers les marchés internationaux

Le défi de la durabilité

La déprise agricole de certaines régions

C - Les systèmes productifs des services: une géographie particulière

Quelles sont les activités de services dynamiques en France ? - où se localisent les systèmes productifs des services en France ? pour quelles raisons ? - quel est le rôle joué par l’innovation dans le secteur tertiaire en France ? - en quoi les systèmes productifs tertiaires français sont-ils intégrés à l’échelle européenne et mondiale ? - quels sont les acteurs des systèmes productifs tertiaires ? - pourquoi peut-on dire que les services en France forment un système en interaction 

1- Métropolisation et littoralisation des activités qui profitent au Sud et à l'Ouest.

Avec la création des zones industrialo-portuaires (ZIP) et des pôles de compétitivité, ce sont les régions du Sud et de l’Ouest qui connaissent un essor industriel. Les espaces métropolitains accueillent en réalité l’essentiel du développement d’activités de recherche et de conception, souvent grâce à des technopôles* . Les systèmes productifs se localisent aujourd’hui près des centres de recherche et des universités. De nouveaux territoires très compétitifs se sont constitués.

2- Un essor des services aux entreprises qui compense la désindustrialisation.

Le secteur des services se transforme et gagne des emplois. C’est le cas dans le secteur des services aux entreprises, dont le nombre de création d’emplois sur les dernières décennies correspond aux suppressions de postes dans l’industrie sous l’effet de l’externalisation (les entreprises sous-traitent l’entretien, l’informatique, etc.).

3- Des évolutions sociales qui expliquent l'essor des services à la personne.

Le vieillissement de la population, la diminution du temps de travail, de nouvelles habitudes de consommation depuis 40 ans favorisent la généralisation des services à la personne dans les domaines de la santé, des loisirs, de la culture et du tourisme.

Partie II: De nouvelles logiques productives
A - Le rôle de la métropolisation

1- Un renforcement du poids des métropoles.

L’industrie se localise désormais près de la main‑d’œuvre qualifiée, renforçant le poids des métropoles. Ces dernières offrent toute une gamme de services rares et favorisent les économies d'agglomération*.  

2- Le poids de l'île-de-France

À l’échelle des régions françaises, l’Île‑de‑France est le premier système productif français. Cet espace concentre technopôles, pôles de compétitivité et centres de recherche de rang mondial.

3- Des systèmes productifs métropolitains secondaires apparaissent.

Lyon, dans la région Auvergne‑Rhône‑Alpes, 2e région industrielle française, est connectée à Grenoble qui dispose depuis 2005 d’une « Innovallée » et se positionne comme une « Silicon Valley » à la française, même si cet espace peine à exister à l’échelle européenne ou mondiale. Le système productif de Toulouse bénéficie lui aussi d’un rayonnement important en raison des activités aéronautiques et aérospatiales mises en réseau à l’échelle européene. On peut parler de Toulouse comme d’une technopole*  urbaine.

B - Le rôle des réseaux

1- La résistance des systèmes productifs locaux

L’industrie de PME en milieu rural (pièces en métal de la vallée de l’Arve, plasturgie à Oyonnax, dans l’Ain) résiste, malgré sa dépendance parfois aux grandes entreprises. Le savoir‑faire local hérité reste un atout. Ces entreprises accèdent au marché mondial facilement grâce à internet. Chacun peut commercer avec le monde entier en quelques clics. 

2- Des infrastructures de qualité

Pas de coupure d'électricité, un réseau autoroutier dense, des aéroports et des ports compétitifs, une administration efficace. La France attire les investisseurs internationaux grâce à ses qualités.
 

3- Certaines usines se localisent encore à proximité de leurs ressources

Ainsi, l’usine McCain à Matougues, près de Châlons‑en‑Champagne, plus grosse usine de frites d’Europe, se situe près des champs de pommes de terre du Nord de la France et de la Belgique. Les pommes de terres étant peu coûteuses mais lourdes, le coût de transport influence fortement la compétitivité. L’étude des systèmes productifs à l’échelle nationale montre une France davantage industrielle au Nord et à l’Est (au Nord d’une ligne Marseille‑Le Havre), tandis que l’Ouest est plus agricole ; historiquement, l’industrie se localisait près des ressources, notamment minières. Si les systèmes productifs tertiaires sont présents sur l’ensemble du territoire, leur présence est encore plus marquée au Sud et en Île‑de‑France.

C - Le rôle de l'intégration Européenne

1-  La valorisation du local

L’essor des labels de qualité en France métropolitaine (AOC Champagne, IGP Jambon de Bayonne) et dans les DROM (AOC Rhum agricole de Martinique) est promu par l’UE. Le « made in France » est aussi de plus en plus une priorité des consommateurs et du pouvoir politique, bénéficiant notamment à l’industrie

2- Des délocalisations à relativiser

Les recompositions multiples pourraient faire penser que la mondialisation « détruit » les emplois. Cette idée est à nuancer : les délocalisations représentent moins de 5 % de la destruction des emplois industriels entre 2009 et 2011.

3- "L'économie de la croissance"

 L’Union européenne a inscrit depuis 2000 « l’économie de la connaissance » comme stratégie d’insertion de ses territoires dans la mondialisation. En France, l’État, les collectivités territoriales et les acteurs privés confortent des territoires productifs bénéficiant de financements pour leur création, leur maintien ou leur développement.

Partie III: Typologie des espaces productifs
A -  Les espaces où se concentrent les systèmes productifs dynamiques

1- Les métropoles

Main d'oeuvre qualifiée

2- Le littoral

La proximité des ports pour échanger les marchandises. L'économie balnéaire.

3- L'Île-de-France

Concentre une majorité des grands réseaux de recherche et de développement. les sièges sociaux et institutions, les consommateurs aussi.

B - De nouveaux espaces de systèmes productifs en essor et de plus en plus actifs.

1- Les espaces en recomposition: une logique de rééquilibrage

La logique de pôles (renforcement des territoires les plus puissants) tend à remplacer celle d’équilibre territorial qui prévalait en 1963 à la création de la DATAR. Aujourd’hui, le technopôle le plus important est celui de Paris Sud autour du plateau de Saclay, dans le Sud‑Ouest francilien. Les pôles de compétitivité mis en place par l’État en 2004 accompagnent le développement des aires métropolitaines par l’identification de sites jouant sur la mise en réseau.

2- District industriel ou "district Marshallien" 

Un accompagnement est prévu pour  soutenir le dynamisme d’espaces ruraux et de villes petites et moyennes autour d’activités variées comme le travail du textile, du cuir, de l’ameublement (dans le Choletais, entre Maine‑et‑Loire et Vendée), ou l’usinage de petites pièces métalliques nommé « décolletage » (dans la vallée de l’Arve, en Haute‑Savoie).

 

C - Des espaces où les systèmes productifs sont plus difficilement mis en valeur et intégrés à la mondialisation.

1- Les espaces en difficulté. La crise des bassins mono-industriels.

Les systèmes productifs les plus touchés par les effets de la concurrence liée à la mondialisation ont bénéficié d’aides pour faire face à la crise induite localement : ce sont les anciens bassins sidérurgiques, métallurgiques et miniers, certains ports ou encore des bassins d’emploi très mono‑industriels (textile, automobile, chantier naval).

2- L'aide de l'UE et de la France pour changer d'image

Les aides à la reconversion viennent de l’État et de l’Union européenne, notamment grâce aux fonds structurels de l’UE. Elles concernent parfois directement les systèmes productifs d’outre-mer avec la politique des régions ultra périphériques de l’UE. Les projets de reconversion sont variés et cherchent souvent à changer l’image du lieu : piste de ski intérieure sur un ancien terril (Amnéville, en Moselle), parc de loisirs dans une ancienne mine de charbon (Carmaux, dans le Tarn), etc.

3- Quand les aides ne suffisent pas: Les territoires enclavés, perdants de la mondialisation.

Souvent, les projets associent partenaires publics et privés mais la reconversion n’est pas toujours un succès. Les anciennes villes de garnison et villes dépendant d’emplois publics ont souffert depuis la fin des années 2000 des réformes des cartes militaire, hospitalière, judiciaire ou préfectorale, et l’accompagnement de l’État reste limité. Quelques districts industriels (coutellerie de Thiers, dans le Massif central) sont sinistrés.

La cosmetic Valley (étude de cas)

 

Film publicitaire sur la Cosmetic Valley

CONCLUSION
 
La connexion aux réseaux internationaux de transports et de communication ou la possibilité de recruter une main-d’œuvre qualifiée représentent désormais des éléments-clés pour l’implantation de certaines activités. 
 
La géographie des espaces les plus dynamiques économiquement s’en trouvent modifiée. Les métropoles, les nœuds de communication, les territoires innovants sont favorisés alors que d’autres territoires, plus enclavés ou spécialisés dans des productions où la concurrence
internationale tourne à leur désavantage, peinent à attirer les activités économiques.
 
  • ◆ En lien avec la mondialisation, les espaces et les acteurs de la production de richesse sont de plus en plus variés.

  • ◆ Les flux et les espaces de production se concentrent dans les métropoles et sur les littoraux, interfaces majeures avec le monde.

  • ◆ Les entreprises transnationales sont des acteurs majeurs : elles organisent les réseaux de production à l’échelle mondiale, en fonction des avantages comparatifs des territoires. Cette organisation génère des flux matériels et immatériels toujours plus importants.

  • ◆ Les espaces et acteurs de la production de richesse sont de plus en plus en concurrence à toutes les échelles.
La France : les systèmes productifs entre valorisation locale et intégration européenne et mondiale

cartographie

Carte téléchargeable

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La France : les systèmes productifs entre valorisation locale et intégration européenne et mondiale
La France : les systèmes productifs entre valorisation locale et intégration européenne et mondiale

BIBLIOGRAPHIE

 
-  Mérenne-Schoumaker, La localisation des industries. Enjeux et dynamiques, Presses Universitaires de Rennes, 2008.
 
- B. Mérenne-Schoumaker, Géographie des services et des commerces
, Presses Universitaires de Rennes, 2008.
 
- J.-P. Charvet, L'agriculture mondialisée, La Documentation photographique n°8059, 2007.
 
- Portail de l’industrie du Ministère de l'Économie, des finances et de l'industrie :http://www.industrie.gouv.fr/
 
- Site du Ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l’aménagement du territoire : http://agriculture.gouv.fr

Liens

Le livre scolaire

- Académie de Strasbourg: Travail de  Corinne Messmer (juin 2019).

- les sites internet spécifiques de ces territoires qui développent souvent une communication dynamique afin de valoriser leur image de marque et d’attirer clients et investisseurs. 

- les sites des chambres consulaires du territoire étudié : chambres de commerce et d’industrie, chambres des métiers et de l’artisanat, chambres d’agriculture

- les documents produits par les acteurs publics ou privés qui soutiennent le développement de ces territoires : collectivités locales, Etat (voir notamment

- Le site dédié aux pôles de compétitivité et celui de la DATAR), entreprises.... 

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Rédigé par M. Orain

Publié dans #Terminale, #Techno, #2020

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Publié le 25 Juillet 2020

Thème 2: Des territoires  inégalement intégrés à la mondialisation en fonction des décisions publiques et des stratégies des entreprises

 

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Le Mooc sur le cours 

 

Programme:

A – Dynamiques territoriales contrastées au sein de la mondialisation

Notions: Centre de décision., Hub logistique aéroportuaire. Métropole. Plateforme multi-modale.

Les territoires, quelle que soit l’échelle considérée (États, régions infra- et supra-étatiques, métropoles …), ont inégalement accès à la mondialisation. La distance est encore un facteur contraignant, d’autant plus que des protections et des barrières sont mises en place, limitant les échanges internationaux. La hiérarchie des centres de décision mondiaux est en constante évolution.

– Un sujet d’étude au choix :
 New York, un centre de la mondialisation.

Métropole de rang mondial, New York abrite des fonctions de commandement qui en font un lieu majeur de la mondialisation. Elle concentre des activités économiques et financières supérieures. En accueillant le siège de l’ONU, elle incarne un lieu du pouvoir politique et de la gouvernance mondiale. Elle est aussi un centre culturel de rang mondial.

 L’aéroport de Paris-Roissy-Charles de Gaulle, un hub au coeur des échanges européens en concurrence avec de nombreux grands aéroports mondiaux. Les politiques d’ouverture à la concurrence des transports aériens ont conduit à la formation d’un paysage aérien polarisé. Une plus grande compétitivité entre les transporteurs et la déréglementation ont modifié l’organisation du trafic et suscité un nouveau modèle : les grandes compagnies concentrent leurs dessertes sur un pôle unique (Paris-Roissy-CDG pour Air France, Londres-Heathrow pour British Airways, etc.).
L’aéroport de Paris-Roissy-CDG constitue, avec Londres, Francfort, Amsterdam et Leipzig, une des plus importantes places aéroportuaires de fret en Europe avec une plateforme multimodale. Il est relié à la région parisienne grâce à un large réseau de communication autoroutier mais aussi ferroviaire : le réseau autour de la gare TGV met en relation l’aéroport avec le nord du pays et de l’Europe ainsi qu’avec les grandes villes de l’ouest et du sud.

 

 

 

Introduction

Définition d’un territoire : espace qu’une société s’approprie

On parle ici des espaces mis à profit par la population mondiale, mais ces territoires bénéficient inégalement de la mondialisation (autrement dit de l’interconnexion croissante entre eux)

Par ailleurs, parmi les territoires nouveaux mis à profit par les hommes dans le cadre de la mondialisation se trouvent les espaces maritimes. En effet la mer est certes une rupture entre les espaces continentaux, mais les progrès techniques permettent désormais d’étendre son exploitation (par le transport longue distance, par l’exploitation des fonds marins…)

 

Comment la mondialisation renforce-t-elle la domination de certains territoires tout en permettant l’émergence d’autres ? Comment la mondialisation a-t-elle conduit à une territorialisation des mers ? Dans quelle mesure la géostratégie des espaces maritimes est-elle révélatrice de la hiérarchie des puissances dans la mondialisation ?

 

 I. Les pôles de la mondialisation

A. Pôles majeurs des échanges internationaux et mégalopoles

Triade : Amérique du Nord, Europe occidentale, Asie orientale

Points communs de ces 3 aires de puissance :

  • Concentration de richesses, très haut niveau de vie des populations
  • Echanges considérables à l’intérieur de ces aires (limite de la mondialisation : régionalisation des échanges)
  • Rayonnement international, capacité d’attraction
  • Possession d’une façade maritime qui joue le rôle d’interface avec le reste du monde

 

B. Flux polarisés par la triade et les principaux espaces émergents

Caractéristiques particulières

  • Amérique du Nord : domination incontestable des Etats-Unis, seule superpuissance planétaire (domination économique, politique, militaire, financière, culturelle…), qui traite le Canada et le Mexique comme ses annexes dans le cadre de l’ALENA (accord de libre-échange nord-américain) qui bénéficie surtout aux USA. Façade maritime au nord-est des États-Unis
  • Europe occidentale : ne doit pas être confondue avec l’Union européenne (qui réunit des pays aux niveaux de vie très variables, et à laquelle ne participent pas des pays comme la Suisse et la Norvège) ; elle possède une puissance économique, financière, commerciale, culturelle, mais pas militaire, ni politique ; elle est parcourue d’échanges intenses entre des États qui restent divisés malgré la construction européenne. Façade maritime principale : le Northern Range. Cas particulier de la façade méditerranéenne, à la fois frontière qui se renforce et lieu de circulation
  • Asie orientale : espace discontinu (présence de la mer ou de frontières hermétiques comme entre les deux Corées), dont l’enrichissement est récent (à partir des années 1970 pour le Japon, des années 1980 pour la Corée du Sud, des années 1990 pour la Chine…) et le décollage est lié à la présence d’usines à bas coûts de production (qui s’en vont plus loin à mesure que les pays s’enrichissent) ; le Japon a joué un rôle moteur dans le développement des échanges régionaux (notamment par ses investissements dans les pays voisins) mais aujourd’hui c’est plutôt la Chine qui impulse le dynamisme de cette région ; il existe des associations régionales comme l’ASEAN (association des pays du Sud-Est asiatique) qui favorisent le libre-échange ; cette aire de puissance est d’abord économique et commerciale (la Chine a la première armée du monde, mais elle intervient peu hors de son territoire). Cette aire de puissance est elle-même multipolaire : mégalopole japonaise, Corée du Sud, littoral chinois, Taïwan, Singapour. Lien entre toutes les parties de cette aire de puissance : la mer


CLes métropoles, image des disparités entre pays riches

région urbaine, plusieurs centres urbains, des dizaines de millions d’habitants, étalement sur plusieurs centaines de km.

1 mégalopole par grande aire de puissance

  • Mégalopole américaine : sur la façade atlantique des Etats-Unis, s’étale de Boston à Washington, comprend notamment New York, l’une des 4 « villes mondiales » (villes dont le rayonnement politique, économique, culturel… est international), c’est la seule à être continue (pas de rupture dans l’urbanisation)
  • Mégalopole européenne : s’étend du bassin de Londres à l’Italie du Nord, mais avec des discontinuités importantes (La Manche, la Mer du Nord, les Alpes, isolement de Paris), comprend deux villes mondiales (Londres et Paris), on l’appelle parfois « dorsale européenne » (mais cela exclut Paris) ou « banane bleue », inclut des régions très urbanisées (Belgique, Nord de la France, Ouest de l’Allemagne, plaine du Pô en Italie)
  • Mégalopole japonaise ou archipel mégalopolitain asiatique: la mégalopole japonaise s’étend de l’agglomération de Tokyo à celle de Kita-Kyushu et comprend l’essentiel de la population nippone car c’est sur la façade pacifique qu’on trouve les rares plaines de cet archipel montagneux, avec quelques discontinuités (îles) et une liaison à grande vitesse (le shinkansen) ; cette mégalopole japonaise est de plus en plus étendue à d’autres villes d’Asie orientale pour former « l’archipel mégalopolitain asiatique » qui regroupe des villes comme Séoul (Corée du Sud), Shangaï (Chine), Taipai (Taïwan), Singapour… ces villes étant connectées entre elles (par les réseaux de transport, surtout maritime, par les flux financiers également).

 

Attention : au sein de ces aires de puissance, il y a aussi des territoires qui ne bénéficient pas de la mondialisation, voire qui en sont victimes. Exemple célèbre : ville de Détroit aux États-Unis, autrefois capitale mondiale de l’automobile, aujourd’hui désindustrialisée (nombreuses friches industrielles, population qui s’en va car il n’y a plus de travail), quasiment en faillite, obligée de vendre son patrimoine pour survivre, et sans véritable perspective

II. Les périphéries en voie de développement et d'intégration

ANPI, Nouveaux pays industrialisés, et Pays émergents

Il existe des territoires « intégrés » aux centres d’impulsion mais qui n’en font pas partie.

 

Une périphérie intégrée est un territoire connecté à un ou des centre(s) d’impulsion et qui profite de cette connexion pour se développer.

Attention, une périphérie intégrée peut (doit ?) à terme faire partie d’un centre d’impulsion. Cas de la Corée du Sud qui était en cours d’intégration dans les années 1980 et qui aujourd’hui fait pleinement partie du centre d’impulsion de l’Asie orientale (un des trois pôles de la Triade).

Pays considérés comme faisant partie des périphéries intégrées en 2013 :

  • « pays émergents », c’est-à-dire dont le développement leur confère au moins le statut de puissance régionale. Les plus importants forment les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), à savoir placer sur un planisphère pour le bac. Parmi les autres pays émergents : Mexique, Argentine, Indonésie… Remarque : la Russie est un pays « réemergent » puisque considéré comme un pays développé entre la Seconde Guerre mondiale et les années 1980 avant de connaître une grave crise dans les années 1990.
  • Les pays pétroliers (ceux qui vivent de la rente que leur procure un sous-sol riche en hydrocarbures) : pays du Moyen Orient (Arabie Saoudite, Emirats arabes unis, Koweït, Iran…), Venezuela…
  • Les « pays ateliers » : pays où la main-d’œuvre est bon marché et où s’installent donc des usines, souvent ce sont des sous-traitants pour les grandes compagnies internationales. C’est généralement le premier du stade du développement pour ces pays-là (la Chine et la Corée du Sud ont été des pays ateliers avant de devenir des pays puissants). Exemples de pays ateliers : Vietnam et Thaïlande pour la petite électronique et toutes sortes de babioles, le Bangladesh pour le textile (c’est le deuxième exportateur mondial derrière la Chine)…


BMétropoles du sud et pays pétroliers

Voir cours sur Mumbaï

- Croissance très rapide liée à l'exode rural 
- Réseaux imparfaits lié au développement trop rapide
- Inégalités spatiales fortes (ghettoïsation)
- Diversité des cas.


Néanmoins il existe de fortes disparités entre pays du sud (situation politique, économique, culturelle etc.)

III. Des territoires en marge de l'intégration

Ces périphéries marginalisées se situent majoritairement en Afrique, ainsi qu’en Asie.
A. Pays les Moins avancés

Extrême pauvreté des populations (« pays les moins avancés » = PMA).

Flux entre les pays les moins avancés dépendants

Flux d'export de matières premières (agri, minerai...) Economie de rente (voir cours sur l'Afrique)

B. Le mal développement

Processus de croissance sur un territoire donné (à toutes les échelles) qui ne bénéficie qu'à une minorité d'individus alors que la majeure partie de la population demeure dans la misère.

Le mal-développement constitue un frein majeur à l'intégration des territoires dans la mondialisation. 

- l'instabilité politique, la guerre (civile, le plus souvent) 

- Graves difficultés économiques et financières (c'est le cas de nombreux États d'Amérique latine, et de la Grèce depuis 2011) 
- Le manque d'équipements et d'infrastructures (axes routiers ou ferroviaires, ponts...), les États manquant de moyens ou de volonté pour les faire construire

- La pauvreté du plus grand nombre

- Des problèmes sanitaires, des épidémies (VIH/sida par exemple)

- l'absence de sécurité (misère et désespoir alimentent l'insécurité)

- L'enclavement est une circonstance aggravante dans une économie littoralisée.


C. Territoires vides : sans occupation humaine, les zones grises (conflits gelés par ex Abkhazie)

Des territoires se trouvant à l'écart des circuits de production et de distribution, des espaces mal reliés aux régions intégrées (faute de moyens ou d'axes de transports conséquents), faiblement peuplés et qui ne présentent que des marchés potentiels faibles et pauvres sont considérés comme « enclavés ».

  • Pays qui se mettent d’eux-mêmes à l’écart de la mondialisation pour des raisons idéologiques (république islamique d’Iran) ou pour mieux contrôler le pays (dictatures comme en Corée du Nord)
  • Pays incapables de s’intégrer aux réseaux mondiaux, soit parce que les structures politiques ne sont pas assez solides (« États défaillants » comme la Somalie), soit parce qu’une guerre est en cours ou a laissé d’importantes séquelles (Syrie, Afghanistan, Libye…)

Conclusion :

Mal-développement et enclavement vont souvent de pair. Les territoires concernés par ces phénomènes, ceux que l'on appelle les « angles-morts » de la mondialisation, n'intéressent pas les firmes transnationales (FTN) qui les fuient et n'y investissent que très peu. 

En effet, mal développement et enclavement signifient absence de sécurité et peu de possibilités de profits importants. 

 angles-morts de la mondialisation : espaces sous-intégrés, délaissés par la mondialisation.

Conclusion Finale
un monde multipolaire et hiérarchisé où les États entrent en concurrence pour attirer les entreprises.

Etude de cas:  Mégalopolis de BosWash   groupe 1 groupe 2 

Forte de 55 millions d’habitants (dont 20 millions à New York), la mégalopole  du Nord-Est des États-Unis articule sur 1 000 km des ensembles urbains connectés par des réseaux de communication et de transport. Ce chapelet urbain, ponctué d’espaces ruraux, fonctionne en synergie et reste, malgré la concurrence, un centre majeur de la mondialisation.

Les villes à l’échelle mondiale : le poids croissant des métropoles
Les villes à l’échelle mondiale : le poids croissant des métropoles
Les villes à l’échelle mondiale : le poids croissant des métropoles
Les villes à l’échelle mondiale : le poids croissant des métropoles
Les villes à l’échelle mondiale : le poids croissant des métropoles

- Les villes globales  dirigent la mondialisation (Ex : New York, Londres, Tokyo, Paris) : puissantes et complètes.

- Les villes mondiales sont connectées par des flux de marchandises, capitaux, infos, touristes, migrants qui coordonnent l’économie mondiale (Ex : Hong-Kong, Singapour, Los Angeles)

- Les villes mondiales sont connectées par des flux variés

- Les villes mondiales sont connectées par des flux variés

- Développement des mégalopoles  où des métropoles au rayonnement plus limité fonctionnent en synergie (activités complémentaires) avec des villes globales : Mégalopoles du Nord-Est des États-Unis (BoWash),  japonaise (Tokyo, Nagoya, Kyoto) et européenne (Londres, Paris, Milan, Rome).

Un lien entre deux villes est comptabilisé à chaque fois qu'une entreprise d'une ville A possède une partie du capital d'une entreprise d'une ville B

Un lien entre deux villes est comptabilisé à chaque fois qu'une entreprise d'une ville A possède une partie du capital d'une entreprise d'une ville B

B - Des villes inégalement attractives.

1- La domination des villes mondiales et des pays développés.

- Elles attirent les Investissements et les sièges sociaux des FTN car se sont des capitales de l’innovation financière et des idées avec le développement d’une « classe créative » dans l’économie du savoir (technologies de l’information et de la communication, nano et biotechnologies). Ces villes sont en concurrence.

Attirer les investisseurs et les touristes.

Attirer les investisseurs et les touristes.

Document : 

La concurrence entre les métropoles : le cas de l’Italie

Les fonctions régaliennes et les principales fonctions directionnelles se partagent entre Rome et Milan, qui seules peuvent revendiquer, à des titres différents, le statut de « ville mondiale ». Désormais reliées en moins de quatre heures par une ligne ferroviaire à grande vitesse, les deux capitales italiennes sont néanmoins autant rivales que complémentaires, ce qui participe des difficultés actuelles du pays.

 Par sa structure industrielle diversifiée, son tissu bancaire, ses secteurs de pointe, ses foires commerciales, son rôle international, Milan reste le centre d’impulsion et de décision du système économique italien. Principale place financière, siège de l’unique Bourse des valeurs, la métropole lombarde regroupe la moitié des sociétés par actions du pays (Alfa Romeo, Campari, Pirelli, Telecom Italia) […]. Première gare et principal noeud routier du pays, à la tête d’une vaste région industrielle, Milan exerce également un incomparable rayonnement culturel : les principales maisons d’édition sont milanaises, tout comme les grandes chaînes privées de télévision, les marques de mode (Prada, Armani, Versace) et de design. La ville compte aussi beaucoup pour les équipements universitaires et artistiques (la Scala) de prestige. […] Elle demeure la ville la plus riche et la plus puissante du pays […].

 Rome occupe, pour sa part, une place singulière dans la mondialisation. D’un côté, elle jouit d’une influence et d’une aura exceptionnelles à l’échelle internationale en tant que métropole religieuse et culturelle, pôle touristique majeur […], capitale de l’État italien et siège du Vatican. De l’autre, ses bases économiques limitées […] ont longtemps contribué à la marginaliser dans le système métropolitain mondial.

Aurélien Delpirou, Dominique Rivière, « Réseau urbain et métropolisation en Italie : héritages et dynamiques », Géoconfluences, 2013

Les Aire métropolitaine sont les moteurs de la prospérité économique et des transformations sociales car elles concentrent les richesses.

Tokyo et New York, ont un PUB supérieur à 1 000 milliards $ (= celui du Canada ou l’Espagne). On estime que les 600 villes les plus peuplées produisent près de 60 % de la richesse mondiale en concentrant ⅕ de la population.

Tokyo et New York, ont un PUB supérieur à 1 000 milliards $ (= celui du Canada ou l’Espagne). On estime que les 600 villes les plus peuplées produisent près de 60 % de la richesse mondiale en concentrant ⅕ de la population.Theme: Twentyeleven © 2012 - Hébergé par Ove

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Rédigé par M. Orain

Publié dans #Terminale, #Techno, #2020

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Publié le 25 Juillet 2020

 

Thème 1: Mers et océans: au cœur de la mondialisation

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Smart Notebook pour tableau blanc interactif (TBI) ,

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Pour télécharger le cours complet avec les documents 

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Programme:

A – Mers et océans : vecteurs essentiels de la mondialisation

Notions: Canaux et détroits internationaux. Maritimisation. Mondialisation.

La maritimisation des économies et l’ouverture des échanges internationaux confèrent aux mers et aux océans un rôle fondamental tant pour la fourniture de ressources (halieutiques, énergétiques, biochimiques …) que pour la circulation des hommes et les échanges matériels ou immatériels.
L’importance des routes et les itinéraires diffèrent selon la nature des échanges (de matières premières, de produits intermédiaires, industriels, d’informations …). Mais les territoires sont inégalement intégrés dans la mondialisation.

Route maritime.

Les routes maritimes et les câbles sous-marins, tout comme les ports et les zones d’exploitation, restent concentrés, mais d’importants bouleversements s’opèrent, ce qui accroît les enjeux géostratégiques, notamment autour des canaux et des détroits internationaux.

B – Un sujet d’étude au choix :

 Les réseaux de câbles sous-marins : des infrastructures essentielles de la mondialisation.

Les câbles sous-marins sont essentiels à la mondialisation : ils assurent plus de 95% des communications intercontinentales (Internet, téléphonie), qu’il s’agisse d’informations journalistiques, politiques, diplomatiques ou financières, d’images et de vidéos, de communications téléphoniques … Leur concentration rend certains espaces particulièrement stratégiques et vulnérables (notamment au contact entre la mer et la terre : les points d’atterrage), tout en reflétant l’inégale insertion dans la mondialisation.

 Le détroit de Malacca : un point de passage majeur et stratégique.

Près du tiers du commerce mondial passe par le détroit de Malacca. Plusieurs grands ports mondiaux bordent ce passage stratégique de plus en plus saturé. La présence d’une activité de piraterie motive des coopérations entre États riverains et puissances maritimes extérieures afin de sécuriser les itinéraires maritimes. Ce détroit voit des stratégies d’influence rivales se confronter au contact de la mer de Chine méridionale et de l’océan Indien.

Introduction

Cette étude doit être résolument abordée sous l’angle de la mondialisation et les espaces maritimes traités comme des territoires stratégi ques dans la recomposition de l’espace mondial.

 

Problématiques 

De quelle façon la mondialisation influe-t-elle sur la géostratégie des espaces

maritimes ?

Pourquoi le contrôle de ces espaces est-il essentiel ?

Dans quelle mesure la géostratégie des espaces maritimes est-elle révélatrice de la hiérarchie des puissances dans la mondialisation ?

 

Idées fortes

 

I - La mondialisation a accru l’importance géostratégique des mers et océans 

A- Le transport maritime est vital pour l’économie mondiale 

Approvisionnement en énergie, en denrées agricoles, en matières premières ; échanges de produits manufacturés (containers)... 

Conteneurisation :

Une étude menée sur 22 pays industrialisés ayant adopté la conteneurisation entre 1962 et 1990 montre qu’en moyenne, 20 ans après cette adoption, ce système génère une hausse de 780 % du commerce avec les partenaires commerciaux (alors que sur le même laps de temps l’adhésion aux accords GATT ne provoque qu’une hausse de 285 % et que de simples accords bilatéraux ne permettent qu’une hausse de 45 %)

14-15 milliards de tonnes transportés en 2020, mais sur un nombre d’axes limité avec des ports spécialisés.

 

B- La mondialisation renforce ainsi la littoralisation et le rôle des façades maritimes

Littoralisation: processus ancien mais qui a pris une dimension importante depuis 1945.  Elle consiste en une migration des populations vers les littoraux (richesses halieutiques, ouverture sur la mondialisation) et  une  maritimisation de l'économie. C'est une concentration des hommes et des activités sur les littoraux Ces conséquences sont donc une concentration croissante de population sur les côtes

Question des seuils (Ouessant, Malacca, Ormuz en plus de Suez, Panama et Gibraltar) et des ports (dépendance à l’égard de la terre, avant-pays et arrière-pays, hubs)

Container : changement des rapports entre le port et la ville (dissociation entre les deux. Port autonome détient des terres, donc propriété privée)

II - Les flux empruntent des routes et des points de passage obligés 

 

 

Les flux empruntent des routes et des points de passage obligés (caps, canaux et détroits) cf. carte

Cliquez sur l'image pour la voir en format pdf

 

 

Ces endroits sont donc stragtégique et souvent sensibles (piraterie, terrorisme) cf. carte

Article de la revue géopolitique sur la piraterie

http://www.diploweb.com/IMG/png/UNOSAT_Global_Piracy_Overview_1995-2013.png

Cliquez sur l'image pour agrandir

 

Les cartes des flux maritimes montrent la domination de la Triade (vers laquelle convergent produits agricoles, matières premières, énergie, produits manufacturés…)

Mais on assiste à un déplacement du centre gravité de l’économie mondiale :

  • Armateurs, constructeurs et marins sont de moins en moins des Occidentaux.
  • Basculement des flux vers le Pacifique, y compris flux immatériels (gérés par un tout petit nombre de firmes américaines essentiellement) :
  • Redéploiement de la flotte américaine vers le Pacifique. Capacité de projection de force et de puissance : USA situation post-impériale, F et RU au bout de leurs efforts, Inde puissance mondiale à influence régionale, Chine disposera d’une marine (mais quel concept d’emploi ?)

Conclusion: La géostratégie des espaces maritimes est aussi le reflet de la hiérarchie des puissances et de son évolution. Ce sont les États les plus impliqués dans la mondialisation qui s’efforcent de contrôler et de sécuriser les routes maritimes, particulièrement les points nodaux ; c’est aussi essentiellement par mer qu’ont lieu les interventions militaires et les interventions humanitaires.

III- Tensions et convoitises 

 

Les frontières terrestres ont tendance à s’effacer, mais frontières maritimes explosent. Alors que les espaces maritimes étaient à tout le monde, ils deviennent des territoires avec des acteurs, des enjeux et des conflits

Frontières se jouent sur mer, mais aussi au-dessus et en-dessous.

Deux conférences importantes :

  • 1958, conférence de Genève, qui définit les eaux territoriales (souveraineté de l’État riverain sur 12 milles), la zone contiguë (12 milles supplémentaires avec des droits de douanes et de police) et la haute mer (eaux internationales où la circulation est libre). Une autre convention fixe le droit des États riverains à exploiter les fonds océaniques du plateau continental (prolongement du continent dans la mer, avant la plaine abyssale)
  • 1982 : convention de Montego Bay (Jamaïque), entrée en application en 1994, et qui crée les ZEE (zone de 200 milles marins où les États riverains ont l’exclusivité de l’exploitation des fonds) France : 2ème domaine maritime du monde (10,5 millions de km²)

 

Les litiges sont réglés au tribunal international du droit de la mer (Hambourg)

Cela pose d'énormes problèmes d'accès à la mer pour les États enclavés.

De la défense aux frontières à la défense sans frontières : ce sont les États les plus impliqués dans la mondialisation qui s’efforcent de contrôler et de sécuriser les routes maritimes, particulièrement les points nodaux ; c’est aussi essentiellement par mer qu’ont lieu les interventions militaires et les interventions humanitaires. Recours à des moyens militaires pour lutter contre le trafic d’hommes, la piraterie, les trafics.

 

Conclusion: Il y a un conflit d'intérêt entre les nations et la communauté internationale, entre recherche de profit et durabilité. Les cas du passage de l’Arctique et de l’évolution des politiques de puissance maritime en Asie sont particulièrement révélateurs de ces tensions.

Liens 

Note de Synthèse n°182 «Chine, Japon, Corée : Quelles ambitions pour l’Arctique ?»
http://www.isemar.fr/fr/pdf/note-de-synthese-isemar-182.pdf

Carte de l'Arctique
http://www.isemar.fr/fr/pdf/carte-isemar-80.pdf

Autres cartes :
http://www.isemar.fr/fr/ressources/cartographie.php

Autres notes de synthèse à signaler
http://www.isemar.fr/fr/ressources/notes.php

L’Outre-Mer : Ports et connectivités & L’Outre-Mer : Ressources et territoires
Note N° 180, mai 2016
Terminalisation, spécialisation et enjeux logistiques des ports africains
Note N° 179, avril 2016
L'Asie du Sud-Est, carrefour maritime et terre d'émergence
Note N° 178, mars 2016

BIBLIOGRAPHIE: 

-       T. Lecoq (dir.), Enseigner la mer, Géographie, Collection Trait d’union, Scérén, 2013.

-       Piraterie maritime. Les pirates à l'abordage de la mondialisation, Revue Diplomatie, n°56, mai-juin 2012.

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Rédigé par M. Orain

Publié dans #Terminale, #Techno, #2020

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