Publié le 31 Janvier 2024

Sujet 2016: New-York.

INTRODUCTION

S'il est une ville au monde qui représente bien son pays, c'est bien New York. Elle a été la première image de millions de migrants. Leur premier regard sur les Etats-Unis. Ils étaient littérallement accueillis par cette "ville debout" (Céline, voyage qu bout de la nuit, 1932) et sa statue de la liberté. La promesse d'un monde meilleur.

Aujourd'hui, elle est encore la porte d'entrée pour la majorité des touristes étrangers venant aux Etats-Unis, "Big Apple" comme on la surnomme souvent est  la capitale économique, culturelle et touristique du pays. Située sur la côte Est des Etats-Unis, bordant l'océan atlantique, New York est aujourd'hui encore l'une des plus grandes villes du tourisme mondial, accueillant plus de 12 millions de touristes étrangers (sur les 56 millions de visiteurs en 2014).

Suite aux attentats du 11 septembre 2001, la ville de  New York semble se remettre progressivement de ce traumatisme. Mais qu'en est-il d'un point de vue touristique ?

Pour comprendre ce succès international, il sera bon d'analyser les facteurs d'attractivité  et différentes aménités de New York. Par la suite, il sera utile de comprendre comment la ville s'efforce de maintenir son rang dans la concurrence farouche que se livrent les villes les plus fréquentées au monde. Enfin nous tâcherons de saisir les grands enjeux de demain.

I - Les facteurs d'attractivité et aménités de New York


A - Une ville qui a su garder un patrimoine naturel dans son hypercentre

Avant tout, "la ville des villes" est connue pour la qualité et le nombre de ses parcs. A Manhattan, on trouve l'incontournable Central Park et ses plus de 3,4 km² fait de jardins, pelouses, jets d'eau et autres pistes cyclables. Mais New York c'est aussi Prospect Park (moins connu mais plus important encore que son prédécesseur), Brooklyn Botanic Garden (connu pour la qualité de ses fleurs). Bordée par les rivages de l'océan atlantique, New York dispose donc d'une attractivité nautique et balnéaire, et ce malgré des températures aériennes et aquatiques parfois fraîches. A quelques encablures du quartier de Manhattan, New York compte quelques plages, notamment à Long Island. Ce lieu, principalement prisé par les foyers aisés de la ville, offre des promenades bucoliques insoupçonnées. C'est d'ailleurs d'ici qu'ont lieu de surprenantes croisières afin d'aller observer le spectacle des baleines.

B - Une ville festive qui garde une personnalité propre

La ville de New York est connue aussi pour ne jamais dormir. La raison en est simple : elle dispose d'un grand nombre de quartiers dits branchés. Citons parmi tous ceux-là l'incontournable Soho : peut-être le plus ancien des quartiers branchés et celui qui accueille un nombre surprenant de galeries d'arts (environ 300). Toujours à Manhattan, une visite s'impose à East Village même si depuis quelques années il est le lieu de résidence préféré des riches new-yorkais, et perd donc un peu de son charme branché. Tous ces quartiers (auxquels s'ajoutent entre autres Tribeca, Columbus Avenue) nous mènent dans le cœur branché de la ville : Times Square. Ce carrefour est certainement la partie de la ville la plus animée et la plus vivante de New York. Pour s'en convaincre il suffit de s'y rendre le soir pour assister aux spectacles des jeux de lumières, des magasins et des publicités. 
New York permet aussi de "baigner" dans la musique (ce qui participe au côté branché de la ville). A côté de l'incontournable
Lincoln Center, la ville est réputée pour l'exceptionnelle qualité et le nombre inimaginable de ses comédies musicales. Le cœur de New York musical est incontestablement Broadway. Ce boulevard est aujourd'hui réputé aussi pour ses clubs de jazz. Enfin, une dernière forme de musique est présente dans la ville : le gospel. Ce style trouve sa meilleure vibration dans les églises d'Harlem, même si ce quartier est de plus en plus banalisé par la "gentrification".

C - Une ville culturelle

Pour conclure ce tour d'horizon des aménités, New York est également une capitale culturelle de tout premier choix. Tant la qualité que la quantité de ses infrastructures consacrées à la culture sont à souligner. La ville ne compte pas moins de 40 musées. Parmi eux, le Metropolitan Museum of Art en est peut-être la tête de proue. Avec ses 2 millions d’œuvres admirées par près de 50 millions de visiteurs, le « MET » reste l’un des plus grands musées du monde. Autre lieu incontournable à
New York, le Guggenheim dont l’architecture n’a rien à envier à la qualité des expositions proposées. Ensuite, viennent le Museum of Modern Art, le New Museum of Contemporary
Art, … Une originalité : le Cloister consacré exclusivement au Moyen-Age (dans un pays à l’histoire si récente).
Enfin, quelques lieux sont spécialement consacrés à la ville de New York comme le Studio Museum in Harlem (consacré à la culture afro-américaine), le musée du Barrio (culture hispanique et latino-américaine) ou le New York City Fire Museum.

New-York et les Etats-Unis se confonde. La culture US domine le monde par ses productions cinématographiques, ses séries, ses musiques. Elle entretient le mythe d'une Amérique florissante et culturellement indépassable marquée par le métissage de ses cultures originelles (Amérindienne, Afro-Américaines et Européennes).

II – New-York résiste à la concurrence en s'adaptant

A – Renforcer l’existant : le centre-ville

Il est une évidence touristique dans la ville de New York : c'est l'attractivité fondamentale de son centre-ville. La ville semble avoir bâti son potentiel touristique sur une forte concentration de site entre East River et Hudson River. Il apparaît comme un des cœurs de la ville grâce notamment à la présence de Penn Station et de Grand Central Terminal, et de quelques ponts (Holland, Lincoln) qui aident au désengorgement du quartier (en plus de l'Interstate Highways 1 et 2).

Par conséquent, un quartier apparaît essentiel au tourisme : Manhattan. Outre le fait qu'il soit traversé par deux axes de communications importants (Broadway et la Ve Avenue), Manhattan regroupe bon nombre de symboles de la ville : Ground Zéro  inauguré sur l'ancien site du World Trade Center, Central Park (peut-être le plus connu de tous les parcs de la ville) et Harlem (quartier populaire mythique).


Mais ce centre-ville compte aussi des emblèmes mondiaux : Wall Street (quartier de la bourse), les quartiers d'affaires de Midtown et de Downtown, les buildings comme l'Empire State Building, le Chrysler Building et surtout le siège mondial des Nations Unies.


La ville continue à entretenir ce potentiel avec par exemple la restructuration du quartier de Hudson Yards (dans Manhattan) qui fera d'une ancienne friche ferroviaire une extension du Central Business District. Dans ce nouveau lieu, viendra se greffer aux côtés des bureaux, des boutiques, des lieux culturels et naturels, une des plus grandes voies cyclables de la ville.

B - Investir sur les nouvelles modes et les nouveaux quartiers périphériques

La ville de New York a compris l'intérêt de développer en parallèle ses quartiers périphériques. Elle développe notamment son offre hôtelière (ouverture de 56 nouveaux hôtels). Dans le quartier du Queens, la ville de New York a déjà investi beaucoup pour rendre à Long Island ses lettres de noblesse. De plus le Queens dispose d'un potentiel touristique essentiel à la ville : l'aéroport international de New York JFK et l'aéroport de New York la Guardia.
Pour sa part, le quartier du Bronx dispose de qualités touristiques là encore essentielles. Tout d'abord, c'est là que l'on peut admirer le millier d'étoiles de Hall Of Fame.
Dans cette partie de New York, on découvre aussi le jardin botanique de Wave Hill et le
Jardin botanique de New York. Ce dernier sauvegarde encore la forêt originelle qui recouvrait toute la superficie de la ville.
Brooklyn n'est pas en reste avec son symbole : le pont éponyme. Il possède aussi le second musée de la ville de New York, le musée de Brooklyn, ainsi que l'aquarium de la ville (avec ses 250 espèces présentées).

 

Il est certain qu'aujourd'hui la ville de New York et ses 5 "boroughs" se sont relevé de la tragédie du 11 septembre 2001. La ville a été et est toujours un des grands rendez-vous du tourisme mondial. Pour ce faire, New York a su s'appuyer sur un potentiel fort et principalement concentré dans son centre, c'est-à-dire dans le quartier de Manhattan.
 

III – Les grands enjeux de demain

A – La lutte contre le dérèglement climatique

New York est directement menacée par la montée des eaux. Elle construit donc un mur pour se protéger des inondations et des tempêtes. La capitale économique des Etats-Unis a adopté un vaste projet de résilience climatique de 20 milliards de dollars qui comprend la construction d'un mur de 4 kilomètres de long et 4,8 mètres de haut. En 2012, l’ouragan Sandy avait fait l’effet d’un électrochoc dans la ville : 19 milliards de dollars de dégâts, 44 morts et des parties de la ville privées d’électricité pendant des semaines. 

B – La coexistence des moyens de transport

New York a des infrastructures de transport qualité (terminal maritime, gares, aéroport international JFK...) mais elle cherche aussi à se montrer plus durable. La restructuration du quartier de Hudson Yards va renforcer le tourisme vert naissant. En effet, la High Line et l'Hudson Park seront bientôt reliés par cette voie cyclable (le vélo est déjà très présent dans la ville de New York avec plus de 6000 bicyclettes dans plus de 300 stations). Pour prospérer la ville va devoir continuer à favoriser les déplacements doux au détriment de l'automobile. Un comble au pays de la liberté incarnée par la voiture individuelle.

C – La mixité sociale

La gentrification menace les quartiers les plus populaires, faisant perdre une partie de son charme à la ville (ex: Soho, Harlem)

Conclusion

New-York a su maintenir ses atouts et développer de nouvelles qualités. Elle a su faire oublier l'insécurité liée à la mémoire du drame du 11 septembre 2001. La ville a su investir sur d'autres forces comme le tourisme vert (voies cyclables reliant de grands parcs new-yorkais) et l'extension à la périphérie de ses aménités. On ne vient plus à New-York que pour la visite de Manhattan aujourd'hui
La ville a su aussi sensiblement développer son réseau de communication afin de faciliter le déplacement des touristes : métro, croisières, ponts, highways... Mais elle reste confrontée (comme de nombreuses autres villes) aux défis liés aux dérèglement climatiques et à la montée en gamme des grandes villes Américaines (Los Angeles, San Francisco, Chicago) et étrangères (Paris, Londres, Shangaï etc.)


 

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Rédigé par M. Orain

Publié dans #BTS, #Annales, #Tourisme et territoires

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Publié le 14 Janvier 2024

Jour 689 : L’UE et l’Ukraine, quel processus d’élargissement possible et souhaitable ?

Bleu foncé: États membres de l'Union européenne
Rose: État s'étant retiré de l'Union européenne
Bleu: États candidats reconnus
Bleu clair: États candidats déclarés
Rouge : États ayant retiré ou interrompu leurs candidatures, membres de l'AELE

Le front est plutôt calme en ce moment. Des attaques se poursuivent bien sûr mais la situation est figée. Je vais donc profiter de ce moment pour pouvoir aborder un sujet de fond. Ça va sans doute être long car le sujet est complexe (et passionnant), l’élargissement (ou non) de l’UE à l’Ukraine.
 

🔹 Les critères d’adhésion géographique.

 

Jour 689 : L’UE et l’Ukraine, quel processus d’élargissement possible et souhaitable ?

L’UE a des critères géographique d’adhésion mais qui connaissent des exceptions notables. L’Algérie a fait rapidement partie de l’ancêtre de l’UE (CEE depuis le traité de Rome en 1957) pendant la colonisation Française (1957-62). Le Groenland a aussi été membre de la CEE jusqu’à son autonomie (en 1979, effective par un retrait de la CEE en 1985). 
La situation s’est définitivement clarifiée en 1987 avec le refus de la candidature du Maroc pour critère géographique (ce qui évitait de mettre en avant la question des droits de l’homme.

L’Union Européenne s’arrêtera donc à l’Atlantique à l’Ouest, l’Arctique au Nord, la Méditerranée au Sud. Il n’y aura pas de pays Américains, ou Africains dans l’UE. 

🔹 Le problème des frontières « culturelles » en Méditerranée, dans le Caucase et en Oural.

 

Jour 689 : L’UE et l’Ukraine, quel processus d’élargissement possible et souhaitable ?

La situation se corse avec les îles Méditerranéennes. Sont-elles Africaines, Asiatiques ou Européennes ? Cette situation se pose avec l’élargissement de 2004. L’UE reconnaît alors que la situation de Malte (entre Afrique et Europe) et de Chypre (au Sud de la Turquie) sont des exceptions. Malte se situe à 88 km des rivages sud-ouest de l'extrême sud sicilien et à 297 km à l’est-nord-est du ras Kaboudia, en Tunisie. Elle peut justifier de sa proximité géographique mais pas géologique. Elle se situe sur la plaque Africaine. Chypre est Asiatique sans discussion aucune. Ces îles ont un passé Grec, Romain et indéniablement une culture Européenne. On décide donc de créer une exception géographique. La question de savoir si la Géorgie ou l’Arménie vont profiter de cette exception ou non ne se pose pas en 1990 quand Malte et Chypre posent leurs candidatures.

🔹 Le problème de l’occupation par un pays étranger. 

Jour 689 : L’UE et l’Ukraine, quel processus d’élargissement possible et souhaitable ?
Jour 689 : L’UE et l’Ukraine, quel processus d’élargissement possible et souhaitable ?
Jour 689 : L’UE et l’Ukraine, quel processus d’élargissement possible et souhaitable ?

Pire, si la situation Maltaise est relativement simple (316km², 500 000 habitants), celle de Chypre pose problème par l’occupation du Nord du pays par l’armée Turque et la création d’un pays reconnu par personne : « La république Turque de Chypre du Nord » (3355 km², 400 000 habitants). Cette Sécession de Chypre date de 40 ans désormais (1983) et la situation est bloquée. Le Sud ayant refusé la réunification en 2004 lors de l’adhésion du pays à l’Union Européenne. 
Par un ricochet de l’histoire cette situation permet aujourd’hui à la Moldavie (dont la Transnistrie occupe une partie de son territoire), la Géorgie (Abkhazie et Ossétie du Sud) et à l’Ukraine de pouvoir envisager une adhésion malgré l’occupation russe de leur sol.

🔹 La situation géographique actuelle des élargissements possibles, les valeurs sûres.

Jour 689 : L’UE et l’Ukraine, quel processus d’élargissement possible et souhaitable ?

Alors à combien de membres l’UE doit-elle s’étendre dans le futur ? 
Certains pays ont été membres et donc de droit peuvent le redevenir peut-être un jour : Le Royaume-Uni ou peut-être une sécession de celui-ci : Une réunification Irlandaise ou une indépendance de l’Ecosse (ou peut penser aussi à la Catalogne ou aux Flandres). 
D’autres se sont portés candidats, ont été acceptés et ont ensuite décliné l’adhésion : La Norvège (1972 et 1994), l’Islande (retrait) et la Suisse (1992).  A l’évidence, s’ils candidatent à nouveau ils seront accueillis à bras ouverts. Ce sont des démocraties affirmées, des pays riches pleinement intégrés à l’UE par des accords de libre-échange. Ils font d’ailleurs partie de l’Association européenne de libre-échange (AELE). Les États de l'AELE travaillent en collaboration avec l’UE dans les domaines de l'environnement, la recherche, l'éducation, la santé, la fiscalité, la justice, la pêche, le commerce, etc., les citoyens de ces pays peuvent se déplacer librement au sein de l'espace Schengen et c'est aussi le cas des marchandises, des services et des capitaux (sauf pour la Suisse dont les relations avec l'UE fonctionnent sur une série d'accords bilatéraux sectoriels).

🔹 Les micro-états

Jour 689 : L’UE et l’Ukraine, quel processus d’élargissement possible et souhaitable ?


4 micro-états font de facto déjà partie de l’UE : Andorre, Monaco, Saint-Marin et le Vatican. Un seul n’est pas associé c’est le Liechtenstein mais il fait partie de l’Association européenne de libre-échange (AELE). 

🔹 Le cas des Balkans

Jour 689 : L’UE et l’Ukraine, quel processus d’élargissement possible et souhaitable ?


Ensuite il y a la situation des Balkans. Ils sont quasiment tous reconnus comme candidats officiels :  la Macédoine du Nord, le Monténégro, la Serbie, l'Albanie, la Bosnie-Herzégovine. Seul manque le Kosovo. Cette région est au cœur de l’Europe. Elle est un facteur de déstabilisation du continent et d’entrisme des puissances étrangères (Chine, Russie). Ces pays sont globalement pauvres (à l’échelle Européenne) mais proportionnellement moins que l’Espagne et le Portugal lors de leur adhésion par exemple. La Serbie pose un énorme problème par ses liens avec la Russie (à l’équivalent de la Hongrie qui est, elle, dans l’UE).
Si l’UE veut la paix, la stabilité et devenir une puissance elle va devoir les intégrer. C’est loin d’être insurmontable pour l’UE. Les populations sont dérisoires par rapport à l’ensemble communautaire et l’enjeu est immense (Albanie : 29 000km², 3Mhab ; Bosnie-Herzégovine 51 000km², 4Mhab ; Monténégro : 14 000 km², 0,6 Mhab ; Serbie : 77 000 km², 6,7Mhab ; Macédoine du Nord : 26 000km², 1,8Mhab). 16 millions d’habitants donc pour une population actuelle de l’UE de 447 millions d’habitants. Il faut donc « absorber » 3.6% de population en plus. 
Les réussites des adhésions Slovènes et Croates montrent que cette région n’est pas condamnée à la pauvreté et à la guerre.  Reste à savoir si l’adhésion doit se faire en un bloc ou progressivement. La situation de la Bosnie est très inquiétante. La guerre est proche. Reste que l’abolition des frontières et l’intégration économique et monétaire apaise forcément les conflits. Et il y en a besoin.
La reconnaissance de la candidature du Kosovo (11 000 km², 2Mhab) est un enjeu majeur de la zone. Son indépendance n’est pas reconnue par la Serbie et les tensions sont fortes. Certains membres de l’UE n’ont toujours pas reconnu le pays (33 pays sur 44 en Europe le reconnaissent) et l’UE a montré une certaine mauvaise volonté à accorder des visas. Tout comme elle rechigne à faire entrer la Bulgarie et la Roumanie dans l’espace Schengen (depuis le 1er janvier 2024 les frontières sont ouvertes mais seulement par mer et par avion).
Pour les autres candidats, la situation est très différente.

🔹 Le cas Turc

Jour 689 : L’UE et l’Ukraine, quel processus d’élargissement possible et souhaitable ?

La procédure d’adhésion Turque est la plus ancienne. Dès 1957 la Turquie déclare son intérêt pour la CEE. Elle demande à y être associée en 1961 (association acceptée en 1964). Sa candidature officielle est posée en 1987 et elle est reconnue comme candidate en 1999. 
Une démarche longue et ancienne basée sur une réalité géographique. La Turquie a bien une partie de son territoire en Europe. C’est une petite partie du territoire (provinces d’Istanbul, d’Edirne, de Tekirdag, de Kirklareli) mais elles représentent une part importante de la richesse et de la population du pays. 
Si le pays a fait une partie du chemin vers l’UE (suppression de la peine de mort, union douanière etc.) une adhésion paraît impossible à court terme. La partition de Chypre reste un problème majeur. La population Turque est importante (85 millions d’habitants et en croissance) et lui donnerait de très nombreux sièges au parlement. Le pays a des frontières orientales exposées (Syrie, Liban, Irak, Iran, Arménie, Géorgie) et de nombreux conflits en cours – y compris avec des états membres (Grèce, Chypre) ou des candidats (Arménie). 
Il y a aussi la question taboue de la religion. L’UE étant un « club des chrétiens » (catholiques, orthodoxes et protestants) portée justement par la démocratie chrétienne (Comme Jacques Delors en son temps). Accepter de petits pays musulmans (comme l’Albanie ou la Bosnie) est envisagé mais pas une nouvelle grande puissance comme la Turquie. C’est sans doute injuste (et c’est bien pris comme tel dans le pays du Bosphore). 
La Turquie est un pivot géopolitique majeur. Elle garde l’entrée de la Mer Noire et fait le pont entre l’Europe et l’Asie. Mais elle s’estime une puissance à elle seule. Elle s’est donc détournée de l’Europe progressivement au cours du règne d’Erdogan. Mais rien n’est figé en histoire. Qui sait quel sera son chemin dans 15 ou 20 ans ?
En tout cas une adhésion de la Turquie n’est pas d’actualité pour l’instant. Elle sera agitée par l’extrême-droite pendant les prochaines élections européennes sans aucun doute mais cela n’a pas de sens. Les négociations sont gelées depuis 2018 et un seul chapitre sur 35 a été clos dans le processus d’adhésion.

🔹 L’Ukraine et la Moldavie

Jour 689 : L’UE et l’Ukraine, quel processus d’élargissement possible et souhaitable ?

L’accentuation de la guerre (rappelons que la Crimée et le Donbass ont été envahi dès 2014 par la Russie et la Transnistrie dès 1991) entre la Russie et l’Ukraine a fait basculer ces deux pays dans le camp de l’UE.
Ce processus de candidature très rapide a d’ailleurs créé des tensions fortes avec les Balkans (qui attendent depuis très longtemps déjà. 2009 pour la Serbie par exemple). En effet, l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie ont déposé leur candidature dès le 28 février 2022 pour l’Ukraine et le 3 mars pour les autres soient la semaine après l’attaque russe. L’Ukraine et la Géorgie voient leur statut de candidat accordé dès le mois de juin. En novembre 2023 la commission recommande au conseil d’ouvrir les négociations. En décembre, le sommet Européen vote (à l’exception de la Hongrie qui s’abstient) en faveur de l’ouverture des négociations d’adhésion. 
Cette rapidité du processus est une nouveauté. Elle répond à l’urgence de la situation. Pour autant à ses débuts la CEE ne s’embarrassait pas de ces processus complexes et les adhésions de la Grèce, du Portugal ou de l’Espagne répondaient elles aussi au besoin de démocratie et de stabilité en Europe. La Grèce s’est portée candidate en 1976, les négociations se sont achevées en 1979 et elle a été intégrée en 1981.  Pour le Portugal et l’Espagne les candidatures ont été déposées en 1977 pour une adhésion en 1986. 
L’UE s’adapte donc on contexte et peut être très rapide parfois. Le meilleur exemple étant l’intégration immédiate de la RDA après la réunification Allemande (1990). Les voisins attendront eux jusqu’en 2004 pour avoir droit de rentrer dans ce club fermé.
Tout l’enjeu se situe donc aujourd’hui dans la capacité de l’Ukraine et de la Moldavie à intégrer au plus vite l’acquis communautaire. La volonté politique est bien présente dans ces pays et l’opinion publique soutient cette politique. Cela peut donc aller relativement vite, deux chapitres sur 35 ne nécessitent déjà aucune réforme. Mais il faudra aussi un accord unanime des pays de l’UE et leurs opinions. Le danger de blocage Hongrois existe. Le danger du populisme des opinions aussi. A ce titre les élections européennes de 2024 seront vitales pour le destin de l’UE.

🔹 Le Caucase : Géorgie et Arménie oui, Azerbaïdjan et Russie non.

A noter que le Haut Karabagh a été récupéré par l'Azerbaïdjan depuis

A noter que le Haut Karabagh a été récupéré par l'Azerbaïdjan depuis

Le Caucase est formé de 4 états : Russie, Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan. Beaucoup d’européens ne savent pas que le Caucase est une frontière de leur continent. La ligne de partage des eaux du Caucase laisse quelques vallées Géorgienne et Arménienne en Europe. A ce titre ces pays peuvent intégrer l’UE au niveau géographique.  Mais de toute manière – à l’instar de Chypre – ces deux pays sont indéniablement de Culture Européenne. L’Azerbaïdjan en est exclu, la Russie aussi par son propre choix.
La Géorgie à elle été recalée de la dernière vague de lancement des négociations. Elle est bien candidate reconnue mais le processus d’adhésion n’a pas encore commencé. Le conflit entre présidente (pro-Européenne) et premier ministre (qui a changé de camp en cours de route) empêche une action politique forte d’adhésion. 
L’Arménie elle devra se retirer de l’Union Eurasienne et l’Organisation du traité de sécurité collective pour candidater. L’opinion publique et le gouvernement ont acté la rupture avec le grand frère russe incapable de les protéger au Haut Karabagh (Artsakh). Sa future adhésion est liée à celle de son voisin car ce pays est enclavé. Il est entouré de régimes qui lui sont défavorable (Turquie et Azerbaïdjan) et son seul allié est honnit de la scène internationale (Iran).

🔹 Les exclus

Jour 689 : L’UE et l’Ukraine, quel processus d’élargissement possible et souhaitable ?

La Russie, Biélorussie et le Kazakhstan sont exclus de toute politique d’élargissement, non pas pour des raisons géographiques (le Kazakhstan a une partie de son territoire en Europe) mais parce qu’ils font partie d’autres structures collectives incompatibles avec l’UE : L’Union Eurasienne (créée en 2015) et l’Organisation du traité de sécurité collective (créée en 2002)

🔹 L’approfondissement indispensable avant un nouvel élargissement ?

Attention il y a aujourd'hui 27 membres et non 28

Attention il y a aujourd'hui 27 membres et non 28

La question fondamentale est de savoir s’il faut approfondir avec d’élargir l’Union ou pas. La réponse me paraît plus complexe finalement. 
Aujourd’hui il y a deux types de vote : Unanimité, majorité qualifiée et double majorité. 
Soyons clairs, l’unanimité est quasi impossible (à 27 comme à 44). Donc toutes les décisions qui nécessitent une unanimité sont bloquées. L’UE est donc incapable d’avoir une défense commune, une fiscalité propre par exemple. La réforme est indispensable donc avec ou sans élargissement. 
Le vote à la majorité qualifiée concerne environ 80% des votes. Il faut 55% des états membres (aujourd’hui 15 sur 27) et au moins 65% de la population totale de l’UE). Un blocage ne peut être effectué que par 4 pays a minima. La France et l’Allemagne ensemble ne peuvent donc pas bloquer une décision même si elles représentent un tiers de la population de l‘UE à elle seules.  C’est le principe de double majorité. L’élargissement ne pose aucun problème en cette circonstance. 
En conclusion, l’approfondissement de l’UE est indispensable mais n’est pas corrélé au processus d’adhésion en cours. 

J’ai été très long, je m’en excuse. Pas possible de faire plus court et merci pour ceux qui auront eu le courage de lire jusque-là.

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Rédigé par M. Orain

Publié dans #Ukraine

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Publié le 13 Décembre 2023


🔸 La période est grave. L’Ukraine tient mais plie sous les assauts russes. Le rapport de feu est écrasant désormais avec un rapport de 9 contre 1 (pour 9 obus tirés, les Ukrainiens n’en tirent qu’un seul). L’aviation Ukrainienne (ou plutôt son absence) explique l’accroissement de cet écart. 
L’Ukraine subit un double revers : L’alimentation de la Russie en Obus par la Corée du Nord (2 millions d’obus envoyés soit trois fois la production de la totalité de l’Europe) et de drones par l’Iran (un nouveau contrat vient d’être signé) quand son principal fournisseur, les Etats-Unis, est au point mort à cause de l’absence de vote au congrès.  
Dans ces conditions une victoire est exclue et même le maintien des positions. L’hiver est rude, la reprise des bombardements par missiles balistiques (peu utilisés ces derniers temps et donc sans doute stockés en masse) fait craindre à nouveau des ruptures électriques fortes et donc met en péril la survie des habitants. 

🔸 Pour autant, tout n’est pas rose du côté Russe non plus.  Les pertes pour la prise d’Adviivka sont proprement hallucinantes. Plus de 200 blindés pour des gains minimes qui se comptent désormais en hectares. La Russie peine à remplacer le matériel et les hommes. Malgré une nouvelle vague de mobilisation, elle fait appel désormais à des Népalais pour s’engager sur le front. Certains corps ont déjà été retrouvés sur le front. La question de l’évacuation de cette poche se pose toujours néanmoins pour l’armée Ukrainienne. Celle de Marinka ne se pose plus. La ville est perdue à 95%.
Elle peine toujours à réduire la petite tête de pont sur la rive gauche du Dnipro près de Krinky depuis presque deux mois. Si les pertes Ukrainiennes sont conséquentes à ce niveau (ravitaillement difficile des troupes et aucune aide aérienne) cela épuise aussi énormément les forces russes. La géographie du lieu rend les rares routes d’accès à la zone propice à la destruction de tout renfort russe et fixe de nombreuses troupes qui auraient pu être décisives ailleurs. 

🔸 Les obus Nord-Coréens ont été décisifs mais ils sont aussi de mauvaise qualité. De nombreux postes d’artillerie en ont souffert. Et on ne sait pas quels sont les stocks et les capacités de productions coréennes. Les récentes attaques contre la voie de chemin de fer en plein cœur de l’Asie Centrale montre aussi que l’Ukraine ne reste pas sans réaction et peut couper aussi cet approvisionnement vital. Au moins pendant un temps. La Corée du Sud de son côté aide l’Ukraine. Pas autant mais bien plus que l’Europe à elle seule. Cela montre – si besoin était – le niveau dramatique de notre aide.

🔸 Autre point inquiétant pour les russes, leur économie. La stratégie de vente de pétrole à prix bradé à l’Inde (60% des exports russes de pétrole en mer) trouve ses limites. Moscou refuse désormais d’être payé en Roupie. Pour une raison simple, elle ne sait pas quoi en faire. En effet l’Inde importe beaucoup plus de bien russes qu’elle n’en exporte en Russie. Et la Russie ne trouve pas de biens utiles à importer chez elle. Elle demande donc à être payé en Yuan, la monnaie Chinoise (et ennemie de l’Inde). L’inde refuse. La situation est bloquée. Certains raffineurs indiens ont néanmoins accepté de payer les cargaisons livrées en combinant le yuan chinois, le dollar de Hongkong et le dirham des Emirats arabes unis.

🔸 Le conseil Européen de ce week-end qui doit valider ou non le processus d’adhésion de l’Ukraine (et de la Moldavie) à l’UE va être un moment important. Viktor Orban a déjà fait part de son veto probable. L’UE se retrouve donc prise au piège d’un régime autoritaire en son sein. Et la situation bien loin de s’arranger tend à se crisper un peu plus avec l’arrivée au pouvoir de nombreux partis d’extrême-droite (Italie et Pays-Bas notamment). Pourtant les élections européennes ont tendance à rester boudées par les électeurs. Une éclaircie néanmoins avec le retour du soutien Polonais avec l’élection de Donald Tusk qui lui affirme clairement son soutien à l’Ukraine.

🔸 Pourtant les menaces russes ont rarement été aussi précises. Rien que cette semaine, le président Poutine a menacé directement l’Estonie et la Roumanie (pourtant membres de l’OTAN). 

En Bref : 


- 🔸 Russie : 3 personnes blessées à la suite de l'explosion d'une mine terrestre dans la région de Belgorod. 
- Vladimir Poutine a inauguré deux nouveaux sous-marins à propulsion nucléaire de la Marine russe, le Krasnoïarsk et l'Empereur Alexandre III. L'objectif est d'accroître la puissance navale russe.
- L'élection présidentielle russe qui se tiendra en mars 2024 aura lieu également dans les territoires ukrainiens occupés par la Russie.
- Imaginer que des pourparlers en 2024 puissent se tenir entre l'Ukraine et la Russie aux conditions de Kiev est « totalement irréaliste » selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.


- 🔸 Ukraine : La défense aérienne ukrainienne a abattu 10 drones Shahed et 10 missiles balistiques dans la nuit.
Les hackers russes du groupe Solncepek ont revendiqué la responsabilité de l'attaque contre Kyivstar. Kyivstar nie la fuite de données personnelles, comme le prétend la chaîne russe Telegram.
- Zelensky : "Il y aura une réponse" aux attaques russes nocturnes contre Kyiv. "La Russie a prouvé une fois de plus qu'elle est un pays odieux qui tire des missiles la nuit, essayant de frapper des zones résidentielles, des jardins d'enfants et des installations énergétiques pendant l'hiver"
- La femme du Président ukrainien, Olena Zelenska, affirme que l'Ukraine est « en danger de mort » sans aide étrangère.
- Le commandant des forces terrestres ukrainiennes, Oleksandr Syrskyi, déclare que « la situation opérationnelle à l'est reste difficile » et que la Russie « ne cesse de mener des opérations offensives sur l'ensemble du front ».
- Kyiv : 53 blessés à  Kyiv ce matin suite à une frappe russe de 10 missiles balistiques vers 3h du matin. Tous interceptés, pluie de débris, explosions, incendies, façades ravagées, fenêtres explosées. Maire de Kyiv : des débris d'un missile sont tombés sur le territoire d'un hôpital, causant des dégâts. 45 personnes blessées dans la région de Dniprovski. Principales canalisations d'eau endommagées dans cette même zone. Les équipes de réparation travaillent.

Destruction à Kyiv
Destruction à Kyiv

Destruction à Kyiv

🔸 Front Nord
- Chernihiv: l'armée russe a bombardé Popivka
- Sumy : l'armée russe a bombardé Seredyna Buda, Veselivka 
- Kharkiv : l'armée russe a bombardé Tchervona Zorya, Kozacha Lopan, Lukyantsi, Zelene 

🔸 Front Est
- Kupiansk : L'état-major ukrainien rapporte avoir repoussé des attaques à proximité de Synkivka, Novoselivske. Une personne tuée et une autre blessée à la suite d'un bombardement russe sur Koupiansk

Cartes de Poulet volant et Military Land
Cartes de Poulet volant et Military Land

Cartes de Poulet volant et Military Land

- Svatove, Siversk 
 

Cartes de Poulet volant et Military Land
Cartes de Poulet volant et Military Land
Cartes de Poulet volant et Military Land

Cartes de Poulet volant et Military Land

- Bakhmout: L'état-major ukrainien rapporte avoir repoussé des attaques à proximité de : Bohdanivka, Ivanivske, Klishchiivka
 

Cartes de Poulet volant et Military Land
Cartes de Poulet volant et Military Land
Cartes de Poulet volant et Military Land

Cartes de Poulet volant et Military Land

- Horlivka : Dans la direction d’Horlivka, la 24e brigade mécanisée a pris le carreau de mine "Gagarine".


- Adviivka : Les forces russes se sont emparés d'une usine de traitement des eaux au sud-est de la décharge. Les forces ukrainiennes ont repris le contrôle d'un bâtiment dans la partie nord-ouest de Promka. Les soldats russes continuent de maintenir leur présence dans la partie orientale de Stepove. L'état-major ukrainien rapporte avoir repoussé des attaques à proximité de : Novobakhmutivka, Avdiivka, Tonenke, Pervomaiske. L'armée russe a bombardé Soukha Balka, Keramik, Stepove, Avdiyivka, Pervomayske, Nevelske. Les forces armées ukrainiennes ont détruit 13 chars et 12 autres véhicules blindés lors d'affrontements près d'Avdiyivka et Maryinka le 12 décembre
- Donetsk / Marinka : L'état-major ukrainien rapporte avoir repoussé des attaques à proximité de : Marinka, Pobieda, Novomykhailvka, Staromayorske

Cartes de Poulet volant

Cartes de Poulet volant

- Adviivka : Les forces russes se sont emparés d'une usine de traitement des eaux au sud-est de la décharge. Les forces ukrainiennes ont repris le contrôle d'un bâtiment dans la partie nord-ouest de Promka. Les soldats russes continuent de maintenir leur présence dans la partie orientale de Stepove. L'état-major ukrainien rapporte avoir repoussé des attaques à proximité de : Novobakhmutivka, Avdiivka, Tonenke, Pervomaiske. L'armée russe a bombardé Soukha Balka, Keramik, Stepove, Avdiyivka, Pervomayske, Nevelske. Les forces armées ukrainiennes ont détruit 13 chars et 12 autres véhicules blindés lors d'affrontements près d'Avdiyivka et Maryinka le 12 décembre
 

Cartes de Poulet volant et Military Land
Cartes de Poulet volant et Military Land
Cartes de Poulet volant et Military Land
Cartes de Poulet volant et Military Land
Cartes de Poulet volant et Military Land

Cartes de Poulet volant et Military Land

- Donetsk / Marinka : L'état-major ukrainien rapporte avoir repoussé des attaques à proximité de : Marinka, Pobieda, Novomykhailvka, Staromayorske

Cartes de Poulet volant et Military Land
Cartes de Poulet volant et Military Land
Cartes de Poulet volant et Military Land

Cartes de Poulet volant et Military Land

🔸 Front Sud
- Vuhedar/ Pavilivka (occupée): Peu d’activité


- Velyka Novosilka / Staromaiorske/Urozhaine/Zavitne Bahzhannia (occupée) : Peu d’activité 


- Orikhiv /Robotyne/Novoprokopivka/Ilchenkove/Verbove (occupée) : L'état-major ukrainien rapporte avoir repoussé des attaques à proximité de Novopokrovka, Robotyne 
 

Cartes de Poulet volant et Military Land
Cartes de Poulet volant et Military Land
Cartes de Poulet volant et Military Land
Cartes de Poulet volant et Military Land

Cartes de Poulet volant et Military Land

- Kamianske/Lobkove/Zherebianky/ Luhove (occupée) : Peu d’activité


- Kherson: Les forces ukrainiennes ont repoussé une attaque russe contre la partie contrôlée de Krynky

 

Cartes de Poulet volant, Military Land et Clément Molin
Cartes de Poulet volant, Military Land et Clément Molin
Cartes de Poulet volant, Military Land et Clément Molin
Cartes de Poulet volant, Military Land et Clément Molin
Cartes de Poulet volant, Military Land et Clément Molin
Cartes de Poulet volant, Military Land et Clément Molin

Cartes de Poulet volant, Military Land et Clément Molin


- Odessa :  Des explosions ont été signalées à Odessa.


🔸 Non alignés :
-    ONU : L'ONU lance un appel aux dons à hauteur de 46,4 milliards de dollars pour 2024 afin de venir en aide à 180,5 millions de personnes dans le monde. L'organisation met en avant les conflits, l'urgence climatique et l'effondrement des économies.

-    Kiel Institute : Selon le Kiel Institute, les nouvelles promesses d'aide occidentale à l'Ukraine ont atteint leur plus bas niveau entre août et octobre 2023. Selon l'institut allemand, la dynamique de soutien à Kiev ralentit.

-    CIO : Les athlètes « individuels neutres » russes et biélorusses seront autorisés à participer aux Jeux Olympiques de 2024, à Paris, à condition de concourir sous bannière neutre et de ne pas soutenir activement la guerre en Ukraine.

-    Brésil :  Selon le Kyiv Independent, Volodymyr Zelensky a demandé à rencontrer le Président brésilien Lula alors que le Président ukrainien se rendait en Argentine, mais le dirigeant brésilien aurait refusé de le rencontrer.

 

🔸 Camp Pro-Russe : 

-    Iran : Lors d'un entretien entre le Ministre russe des Affaires Étrangères, Sergueï Lavrov, et son homologue iranien, les deux Ministres ont convenu d'accélérer les travaux visant à finaliser l'élaboration d'un « nouvel accord interétatique majeur ».

-    Hongrie : Un an après avoir privé temporairement Budapest de 28 milliards d’euros de fonds communautaires en raison des atteintes à l’Etat de droit, l’exécutif communautaire devrait lever mercredi une partie de la sanction.

 « L’Ukraine est connue pour être l’un des pays les plus corrompus du monde. C’est une plaisanterie ! Nous ne pouvons pas prendre la décision d’entamer un processus de négociation d’adhésion. » - Premier Ministre de la Hongrie, Viktor Orban. l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne est contraire à nos intérêts. « La situation actuelle n'est pas bonne, la situation n'est pas prête pour que l'Union européenne entame des négociations d'adhésion (avec l'Ukraine). Il ne s'agit pas d'une position tactique de notre part, mais d'une position fondée. » - MAE hongrois.

-    Mali : Début décembre l'EIGS a attaqué le camp de Labazenga au niveau de la zone des 3 frontières. La base a été construite par la France durant l'opération Barkhane sur le modele Vauban. 2 Dongfeng EQ2050 de fabrication chinoise ont été capturés.

 

🔸 Camp pro-Ukrainien :
-    USA : Biden assure Zelensky du soutien continu des États-Unis à l'Ukraine dans sa guerre contre la Russie. Une aide de 200 millions de dollars pour l'Ukraine a été débloquée.

« L’Ukraine sortira de cette guerre, fière, libre et fermement ancrée dans l’Occident, à moins que nous ne nous retirions. » - Joe Biden.

-    Pologne : « L’attaque contre l’Ukraine est une attaque contre nous tous. Nous exigerons une mobilisation totale de l’Occident pour aider l’Ukraine. » - Donald Tusk, nouveau Premier Ministre polonais.

-    Royaume-Uni : Deux navires capables de détecter les mines vont être fournis par le Royaume-Uni à l'Ukraine dans le but de renforcer la sécurité en mer Noire.

-    UE : « Poutine ne cache pas ses ambitions de recréer une Russie aux dimensions impériales passées. Une victoire russe aurait donc un effet sur [...] notre capacité à vivre en paix. »  « Une victoire russe en Ukraine serait lourde de menaces pour ses voisins européens, dont certains sont membres de l’Union européenne. » - Présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen.

-    Argentine : Lundi, Volodymyr Zelensky était à l'investiture du Président argentin Javier Milei et a salué un « nouveau départ pour l'Argentine ».

-    France : Jordan Bardella se dit prêt à assumer le rôle de « premier ministre de cohabitation » en cas de dissolution de l’Assemblée nationale.

-    OTAN: « Il faut maintenant gérer Zelensky, le faire revenir de sa posture un peu jusqu'au-boutiste. Personne ne dit ça officiellement, mais je pense que c'est quand même un peu ce qui se prépare. » « Même sous perfusion continue de l'Occident, l'Ukraine manque d'hommes, là où la Russie n'a pas ce problème »  « Désormais, dans les cycles de formation ce sont des personnes plus âgées, moins expérimentées. » - Haut responsable militaire européen de l'OTAN.

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Rédigé par M. Orain

Publié dans #Ukraine

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Publié le 19 Novembre 2023

Jour 635 : «Tête de pont ? Pour l’instant pas vraiment »

🔸Très peu de temps disponible pour mes chroniques Ukrainiennes. Navré des délais entre chaque article.


Des responsables ukrainiens ont déclaré que les forces ukrainiennes ont établi des têtes de pont sur la rive gauche de l’Oblast de Kherson et mènent des opérations terrestres visant à repousser les forces russes hors de portée de l'artillerie de la rive ouest du fleuve Dnipro. Cela fait quelques semaines que des positions Ukrainiennes sont avérées mais c’est la première fois que l’Ukraine communique officiellement sur une tête de pont.


Pour autant cette information n’est pas vérifiée. Aucune image de blindé Ukrainien ne nous est encore parvenue. Donc – sauf preuve contraire - il n'y a toujours pas de tête de pont à Krynky. Les forces Ukrainiennes seraient actuellement constituées d’environ 250 hommes mais sans blindés ni un réel flux logistique (car il n’existe pas de pont justement, même flottant ).

La "tête de pont" de Krinky par War Mapper

La "tête de pont" de Krinky par War Mapper


L’effort Ukrainien est donc plus proche pour l’instant  de la guérilla que de l’offensive pour l’instant. Il manque des capacités de lancer des manœuvres et des assauts à partir de ladite tête de pont. Les forces russes doivent néanmoins trouver de quoi alimenter en renfort le front de Kherson jusque-là bien dégarni.
Les forces russes n’ont pas de zones de tranchées et de mines comparables aux autres zones du front, elles s’appuient ici sur la protection naturelle du fleuve. C’est un atout incontestable si le fleuve reste non franchissable. Tout l’enjeu est donc là.


Dans l’Oblast de Kherson mais surtout à Adviivka, les pertes russes sont très importantes mais (comme d’habitude) ce pays mise sur sa masse (d’hommes et de matériels). Pour autant perdre 1000 soldats par jour risque d’être compliqué à tenir sur la durée. Dans le même temps certains matériels se font rares sur le front. Les Kh-52 ne sont plus de sortie par exemple. 


Malgré tout la Russie a démontré qu’il ne fallait pas forcément attendre tout de la sophistication du matériel. La base des conflits reste l’approvisionnement en munition et la masse pour submerger son ennemi. Surtout quand on s’autorise des pertes massives.


La propagande russe gagne en intensité sur les réseaux et dans les relais médiatiques occidentaux. Elle part dans tous les sens et sur tous les thèmes. Récemment elle portait sur l’apologie de Ben Laden, la responsabilité d’Israël dans les attentats du 11 septembre 2001, la reconquête Malienne sans oublier évidemment le terrain Ukrainien avec des rumeurs de négociations et d’abandons des livraisons occidentales à l’Ukraine. Comme d’habitude aucun de ces faits ne sont réels (à l’exception de l’arrêt de la livraison d’armes par la Slovaquie) mais ça fonctionne malgré tout sur l’opinion publique. 
Le conflit Israélo-Palestinien semble avoir redonné du souffle à cette tactique et à l’idéologique qui cherche à opposer les pays du Nord occidentaux à un « Sud global ».

En Bref : 


- 🔸 Russie : Le corps de l'ex-général russe Vladimir Sviridov, 68 ans, a été retrouvé dans une maison d’un village du sud du pays à côté d’un cadavre de femme qui pourrait être son épouse.
Oleksandr Syrsky, le commandant des troupes terrestres des forces armées ukrainiennes, affirme que la Russie « intensifie l’utilisation de drones kamikazes ».
Un drone a été abattu dans le district de Bogorodsky, région de Moscou.
Un hôpital de campagne a pris feu suite à un court-circuit dans la région de Belgorod


- 🔸 Ukraine : L'armée ukrainienne dit avoir repoussé les Russes «de 3 à 8 km» en profondeur près du Dnipro. Volodymyr Zelensky estime que « la Russie accumule des missiles (pour attaquer l'Ukraine cet hiver) » mais « qu'ils n'en ont pas beaucoup plus qu'auparavant ». Il affirme dans le même temps que la guerre entre Israël et le Hamas a ralenti la livraison d'obus de 155mm à l'Ukraine.
La défense aérienne ukrainienne a abattu 15 des 20 drones Shahed lancés dans la nuit.
L'armée ukrainienne a mené 64 engagements de combat avec les forces russes près de Synkivka et au sud de Petropavlivka, Torske, Klischiyivka et Andriyivka, au sud de Keramik, au sud de Novobakhmutivka, Stepove, Avdiyivka, Maryinka et Novomykhaylivka, Staromayorske, Robotyne, Novoprokopivka et à l'ouest de Verbove


- Kyiv : La défense aérienne est active dans la région de Kyiv contre les drones russes.


🔸 Front Nord
- Chernihiv, Sumy, Kharkiv : Bombardements et frappes de drones. Pas d'offensive. 


🔸 Front Est
- Kupiansk : À l'est de Kupyansk ; les forces russes ont lancé des attaques, poussant vers le sud en direction des positions ukrainiennes.

Sources: War Mapper et Military Land.
Sources: War Mapper et Military Land.

Sources: War Mapper et Military Land.

- Svatove à Siversk : Attaque Russe au Sud de kreminna vers Serebianka.

Sources: Military Land et Poulet Volant.
Sources: Military Land et Poulet Volant.

Sources: Military Land et Poulet Volant.

- Bakhmout: Gain russe d’1km² à l’Ouest de Zatseve (nord de Bakmhout). Dans le même temps attaques russes sur Klischiivka (sans succès).

Sources: Military Land et Poulet volant
Sources: Military Land et Poulet volant

Sources: Military Land et Poulet volant

- New-York / Horlivka (occupée) : Attaque surprise Ukrainienne en direction d’Horlivka pour prendre position sur des terrils dominant la zone. C’est symbolique mais c’est le seul endroit où les forces Ukrainiennes reprennent un peu de territoire sur les frontières de 2014.

Sources: Poulet Volant

Sources: Poulet Volant

- Adviivka : Dans les environs d'Avdiivka, les forces russes ont franchi la voie ferrée au nord, constituant une menace pour les lignes d'approvisionnement ukrainiennes vers la ville. De plus, les forces russes ont réalisé des gains vers le sud-est. La ligne de 2014 est désormais dépassée ici.
Pendant ce temps, les forces Ukrainiennes ont reconquis les positions récemment perdues au sud et au sud-ouest de la ville.
La question d’un retrait Ukrainien pour éviter un encerclement se pose. La situation fait penser à la bataille de Bakhmout.

Sources: Poulet Volant, Military Land et War Mapper
Sources: Poulet Volant, Military Land et War Mapper
Sources: Poulet Volant, Military Land et War Mapper

Sources: Poulet Volant, Military Land et War Mapper

- Donetsk / Marinka : Dans la ville de Marinka, les forces russes ont progressé. Le front s’éloigne doucement de la ligne tenue depuis 2014.

Sources: Military Land et War Mapper
Sources: Military Land et War Mapper

Sources: Military Land et War Mapper

🔸 Front Sud
- Vuhedar/ Pavilivka (occupée): Les forces Ukrainiennes progressent et se sont rapprochées de la ville de Mykil's'ke.

Sources: Military Land et War Mapper
Sources: Military Land et War Mapper

Sources: Military Land et War Mapper

- Velyka Novosilka / Staromaiorske/Urozhaine/Zavitne Bahzhannia (occupée) :  Calme relatif


- Orikhiv /Robotyne/Novoprokopivka/Ilchenkove/Verbove (occupée) :  Les forces Ukrainiennes progressent à l’Ouest de Robotyne en direction de Kopani

Sources: Military Land et Noel Reports
Sources: Military Land et Noel Reports

Sources: Military Land et Noel Reports

- Kamianske/Lobkove/Zherebianky/ Luhove (occupée) : Calme relatif.


- Kherson: l’Ukraine a étendu son contrôle le long de la rive sud du fleuve Dnipro, dans la colonie de Krynky. Les forces ukrainiennes ont détruit plusieurs équipements russes sur la rive gauche occupée, parmi lesquels le « lance-flammes lourd » TOS-1A Solntsepek.
Les forces Russes amènent des troupes près de l’autoroute M-14, ainsi que du ravitaillement. Plusieurs vidéos ont été diffusées montrant des drones FPV ukrainiens frappant des camions et des véhicules de ravitaillement russes.
2 blessés, dont un enfant, suite aux bombardements russes à Kherson.

Sources: Military Land et War Mapper
Sources: Military Land et War Mapper

Sources: Military Land et War Mapper

- Mer Noire :  Les opérations militaires menées dans le cadran nord-ouest de la Mer noire par l’armée ukrainienne ont permis l’établissement d’une route maritime côtière utilisée par 151 navires depuis le mois d’août pour l’exportation de 4,4 millions de tonnes de fret dont 3,2 Millions de tonnes de céréales. La stratégie Russe de blocus est en échec.

Source : Didier françois (frog of war)

Source : Didier françois (frog of war)

🔸 Non alignés :


- Turquie/Arménie/Azerbaïdjan :  Le gouvernement arménien présente le "projet de carrefour de la paix". Ce projet prévoit l'ouverture des frontières arméniennes avec la Turquie et l'Azerbaïdjan et une connexion pour le transport des biens et des personnes.

🔸 Camp Pro-Russe


- Corée du Nord : Le rapport de feu baisse en défaveur de la Russie. Certaines sources d’information affirment qu’il y a des problèmes de qualité de livraison des obus Nord Coréens.


- Mali: Wagner et les FAMA ont pris la ville de Kidal.


- Iran : Le guide suprême iranien Ali Khamenei a visité ce matin une exposition des forces aérospatiales de l'IRGC, où on lui a montré le drone "Gaza", une copie locale du MQ-9 Reaper américain.


- Syrie : La justice française a émis un mandat d'arrêt contre Bachar al-Assad et trois autres dignitaires du régime syrien accusés de complicité de crimes contre l'humanité pour les attaques chimiques perpétrées à l’été 2013 en Syrie.

🔸 Camp pro-Ukrainien :


- Pays-Bas : Le gouvernement néerlandais a réservé plus de € 2 milliards à l’Ukraine en 2024, destinés au soutien militaire. C'est ce qu'ont rapporté les ministres de la Défense, des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et de la Coopération au développement.


- France : Le président Macron a annoncé des négociations avec la Suisse concernant la réexportation d'armes vers l'Ukraine. Il a dit être « optimiste » sur le sujet.
La France a testé le missile balistique intercontinental M51.3 sans charge militaire. Le missile a été lancé depuis le Centre d'essais des Landes à Biscarrosse. La version modifiée du missile pourrait parcourir 10 000 kilomètres.


- Slovaquie: Le Ministre slovaque de la Défense, Rober Kaliniak, a affirmé au Secrétaire Général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, que la Slovaquie a décidé de mettre fin à l'aide militaire à l'Ukraine, ajoutant que l'aide humanitaire et l'aide non létale continueront


- Israël : Israël a annoncé la vente du système antimissile « David's Sling » à la Finlande. Un contrat estimé à 317 millions d'euros.

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Rédigé par M. Orain

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Publié le 15 Novembre 2023

Thème 1 : Sociétés et environnements: des équilibres fragiles

 (12-14 heures)

Question 1  Les sociétés face aux risques.

(4 heures)

 

Les relations entre les sociétés et leurs environnements sont complexes. Elles se traduisent par de multiples interactions. L’étude des sociétés face aux risques et l’étude de la gestion d’une ressource majeure (l’eau ou les ressources énergétiques) permettent d’analyser la vulnérabilité des sociétés et la fragilité des milieux continentaux et maritimes. Les enjeux liés à un approvisionnement durable en ressources pèsent de manière croissante et différenciée. Ces thématiques s’appuient sur la connaissance de la distribution des grands foyers de peuplement ainsi que des principales caractéristiques des différents milieux à l’échelle mondiale.

 

Introduction :


ANTHROPOCÈNE : L'Anthropocène est une époque de l'histoire de la Terre qui a été proposée pour caractériser l'ensemble des événements géologiques qui se sont produits depuis que les activités humaines ont une incidence globale significative sur l'écosystème terrestre.

Problématique : comment les sociétés gèrent-elles les risques et les ressources de façon durable ?

Les sociétés face aux risques
Partie I: Comment les sociétés font-elles face aux risques ?
A -  Aléas, risques, enjeux

 Il n'y a pas de catastrophe naturelle.

Définitions
Ex : tsunami est un aléa s’il touche un littoral inhabité, devient un risque s’il peut toucher le Japon ou l’Indonésie. 

Séisme dans le désert = aléa
Le même en Californie = risque

Gravité définie par l’ONU : catastrophe si plus de 30 morts et dégâts importants.

Les sociétés face aux risques
Les sociétés face aux risques
Les sociétés face aux risques
B - Une vulnérabilité plus forte liée à une plus grande exposition au risque.

La vulnérabilité désigne l’exposition d’une société aux effets néfastes d’un aléa, elle évalue les pertes et préjudices liés à leur exposition.

Les sociétés face aux risques
Les sociétés face aux risques

L'Exposition des sociétés s’accroît avec le développement des activités humaines, notamment dans les zones à risque.

Cela entraîne plus de catastrophes combinant risques naturels et technologiques (Fukushima). 

L'exemple de Blois en 1907.

Blois pendant l'inondation de 1907
Blois pendant l'inondation de 1907Blois pendant l'inondation de 1907

Blois pendant l'inondation de 1907

Les enjeux augmentent donc avec l'intensification des activités et des densités.

 

Exemple de Blois avec le quartier de la Saulas et son évolution entre 1810 et 2023

Evolution du quartier de la Saulas entre 1810 et 2023
Evolution du quartier de la Saulas entre 1810 et 2023
Evolution du quartier de la Saulas entre 1810 et 2023
Evolution du quartier de la Saulas entre 1810 et 2023
Evolution du quartier de la Saulas entre 1810 et 2023
Evolution du quartier de la Saulas entre 1810 et 2023
Evolution du quartier de la Saulas entre 1810 et 2023
Evolution du quartier de la Saulas entre 1810 et 2023
Evolution du quartier de la Saulas entre 1810 et 2023

Evolution du quartier de la Saulas entre 1810 et 2023

Ce n'est pas valable que pour les inondations.

Exemple : diffusion des épidémies par transport aérien (SRAS, COVID…).

Espaces de fortes densités = risques plus dévastateurs (villes, littoraux, grandes vallées)

 

 

Les sociétés face aux risques


Le changement climatique accroît fréquence et intensité des risques climatiques (sécheresses, cyclones, canicules…). Littoraux tropicaux, souvent très peuplés, premiers touchés.

A ceci s'ajoute la montée des eaux

C - Développement et vulnérabilité

La vulnérabilité varie en fonction des sociétés. Plus une société est pauvre et inégalitaire, plus elle est vulnérable.
De 1998 à 2018, 91 % des pertes de vies humaines causées par des tempêtes ont eu lieu dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, où ne sont pourtant survenus que 32 % de ces événements climatiques.

Dans pays riches, dégâts matériels souvent importants mais populations sont souvent assurées. 

Prévention et gestion sont mises en place et limitent le nombre de victimes. Sociétés plus résilientes* (Capacité à surmonter les chocs traumatiques) du fait de l’aide de l’État et d’être assuré.

Les sociétés face aux risques
Les sociétés face aux risques

Insuffisance des politiques de prévention et de gestion = accroissement de la vulnérabilité et limitation de la résilience.

Les sociétés face aux risques
Les sociétés face aux risques

Vulnérabilité très forte des PED : entre 1995 et 2014, ils ont subi ¼ des catastrophes naturelles mais 9/10 des pertes humaines. 


Les dégâts sont moindres mais accentuent la pauvreté : en 2013, le cyclone Hayan plonge 1 million de Philippins dans la pauvreté. Pays très vulnérables face aux risques accrus liés au changement climatique (Bangladesh).

L’industrialisation des émergents accroît les risques technologiques (normes moins strictes).


Dans pays riches, dégâts matériels souvent importants mais populations sont souvent assurées. Prévention et gestion sont mises en place et limitent le nombre de victimes. Sociétés plus résilientes du fait de l’aide de l’État et d’être assuré. Plus pauvres néanmoins plus vulnérables.

.

Partie II: L’eau et l’énergie, deux ressources majeures sous pression
A - Des ressources indispensables

1- L'eau

75% de notre poids. 
Indispensable à l’agriculture. 
Énergie base du développement économique et humain. 

L’eau est abondante mais inégalement répartie. 5700 m3 d’eau disponible par an et par habitant dans le monde, ce qui couvre théoriquement les besoins.

Les sociétés face aux risques

Le changement climatique entraîne des sécheresses et des inondations plus fréquentes. Il y a pénurie si disponibilité inférieure à 1000 M3/hab/an et stress hydrique si disponibilité entre 1000 et 1700 M3.

Les sociétés face aux risques

​​​​​​2- Les énergies : répartition et abondance variables. 

Les énergies renouvelables sont abondantes mais dépendent du climat.

Les sociétés face aux risques

Les énergies fossiles sont très inégalement réparties : pays du Golfe, Russie, USA en regorgent et certains n’en ont pas.

Les sociétés face aux risques
B - Pression accrue et tensions sur les ressources

 

Les sociétés face aux risques

Pression = risque de pénurie et problème de l’accès aux ressources.

L'exploitation des hydrocarbures de +  en + difficile et onéreuse (gaz et pétrole de schiste, Arctique…) => question du peak oil, aquifères profonds, diminution de la disponibilité en eau et sa pollution renchérissent les prix. 

Les sociétés face aux risques

Multiplication des tensions géopolitiques liées aux gisements off-shores (mer de Chine, Arctique) ou pour le partage de l’eau des grands fleuves. Barrages qui influent sur débit et noient de vastes espaces. Indépendance énergétique comme arme économique (gaz russe et Ukraine).

Les sociétés face aux risques


Pression sur les ressources contribue à la dégradation de l’environnement. L’exploitation excessive des nappes d’eau provoque leur salinisation et le recours massif aux énergies fossiles (85% de la consommation) génère des risques à l’échelle locale (marées noires, pollution) et globale (réchauffement climatique).

Les sociétés face aux risques
C - Ressources et diversité des sociétés

L’accès aux ressources est conditionné par le niveau de développement. Dans PVD, résoudre les difficultés d’accès à ces ressources est un enjeu majeur de développement

même dans des pays bien pourvus, comme le Nigeria, pays pétrolier, dont 40% de la population n’a pas accès à l’électricité.

Dans pays émergents et développés, risque de pénurie car consommation très élevée ou en croissance forte, en eau comme en énergie. Dépendance énergétique source de tensions avec augmentation des prix mondiaux, aux dépens des populations pauvres.

Les sociétés face aux risques
Partie III : Vers la transition écologique : comment gérer durablement risques et ressources ?
A -  Des enjeux majeurs

 Assurer un développement durable est un enjeu majeur.

Il faut préserver les ressources permet de lutter contre le réchauffement climatique (causé par un recours excessif aux énergies fossiles et des pratiques peu respectueuses des milieux, comme la déforestation). 

C’est un facteur d’aggravation des risques et de diminution des ressources en eau.

Localement, les risques liés au changement climatique et à la pénurie des ressources dégradent les conditions de vie des populations et entraînent l’augmentation des migrations climatiques (ex: delta du Gange).

Les sociétés face aux risques
B - Mieux gérer les risques et les ressources

Les politiques de prévention et de gestion des risques sont complexes.

Les sociétés face aux risques
Les sociétés face aux risques

Mais aussi des secours efficaces et populations informées limitent la vulnérabilité et accroissent la résilience.

Les sociétés face aux risques

La mobilisation des acteurs (ONU, ONG, collectivités et populations locales) s’observe dans les crises et dans le cadre de politiques nationales et internationales. Les accords de Paris (2016) témoignent d’une prise de conscience des impacts du réchauffement climatique.

Les sociétés face aux risques

L’innovation technique, une législation stricte, la sensibilisation des populations sont nécessaires. 

Les sociétés face aux risques
C - Des inégalités face à la transition écologique

Les pays développés ont les moyens technologiques, financiers, humains de réduire leur vulnérabilité aux risques mais la volonté politique manque souvent en raison de la puissance des intérêts économiques et des bouleversements des modes de vie qu’implique la transition écologique et énergétique.

Influence du politique: En 2017, les États-Unis sont sortis des accords de Paris (officiellement le 3 novembre 2020) sous Trump pour y revenir en 2021 sous Biden.

Malgré leur vulnérabilité aux risques et aux tensions sur les ressources, les Pays en voie de développement sont moins avancés en termes de prévention des risques et de transition écologique et énergétique. 

Le bois est utilisé comme énergie de manière intensive  (déforestation, et donc érosion et changement climatique).

La prise de conscience de la dégradation de l’environnement reste faible chez les populations préoccupées par leur survie quotidienne. Les moyens financiers manquent.

Conclusion

La transition énergétique et environnementale est au cœur de la lutte contre le déreglement climatique

Études de cas possibles :

 Le changement climatique et ses effets sur un espace densément peuplé.

 L’Arctique : fragilité et attractivité.

 La forêt amazonienne : un environnement fragile soumis aux pressions et aux risques.

 Les Alpes : des environnements vulnérables et valorisés.

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Rédigé par M. Orain

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