Publié le 24 Juillet 2020
Partie 2: Espaces et identités touristiques
Chapitre 2: La mise en tourisme des territoires et ses impacts
Cours téléchargeable pour tableau Numérique Interactif (TNI/TBI)
Programme:
Il s’agit de montrer que le tourisme a des implications multiples et des effets d’intensité variable sur l’espace, la société, l’économie : des impacts directs (aménagements pour l’accès, infrastructures de transport ou de loisirs, hébergements…), impacts indirects (influences culturelles, effet d’entraînement économique, image du lieu, pollution, sauvegarde…).
A - Définition, principe
Processus par lequel un lieu devient touristique. Il peut être créé dans cet objectif (ex: Flaines) ou investir un lieu préexistant (ex: Saint-Tropez)
B - Méthode
C - Étude de cas: Benidorm
Voir étude de cas introductive: http://muides2.free.fr/BTS/intro.notebook
Le tourisme c’est le fait d’aller dans un endroit pour ses loisirs (culturel, balnéaire…) voir introduction au thème (http://muides2.free.fr/BTS/def.notebook)
Les raisons de la hausse du tourisme:
- Les chemins de fer
- Les congés payés
- Le baby boom
Le tourisme balnéaire recherche le soleil, la chaleur, le sable, eau chaude.
Avant le tourisme balnéaire ne recherchait pas le bord de mer pour bronzer mais pour se soigner. ( La diffusion du phénomène touristique et ses ressorts)
- Climat frais (Bretagne, Normandie…) Constructions peu élevées (Saint Malo, Deauville…). Thalassothérapie.
- Peu de touristes (peu de congés, difficultés pour se déplacer).
Aujourd’hui on recherche le soleil et la chaleur (voir évolution de la mode du bronzage en fonction de l'apparence sociale). De nouvelles stations vont donc se développer.
- Côte d’Azur, Hérault, Gironde…
- Tourisme de masse (5 semaines de congés payés).
- Développement dans les pays du Sud (Tunisie, Maroc, Mexique…)
Cela change l’urbanisme de ces villes.
On essaie de mettre un maximum de gens dans un minimum d’espace en front de mer.
Parfois on gagne de l’espace sur la mer (comme à Monaco). 52 hectares de gagnés entre 1880 et aujourd’hui.
L’afflux massif de population dans une petite période entraine de nombreux problèmes.
Benidorm en 1950
Par nature, l'arrivée des touristes entraîne la mise en place de nombreuses infrastructures indispensable à l'exploitation du lieu.
Transport, Loisir, hébergement, équipement, commerces. Ces effets peuvent alors être positifs ou négatifs pour la population locale (ou autochtone).
A - Infrastructures de transports
Un touriste doit pouvoir arriver sur zone. Il est donc dépendant des infrastructures de transport.
Cela entraîne la création de routes, autoroutes, aéroports etc.
Ce qui entraîne des conséquences positives (baisse du temps de trajet, désenclavement par ex) mais aussi négatives (nuisances sonores, pollutions etc.)
B - Hébergement
L'impact de l'hébergement peut être très variable en fonction du projet proposé par les promoteurs.
Le projet de village touristique Rusica Park à l’arrêt - El Watan
Turquie - la cité des châteaux vides
- La moyenne est de 30m² nécessaire d'emprise au sol pour un "lit" touristique pour un hôtel. Mais pour une résidence secondaire cela peut aller jusqu'à 100m². Une massification entraîne de fait la construction de grands ensembles collectifs (souvent inesthétiques)
- Le type de construction joue aussi. Individuel ou collectif, rénovation ou construction neuve, clientèle visée.
- Le lieu de l'implantation a aussi son importance (site naturel ou urbain) notamment pour son insertion paysagère (normes fixées par l'État pour garantir une harmonie architecturale ou non par ex.)
- La spéculation immobilière, une éventuelle corruption de l'État qui accueille ces infrastructures entraîne souvent des dégâts lourds sur l'insertion paysagère (pollution visuelle à laquelle s'ajoute les nombreux panneaux publicitaires).
- Expulsion des locaux qui n'ont plus les moyens d'accéder à des loyers élevés (ex: Venise)
C - Loisirs
La mise en tourisme des territoires s'accompagne de nombreuses mutations sociales et culturelles.
A - impacts socioculturels
1- Aspects positifs:
- Création d'emplois qui peuvent permettre à une catégorie de la population de sortir de la misère.
- Développement d'infrastructure qui peuvent être utiles à la population locale (eau, électricité, routes etc.)
- Amélioration des conditions sanitaires (assainissement de l'eau, lutte contre les moustiques).
- Création de structures médicales et d'informations utiles aux touristes mais aussi aux locaux.
- Protection et réhabilitation du patrimoine historique qui est un des principaux attraits touristiques.
- Valorisation du savoir-faire local, de certaines traditions et cultures (artisanat, musique, vêtement, alimentation etc.)
Lien: Le tourisme de savoir-faire, une « exception française » ! – Les AuthentiK
2- Aspects négatifs:
- Pratiques touristiques d'acculturation qui peuvent entraîner un rejet de la population locale (tenue vestimentaires, moteurs, tourisme sexuel par exemple).
- Inversement il peut y avoir un effet de fascination chez les jeunes qui se détourne alors de leur culture.
- Défiance lié à l'écart trop important de niveau de vie entre touristes et autochtones.
- Difficultés pour les secteurs traditionnels concurrencés par les grandes chaînes (ex: Restaurants locaux contre franchises)
- Disparition des terres agricoles aux profits des projets touristiques. Baisse de la culture vivrière pourtant essentielle aux populations locales.
- Prélèvement parfois trop importants des ressources (notamment en eau), hausse des prix des terrains favorisent un déplacement des populations locales.
B - Impacts sur les ressources naturelles et l'environnement
1- Aspects positifs:
Comparativement aux autres secteurs de l'industrie, le tourisme exerce un impact moindre sur l'environnement.
De plus, il contribue à la reconnaissance de la valeur de cet environnement (notamment au niveau esthétique). Il peut ainsi permettre une sensibilisation du public.
La vie sauvage, les forêts, les paysages peuvent être protégés pour leur intérêt touristique.
Cependant certaines espèces sont plus "vendeuses" que d'autres malgré le même danger d'extinction (ex: Panda contre Mérou)
2- Aspects négatifs:
Le tourisme consomme des ressources. Il produit de la pollution et des déchets (infrastructures, installations touristiques, intensification des transports...)
- Gestion de l’eau : piscine, golf, arrosage, consommation.
- Gestion des déchets : stations d’épuration, nettoyage de la plage
- Problème de circulation : Embouteillages.
- Risques : Tempête Xynthia février 2010 avec 29 morts à la faute sur mer.
Ces aspects négatifs sont la conséquence d'une surexploitation du site. Le milieu naturel n'a plus alors la capacité à absorber les perturbations engendrées (ex: Calanques de Cassis).
Un développement touristique mal contrôlé présente une menace sérieuse pour l'environnement et paradoxalement sur le maintien même de l'activité touristique.
- une pollution visuelle
- une pollution sonore
- une pollution marine
- une pollution au niveau de la faune et de la flore
La Baule aujourd'hui
C - Les défis à relever
Mettre en tourisme un territoire peut avoir des retombées locales positives (développement, création d'emploi, valorisation des ressources naturelles et culturelles, favoriser les échanges interculturels)
Cependant il peut aussi constituer par ses impacts négatifs un facteur de déséquilibre important au niveau social et environnemental.
Pour permettre à l'industrie touristique de prospérer elle doit y remédier et tenter de développer un tourisme durable.
Conclusion
La mise en tourisme des territoires quand elle est trop brutale ou trop concentrée sur l'intérêt immédiat peut entraîner un rejet de la part des populations locales, une hausse de l'insécurité et - de facto - une difficulté pour le secteur touristique.
Il est donc important pour développer le tourisme de manière harmonieuse de pouvoir s'appuyer sur des normes fixées par un État qui est en capacité d'assurer leur suivi sur son territoire.
Sources:
Académie de Lille
- Les plus belles voies cyclables de France
- Objectif BTS Tourisme, hachette.
- Tourisme, fondamentaux et etchniques, Dunod.
- BTS Tourisme, Nathan