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Questionnement: Comment les fondements du lien social se trouvent aujourd’hui fragilisés ?
Ce questionnement est envisagé à travers l’étude d’au moins deux domaines parmi les domaines suivants:
- Les fragilités liées aux transformations sociales: cadre de vie (métropolisation, assignation résidentielle, phénomène des quartiers), cellule familiale,institutions de socialisation (École, État, religion, organisations syndicales).
- Les fragilités liées aux mutations économiques: régions en crise, chômage,transformation du monde du travail, inégalités et expression du sentiment de déclassement.
- La montée du repli sur soi et le resserrement du lien communautaire physique ou virtuel.
- L’expression de la défiance vis-à-vis de la représentation politique et sociale, et vis-à-vis des institutions.
- La défiance vis-à-vis de l’information et de la science (de la critique des journalistes et des experts à la diffusion de fausses nouvelles et à la construction de prétendues «vérités»alternatives).
- Les nouvelles formes d’expression de la violence et de la délinquance (incivilités, cyber-harcèlement, agressions physiques, phénomènes de bandes, etc.).
Notions à acquérir/à mobiliser:
- Le rapport intérêt général –intérêt particulier.
- Les mécanismes d’enfermement et de mise en danger:pratiques solitaires de consommation et isolement (jeux vidéo, etc.).
- À partir de l’exemple d’une ville, d’un quartier, d’un groupe social, étudier les mécanismes d’exclusion et d’inégalités:ressenti, réalité et expression (violences urbaines, phénomènes de bandes,quartiers fermés, entre-soi)
- Politique d’aménagement du territoire:services publics et accessibilités;hyper-ruralité;politique de la ville.
- Les politiques sociales et les systèmes de prise en charge:remise en cause des solidarités ou adaptation de la prise en charge. Domaines d’étude possibles:politique familiale, de santé, de réduction du chômage, générationnelle.
Axe 2: Les recompositions du lien social
Questionnement: Comment les modalités de recomposition du lien social tendent-elles à définir un nouveau modèle de société ?
Ce questionnement est envisagé à travers l’étude d’au moins deux domaines parmi les domaines suivants:
- La promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes: orientation, formation, travail, emploi, salaire, représentation, reconnaissance.
- Les nouvelles formes de solidarités et d’engagements:internet et les réseaux sociaux;le mécanisme du participatif;de l’association au collectif.
- Les nouvelles formes économiques:l’économie participative; l’économie solidaire;l’économie collaborative;l’économie circulaire, pour de nouveaux emplois et de nouvelles solidarités.
- La question de l’extension des droits et de la responsabilité individuelle et collective: questions environnementales;politique de santé;principe de précaution.
- Les politiques publiques pour plus d’égalité et de citoyenneté: l’inclusion des personnes porteuses de handicap à l’École, au travail et dans la société;les politiques d’aides et d’insertion professionnelle, les politiques sociales.
- La recherche de nouveaux liens sociaux: clubs, associations, réseaux sociaux, communautés, universités populaires, réseaux d’entraide et bénévolat.
- De nouvelles causes fédératrices: défense de l’environnement, protection de la biodiversité, réflexion nouvelle sur la cause animale.
Notions à acquérir/à mobiliser:
- Respect
- Justice, égalité et équité
- Rapport social - solidarité
- Responsabilité individuelle et collective
Objets d’enseignement possibles:
- Les nouvelles modalités de l’exercice de la citoyenneté en France et en Europe.
- Les nouvelles modalités de mobilisation et d’implications politiques: pétitions, tribunes, referendums locaux, collectifs.
- Les nouveaux dispositifs pour l’engagement civique: service civique, service national universel.
- Les problèmes bioéthiques contemporains: le cadre de la recherche, les lois de bioéthique.
- À partir d’exemples, le développement de l’économie sociale et solidaire.
- Mentorat, tutorat, parrainage: de nouvelles implications pour les acteurs sociaux et économiques.
- La responsabilité environnementale et les interdépendances Homme/nature.
- La défense des droits des femmes: renouveau du féminisme ou évolution sociétale.
- À partir d’exemples contextualisés, l’étude de politiques publiques pour favoriser le lien social (politique sociale, territoriale, promotion de l’égalité des chances, du lien intergénérationnel)
Capacités attendues
- Savoir exercer son jugement et l’inscrire dans une recherche de vérité;être capable de mettre à distance ses propres opinions et représentations, comprendre le sens de la complexité des choses, être capable de considérer les autres dans leur diversité et leurs différences.
- Identifier différents types de documents (récits de vie, textes littéraires, œuvres d’art, documents juridiques, textes administratifs, etc.), les contextualiser, en saisir les statuts, repérer et apprécier les intentions des auteurs.
- Rechercher, collecter, analyser et savoir publier des textes ou témoignages;être rigoureux dans ses recherches et ses traitements de l’information.
- S’exprimer en public de manière claire, argumentée, nuancée et posée;savoir écouter et apprendre à débattre;respecter la diversité des points de vue.
- Développer des capacités à contribuer à un travail coopératif/collaboratif en groupe, s’impliquer dans un travail en équipe et les projets de classe
La Méditerranée médiévale : espace d’échanges et de conflits à la croisée de trois civilisations
Objectifs
Ce chapitre vise à montrer comment des civilisations entrent en contact, nouent des relations et connaissent des conflits dans un espace marqué par les monothéismes juif, chrétien et musulman.
On peut mettre en avant :
l’émergence de grands ensembles de civilisation ;
les contacts et les heurts entre Chrétienté et Islam ;
l’hétérogénéité religieuse et politique entre Rome et Byzance et au sein du monde musulman ;
la persistance de la circulation de biens, d’hommes et d’idées dans cet espace méditerranéen relié à l’Europe du Nord, à l’Asie et l’Afrique
Points de passage et d’ouverture
Bernard de Clairvaux et la deuxième croisade.
Venise, grande puissance maritime et commerciale
Introduction:
Comment expliquer la diversité culturelle du bassin méditerranéen actuel, après « l’unicité » réalisée autour de la culture gréco-romaine durant l’Antiquité ?
Partie I: Un monde fracturé, la fin de l'héritage Antique
Ce chapitre vise à rappeler que l’Antiquité méditerranéenne est le creuset de l’Europe.
On peut pour cela :
distinguer des temps, des figures et des constructions politiques ayant servi de référence dans les périodes ultérieures ;
montrer comment Athènes associe régime démocratique et établissement d’un empire maritime ;
montrer comment Rome développe un empire territorial immense où s’opère un brassage des différents héritages culturels et religieux méditerranéens.
Points de passage et d’ouverture
Périclès et la démocratie athénienne.
Le principat d’Auguste et la naissance de l’empire romain.
Constantin, empereur d’un empire qui se christianise et se réorganise territorialement.
Introduction
L'héritage des Grecs et des Romains est très ancré dans notre société notamment par notre langue, notre science, notre architecture, nos goûts. Ces deux civilisations ont évolué dans l'Antiquité autour de la Méditerranée, lieu d'échanges et de contacts.
C’est en Grèce et particulièrement dans la cité d’Athènes que les fondements
essentiels de la civilisation occidentale se sont forgés :
A - La colonisation Grecque en Méditerranée
1- La cité, la base de la civilisation Grecque.
Une cité est un territoire indépendant constitué d’une pôle urbain enserré dans ses remparts et d’un espace rural plus ou moins vaste. Parmi elles, certaines sont plus influentes, plus riches et plus puissantes, comme Sparte, Delphes, Thèbes ou encore Athènes.
2- Des fonctions précises
Chaque partie de la ville a une fonction bien précise. Le territoire est organisé et structuré.
Maquette d'Athènes dans l'antiquité (IIe siècle ap. J.-C.) (I. Travlos) Athènes - Centre d'Etudes de l'Acropole
3-La colonisation sur le pourtour méditerranéen
Le Monde est grec est constitué d’une multitude de cités indépendantes. Ce sont des colonies* créées à partir des métropoles* mères :
- autour de la mer Egée,
- colonies en mer Noire
- colonies du bassin occidental de la mer Méditerranée.
Le Monde Grec au Vème siècle avant Jésus Christ
Le monde Grec n'est pas un Empire territorial (contrairement à l'Empire perse par exemple). Chaque cité est indépendante même si la culture est commune.
Cette colonisation est généralement due à une surpopulation dans la métropole. Les Grecs manquaient souvent de terres cultivables car leur territoire est très montagneux.
Justin,un auteur romain raconte la légende de la création de Massalia :
« Les commandants de la flotte furent Simos et Protis. Ils vont ainsi trouver le roi des Ségobriges, appelé Nannus, sur les territoires duquel ils projetaient de fonder une ville. Il se trouva que ce jour-là le roi était occupé aux préparatifs des noces de sa fille Gyptis, qu'il se préparait à donner en mariage à un gendre choisi pendant le banquet, selon la coutume nationale. Et ainsi, alors que les prétendants avaient été invités aux noces, les hôtes grecs sont aussi conviés au festin. Ensuite, alors que la jeune fille, à son arrivée, était priée par son père d'offrir de l'eau à celui qu'elle choisissait pour époux, elle se tourna vers les Grecs sans tenir compte de tous les prétendants et offrit de l'eau à Protis qui, d'hôte devenu gendre, reçut de son beau-père un emplacement pour fonder la ville. »
(D'après Justin, abrégé desHistoires philippiques, 3esiècle après J.-C.)
Les habitants de Phocée (métropole) par exemple vont créer la cité de Massalia (colonie) après avoir reçu l'approbation des dieux (oracle).
Ils cherchent alors un site favorable au commerce et à l'échange par la présence d'un port naturel, d'un fleuve pour l'eau douce, d'une plaine pour cultiver. Un amphithéâtre est alors construit pour pouvoir coordonner les travaux plus facilement. Des contacts sont noués rapidement avec les autochtones.
Les perses se montrent menaçant et cherchent même à envahir la Grèce. Ils contrôlent les cités grecques d'Asie Mineure (ils ont un Empire qui va de l'Inde à la mer Egée). Au Vème siècle il décide alors d'attaquer Athènes (qui à soutenu la rebellions de cité d'Asie mineure en -499). Les deux guerres dites médiques (de "mèdes" ou perses) vont opposer les Perses aux Grecs.
En - 490 les Perses sont repoussés à Marathon, le messager qui doit annoncer la nouvelle meurt en arrivant à Athènes.
En - 480 les Perses incendient Athènes avec 150 000 hommes débarqués (malgré le sacrifice du Spartiate Léonidas et de 300 spartiates aux Thermopyles) mais leur flotte est coulée par les trières grecques. C'est la bataille de Salamine.
2- La ligue de Delos, l'impéralisme Athénien
Athènes a triomphé des Perses à la suite des batailles de Marathon et de Salamine.
Elle s’est révélée comme une cité puissante et a fondé une ligue appelée ligue de Délos en -478, réunissant sous l’autorité d’Athènes plusieurs cités grecques. Athènes domine ainsi la Mer Egée.
Athènes aura tendance à exploiter économiquement et politiquement ses alliés de la ligue : c’est l’impérialisme athénien. Athènes impose sa monnaie, son système de poids et mesures. Les cités doivent un tribut à Athènes et n'ont pas le droit de quitter la ligue. Les cités vont alors s'entre-déchirer entre-elles lors des guerres du Péloponèse.
3- Les guerres du Péloponnèse (- 431 à - 404):
Les cités se regroupent derrière Sparte contre Athènes.
Athènes avait profité de sa supériorité sur mer pour voler l'argent des autres cités entreposé sur l'île de Délos (ligue de Délos). La flotte Athénienne est coulée en - 405, Athènes est assiégée et capitule. C'est la fin de la ligue de Délos et de la domination athénienne. Mais, même si l'influence militaire d'Athènes est en chute, son influence culturelle est toujours dominante.
1- Qui est citoyen ? Qui est privé de citoyenneté ?
Les conditions pour être citoyen athénien
Prennent part à la vie politique ceux qui sont nés de parents ayant tous deux le statut de citoyen. Les jeunes gens sont inscrits au nombre des habitants d’un dème à l’âge de 18 ans. Au moment de l’inscription, les habitants du dème, après serment, décident par un vote :
- s’ils ont l’âge exigé par la loi ; en cas de décision contraire, ils retournent parmi les enfants
- s’ils sont de condition libre et de naissance légitime.
Après que les éphèbes ont subi cet examen à 18 ans, leurs pères élisent, parmi les membres de la tribu âgés de plus de 40 ans, les trois citoyens les plus capables de prendre soin d’eux. Les éphèbes sont passés en revue. Ils reçoivent de la cité des armes et partent en garnison. Pendant leurs deux ans de service militaire, ils sont exempts de toute charge et ne peuvent témoigner en justice. A l’expiration des deux années, ils deviennent des citoyens.
D’après Aristote, Constitution d’Athènes, XLII
Ceux qui sont exclus de la citoyenneté
- Les femmes :
- Les métèques:
L'artisanat est en Grèce antique une activité économique importante mais largement dévalorisée, notamment parce qu'elle était censée être indigne d'un homme véritablement libre. - Doivent s'inscrire dans un dème. Un citoyen doit se porter garant de lui. - Ne peuvent pas être propriétaires ni participer à la vie politique. - Néanmoins en cas de conflit ils peuvent être des cibles pour l'opinion - Ils sont mobilisables dans l'armée.
- Les esclaves :
C'est l'impérialisme d'Athènes et l'esclavage qui lui permet d'avoir des citoyens disponibles pour s'investir dans la vie de la cité.
Solon et Pisistrate réalisent les premières réformes puis viennent les réformes de Clisthène (-508) qui pose les trois grands principes:
- l'isonomia, égalité devant la loi,
- l'isokrateïa, l'égalité des pouvoirs
- l'isègoria, l'égalité de la parole
Une horloge à eau pour respecter l'isègoria (l'égalité de la parole)
C’est à l’Assemblée du peuple (ecclesia) que les grandes décisions sont prises en commun par l’ensemble des citoyens. Elle se réunit sur la colline de la Pnyx, une quarantaine de fois par an. Tout citoyen peut y prendre la parole. C’est dans ce cadre qu’on vote les lois qu’on élit les principaux magistrats et qu’on débat de toutes les affaires importantes en politique intérieure ou extérieure.
Périclès ( vers -450) réforme le système avec la création du Misthos (compensation monétaire journalière accordée à Athènes aux citoyens les plus pauvres qui occupaient une fonction publique, comme être membre de la Boulè, de l'Héliée ou de l'Ecclésia ).
Buste de Périclès portant l'inscription « Périclès, fils de Xanthippe, Athénien ». Marbre, copie romaine d'après un original grec de Crésilas (430 av. J.-C.), musée Pio-Clementino.
Les lieux de pouvoir:
La boulè est un conseil de 500 membres (tirés au sort annuellement parmi les citoyens de plus de 30 ans), et des magistrats. Le conseil prépare les décisions à prendre par l’Ecclesia et les fait appliquer.
Les héliastes siègent sur des bancs de bois recouverts de nattes de jonc tandis que le magistrat présidant l’audience siège sur une haute estrade . Deux tribunes aux plaidoiries se dressent à gauche et à droite pour chacune des deux parties, ainsi qu'une table, au centre, sur laquelle seront comptés les suffrages à l'issue du procès. Le public est séparé des jurés par une barrière. L'audience se déroule porte fermée. L’Héliée détient le pouvoir judiciaire. Chaque décision prise dans ce tribunal est sans appel.
Chaque juge a, en effet, reçu au préalable deux bulletins, distribués par des fonctionnaires spéciaux et publiquement. Deux urnes sont placées sur la tribune. Il dépose son suffrage dans l'une, cachant entre le pouce et l'index les extrémités de la tige. Il jette dans l'autre, de la même manière, le bulletin qui ne lui a pas servi.
Résumé du fonctionnement du système démocratique Athénien.
3- Droits et devoirs du citoyen.
- Les droits
La citoyenneté procure à Athènes un certain nombre d’avantages :
- Le citoyen dispose seul des droits politiques, quelle que soit sa fortune (isokrateïa).
- Les citoyens sont ceux qui décident de la guerre, de la paix, des impôts, travaux publiques, diplomatie, de la justice. Ils peuvent exercer un contrôle permanent sur la vie de la cité et sur ceux qui en ont la charge.
- Le citoyen touche une indemnité journalière lorsqu’il est appelé à remplir une charge publique (misthos).
- Au plan économique, le citoyen dispose seul du droit de la propriété foncière.
- Au plan social, les citoyens pauvres reçoivent une aide de l’état.
- Au plan juridique tous les citoyens sont égaux devant la loi (isonomia)
C'est pourquoi Il est extrêmement rare qu’un étranger obtienne le « droit de cité ».
Extrait de Xénophon, L’Économique, début du IVe siècle avant J.-C.
C’est une citation d’un dialogue entre un riche propriétaire athénien, Critobule,
et le philosophe Socrate, à propos des charges qui reposent sur
Critobule :
« – Pourquoi cela ? dit Critobule.
– Parce que d’abord, dit Socrate en s’expliquant, je te vois obligé à de
grands et nombreux sacrifices ; autrement ni les dieux ni les hommes ne
te seraient favorables. Ensuite ton rang t’impose la nécessité de recevoir
beaucoup d’hôtes, et de les traiter magnifiquement : tu dois donner à
dîner à tes concitoyens et leur rendre de bons offices, sous peine d’être
sans partisans.
Ce n’est pas tout : je sais qu’à présent même la ville t’impose de grandes
contributions, entretien de chevaux, chorégies, fonctions de gymnasiarque
et de prostate ; en cas de guerre, on te nommera triérarque, et l’on,
te chargera d’impôts et de contributions si fortes qu’il ne te sera pas aisé
d’y faire honneur ; et si tu ne fournis pas à tout noblement, je sais que les
Athéniens te puniront avec la même rigueur que s’ils te prenaient à voler
leurs biens. »
Les personnes les plus pauvres;
- La tenue d'une assemblée était affichée quatre jours auparavant sur le monument des héros éponymes sur l'Agora. Puis, le jour dit, le signal était donné par un drapeau qu'on hissait en haut de la colline Pnyx. En même temps, le héraut public appelait les citoyens. A ce double signal, ceux qui étaient en train de vaquer à leurs occupations devaient monter sur la Pnyx. Pour faire presser les retardataires et atteindre le quorum de 5000 pour certaines assemblées, les archers scythes, esclaves publics qui faisaient la police, barraient les rues qui menaient à l'agora et rabattaient les citoyens dans la bonne direction au moyen d'une corde enduite de vermillon. Ceux qui s'étaient laissés toucher de rouge ne percevaient pas l'indemnité accordée aux plus pauvres pour leur participation.
Les plus anciens
L'obligation du serment.
Obéir à la loi et assumer ses fonctions.
Stèle dite de la démocratie, portant une loi contre la tyrannie, et un relief représentant le Démos couronné par la Démocratie, Musée de l'Agora antique d'Athènes.
Le citoyen est tenu de respecter la religion athénienne qui est une religion polythéiste. Mais les Athéniens ne séparent pas vie politique et vie religieuse. C’est ce que l’on appelle une religion civique. Toute séance à l’Ecclésia commence par un sacrifice, généralement un porcelet. La religion fut utilisée par le pouvoir politique pour consolider la communauté civique. Ce fut le cas avec la construction des temples sur l’Acropole, dont le plus célèbre : le Parthénon.
En cas de non respect...
Ostrakon, issu d'un vote d'ostracisme, portant le nom de Thémistocle (480-472 av. J.C.) dim. max. : 0,10m
Conclusion:
L'héritage grec est immense. Ce système a évolué en même temps que la société. Il suscite des débats permanents: entre démocratie et oligarchie et à l’intérieur de la conception même de la démocratie. Ces débats restent valables aujourd'hui (Égalité ou mérite ? Liberté ou sécurité ? Élection ou tirage au sort ? Etc.)
Dans le cadre de cette démocratie directe, les débats sont souvent violents entre citoyens et se déroulaient surtout à l’Ecclésia conduisant au vote de décrets contradictoires, d’où une réelle menace de paralysie du système.
Être citoyen, c'est fréquenter des lieux qui sont les centres politiques, économiques et religieux de la cité et participer à la vie politique et sociale. Quelle que soit leur fortune, ils disposent des mêmes droits politiques. Ils peuvent exercer un contrôle permanent sur la vie de la cité et sur ceux qui en ont la charge.
Création d'une carte mentale sur l'héritage Grec
Partie II: L'héritage romain. Rome un empire autour de la méditerranée.
A - Octave Auguste et la naissance de l'Empire romain
1- Le cadre spatial et temporel
L'Empire Romain est au Ier siècle avant jésus-Christ très étendu.
2- La fin de la République et le début de l'Empire.
Après l'assassinat de Jules César en 44 av JC, c'est son fils adoptif - Octave - qui lui succède. En 27 avJC il fonde un nouveau régime, l'Empire et prend le nom d'Auguste.
Il s'impose car il s'est montré généreux avec les soldats, il a fourni des vivres à la population et il a assuré une forme de paix et de sécurité après avoir éliminé ses concurrents.
Rome est une ville active et plutôt prospère. On retrouve des monuments de spectacle comme les théâtres, les cirques, les amphithéâtres. Ces lieux civiques accueillent de grandes cérémonies qui cimentent l’unité et l’identité de la cité. Ces cérémonies ont aussi pour but de rendre un culte à l’Empereur, ce qui signifie que ces grandes fêtes sont autant politiques que religieuses.
3- La concentration des pouvoirs aux mains d'un seul homme: Octave Auguste
Il cumule de nombreux pouvoirs
- Pouvoir politique: Prince du sénat, proconsul, tribun à vie, consul à vie, censeur.
- Pouvoir religieux: Grand Pontife (Pontifex Maximus), Père de la Patrie, Auguste.
- Pouvoir militaire; Tire d'Imperator, chef des armées.
Il fonde une dynastie et est élu au rang de Dieu. Il réussi là où César a échoué.
Comme en Grèce au Ve siècle avant notre ère, la cité (la civitas) est le cadre politique le plus répandu. L’Empire romain est une fédération de cités. Chaque homme libre est citoyen de sa cité. Chaque cité a des caractères communs :
• un territoire délimité ;
• un centre urbain organisé autour d’un forum
Les cités de droit romain : leurs habitants sont citoyens romains. Ils peuvent devenir sénateurs ou magistrats à Rome.
Le recensement des citoyens romains; un citoyen fait inscrire son fils sur les registres du censeur. Relief dit de Domiytius Ahenobarbus, V 100Av JC
La pierre tombale de ce légionnaire romain présente la nomenclature complète du citoyen : « T.Iulio Tuttio T.f. Claudia » ce qui correspond, au cas datif à « T(itus) Iulius Tuttius T(iti) f(ilius) Claudia (tribu) » pour « Titus (praenomen) Iulius (gentilice) Tuttius (cognomen), fils de Titus, inscrit dans la tribu Claudia ». Le personnage étant un soldat il précise aussi son origo, origine géographique, Virunum dans le Norique.
La citoyenneté permet aussi de poursuivre une carrière dans la magistrature.
Les exclus
C - L'empire devient chrétien
1- Un brassage culturel et religieux.
Les villes sont construites sur le modèle romain. Les monuments publics se diffusent sur le pourtour méditerranéen. L’évergétisme* montre une acceptation du modèle par les élites.
2- La citoyenneté universelle
En 212 l'Empereur Caracalla accorde la citoyenneté à tous les habitants de l'Empire.
L’accès à la citoyenneté amène les habitants de l’empire à se montrer plus fidèles à l’empereur.
En 212, l’empereur Caracalla décide de faire des citoyens romains tous les hommes libres de l’empire. Les objectifs sont multiples :
- Fiscaux (faire payer davantage de citoyens les taxes d’héritage).
- Religieux (renforcer et étendre le culte impérial et le lien avec l’empereur).
- Juridiques (faciliter les procédures en unifiant les statuts).
- Renforcer la cohésion de l’empire.
- Personnel: Caracalla étant malade, c’était une façon de rendre grâce aux dieux et de les supplier de guérir.
3- Le christianisme combattu, toléré puis imposé.
Après avoir accepté les dieux des autres peuples (en les romanisant parfois), les romains sont d'abord méfiants voire hostiles avec les chrétiens et leur monothéisme.
Après une acceptation par la population le christianisme est toléré avec Constantin et son édit de Milan en 313.
En 324 il rebaptise Byzance en Constantinople et en fait la nouvelle capitale de l'Empire romain.
Document 1: La victoire de Constantin racontée par Eusèbe de Césarée.
Chapitre XXVII : Constantin se résout à n’adorer qu’un seul Dieu. Comme il était persuadé qu’il avait besoin d’une puissance plus considérable et plus invincible que celle des armées, pour dissiper les illusions de la magie dans lesquelles Maxence mettait sa principale confiance, il eut recours à la protection de Dieu. [...]. Il considéra que la plupart de ses prédécesseurs, qui avaient adoré plusieurs Dieux et qui leur avaient offert de l’encens et des sacrifices, avaient été trompés par des prédictions pleines de flatterie ; [...]Après avoir longtemps médité toutes ces raisons, il jugea que c’était la dernière de toutes les extravagances d’adorer des Idoles, [...]et il se résolut d’adorer le Dieu de Constance son père.
Chapitre XXVIII : Vision de Constantin. Constantin implora la protection de ce Dieu, le pria de se faire connaître à lui, et de l’assister dans l’état où se trouvaient ses affaires. Pendant qu’il faisait cette prière, il eut une merveilleuse vision, et qui paraîtrait peut-être incroyable, si elle était rapportée par un autre. Mais personne ne doit faire difficulté de la croire, puisque ce Prince me l’a racontée lui-même [...]. Il assurait qu’il avait vu en plein midi une croix lumineuse avec cette inscription : « Vous vaincrez à la faveur de ce signe », et qu’il fut extrêmement étonné de ce spectacle, de même que ses soldats qui le suivaient.
Chapitre XXIX : Songe de Constantin. Cette vision fit une si sorte impression dans l’esprit de Constantin qu’il en était encore tout occupé la nuit suivante. Durant son sommeil le Sauveur lui apparut avec le même signe qu’il lui avait montré en l’air durant le jour, et lui commanda de faire un étendard de la même forme, et de le porter dans les combats pour se garantir du danger. (*)
En 380, l'Edit de Thessalonique sous le règne de Théodose rend la religion chrétienne obligatoire dans l'Empire.
Partage de l’Empire en 395, la dislocation de l’Empire romain d’Occident au Ve siècle. L’Empire romain d’Orient, avec sa capitale Constantinople et sa religion chrétienne, subsiste.
Conclusion
Contrairement à Athènes, le système politique de l’Empire romain n’avait rien de démocratique.
Athènes = vision restreinte et fermée dans le cadre de la cité
Rome = vision universaliste et intégratrice dans celui d’un vaste empire.
La conception et le sens de cette citoyenneté sont très différents (égalité pour l'un, richesse pour l'autre). Il s’agit d’une citoyenneté finalement très inégalitaire à Rome.
La survie de l’empire tient pour beaucoup à l’octroi de la citoyenneté romaine aux peuples conquis, ce qui constitue un cas unique dans l’Antiquité, voire dans l’histoire. Il s'agit d'un long processus.
Les romains ont su connaître et utiliser l'héritage Grec. Cette appropriation a créé une nouvelle culture gréco-romaine. Les peuples de l'Empire ont su eux aussi s'approprier cet héritage et nous le transmettre jusqu'à aujourd'hui.
Vincent Azoulay, « Athènes, citoyenneté et démocratie au Ve siècle avant J.C. », Documentation photographique, n°8111, maijuin 2016. (p 10-16 ; sur Périclès p 32-35 ; sur l’impérialisme p 48-49).
Vincent Azoulay, « Périclès, ou l’odyssée d’une icône », L’Histoire, n°361, février 2011, p 96101.
« Le siècle de Périclès, TDC, n° 96, mai 2006, p 552.
Claude Mossé, Histoire d’une démocratie Athènes, ed Seuil, 1971.
Le principat d’Auguste et la naissance de l’empire romain
Un dossier spécial sur Auguste dans l’Histoire, n° 395, janvier 2014, p 3683 (surtout les articles de C. Virlouvet p 46-55 et de G. Traina p 66-71).
Y. Perrin, « Visite au forum d’Auguste », L’Histoire, n° 365, juin 2011, p 7075.
Y. Rivière, « La vérité sur la paix romaine », L’Histoire, n° 327, janvier 2008, p 4451.
JM. Roddoz, « D’Octave à Auguste, naissance d’un prince », L’Histoire, n° 320, mai 2007, p 7075.
Constantin
T. Moreau, « Comment Constantin est devenu chrétien », L’Histoire, n° 391, septembre 2013, p 6671.
Thème 1 : Comprendre un régime politique : la démocratie (24-25h)
Objet de travail conclusif L’Union européenne et la démocratie
Le fonctionnement de l’Union européenne : démocratie représentative et démocratie déléguée.
L’Union européenne face aux citoyens et aux États : les remises en question depuis 1992.
Partie I: Les fondements démocratiques de l'Union Européenne.
A - Reconstruire sur les ruines de la seconde guerre mondiale.
1- Contexte historique à l'issue de la seconde guerre mondiale
Le traumatisme lié au conflit est fort. Le nationalisme des régimes états totalitaires est responsable de la guerre. L'Europe recherche un modèle de société humaniste basé sur la démocratie.
2- Des avants projets:
En 1940 le Royaume-Uni avait proposé une union à la France envahie par l'armée Allemande. Avant cela, la SDN (1919) et les accords de Locarno (1926) avaient laissé présager des coopérations possibles entre les États.
L'émergence de deux blocs opposés avec la guerre froide et l'obligation faite aux états européens de s'entendre pour se partager l'aide du plan Marshall va permettre un dialogue.
B - Le congrès de La Haye et la CECA, les premières esquisses du dessein.
1- 1948 : Congrès de La Haye
2- 1949: Première réunion du conseil de l'Europe à Strasbourg (traité de Londres).
Institutions obligatoires:
- Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe
- Comité des Ministres
- Congrès des pouvoirs locaux et régionaux
- Cour européenne des droits de l'homme
- Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe
- Commission européenne pour la démocratie par le droit (Commission de Venise)
- Pharmacopée européenne
- Comité européen des Droits sociaux
- Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT)
- Commission européenne pour l'efficacité de la justice (CEPEJ)
- Commission européenne contre le racisme et l'intolérance
- Conférence des organisations internationales non gouvernementales (OING)
- Tribunal administratif du Conseil de l'Europe (TACE)
Les conventions adoptées par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe n'ont pas de caractère obligatoire.
Charte européenne de l'autonomie locale
Charte européenne des langues régionales ou minoritaires
Charte urbaine européenne
Convention européenne du paysage
Charte sur la participation des jeunes à la vie locale et régionale
Convention sur la participation des étrangers à la vie publique au niveau local
Convention européenne des droits de l'homme
Charte sociale européenne (adoptée en 1961 et révisée en 1996)
Convention culturelle européenne (1954)
Convention européenne d'extradition (1957)
Convention de Strasbourg du 6 mai 1963 concernant la double nationalité et le service militaire (accord d'interprétation signé par certains États contractants en 2007)
Convention européenne pour la répression du terrorisme (1977)
Convention européenne pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (1987)
Convention pour la protection des personnes à l'égard du traitement automatisé des données à caractère personnel (1981)
Convention-cadre pour la protection des minorités nationales (1991)
Convention du Conseil de l'Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains (2005)
Convention du Conseil de l'Europe sur la protection des enfants contre l'exploitation et les abus sexuels (2007)
Convention sur les droits de l'homme et la biomédecine8 (1997)
Convention contre le dopage (1989)
Convention pénale sur la corruption (1999) (STE no 173) et protocole additionnel à la Convention (STE no 191)
Convention civile sur la corruption (STE no 174)
Convention relative au blanchiment, au dépistage, à la saisie et à la confiscation des produits du crime (STE no 141)
Convention sur la cybercriminalité (STE no 185) et protocole additionnel à la Convention sur la cybercriminalité, relatif à l'incrimination d'actes de nature raciste et xénophobe commis par le biais de systèmes informatiques (STE no 189)
Convention sur la prévention des cas d'apatridie en relation avec la succession d’États (en vigueur depuis le 1er mai 2009)
3-1950: Création de la Communauté Économique du Charbon et de l'Acier (CECA jusqu'à 2002)
C - Le traité de Rome, un projet ambitieux qui doit aller "le plus loin possible".
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Partie II: La construction
A - La mise en place des institutions.
1- Commission, Parlement et Conseil
2- La Politique Agricole Commune (PAC)
3- Les premiers heurts: La politique de la chaise vide.
B - De la communauté économique Européenne à l'Union Européenne.
1- 1973: Premier élargissement.
2- 1979: L'élection du parlement Européen.
3- 1986: L'acte Unique. Une Europe qui se tourne vers le Sud.
C - Vers un État fédéral ?
1- 1992: Traité de Maastricht. Schengen, traité de Nice. Une UE de l'après guerre froide. Libérale et tournée vers le Nord.
2- 2004-2005: La constitution avortée. Un élargissement trop rapide ?
3- 2007: Traité de Lisbonne
Partie III: Les défis d'un modèle qui se cherche.
A - Les "oublis" des traités
1- L'Europe politique. Quel est le numéro de l'Europe ?
2- L'Europe sociale
3- L'Europe fiscale.
B - Le rejet
1- L'abstention
2- Le nationalisme, le populisme.
3- Le Brexit (2016-2020)
C - Quel avenir ?
1- Quelles sont les valeurs Européennes ?
2- Y a-t-il une culture Européenne ?
3- Un avenir en ensemble ou les uns à côté des autres ?