Publié le 12 Mars 2023

Jour 383 : Géostratégie du Caucase. Le cas Géorgien.

Ça fait longtemps que je voulais évoquer cette région qui me passionne (elle aussi) mais je craignais que cela paraisse un peu « tiré par les cheveux » par rapport au conflit.

Je l’avais déjà évoqué un peu trop rapidement en septembre dernier (jour 206 )

🔸Le Caucase est constitué de trois pays : Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan. On peut aussi y ajouter les territoires soumis à la Russie comme le Daguestan, la Tchétchénie, la Tcherkessie, l’Ossétie du Nord. Il y a enfin les territoires occupés par des régimes fantoches pro-russes (Abkhazie et Ossétie du Sud). La situation étant complexe (et donc très longue à expliquer) je m’attache ici au cas Géorgien. J’essaierai d’aborder les autres pays dans d’autres articles.

🔸La Géorgie est un petit pays de 69 700 km2 (environ la taille de l’Occitanie) dont 18 % est occupé aujourd’hui. Sa situation est complexe. Ce pays a été une des premières nations chrétienne (elle devient religion officielle dès le IVème siècle). Elle devient orthodoxe au Xième siècle et connaît son apogée au XIIème siècle. Comme beaucoup de territoires elle est annexée au XIXème par la Russie. Son indépendance de 1918 à 1921 est symbolique. La Russie qui avait reconnu son indépendance l’a envahi et annexé sans autre forme de procès et contraint le gouvernement à l’exil. Elle se retrouve ensuite intégrée à la nouvelle URSS en 1922. La Géorgie avait tendance à voir dans l’Empire Russe une protection chrétienne contre les Empires musulmans Perses et Ottomans. Pourtant la tradition persane avait dominé le pays durant près de cinq siècles auparavant.

🔸L’indépendance dans la douleur (1991-2004)
Son indépendance en 1991 est différente des autres anciennes républiques soviétiques. Après un intermède court de Zviad Gamsakhourdia c’est Edouard Chevarnadze (de 1992 à 2003) qui prend le pouvoir. Il était l’ancien ministre des affaires étrangères soviétique.

La Géorgie fait alors figure de zone test pour Moscou comme pour la Transnistrie. Pas besoin de général Lebed ici, c’est Moscou qui décide de profiter du chaos Géorgien pour récupérer l’Ossétie du Sud. Contrairement au désir de Moscou, Edouard Chevarnadze se prend au jeu de son propre pouvoir et décide de récupérer l’autre région autonome qu’est l’Abkhazie. L’échec est cuisant. Le président change alors complètement de politique et se rapproche de Moscou. Cette indépendance paraît donc presque « subie » et fantoche. Moscou soutient alors Chevarnadze contre Gamsakhourdia pour le maintenir au pouvoir et l’avoir à sa botte. La Géorgie évite alors d’avoir un dictateur sur des décennies comme la plupart des pays d’Asie centrale mais n’arrive pas à avoir une réelle indépendance vis-à-vis de Moscou. Chevarnadze tenta à nouveau de s’orienter vers l’occident en 2000 mais a été destitué en 2003 par la révolution des Roses. Mikheil Saakachvili (2004-2013) lui a succédé à la présidence.

🔸Saakachvili (2004-2013)
Saakachvili s’essaie à une politique d’équilibre entre occident et Russie. Il réhabilite Zviad Gamsakhourdia (décédé en 1993) et donne des signes à Moscou tout en tentant de faire adhérer la Géorgie à l’UE et l’OTAN. Il change tous les emblèmes nationaux du pays (drapeau, hymne, armoiries). Son grand succès a été de récupérer la région sécessionniste d’Adjarie sans un coup de feu et avec la bénédiction de Moscou en 2004). Il échoue cependant à faire la même chose en Abkhazie et en Ossétie du Sud. Mikheil Saakachvili décide le 8 août 2008 d'un assaut sur Tskhinvali, la capitale de l'Ossétie du Sud, visant les points stratégiques défendus par un bataillon russe. Cette deuxième guerre d'Ossétie du Sud s'achève deux semaines plus tard, mais reste un sujet de forte tension : Moscou reconnaît fin août 2008 l'indépendance des deux régions sécessionnistes qui procèdent à des agrandissements de territoire. La rupture avec la Russie est consommée. Saakachvili quitte la Géorgie avant le terme de son mandat et n'y revient pas ensuite. Il renonce à la nationalité géorgienne pour éviter l'arrestation et des poursuites pénales. Il prend la nationalité Ukrainienne et commence une carrière politique dans ce pays. Il devient gouverneur de l’Oblast d’Odessa, fonde son propre parti. En 2017 Porochenko lui retire sa nationalité et il devient apatride jusqu’à l’arrivée au pouvoir de Zelensky. Il décide de revenir en octobre 2021 en Géorgie où il est immédiatement arrêté. Son état se dégrade rapidement, aujourd’hui son pronostic vital est engagé.

🔸2013-2018 : L’apaisement forcé.
Après un an de règne du milliardaire Bidzina Ivanichvili, c’est Guiorgui Margvelachvili, candidat du Rêve géorgien, qui remporte l'élection présidentielle en 2013. Il choisit une politique d’apaisement avec la Russie mais a de grandes difficultés à sortir le pays du marasme économique. Il se rapproche de la Turquie et de l’Azerbaïdjan (au détriment donc de l’Arménie). La politique pro-occidentale de la Géorgie est stérile car elle est coupée de ce marché et n’a pas de relai proche. Le pays paraît ainsi comme condamné à être sous un protectorat Russe et/ou Turc. Le président le comprend et signe en 2014 un accord d'association avec l'Union européenne pour mettre en place d'une zone de libre-échange. Mais ses perspectives Européennes restent limitées. Sans continuité géographique, avec 18% de son territoire qui est aux mains de régimes fantoches dirigés par la Russie (à l’instar de la transnistrie en Moldavie), l’horizon est bouché.

🔸2018-2023 : Les trois voies du rêve géorgien.
En 2018, Salomé Zourabichvili est élue présidente de la République, sans étiquette mais avec le soutien du parti Rêve géorgien. Elle a effectué toute sa carrière au quai d'Orsay avant d'entamer sa carrière politique en Géorgie. Depuis son élection, elle s'est distanciée du parti majoritaire. Elle « profite » de l’invasion de l’Ukraine pour annoncer officiellement la candidature de son pays à l’Union Européenne mais contrairement à l’Ukraine et à la Moldavie, l’UE ne répond pas favorablement et fragilise encore plus la Géorgie. Même si elle n’a pas encore le statut de candidat officiel "L'avenir de ces pays et de leurs citoyens réside dans l'Union européenne" d’après le Conseil Européen. L’occupation de ce territoire en partie par la Russie (Abkhazie, Ossétie du Sud) étant un problème aussi en Moldavie (Transnistrie), en Ukraine évidemment mais aussi à Chypre (occupée en partie par la Turquie) qui est déjà membre de l’UE. Il faut préciser aussi qu’une partie du territoire géorgien est sur le continent Européen ce qui légitime sa demande.
Le conflit Ukrainien entraîne aussi l’exil de centaines de milliers de Russes en Géorgie. Certains voient en eux une cinquième colonne russe. D’autres se félicitent de voir une population plutôt d’un bon niveau d’étude et par principe opposée à la guerre.

La Géorgie cherche toujours un équilibre pour éviter d’être « mangée » par son voisin Russe. Ainsi Le parti au pouvoir "Rêve Georgien", dominé par la première fortune Ivanishvili et a refusé de mettre en place les sanctions économiques contre la Russie pendant que sa présidente est farouchement pro-occidentale et que son premier ministre Irakli Garibachvili a essayé de mettre en place une loi sur les agents étrangers pro-russe.

Le « rêve Géorgien » a donc trois voies politiques distinctes en même temps. Une incohérence mortifère. Révolte après révolte le peuple pousse vers un destin européen. L’erreur de 2008 a pesé sur les dirigeants Géorgiens et semble les paralyser en partie aujourd’hui. La Russie est affaiblie, elle peine aujourd’hui même à garantir l’intégrité territoriale de l’Arménie voisine face à l’impérialisme Turc et Azéri. Mais une armée russe affaiblie reste beaucoup plus forte que l'armée Géorgienne (malgré un budget militaire conséquent par rapport à l’économie du pays).

Est-ce le bon moment ? En tout cas, l’Ukraine serait sans doute ravie d’avoir un autre front pour la Russie.
 

Jour 383 : Géostratégie du Caucase. Le cas Géorgien.
Jour 383 : Géostratégie du Caucase. Le cas Géorgien.Jour 383 : Géostratégie du Caucase. Le cas Géorgien.

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Rédigé par M. Orain

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Publié le 2 Mars 2023


Anecdote de la guerre, tournant, attaque sous faux drapeau ? Quoi qu’il en soit aujourd’hui de premiers échanges de tirs ont eu lieu sur le sol russe. 
Ces échanges de tirs ont eu lieu dans l’oblast de Briansk, à la frontière Ukrainienne. 
Beaucoup (dont moi) pensent surtout qu’il s’agit d’une attaque sous faux drapeau. L’occasion de revenir un peu sur cette notion. 


Une attaque sous fausse bannière ou sous faux pavillon (ou encore « sous faux drapeau) sont des actions menées avec utilisation des marques de reconnaissance d’un ennemi. On utilise une fausse bannière pour tromper les observateurs et imputer la responsabilité à celui que l’on veut agresser. C’est une perfidie donc un crime de guerre. 


C’était le premier crime de guerre Russe dans cette guerre car le 24 février 2022, Moscou avait déjà évoqué, dans une mise en scène grossière, une incursion de soldats et de blindés ukrainiens sur son territoire pour préparer l’opinion à l’offensive à venir.

Les forces russes ne sont pas les seules à utiliser cette technique. Tintin et le Lotus bleu ont rendu célèbre « l’incident de Mukden » en 1931, planifié par l'Empire japonais qui a accusé la Chine d’avoir perpétré l’attentat, donnant ainsi le prétexte à l’invasion immédiate du sud de la Mandchourie par l'armée impériale japonaise.


Idem avec « l’opération Himmler » le 31 août 1939 : de prétendus soldats polonais attaquent un émetteur radio en territoire allemand. L'opération est en réalité montée de toutes pièces par les Allemands pour servir de prétexte à l’invasion de la Pologne par l'Allemagne.


D’autres cas n’ont officiellement jamais été démontré comme l’incendie du Reichstag en 1933 ou encore la série d'attentats dans la région de Moscou qui, pendant deux semaines en 1999, détruit plusieurs immeubles d’habitation faisant près de 300 morts, serait une opération sous fausse bannière qui aurait été organisée par les services secrets russes. Cette vague d'attentats attribués aux Tchétchènes traumatise la population russe et sert de prétexte au déclenchement de la seconde guerre de Tchétchénie.


La Russie est donc familière des « False Flag » et l’Ukraine n’a rien à gagner à prendre en otage quelques civils en Russie. La solution la plus probable est donc cette hypothèse il me semble. Elle peut permettre de dissuader les occidentaux d’armer l’Ukraine, elle peut motiver le peuple russe à demander une intensification de la guerre, elle peut aussi permettre d’ouvrir le front au Nord. 
La solution la plus crédible est souvent la meilleure. 


S’il s’agit d’une vraie attaque par contre c’est inquiétant. Ça voudrait dire que l’armée Ukrainienne peine à commander ses forces étrangères enrôlées volontairement dans son armée (Biélorusses, Russes, Tchétchènes, Géorgiens) et que le conflit peut s’étendre. 


Reste à voir la réaction Russe. Poutine en fait des tonnes, il utilise ce fait médiatiquement. Ça me conforte donc dans l’hypothèse de départ. 


A suivre.

Jour 372 : Attaque sous faux drapeau (?).Jour 372 : Attaque sous faux drapeau (?).
Jour 372 : Attaque sous faux drapeau (?).Jour 372 : Attaque sous faux drapeau (?).

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Rédigé par M. Orain

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Publié le 25 Février 2023

Faire le bilan de cette année de conflit en cinq minutes ?
Chiche !

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Rédigé par M. Orain

Publié dans #Ukraine

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Publié le 23 Février 2023

Jour 365 : «1 an… Ou 9 ans ?»
🔸 De nombreuses manifestations et évènements se préparent pour commémorer la première année de l’invasion Russe. C’est bien, c’est utile (d’ailleurs à Blois c’est le vendredi 24 février 2023 à 18h, à l’escalier Denis Papin). Mais c’est oublier un peu vite que cette guerre a commencé il y a neuf ans par l’invasion de la Crimée (en mars 2014).  C’est une date marquante car elle marque le retour à un conflit de haute intensité. Une notion que l’on avait oublié un peu vite en Europe (car pour rappel la guerre en Ex-Yougoslavie n’est pas si lointaine)

🔸 De mon côté, ce soir j’aurai la chance d’animer avec Dylan Boutiflat une visio avec la participation:
- Hélène Conway-Mouret ancienne ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et actuelle secrétaire de la Commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées du sénat. 
- Anna Pic, députée, membre de la  commission permanente Défense nationale et forces 
- Paul Cruz analyste pour le ministère de la défense et Alexis Lefranc, diplômé en Relations Internationales
- Aleksander Glogowski : candidat avec moi aux élections Européennes. Permanent fédéral PS de Paris. Grand soutien à l’opposition Biélorusse et grand connaisseur de la Russie, du Bélarus et de l’Ukraine.
J’espère pouvoir vous transmettre des informations voire des extraits de cette rencontre si c’est possible. Je ferai une petite vidéo de 5 minutes que je vous mettrai à disposition en ce qui concerne ma partie en tout cas.

🔸 Quelques enseignements rapides de cette année de combats: 
- La Russie a échoué : Militairement elle est en échec. Culturellement l’Ukraine n’a jamais été aussi loin d’elle.
- Notre renseignement a failli.
- Nous ne sommes pas prêts à un conflit de haute intensité.
- L’extension du conflit reste un danger réel : En Moldavie, aux Pays Baltes, en Pologne. L’arrivée de nouveaux acteurs en soutien de la Russie (Iran, Corée du Nord, Chine) est un danger d’évolution négative du conflit et de résistance Russe. 
- La continuité et l’amplification du soutien occidental est un facteur essentiel. La présidentielle Américaine pourrait être un tournant. 
- La Défense Européenne n’existe pas. L’OTAN reste la seule défense crédible pour l’instant. 
- L’UE a la nécessité de stabiliser les Balkans, la Moldavie, la Géorgie. Le processus d’intégration doit être revu.

🔸 En Bref : Sur le front ça bouge. Il y a plus de contre-offensives Ukrainiennes et plus de frappes dans l’intérieur des zones occupées. Les mercenaires Wagner semblent souffrir de manque de munitions. Les bombardements aériens russes faiblissent depuis plusieurs semaines. 
Les gains des forces russes restent à 20km² par semaine au prix de 500 à 1000 morts par jour.  

🔸 - Russie : 
Vladimir Poutine a affirmé que les relations entre la Chine et la Russie se portaient mieux que prévu et que celles-ci avaient même atteint « de nouvelles frontières ».
Les soldats russes utilisent de nouvelles méthodes. Ils ont notamment utilisé un BMP bourré d’explosifs télécommandé. L’opération a été un échec. Le BMP n’a pas explosé et seul un soldat Ukrainien est mort.
Vladimir Poutine a révoqué ce matin un décret de 2012 exprimant la volonté de la Russie de trouver une solution pour la Transnistrie et de respecter l'intégrité territoriale de la Moldavie. Le Ministère russe de la Défense accuse l'Ukraine de préparer une « provocation armée » contre la Transnistrie, ajoutant surveiller la situation de prêt et se tenir prêt à tout changement.
Un Su-25 s'est écrasé dans la région de Belgorod en Russie, le pilote s'est éjecté.

🔸- Ukraine : Estimant que la Russie n'a plus de « potentiel offensif », le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov, pense que la fin de la guerre en Ukraine se rapproche et que Moscou sera forcé de retirer ses troupes.
Kyrylo Budanov, directeur du renseignement militaire ukrainien, déclare qu'après la libération des territoires, l'Ukraine devra créer une zone de sécurité le long de la frontière russe d'une largeur de 40 à 100 kilomètres.
La Direction Militaire Ukrainienne estime que l'armée russe renforce ses troupes et concentre ses opérations offensives sur Kupiansk, Bakhmut, Lyman, Avdiivka et Chakhtarsk.
Un soldat ukrainien s'entraînant à l'utilisation du MBT Léopard le compare à une Mercedes. Interrogé entre les systèmes occidentaux et soviétiques, le soldat ukrainien a répondu : « C'est comme comparer une Mercedes à une Lada Jigouli ».

🔸 - Kyiv : Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez est arrivé à Kyiv. La défense aérienne a abattu un objet aérien dans la région de Kyiv. L'alerte à Kiev a vraisemblablement été déclenchée par un drone de reconnaissance russe qui a depuis été abattu.

🔸 - Tchernihiv: Le commandement opérationnel "Nord" met en garde contre les mouvements de troupes russes sans insigne dans les zones de la Russie proches de la frontière ukrainienne dans la région de Tchernihiv. L'armée russe a bombardé Mykhalchyna Sloboda de la région de Tchernihiv

🔸 - Soumy : L'armée russe a bombardé Sopych, Korenok, Hirky, Boyaro-Lezhachi, Ryzhivka, Basivka

🔸 - Kharkiv : L'armée russe a bombardé Tymofiyivka, Strilecha, Starytsya, Vovchansk, Vilcha, Budarky, Ambarne et Bolohivka.

🔸 - Kupiansk : 2 personnes sous les décombres après une frappe de missiles russes avec des missiles S-300 dans le district de Kupiansk de la région de Kharkiv. Attaques russes sur Hryanykivka et Masyutivka. Les forces Urkainiennes en difficulté. L'armée russe a bombardé Kamyanka, Dvorichna, Hryanykivka, Kotlyarivka, 

🔸 - Svatove:  attaque russe repoussée dans la région de Kuzemivka. Cela bouge beaucoup sur ce front. Après un recul Ukrainien il semble que celles-ci ont regagné du terrain. 1 personne tuée, une autre blessée à la suite d'un bombardement russe à Yampil. L'armée russe a bombardé Berestove, Nevske.

🔸 - Kreminna : Les défenseurs ukrainiens ont repoussé une attaque russe à Dibrova et détruit un char T-90M dans la forêt au sud de Kreminna. Les forces russes ont réussi à gagner du terrain néanmoins. L'armée russe a bombardé Chervonopopivka, Kreminna, Kuzmyne

🔸 - Siversk : Attaques russes repoussées à proximité de Fedorivka et  Vasyukivka. L'armée russe a bombardé Dibrova, Bilohorivka, Ivanivka et Yampolivka

🔸 - Bakhmut: Petite avance russe sur Zaliznianske. Attaques russes repoussées sur Yahidne, Berkhivka, Bakhmut, Kurdyumivka. Au sud, Les mercenaires de Wagner ont réussi à avancer à la périphérie sud et ont atteint le bord du cimetière. Ils ont néanmoins de grandes pertes et de gros soucis d’approvisionnement en munitions. L'armée russe a bombardé Spirne, Vesele, Bilohorivka, Dubovo-Vasylivka, Berkhivka, Yahidne, Bakhmut et Ozaryanivka

🔸 - Adviivka : Attaques russes repoussées sur Vasylivka, Novobakhmutivka, Vodyane, Nevelske. l'armée russe a bombardé Novobakhmutivka, Vesele, Avdiyivka, Pervomayske, Vodyane, Nevelske, Krasnohorivka, Heorhiyivka, Maryinka, Paraskoviyivka, Novomykhaylivka, Vuhledar, Prechystivka et Velyka Novosilka.

🔸 - Donetsk : Bombardement sur Donetsk ce matin.
A l’Ouest, attaque russe repoussée sur Marinka
Au Sud-Ouest, l'artillerie de la 79e brigade d'assaut aérien a détruit un convoi russe tentant d'atteindre la périphérie est de Novomykhailivka. l'armée russe a bombardé Vremivka, Novosilka, Zelene Pole et Novopil

🔸 - Marioupol : Des explosions audibles dans tous les quartiers de Marioupol

🔸 - Zaporizhzhia : l'armée russe a bombardé Malynivka, Huliaipole, Zaliznychne, Novodanylivka et Kamyanske, Vyschetarasivka et Marhanets

🔸 - Kherson: l'armée russe a bombardé la ville de Kherson, Tyahynka, Novotyahynka, Antonivka, Zelenivka et Chornobayivka.

🔸 - Crimée :  D'après l'agence russe RIA, le pont de Crimée a été remis en service complètement ce matin pour les voitures. Initialement, il ne devait rouvrir que dans un mois et demi.

🔸 Ailleurs :
- ONU : « Pour infliger une défaite à la Russie de toutes les manières possibles, les Occidentaux sont prêts à plonger le monde entier dans les abysses de la guerre. » - Représentant permanent de la Russie à l'ONU, Vassily Nebenzia.
« Le premier anniversaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie représente un sombre jalon, pour le peuple ukrainien et pour la communauté internationale. Cette invasion est un affront à notre conscience collective. » - Antonio Guterres

🔸 Camp Pro-Russe : 

- Chine : « La crise ukrainienne nous a appris que les combats ne font pas de gagnant et que le dialogue et la négociation sont la seule issue. Toutes les parties, surtout les grands pays, doivent aider à rechercher un règlement politique. » 
« Les faits ont prouvé que Washington est le principal perturbateur des règles et de l'ordre international. L'hégémonie est la marque de fabrique de son approche des règles internationales et des affaires internationales. » 
« Nous continuerons à promouvoir les pourparlers de paix, à apporter la sagesse chinoise pour le règlement politique de la crise ukrainienne et à travailler avec la communauté internationale pour promouvoir le dialogue. » 
« Les États-Unis disent au monde qu'ils veulent la paix, mais leur industrie de la défense s'est remplie les poches en profitant des combats en Ukraine. » - MAE chinois

- Bélarus : « En cas d'agression, la réponse sera rapide, ferme et adéquate. » - Alexandre Loukachenko

- Serbie : En raison de l'impossibilité d'entretenir correctement des MiG-29 à cause de la guerre, Aleksandar Vučić envisagerait d'acheter des avions de combat français.

🔸 Camp Pro-Ukrainien :

- Moldavie : Le PM de Moldavie Dorin Rechan affirme que la Russie envisagerait, en cas d'action militaire, de s'emparer de l'aéroport de Chișinău pour y acheminer rapidement des troupes. Il confirme ici un scénario déjà évoqué par Zelensky il y a quelques jours. 
Vladimir Poutine a révoqué ce matin un décret de 2012 exprimant la volonté de la Russie de trouver une solution pour la Transnistrie et de respecter l'intégrité territoriale de la Moldavie. 
Le Ministère russe de la Défense accuse l'Ukraine de préparer une « provocation armée » contre la Transnistrie, ajoutant surveiller la situation de prêt et se tenir prêt à tout changement.
« La Moldavie, à la direction de l'Occident, a pris la décision de restreindre les formes d'interaction avec la Transnistrie. La situation dans cette région s'est considérablement détériorée. » - Sergueï Riabkov, vice-Ministre russe des Affaires Étrangères
« Les autorités de l'État Moldave ne confirment pas les informations publiées ce matin par le ministère russe de la Défense. Nous appelons au calme. » - Gouvernement de la République de Moldavie.
Oleksiy Arestovytch, l'ancien conseiller présidentiel de Volodymyr Zelensky, a déclaré que « si la Moldavie le demande à l'Ukraine alors les forces armées ukrainiennes prendront la Transnistrie en 3 jours ».

- OTAN : Jens Stoltenberg, le Secrétaire Général de l'OTAN, a de nouveau déclaré que l'Alliance avait vu « certains signes » que la Chine envisageait de soutenir la Russie dans sa guerre en Ukraine.

- USA : Washington pourrait publier des renseignements qui montrerait comment la Chine envisage de fournir des armes à la Russie pour la soutenir dans sa guerre en Ukraine. Joe Biden estime que Vladimir Poutine n'utilisera pas les armes nucléaires, bien que la Russie ait décidé de suspendre temporairement sa participation au traité START.

- Espagne : l'Espagne s'est engagée à envoyer 6 chars Léopard 2A4 en Ukraine après leur réparation.

- France : Sébastien Lecornu a annoncé aujourd'hui que la France allait relocaliser sa production de poudre pour ses obus. La société Eurenco va relocaliser sa production à Bergerac avec un objectif de production de 1 200 tonnes de poudre par an.

- Roumanie : la Roumanie a demandé à la Russie de fermer d'ici les prochains mois son institut culturel à Bucarest, accusant Moscou de faire de la propagande depuis l'invasion russe de l'Ukraine.

Jour 365 : «1 an… Ou 9 ans ?»
Jour 365 : «1 an… Ou 9 ans ?»
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Rédigé par M. Orain

Publié dans #Ukraine

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Publié le 21 Février 2023

Prises de notes:
La visite du président Biden a été l'occasion de détailler le prochain package d'aide militaire à l'Ukraine. Pas d'annonces tonitruantes sur des avions de chasse, pas de nouvelles promesses de chars ou de véhicules blindés.
Mais plutôt un "retour aux fondamentaux" :
- des munitions d'artillerie, le nerf de la guerre,
- des moyens antichars (missiles, du Javelin au TOW pour les Bradleys sans doute),
- des radars de défense aérienne, pour boucher les nombreux trous de la défense ukrainienne.
Washington a des alliés, mais se place résolument en surplomb. Le président Biden est allé seul en Ukraine. Sans la "special relationship" britannique, sans européen.


Les Européens auront toujours besoin, sinon de soldats américains, au moins d'armes et de munitions européennes pour défendre l'Europe. C'est une situation de dépendance, pas d'alliance équitable en fait.
Et en 2024 ??? 


RAPPEL : Nous n'avons pas réussi à dissuader la Russie d’attaquer. 
On a cédé à la Russie en bloquant l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN en 2008. Même année - l’invasion de Géorgie.  Aucune conséquence pour Russie. Puis 2014 – impunité ou presque. Dialoguer est considéré par les russes comme une faiblesse et on a envoyé ce message à maintes reprises, même après les invasions. 
Les USA pensent avoir une mission particulière à remplir. C’est la « destinée manifeste ». Peu de pays partage cette conviction (France, Royaume-Uni notamment).


Leur mode de vie leur apparaît comme la bonne solution pour les problèmes du monde : Capitalisme, libéralisme, consumérisme.


Mais les années Trump ont instillé un doute durable sur la solidité du régime (invasion capitole). 
Les USA doivent absolument retrouver une unité nationale, une cohérence. A ce titre le poison de la propagande russe a été particulièrement efficace. Chez nous aussi d’ailleurs.
« Ces gens là ont terriblement la manie du commerce » Comte de Vergennes secrétaire d’état des affaires étrangères de Louis XIV.


Les Etats-Unis constituent leur puissance navale en même temps que celle de l’Allemagne et en concurrence avec le Royaume-Uni.  Sa culture géopolitique s’est fondée sur cette opposition à l’Allemagne. 
Empire basé sur sa marine depuis Georges Washington (1732-1799). Ce sont les Marines qui assurent la sécurité du président.


Doctrine Monroe 1823: L'arrière-cour des Etats-Unis c'est l'Amérique. Interdiction d'action poru les Européens.


Leader malgré eux d’un monde où ils ne veulent pas intervenir (André KASPI). En 1917 ou en 1941 ils interviennent à reculons dans les deux guerres mondiales.
Vainqueur de la première guerre mondiale et renforcé dans sa puissance quand la France et le Royaume-Uni coulent (sans même s’en rendre compte).


1991- 2001 : Hyperpuissance et domination totale avec une avance technologique prépondérante (ex : bombardier furtif). Les USA se contente de gérer la mondialisation et le fait que les flux commerciaux restent ouverts, persuadés d’en être les bénéficiaires.


Les attaques du 11 septembre marquent la fin de cette illusion d’hyperpuissance. Les interventions en Afghanistan et en Irak sont de cuisants (et coûteux) échecs. La stratégie US peu adaptée aux conflits hybrides et asymétriques. 


Maintenant les USA investissent dans les drones et les armes qui permettent d’éviter les coûts en vie humaine. Cette déshumanisation de la guerre permet d’intervenir partout, pour un coût moindre (économique et surtout politique).
2021 : 782 milliards de dollars de budget
2022 : 813 milliards dont 100 milliards pour le dvpmt et la recherche.


Intérêt géostratégique : 
- Asie : 40% PIB Mondial
- Europe : 25% PIB Mondial
- Amérique du Nord
- Golfe Persique : 5% PIB Mondial mais 40% des réserves de gaz et de pétrole.


Sécurisation de l’apport énergétique et pays désormais exportateur. 
2005 : Import des 2/3 du pétrole et maintenant exportateurs.


Aujourd’hui pour la première fois les USA ont un concurrent qui équivaut à plus de 40% de son PNB. La Chine (puisque c’est elle) peut asseoir sa domination sur la Russie avec le conflit. Cela explique la relative bienveillance vis-à-vis de la Russie (bien plus que la peur hypothétique d’un conflit nucléaire).


Le conflit en Ukraine change la donne : L’Europe devient importatrice de GNL Américain à la place du gaz Russe (ce qui lui fait perdre en compétitivité au niveau industriel, grosse consommatrice d’énergie). 
La mondialisation telle que nous l'avons connue est déjà terminée. Mais il nous faudra du temps pour nous en rendre compte. La fragmentation du monde en blocs énergétique se met en place. La Russie se tourne vers l’Asie, l’Europe vers l’Amérique.  Le Russie a été coupée du système SWIFT. Les USA combinent les actions financières, juridiques et technologiques pour défendre leurs intérêts et pour isoler aujourd’hui la Russie, demain la Chine quand les liens vitaux pour l’économie US auront été coupés. L’Europe et la France devraient anticiper ce futur probable.


Inquiétudes:
Déficit commercial de 975 milliards de dollars en 2021
Août 2021 : retrait d’Afghanistan (Viêt-Nam)
Deux façades océaniques. 
Jusqu’à Kennedy (1917-1963) les USA se sont plutôt tournés vers l’Europe. A partir de Nixon (913-1994) la bascule s’est opérée vers l’Asie. 
Le soutien à l’Ukraine est une revanche de l’US Army (pro Europe) sur la Navy (Pro-Asie).


Carl Schmitt :
- Imperium : Autorité sur le territoire et les populations
- Dominium : Espace de domination possible par la propriété privée.


19ème siècle, Nicholas J. Spykman réalise la synthèse entre Mahan et Mackinder. Il insiste sur la concentration des efforts sur le Rimland (« bord du monde »). Il s’agit de la ceinture littorale qui enserre littéralement le Heartland décrit par Mackinder. 
Le Rimland présente un double avantage : d’une part, il assure la maîtrise des mers, d’autre part, il permet le maintien de la pression sur le Heartland. 


En conclusion, en termes de gestion des espaces maritimes, Spykman appelle les États à s’insérer dans une zone tampon entre les puissances maritimes et les puissances terrestres, à fonctionner de manière amphibie, à se défendre sur terre et mer.


Les Etats-Unis veulent empêcher le contrôle du heartland par l’Allemagne ou la Russie. 
Contrôle du monde par les alliances militaires, le dollar, le droit et les plates-formes numériques.
Maîtrise des mers, de l’air, de l’espace, des datas.


L’OTAN a une nouvelle vie.  En juin 2022 le sommet de Madrid définit un nouveau concept stratégique où la Russie est la menace identifiée et où la Chine est évoquée.
Les pays d’Europe se voit dans l’obligation d’augmenter leurs capacités de défense et achètent surtout du matériel Américain. ("Clause de solidarité est l’article 5 pas le F35" Parly ministre française de la défense jusqu'en 2022)


Emergence aussi des grands acteurs des réseaux sociaux dans la réalité géostratégique. L’apport de Starlink a été fondamentale pour les troupes Ukrainienne. Le retournement pro-Russe d’Elon Musk est un réel danger sur le terrain. 


Crise institutionnelle aux USA. 20 ans après le 11 septembre il y a une polarisation idéologique.
L’Amérique inquiète, l’American way of life n’existe plus. 
Côté Français après le désastre d’AUKUS et des sous-marins australiens nous devons trouver notre futur rapport avec les USA. 


L’OTAN est désormais indispensable à court terme. La défense Européenne est pour l’instant une chimère. Nous avons le deuxième espace maritime mondial et nous sommes dans l’incapacité de le défendre (notamment face à la Chine).  


On doit aussi s’appuyer sur l’UE pour empêcher la concurrence US (subvention, extraterritorialité).
 

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Rédigé par M. Orain

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