Politique et société en France sous la Deuxième République et le Second Empire
Publié le 21 Août 2021
Thème 2 : Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870 (5-7 heures)
Chapitre 1. Politique et société en France sous la Deuxième République et le Second Empire.
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1- Une victoire du peuple.
Le gouvernement provisoire. Le 24 février 1848, la foule parisienne obtient l’abdication du roi Louis‑Philippe. La République est proclamée et un gouvernement provisoire constitué. Le suffrage universel masculin est institué sous l’impulsion d’Alexandre Ledru‑Rollin et d’Alphonse de Lamartine. Les délits d’opinion et la censure des journaux, des arts et des spectacles sont supprimés.
2- Une effervescence démocratique.
Des arbres de la liberté, bénis par des prêtres, sont plantés partout en France pour célébrer la révolution. De nombreux débats politiques ont lieu au sein de clubs et de salons. Ils sont relayés par les journaux, qui se multiplient dès le début du printemps. Des revendications en faveur de l’émancipation féminine se font entendre, portées notamment par le journal La Voix des femmes fondé par Eugénie Niboyet.
3- Une première assemblée sans majorité claire.
L’Assemblée constituante. Élue le 23 avril 1848, elle est dominée par les républicains modérés, qui l’ont emporté sur les républicains radicaux et les socialistes. De nombreux députés conservateurs et monarchistes ont néanmoins été élus.
1- L'abolition de l'esclavage
2- Les revendications des femmes
1- Des ouvriers au gouvernement.
Le mouvement ouvrier a joué un rôle décisif dans la révolution de février et est représenté au gouvernement provisoire, notamment par le socialiste républicain Louis Blanc et par le représentant du mouvement ouvrier Albert Martin. Louis Blanc obtient par un décret du 25 février que le gouvernement s’engage à « garantir l’existence de l’ouvrier par le travail ».
2- Les ateliers nationaux
Ils sont créés dès le 26 février pour donner du travail aux 184 000 chômeurs parisiens et à ceux de plusieurs autres grandes villes. Confiés au républicain modéré Pierre Marie de Saint‑Georges, ils sont mal organisés et s’avèrent rapidement un échec : le travail manque, de nombreux ouvriers sont désœuvrés.
1- Des tensions accrues entre modérés et ouvriers.
Après les élections d’avril 1848, le mouvement ouvrier organise des manifestations massives pour mettre l’Assemblée sous pression. Les députés républicains modérés et conservateurs dénoncent les Ateliers nationaux comme inutilement coûteux et comme des foyers de subversion politique.
2- La répression des journées de juin
Le 21 juin, un décret pris par la Commission exécutive, sans consultation de l’Assemblée, prépare la dissolution des Ateliers nationaux. En réaction, 400 barricades sont dressées dans Paris le 23 juin. L’Assemblée charge le ministre de la Guerre, Eugène Cavaignac, de mener une violente répression, des centaines d’insurgés sont tués sur les barricades, des milliers exécutés sommairement à la suite des combats ou emprisonnés. Les principaux dirigeants ouvriers sont arrêtés ou contraints à l’exil. Les liens entre la République et les mouvements ouvriers et socialistes sont rompus
1- Une nouvelle constitution
Les députés adoptent une Constitution démocratique fondée sur une stricte séparation des pouvoirs (doc. 3). L’Assemblée nationale et le président de la République sont élus au suffrage universel masculin direct. En cas de conflit, aucune de ces institutions ne peut s’imposer à l’autre. Aucun droit politique n’est accordé aux femmes.
2- Une élection sur le prestige.
Louis‑Napoléon Bonaparte, neveu de l’empereur Napoléon Ier, se présente face à Cavaignac, le candidat des républicains modérés. Bonaparte a peu d’expérience politique, mais il bénéficie du prestige de son nom et parvient à rallier une partie des conservateurs et des libéraux. L’élection du 10 décembre 1848 est un triomphe pour Bonaparte, qui obtient 74 % des voix.
1- Le retour des conservateurs
Les élections législatives des 13 et 14 mai 1849 sont remportées par les conservateurs. Les républicains radicaux et socialistes font une percée importante (35 % des voix) tandis que les modérés, en net recul, se rallient peu à peu au parti de l’Ordre. Celui‑ci limite les libertés et réprime les opposants politiques : la socialiste Jeanne Deroin est par exemple emprisonnée en mai 1850.
2- La restriction du suffrage universel.
Inquiet de la montée en puissance des radicaux et des socialistes, le parti de l’Ordre restreint les conditions d’inscription sur les listes électorales : il faut désormais résider à un endroit fixe depuis trois ans, payer des impôts et ne jamais avoir été condamné par la justice. La plupart des ouvriers et les paysans pauvres sont ainsi écartés des scrutins.
1- Le coup d'état
Le 2 décembre 1851, la Constitution l’empêchant d’être réélu président, Louis‑Napoléon Bonaparte dissout l’Assemblée nationale. Des soulèvements ont lieu contre le coup d’État, mais ils sont réprimés par l’armée. L’année suivante, Louis‑Napoléon Bonaparte fait approuver par plébiscite le rétablissement de l’Empire : il est proclamé empereur le 2 décembre 1852 sous le nom de Napoléon III.
2- La personnalisation du pouvoir
La nouvelle Constitution, approuvée par plébiscite en décembre 1852, concentre tous les pouvoirs entre les mains du chef de l’État : il a seul l’initiative des lois et il nomme les ministres. Les députés, qui siègent au sein du Corps législatif, sont tenus de prêter un serment personnel à l’empereur. Le Sénat, composé de membres de droit ou nommés par l’empereur, peut annuler les votes du Corps législatif.
3- Un régime plébiscitaire
Le suffrage universel direct masculin est rétabli pour l’élection des députés et les plébiscites. Ceux-ci témoignent de la popularité du chef de l’État, qu’il entretient par des voyages officiels dans le pays. Le Second Empire est un césarisme démocratique : « l’appel au peuple » auquel a recours Napoléon III vise à légitimer la politique menée, mais le système de la candidature officielle, l’absence de liberté de la presse et la répression des opposants au régime interdisent tout pluralisme.
1- Recrutement de fonctionnaires
Leur nombre passe de 477 000 en 1851 à près de 700 000 en 1870. Tous les fonctionnaires sont tenus de relayer la propagande bonapartiste, en particulier au moment des élections, de maintenir l’ordre et de surveiller leurs collègues et les administrés. Un serment personnel à l’empereur est imposé.
2- Des préfets aux ordres
Les « empereurs au petit pied » Cette expression désigne les préfets qui, en plus de leurs missions traditionnelles de maintien de l’ordre et d’exécution des lois, reçoivent des pouvoirs considérables dans leur département.
3- Les limites du régime
Pour la plupart, les préfets et les fonctionnaires ne sont pas remplacés après le coup d’État de 1851. Ce ne sont pas des bonapartistes convaincus mais d’anciens républicains ou monarchistes qui acceptent le nouveau régime, sans toutefois y adhérer pleinement.
1- Le développement économique
Napoléon III favorise le développement d’infrastructures, en particulier l’extension du réseau ferré. Il entend stimuler l’industrie par une politique de libre‑échange, en particulier avec le Royaume‑Uni (traité de 1860).
2- Mettre en scène la grandeur de la France et de l'Empire
Napoléon III entend redonner à la France une place prépondérante dans le concert des nations européennes et mène une politique extérieure active (guerre de Crimée en 1854, unification italienne en 1860, expédition au Mexique de 1862 à 1867).
Conclusion:
Napoléon III met en place un régime qui contrôle de la vie politique
- Par la répression.
L’arsenal répressif mis en place dès 1850 par le parti de l’Ordre est renforcé et les effectifs de la police augmentent fortement. Pendant toute la durée du régime, des milliers de personnes, dont un grand nombre d’opposants politiques, sont arrêtées ou envoyées au bagne à Cayenne et en Algérie. Après l’attentat manqué d’Orsini contre l’empereur en 1858, la répression se durcit encore.
- Par le contrôle de la presse. Une censure rigoureuse est mise en place afin de veiller au respect de la morale et de l’ordre social. Le système de l’avertissement, qui permet la suspension voire l’interdiction des journaux indociles, empêche toute critique du pouvoir. Cependant, une littérature contestataire est diffusée en secret : c’est par exemple le cas du pamphlet de Victor Hugo, Napoléon le Petit (doc. 2).
De nombreuses personnes n'ont donc le choix qu'entre l’exil ou la prison. À l’image de Victor Hugo, Edgar Quinet et Jeanne Deroin...
À l’étranger, ils contribuent à alimenter l’opposition au régime.
L'opposition ouverte au régime est donc de plus en plus fréquente
À partir du début des années 1860, la politique impériale suscite des critiques de plus en plus nombreuses parmi les soutiens de Napoléon III. L’Église attaque la politique italienne de l’empereur, défavorable au pape ; les conservateurs contestent la politique de libre‑échange, les mesures sociales prises en faveur des ouvriers ou encore le coût de la politique extérieure.
L’opposition parlementaire. Lors de l’élection législative de 1863, 17 candidats républicains et 15 candidats libéraux sont élus : ils demandent une libéralisation du régime. L’opposition progresse mais reste cependant très divisée.
Un régime libéral
Face à la montée des contestations, Napoléon III concède plusieurs réformes. En 1867, il accorde au Corps législatif le droit d’interpellation. Le système de l’avertissement est supprimé, même si la presse reste en réalité très surveillée. Les réunions publiques sont autorisées en 1868, à condition qu’elles ne portent pas sur des sujets politiques ou religieux.
Les élections législatives de 1869 sont un échec pour le pouvoir, qui perd un million de voix. En réaction, Napoléon III accepte une évolution parlementaire du régime : les ministres seront désormais responsables devant les députés. Le plébiscite du 8 mai 1870, portant sur cette libéralisation du régime, est un succès pour le pouvoir impérial.
Mais, quelques semaines après, la défaite française de Sedan entraîne la déchéance de l’empereur, prisonnier des Prussiens, et la proclamation de la IIIe République le 4 septembre 1870.
Etude de cas Le Creusot de la famille Schneider
Les salaires et les conditions de vie s’améliorent grâce aux luttes ouvrières, à la législation et à l’action de grands patrons paternalistes, comme les Schneider au Creusot.
Fiche d'étude sur le Creusot de la famille Schneider
Vous êtes Eugène II Schneider (1868-1942). Vous dirigez les établissements Schneider et Cie Vous succédez donc à votre père (Eugène I) et votre Grand-père (Charles). Vous êtes maire du Creusot depuis 1896. Nous sommes en 1899. Vous rencontrez Jules Adler (1865-1899) qui peint la grève des ouvriers de votre usine du Creusot. Vous essayez de défendre votre bilan à la tête de l’entreprise Schneider et Cie et à votre mairie du Creusot. Pour cela vous devrez exposer les arguments de vos opposants à votre politique paternaliste.
Jules Adler La grève au Creusot (1899)
2- Des conditions de travail précaires
La crise économique de la fin du siècle entraîne cependant une forte hausse du chômage et de la précarité.
Les journées de travail sont longues : dix heures par jour en 1912, six jours par semaine (le jour de repos est, pour la grande majorité des salariés, le dimanche).
Les conditions d’hygiène et de sécurité ne font pas partie des préoccupations dans les usines (voir document ci-dessous: « odeurs nauséabondes », chaleur (« des filets de vapeur »), bruit permanent (« ses cylindres tournent à l’infini) voire même accidents de travail (« un bras brisé par une courroie »)).
Dans cette papeterie rurale, comme dans bien d’autres industries, l’ouvrier travaille pour le compte du directeur de l’usine. Il perçoit un salaire de 2 Francs pour 10 heures de travail. Lorsqu’il change de poste, son salaire est augmenté de 25 centimes par jour de travail. C’est donc son temps de travail qui définit sa paie.