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Des territoires inégalement intégrés dans la mondialisation, en fonction des décisions publiques et des stratégies des entreprises

Publié le 25 Juillet 2020

Thème 2: Des territoires  inégalement intégrés à la mondialisation en fonction des décisions publiques et des stratégies des entreprises

 

Le fichier du cours complet  

http://muides2.free.fr/smart.jpg

Le Mooc sur le cours 

 

Programme:

A – Dynamiques territoriales contrastées au sein de la mondialisation

Notions: Centre de décision., Hub logistique aéroportuaire. Métropole. Plateforme multi-modale.

Les territoires, quelle que soit l’échelle considérée (États, régions infra- et supra-étatiques, métropoles …), ont inégalement accès à la mondialisation. La distance est encore un facteur contraignant, d’autant plus que des protections et des barrières sont mises en place, limitant les échanges internationaux. La hiérarchie des centres de décision mondiaux est en constante évolution.

– Un sujet d’étude au choix :
 New York, un centre de la mondialisation.

Métropole de rang mondial, New York abrite des fonctions de commandement qui en font un lieu majeur de la mondialisation. Elle concentre des activités économiques et financières supérieures. En accueillant le siège de l’ONU, elle incarne un lieu du pouvoir politique et de la gouvernance mondiale. Elle est aussi un centre culturel de rang mondial.

 L’aéroport de Paris-Roissy-Charles de Gaulle, un hub au coeur des échanges européens en concurrence avec de nombreux grands aéroports mondiaux. Les politiques d’ouverture à la concurrence des transports aériens ont conduit à la formation d’un paysage aérien polarisé. Une plus grande compétitivité entre les transporteurs et la déréglementation ont modifié l’organisation du trafic et suscité un nouveau modèle : les grandes compagnies concentrent leurs dessertes sur un pôle unique (Paris-Roissy-CDG pour Air France, Londres-Heathrow pour British Airways, etc.).
L’aéroport de Paris-Roissy-CDG constitue, avec Londres, Francfort, Amsterdam et Leipzig, une des plus importantes places aéroportuaires de fret en Europe avec une plateforme multimodale. Il est relié à la région parisienne grâce à un large réseau de communication autoroutier mais aussi ferroviaire : le réseau autour de la gare TGV met en relation l’aéroport avec le nord du pays et de l’Europe ainsi qu’avec les grandes villes de l’ouest et du sud.

 

 

 

Introduction

Définition d’un territoire : espace qu’une société s’approprie

On parle ici des espaces mis à profit par la population mondiale, mais ces territoires bénéficient inégalement de la mondialisation (autrement dit de l’interconnexion croissante entre eux)

Par ailleurs, parmi les territoires nouveaux mis à profit par les hommes dans le cadre de la mondialisation se trouvent les espaces maritimes. En effet la mer est certes une rupture entre les espaces continentaux, mais les progrès techniques permettent désormais d’étendre son exploitation (par le transport longue distance, par l’exploitation des fonds marins…)

 

Comment la mondialisation renforce-t-elle la domination de certains territoires tout en permettant l’émergence d’autres ? Comment la mondialisation a-t-elle conduit à une territorialisation des mers ? Dans quelle mesure la géostratégie des espaces maritimes est-elle révélatrice de la hiérarchie des puissances dans la mondialisation ?

 

 I. Les pôles de la mondialisation

A. Pôles majeurs des échanges internationaux et mégalopoles

Triade : Amérique du Nord, Europe occidentale, Asie orientale

Points communs de ces 3 aires de puissance :

  • Concentration de richesses, très haut niveau de vie des populations
  • Echanges considérables à l’intérieur de ces aires (limite de la mondialisation : régionalisation des échanges)
  • Rayonnement international, capacité d’attraction
  • Possession d’une façade maritime qui joue le rôle d’interface avec le reste du monde

 

B. Flux polarisés par la triade et les principaux espaces émergents

Caractéristiques particulières

  • Amérique du Nord : domination incontestable des Etats-Unis, seule superpuissance planétaire (domination économique, politique, militaire, financière, culturelle…), qui traite le Canada et le Mexique comme ses annexes dans le cadre de l’ALENA (accord de libre-échange nord-américain) qui bénéficie surtout aux USA. Façade maritime au nord-est des États-Unis
  • Europe occidentale : ne doit pas être confondue avec l’Union européenne (qui réunit des pays aux niveaux de vie très variables, et à laquelle ne participent pas des pays comme la Suisse et la Norvège) ; elle possède une puissance économique, financière, commerciale, culturelle, mais pas militaire, ni politique ; elle est parcourue d’échanges intenses entre des États qui restent divisés malgré la construction européenne. Façade maritime principale : le Northern Range. Cas particulier de la façade méditerranéenne, à la fois frontière qui se renforce et lieu de circulation
  • Asie orientale : espace discontinu (présence de la mer ou de frontières hermétiques comme entre les deux Corées), dont l’enrichissement est récent (à partir des années 1970 pour le Japon, des années 1980 pour la Corée du Sud, des années 1990 pour la Chine…) et le décollage est lié à la présence d’usines à bas coûts de production (qui s’en vont plus loin à mesure que les pays s’enrichissent) ; le Japon a joué un rôle moteur dans le développement des échanges régionaux (notamment par ses investissements dans les pays voisins) mais aujourd’hui c’est plutôt la Chine qui impulse le dynamisme de cette région ; il existe des associations régionales comme l’ASEAN (association des pays du Sud-Est asiatique) qui favorisent le libre-échange ; cette aire de puissance est d’abord économique et commerciale (la Chine a la première armée du monde, mais elle intervient peu hors de son territoire). Cette aire de puissance est elle-même multipolaire : mégalopole japonaise, Corée du Sud, littoral chinois, Taïwan, Singapour. Lien entre toutes les parties de cette aire de puissance : la mer


CLes métropoles, image des disparités entre pays riches

région urbaine, plusieurs centres urbains, des dizaines de millions d’habitants, étalement sur plusieurs centaines de km.

1 mégalopole par grande aire de puissance

  • Mégalopole américaine : sur la façade atlantique des Etats-Unis, s’étale de Boston à Washington, comprend notamment New York, l’une des 4 « villes mondiales » (villes dont le rayonnement politique, économique, culturel… est international), c’est la seule à être continue (pas de rupture dans l’urbanisation)
  • Mégalopole européenne : s’étend du bassin de Londres à l’Italie du Nord, mais avec des discontinuités importantes (La Manche, la Mer du Nord, les Alpes, isolement de Paris), comprend deux villes mondiales (Londres et Paris), on l’appelle parfois « dorsale européenne » (mais cela exclut Paris) ou « banane bleue », inclut des régions très urbanisées (Belgique, Nord de la France, Ouest de l’Allemagne, plaine du Pô en Italie)
  • Mégalopole japonaise ou archipel mégalopolitain asiatique: la mégalopole japonaise s’étend de l’agglomération de Tokyo à celle de Kita-Kyushu et comprend l’essentiel de la population nippone car c’est sur la façade pacifique qu’on trouve les rares plaines de cet archipel montagneux, avec quelques discontinuités (îles) et une liaison à grande vitesse (le shinkansen) ; cette mégalopole japonaise est de plus en plus étendue à d’autres villes d’Asie orientale pour former « l’archipel mégalopolitain asiatique » qui regroupe des villes comme Séoul (Corée du Sud), Shangaï (Chine), Taipai (Taïwan), Singapour… ces villes étant connectées entre elles (par les réseaux de transport, surtout maritime, par les flux financiers également).

 

Attention : au sein de ces aires de puissance, il y a aussi des territoires qui ne bénéficient pas de la mondialisation, voire qui en sont victimes. Exemple célèbre : ville de Détroit aux États-Unis, autrefois capitale mondiale de l’automobile, aujourd’hui désindustrialisée (nombreuses friches industrielles, population qui s’en va car il n’y a plus de travail), quasiment en faillite, obligée de vendre son patrimoine pour survivre, et sans véritable perspective

II. Les périphéries en voie de développement et d'intégration

ANPI, Nouveaux pays industrialisés, et Pays émergents

Il existe des territoires « intégrés » aux centres d’impulsion mais qui n’en font pas partie.

 

Une périphérie intégrée est un territoire connecté à un ou des centre(s) d’impulsion et qui profite de cette connexion pour se développer.

Attention, une périphérie intégrée peut (doit ?) à terme faire partie d’un centre d’impulsion. Cas de la Corée du Sud qui était en cours d’intégration dans les années 1980 et qui aujourd’hui fait pleinement partie du centre d’impulsion de l’Asie orientale (un des trois pôles de la Triade).

Pays considérés comme faisant partie des périphéries intégrées en 2013 :

  • « pays émergents », c’est-à-dire dont le développement leur confère au moins le statut de puissance régionale. Les plus importants forment les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), à savoir placer sur un planisphère pour le bac. Parmi les autres pays émergents : Mexique, Argentine, Indonésie… Remarque : la Russie est un pays « réemergent » puisque considéré comme un pays développé entre la Seconde Guerre mondiale et les années 1980 avant de connaître une grave crise dans les années 1990.
  • Les pays pétroliers (ceux qui vivent de la rente que leur procure un sous-sol riche en hydrocarbures) : pays du Moyen Orient (Arabie Saoudite, Emirats arabes unis, Koweït, Iran…), Venezuela…
  • Les « pays ateliers » : pays où la main-d’œuvre est bon marché et où s’installent donc des usines, souvent ce sont des sous-traitants pour les grandes compagnies internationales. C’est généralement le premier du stade du développement pour ces pays-là (la Chine et la Corée du Sud ont été des pays ateliers avant de devenir des pays puissants). Exemples de pays ateliers : Vietnam et Thaïlande pour la petite électronique et toutes sortes de babioles, le Bangladesh pour le textile (c’est le deuxième exportateur mondial derrière la Chine)…


BMétropoles du sud et pays pétroliers

Voir cours sur Mumbaï

- Croissance très rapide liée à l'exode rural 
- Réseaux imparfaits lié au développement trop rapide
- Inégalités spatiales fortes (ghettoïsation)
- Diversité des cas.


Néanmoins il existe de fortes disparités entre pays du sud (situation politique, économique, culturelle etc.)

III. Des territoires en marge de l'intégration

Ces périphéries marginalisées se situent majoritairement en Afrique, ainsi qu’en Asie.
A. Pays les Moins avancés

Extrême pauvreté des populations (« pays les moins avancés » = PMA).

Flux entre les pays les moins avancés dépendants

Flux d'export de matières premières (agri, minerai...) Economie de rente (voir cours sur l'Afrique)

B. Le mal développement

Processus de croissance sur un territoire donné (à toutes les échelles) qui ne bénéficie qu'à une minorité d'individus alors que la majeure partie de la population demeure dans la misère.

Le mal-développement constitue un frein majeur à l'intégration des territoires dans la mondialisation. 

- l'instabilité politique, la guerre (civile, le plus souvent) 

- Graves difficultés économiques et financières (c'est le cas de nombreux États d'Amérique latine, et de la Grèce depuis 2011) 
- Le manque d'équipements et d'infrastructures (axes routiers ou ferroviaires, ponts...), les États manquant de moyens ou de volonté pour les faire construire

- La pauvreté du plus grand nombre

- Des problèmes sanitaires, des épidémies (VIH/sida par exemple)

- l'absence de sécurité (misère et désespoir alimentent l'insécurité)

- L'enclavement est une circonstance aggravante dans une économie littoralisée.


C. Territoires vides : sans occupation humaine, les zones grises (conflits gelés par ex Abkhazie)

Des territoires se trouvant à l'écart des circuits de production et de distribution, des espaces mal reliés aux régions intégrées (faute de moyens ou d'axes de transports conséquents), faiblement peuplés et qui ne présentent que des marchés potentiels faibles et pauvres sont considérés comme « enclavés ».

  • Pays qui se mettent d’eux-mêmes à l’écart de la mondialisation pour des raisons idéologiques (république islamique d’Iran) ou pour mieux contrôler le pays (dictatures comme en Corée du Nord)
  • Pays incapables de s’intégrer aux réseaux mondiaux, soit parce que les structures politiques ne sont pas assez solides (« États défaillants » comme la Somalie), soit parce qu’une guerre est en cours ou a laissé d’importantes séquelles (Syrie, Afghanistan, Libye…)

Conclusion :

Mal-développement et enclavement vont souvent de pair. Les territoires concernés par ces phénomènes, ceux que l'on appelle les « angles-morts » de la mondialisation, n'intéressent pas les firmes transnationales (FTN) qui les fuient et n'y investissent que très peu. 

En effet, mal développement et enclavement signifient absence de sécurité et peu de possibilités de profits importants. 

 angles-morts de la mondialisation : espaces sous-intégrés, délaissés par la mondialisation.

Conclusion Finale
un monde multipolaire et hiérarchisé où les États entrent en concurrence pour attirer les entreprises.

Etude de cas:  Mégalopolis de BosWash   groupe 1 groupe 2 

Forte de 55 millions d’habitants (dont 20 millions à New York), la mégalopole  du Nord-Est des États-Unis articule sur 1 000 km des ensembles urbains connectés par des réseaux de communication et de transport. Ce chapelet urbain, ponctué d’espaces ruraux, fonctionne en synergie et reste, malgré la concurrence, un centre majeur de la mondialisation.

Les villes à l’échelle mondiale : le poids croissant des métropoles
Les villes à l’échelle mondiale : le poids croissant des métropoles
Les villes à l’échelle mondiale : le poids croissant des métropoles
Les villes à l’échelle mondiale : le poids croissant des métropoles
Les villes à l’échelle mondiale : le poids croissant des métropoles

- Les villes globales  dirigent la mondialisation (Ex : New York, Londres, Tokyo, Paris) : puissantes et complètes.

- Les villes mondiales sont connectées par des flux de marchandises, capitaux, infos, touristes, migrants qui coordonnent l’économie mondiale (Ex : Hong-Kong, Singapour, Los Angeles)

- Les villes mondiales sont connectées par des flux variés

- Les villes mondiales sont connectées par des flux variés

- Développement des mégalopoles  où des métropoles au rayonnement plus limité fonctionnent en synergie (activités complémentaires) avec des villes globales : Mégalopoles du Nord-Est des États-Unis (BoWash),  japonaise (Tokyo, Nagoya, Kyoto) et européenne (Londres, Paris, Milan, Rome).

Un lien entre deux villes est comptabilisé à chaque fois qu'une entreprise d'une ville A possède une partie du capital d'une entreprise d'une ville B

Un lien entre deux villes est comptabilisé à chaque fois qu'une entreprise d'une ville A possède une partie du capital d'une entreprise d'une ville B

B - Des villes inégalement attractives.

1- La domination des villes mondiales et des pays développés.

- Elles attirent les Investissements et les sièges sociaux des FTN car se sont des capitales de l’innovation financière et des idées avec le développement d’une « classe créative » dans l’économie du savoir (technologies de l’information et de la communication, nano et biotechnologies). Ces villes sont en concurrence.

Attirer les investisseurs et les touristes.

Attirer les investisseurs et les touristes.

Document : 

La concurrence entre les métropoles : le cas de l’Italie

Les fonctions régaliennes et les principales fonctions directionnelles se partagent entre Rome et Milan, qui seules peuvent revendiquer, à des titres différents, le statut de « ville mondiale ». Désormais reliées en moins de quatre heures par une ligne ferroviaire à grande vitesse, les deux capitales italiennes sont néanmoins autant rivales que complémentaires, ce qui participe des difficultés actuelles du pays.

 Par sa structure industrielle diversifiée, son tissu bancaire, ses secteurs de pointe, ses foires commerciales, son rôle international, Milan reste le centre d’impulsion et de décision du système économique italien. Principale place financière, siège de l’unique Bourse des valeurs, la métropole lombarde regroupe la moitié des sociétés par actions du pays (Alfa Romeo, Campari, Pirelli, Telecom Italia) […]. Première gare et principal noeud routier du pays, à la tête d’une vaste région industrielle, Milan exerce également un incomparable rayonnement culturel : les principales maisons d’édition sont milanaises, tout comme les grandes chaînes privées de télévision, les marques de mode (Prada, Armani, Versace) et de design. La ville compte aussi beaucoup pour les équipements universitaires et artistiques (la Scala) de prestige. […] Elle demeure la ville la plus riche et la plus puissante du pays […].

 Rome occupe, pour sa part, une place singulière dans la mondialisation. D’un côté, elle jouit d’une influence et d’une aura exceptionnelles à l’échelle internationale en tant que métropole religieuse et culturelle, pôle touristique majeur […], capitale de l’État italien et siège du Vatican. De l’autre, ses bases économiques limitées […] ont longtemps contribué à la marginaliser dans le système métropolitain mondial.

Aurélien Delpirou, Dominique Rivière, « Réseau urbain et métropolisation en Italie : héritages et dynamiques », Géoconfluences, 2013

Les Aire métropolitaine sont les moteurs de la prospérité économique et des transformations sociales car elles concentrent les richesses.

Tokyo et New York, ont un PUB supérieur à 1 000 milliards $ (= celui du Canada ou l’Espagne). On estime que les 600 villes les plus peuplées produisent près de 60 % de la richesse mondiale en concentrant ⅕ de la population.

Tokyo et New York, ont un PUB supérieur à 1 000 milliards $ (= celui du Canada ou l’Espagne). On estime que les 600 villes les plus peuplées produisent près de 60 % de la richesse mondiale en concentrant ⅕ de la population.Theme: Twentyeleven © 2012 - Hébergé par Ove

Rédigé par M. Orain

Publié dans #Terminale, #Techno, #2020

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