Thème 1 : Le rapport des sociétés avec leur passé
Chapitre 2: L’historien et les mémoires de la guerre d’Algérie
(4-5 heures)
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Cet extrait n'est qu'un résumé.
Pbmtique : Pourquoi la mémoire du conflit est-elle si difficile ?
La mémoire n'est pas l'histoire, elle est une construction, un jugement sur une période historique. C'est un travail rigoureux, scientifique d'historien. Travail qui se heurte souvent à l'émotion de ceux qui ont vécu le conflit. La mémoire peut se perdre, changer, être sélective au fil du temps. Les archives restent et servent d'appui pour reconstruire le passé au-delà de l'affect. Ce travail est nécessaire pour mieux comprendre le présent.
Introduction : Contexte, repères
1- Colonisation
1830 : Colonisation.
Protectorat d'Alger en 1835
Motif officiel : Réprimer les actes de piraterie et la vente d’esclaves sur les marchés d’Alger.
Nov 1942 : L’Afrique du Nord est libérée par le débarquement américain, contrairement à la métropole.
8 mai 1945 :
La commémoration de la fin de la seconde guerre mondiale tourne au massacre à Sétif et Guelma (102 européens tués puis 20 000 Algériens tués en représailles).
Journal France 2 du 27 mai 2005
2- Conflit
Un article détaillé sur le conflit
1954 : Début du conflit avec la « toussaint rouge » ou « toussaint sanglante ». 9.4 millions d’Algériens musulmans, 1 million d’européens (pieds-noirs). Dans le même temps la France perd l’Indochine (Dien Bien Phu)
Journal France 2 du 31 octobre 2004
1957 : Sommet du conflit. Bataille d’Alger. Utilisation massive de la torture et des exécutions sommaires dans les deux camps.
1958 : Chute de la IVème Rep (1946-1958) à cause du conflit. Retour au pouvoir du général de Gaulle.
1961 : Algériens dans la Seine (17-18 octobre, Papon préfet de Paris), Charonne. Putsch de généraux contre l’indépendance.
1962 : Fin du conflit.
700 000 pieds-noirs et 80 000 harkis quittent l’Algérie pour s’installer en France.
L’Organisation de l’Armée Secrète (OAS) multiplie les attentats pour lutter pour le maintien de « l’Algérie Française »
Les archives sont bloquées pour des raisons politiques dans les eux camps.
PARTIE I : La mémoire immédiate (1962-1970).
A - Une colonisation injuste difficile à assumer
- Expropriation des terres fertiles lors de la colonisation
- Inégalité civique entre colons et indigènes
- Non reconnaissance de la participation des indigènes aux deux conflits mondiaux pour la France
- Libération du territoire par des troupes étrangères opposées à la colonisation (USA)
- Un crime passé sous silence : Massacre de Sétif et Guelma le 8 mai 1945.
B - Une guerre niée et « sale »
- La France a le mauvais rôle. La colonisation est rejetée par l’ONU, les USA, l’URSS.
- On parle « d’évènement » pas de « guerre » (jusqu’en 1999) malgré l’utilisation des conscrits.
- La torture est utilisée massivement, ceux qui la dénonce sont arrêtés (général Pâris de Bollardière, Henri-Irénée Marrou, Henri Alleg) voire tués (Maurice Audin).
C- Une guerre « ensevelie » (Benjamin Stora )
- Les pieds-noirs doivent se réadapter dans un contexte difficile (exode rural massif, naissance des cités). Ils se retrouvent souvent mélangés avec des immigrés maghrébins venus en France pour trouver du travail (30 glorieuses)
- Une guerre à oublier pour la France. 1968 : Loi d’amnistie générale votée dans l’indifférence.
- Le FLN impose sa dictature en Algérie (1965 : Boumediene président, FLN parti unique). Son pouvoir tient grâce à son rôle dans l’indépendance. La guerre devient un mythe. L’affrontement avec le MNA de Messali Hadj est passé sous silence. (10 000 morts). L’opposition à la France devient un ciment national d’un pays qui n’existait pas avant la colonisation(+pb avec Berbères) (financement du film « la bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo en 1966. Voir Etude N°4 page 56-57 Magnard.
PARTIE II : L’apaisement propice au retour de la mémoire (1970…)
A- Les temps des revendications.
- Chaque groupe s’organise (Anciens combattants, Harkis, OAS, FLN), crée des associations et ont des revendications :
o Accès aux tombes pour les pieds-noirs
o Reconnaissance de combattants pour les harkis (jugés comme traîtres en Algérie)
o Reconnaissance du conflit pour le PCF.
B- Le travail des historiens commence
- Malgré l’absence d’accès aux archives certains historiens se montrent précurseurs. Ils s’appuient sur les (très nombreux) témoignages.
o Pierre Vidal-Naquet « La torture dans la République », 1972.
o Charles-Robert Ageron « Politiques coloniales au Maghreb », 1973.
- Le cinéma essaie timidement de s’intéresser au conflit (contrairement aux USA avec le Viet Nam). La censure baisse en intensité au fur et à mesure que l’on s’éloigne du conflit.
o René Vautier « Avoir 20 ans dans les Aurès », 1972.
o Bertrand Tavernier « Une guerre sans nom », 1992.
C- Le temps de l’acceptation.
- 1997 : Ouverture de certaines archives.
- 1999 : Reconnaissance de l’existence d’une guerre. Reconnaissance des anciens combattants (pension).
- 2000 : Reconnaissance de l’usage de la torture. Général Paul Aussaresses (texte page 62. texte 3 page 47)
- 2002 : Création d’un mémorial de la guerre d’Algérie. Voir carte des principaux lieux de mémoire (doc 3 page 45)
- 2012 : Visite de François Hollande en Algérie.
Conclusion : Un travail inachevé.
Les polémiques ne sont pas totalement apaisées.
- L’histoire des harkis reste à écrire (voir pages 54-55)
- 2005 : Loi Mekachera sur les « bienfaits de la colonisation ».
- Une mémoire bloquée en Algérie : MNA, nombre de morts, « génocide », rôle des berbères, de l’islam, tortures et massacres, rôle des harkis… (voir pages 56-57)
- Certains jugent que la France ne doit pas abuser de repentances (esclavage, collaboration, colonisation…)
- Lieux de mémoires conflictuels : Ex Palestro (page 50-51)
- 19 mars ou 5 décembre ? On s’affronte aussi sur la date de commémoration (page 58-59)
Liens:
- Assistance scolaire
- Yves Cadoret, académie de Poitiers (pdf)