algerie

Publié le 11 Septembre 2017

Thème 1 : Le rapport des sociétés avec leur passé

 

Chapitre 2: L’historien et les mémoires de la guerre d’Algérie

(4-5 heures)

Si vous souhaitez avoir les cours en version TBI

Cliquez sur le lien ci-dessous pour télécharger le Logiciel

 

 

Smart Notebook pour tableau blanc interactif (TBI) ,

http://muides2.free.fr/smart.jpg

clé d'activation

Le fichier du cours complet  

http://muides2.free.fr/smart.jpg

 

 

Cet extrait n'est qu'un résumé.

 

Pbmtique : Pourquoi la mémoire du conflit est-elle si difficile ?

La mémoire n'est pas l'histoire, elle est une construction, un jugement sur une période historique. C'est un travail rigoureux, scientifique d'historien. Travail qui se heurte souvent à l'émotion de ceux qui ont vécu le conflit. La mémoire peut se perdre, changer, être sélective au fil du temps. Les archives restent et servent d'appui pour reconstruire le passé au-delà de l'affect. Ce travail est nécessaire pour mieux comprendre le présent.

 

Introduction : Contexte, repères 

 

1-      Colonisation

1830 : Colonisation.


 

Fichier:Carte du gouverrnement d alger 1835.jpg

Protectorat d'Alger en 1835

Motif officiel : Réprimer les actes de piraterie et la vente d’esclaves sur les marchés d’Alger.

 

Nov 1942 : L’Afrique du Nord est libérée par le débarquement américain, contrairement à la métropole.

 

8 mai 1945 :

La commémoration de la fin de la seconde guerre mondiale tourne au massacre à Sétif et Guelma (102 européens tués puis  20 000 Algériens tués en représailles).

 

 

Journal France 2 du 27 mai 2005

 

2-      Conflit

Un article détaillé sur le conflit

 

1954 : Début du conflit avec la « toussaint rouge » ou « toussaint sanglante ». 9.4 millions d’Algériens musulmans, 1 million d’européens (pieds-noirs). Dans le même temps la France perd l’Indochine (Dien Bien Phu)

 

Journal France 2 du 31 octobre 2004

 

1957 : Sommet du conflit. Bataille d’Alger. Utilisation massive de la torture et des exécutions sommaires dans les deux camps.

1958 : Chute de la IVème Rep (1946-1958) à cause du conflit. Retour au pouvoir du général de Gaulle.

1961 : Algériens dans la Seine (17-18 octobre, Papon préfet de Paris), Charonne. Putsch de généraux contre l’indépendance.

1962 : Fin du conflit.

 

700 000 pieds-noirs et 80 000 harkis quittent l’Algérie pour s’installer en France.

1168037339.jpg

 

L’Organisation de l’Armée Secrète (OAS)  multiplie les attentats pour lutter pour le maintien de « l’Algérie Française »

 

Les archives sont bloquées pour des raisons politiques dans les eux camps.

 

 

PARTIE I : La mémoire immédiate (1962-1970). 

 

A - Une colonisation injuste difficile à assumer

-          Expropriation des terres fertiles lors de la colonisation

-          Inégalité civique entre colons et indigènes

-          Non reconnaissance de la participation des indigènes aux deux conflits mondiaux pour la France

-          Libération du territoire par des troupes étrangères opposées à la colonisation (USA)

-          Un crime passé sous silence : Massacre de Sétif et Guelma le 8 mai 1945.

 

B - Une guerre niée et  « sale »

 

-          La France a le mauvais rôle. La colonisation est rejetée par l’ONU, les USA, l’URSS.

-          On parle « d’évènement » pas de « guerre » (jusqu’en 1999) malgré l’utilisation des conscrits.

-          La torture est utilisée massivement, ceux qui la dénonce sont arrêtés (général Pâris de Bollardière, Henri-Irénée Marrou, Henri Alleg) voire tués (Maurice Audin).

 

 

C- Une guerre « ensevelie » (Benjamin Stora )

 

-          Les pieds-noirs doivent se réadapter dans un contexte difficile (exode rural massif, naissance des cités). Ils se retrouvent souvent mélangés avec des immigrés maghrébins venus en France pour trouver du travail (30 glorieuses)

-          Une guerre à oublier pour la France. 1968 : Loi d’amnistie générale votée dans l’indifférence.

-          Le FLN impose sa dictature en Algérie (1965 : Boumediene président, FLN parti unique). Son pouvoir tient grâce à son rôle dans l’indépendance. La guerre devient un mythe. L’affrontement avec le MNA de Messali Hadj est passé sous silence.  (10 000 morts). L’opposition à la France devient un ciment national d’un pays qui n’existait pas avant la colonisation(+pb avec Berbères)  (financement du film « la bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo en 1966. Voir Etude N°4 page 56-57 Magnard.

 

 

 

 

 

PARTIE II : L’apaisement propice au retour de la mémoire (1970…) 

 

A-     Les temps des revendications.

- Chaque groupe s’organise (Anciens combattants, Harkis, OAS, FLN), crée des associations et ont des revendications :

o   Accès aux tombes pour les pieds-noirs

o  Reconnaissance de combattants pour les harkis (jugés comme traîtres en Algérie)

o   Reconnaissance du conflit pour le PCF.

 

B-      Le travail des historiens commence

-   Malgré l’absence d’accès aux archives certains historiens se montrent précurseurs. Ils s’appuient sur les (très nombreux) témoignages.

o   Pierre Vidal-Naquet « La torture dans la République », 1972.

o   Charles-Robert Ageron «  Politiques coloniales au Maghreb », 1973.

-   Le cinéma essaie timidement de s’intéresser au conflit (contrairement aux USA avec le Viet Nam).  La censure baisse en intensité au fur et à mesure que l’on s’éloigne du conflit.

o   René Vautier  « Avoir 20 ans dans les Aurès », 1972.

o   Bertrand Tavernier « Une guerre sans nom », 1992.

 

C-      Le temps de l’acceptation.

-  1997 : Ouverture de certaines archives.

- 1999 : Reconnaissance de l’existence d’une guerre. Reconnaissance des anciens combattants (pension).

-  2000 : Reconnaissance de l’usage de la torture.  Général Paul Aussaresses (texte page 62. texte 3 page 47)

-  2002 : Création d’un mémorial  de la guerre d’Algérie. Voir carte des principaux lieux de mémoire (doc 3 page 45)

-  2012 : Visite de François Hollande en Algérie.

 

 

Conclusion : Un travail inachevé.

Les polémiques ne sont pas totalement apaisées.

-  L’histoire des harkis reste à écrire (voir pages 54-55)

-  2005 : Loi Mekachera sur les « bienfaits de la colonisation ».

- Une mémoire bloquée en Algérie : MNA, nombre de morts, « génocide », rôle des berbères, de l’islam, tortures et massacres, rôle des harkis… (voir pages 56-57)

- Certains jugent que la France ne doit pas abuser de repentances (esclavage, collaboration, colonisation…)  

-   Lieux de mémoires conflictuels : Ex Palestro (page 50-51)

-   19 mars ou 5 décembre ? On s’affronte aussi sur la date de commémoration (page 58-59)

 

Liens:

- Assistance scolaire

- Yves Cadoret, académie de Poitiers (pdf)

Voir les commentaires

Rédigé par M. Orain

Publié dans #Terminale S, #bac, #Algérie, #Guerre, #histoire, #terminale, #ES

Repost0

Publié le 6 Octobre 2016

Document

"Discours de M. François Mitterrand, ministre de l'Intérieur." A l’assemblée nationale le 12 novembre 1954. (NDLA : quelques jours après la nuit de la Toussaint rouge)


"Mesdames, messieurs, […]  Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, des attaques à main armée, des attentats à la bombe, des sabotages de lignes et de voies de communication, des incendies enfin ont eu lieu sur l'ensemble du territoire algérien, de Constantine à Alger et d'Alger à Oran. […]   Là, cinq personnes furent tuées : un officier, deux soldats qui remplissaient leur devoir, un caïd et un instituteur […]   De jeunes instituteurs sont venus accomplir - et c'était le premier jour - la tâche qu'ils avaient choisie. Et voilà qu'ils sont frappés. Sauront-ils pourquoi ? Sans doute non, les choses sont vite faites. Assassinés, ils ont quand même le temps d'apercevoir le frère musulman qui tente de les défendre et qui meurt le premier. 

[…]  Voilà donc qu'un peu partout, d'un seul coup, se répand le bruit que l'Algérie est à feu et à sang. De même que le Maroc et la Tunisie ont connu ce phénomène du terrorisme individuel dans les villes et dans les campagnes, faut-il que l'Algérie ferme la boucle de cette ceinture du monde en révolte depuis quinze ans contre les nations qui prétendaient les tenir en tutelle ? 

Eh bien ! non, cela ne sera pas, parce qu'il se trouve que l'Algérie, c'est la France, parce qu'il se trouve que les départements de l'Algérie sont des départements de la République française. Des Flandres jusqu'au Congo, s'il y a quelque différence dans l'application de nos lois, partout la loi s'impose et cette loi est la loi française […]. 

Telle est notre règle, non seulement parce que la Constitution nous l'impose, mais parce que cela est conforme à nos volontés. […]  Comment pourrait-on expliquer, autrement qu'avec beaucoup de vilenie, le règlement des affaires françaises que nous avons été contraints de conclure en Asie si l'on n'admettait pas que nous avons agi alors conformément aux principes que nous avons les uns et les autres définis, écrits et proclamés, afin de préserver le domaine français […] 

C'est là notre vérité, l'axe de notre politique. C'est pourquoi il n'est certes pas contradictoire qu'on traite, lorsque cela paraît nécessaire, à Genève, et qu'on se batte parce que cela est également nécessaire dans l'Aurès ou en tout lieu où on tentera d'abattre, de détruire, de s'attaquer à l'unité de la patrie. Les mesures que nous avons prises ont été immédiates. […]  seize compagnies républicaines de sécurité ont été transportées en Algérie, ce qui a porté à vingt le nombre total de ces compagnies sur le territoire algérien. […]  Est-ce pour maintenir l'ordre? Non pas seulement. Mais pour affirmer la force française et marquer notre volonté. Il ne s'agissait pas seulement de réprimer, de passer à la contre-offensive de caractère militaire afin de reconquérir un territoire qui n'était point perdu ! Il s'agissait d'affirmer, à l'intention des populations qui pouvaient s'inquiéter, qu'à tout moment, à chaque instant, elles seraient défendues." 

Discours tirés de : "Les grands débats parlementaires de 1875 à nos jours", rassemblés et commentés par Michel Mopin - Notes et études documentaires - La Documentation française - Paris, 1988

Sujet: "À travers l’analyse de ce document, vous présenterez de façon critique les principales caractéristiques de la vision de la Toussaint Rouge par le gouvernement Français".

 

 

Présentation du personnage

Ministre de l'intérieur à l'époque. Personnage complexe devenu président de 1981 à 1995.

A été collaborateur puis résistant pendant la seconde guerre mondiale. A fait exécuter la peine de mort pendant la guerre d'Algérie et l'a supprimé en tant que président en 1981.

 

idées essentielles

- La toussaint rouge n'est pas perçue comme le début d'une guerre mais comme de "simples" attentats terroristes ("attentats", "sabotages", attaque à main armée").

- La date de la Toussaint est symoblique. C'est une fête religieuse chrétienne en hommage aux morts. C'est une grande opération planifiée par le FLN qui surprend le gouvernement pasr son intensité (synchronisation dans plusieurs endroit différents).

- Mitterrand souhaite dissocier ce conflit de celui de l'Indochine (1945-1954) qui vient de s'achever. Pourtant ce sont bien deux guerres coloniales.

- Il tient à associer Algériens et Français comme membres d'une même communauté nationale. Il veut mettre en aavnt l'indignation partagée par tous pour unir le pays contre le FLN.

- Veut montrer la détermination du gouvernement à réprimer les auteurs des attentats sans percevoir (ou vouloir le percevoir) le risque d'escalade du conflit.

- L'Algérie n'est pas vue comme une colonie mais comme le prolongement de la France. L'inégalité civique entre Algériens et Français est occultée.

Voir les commentaires

Rédigé par M. Orain

Publié dans #Algérie, #commentaire, #document, #Mitterrand, #Toussaint rouge

Repost0

Publié le 6 Octobre 2016

À travers l’analyse de ce document, vous présenterez de façon critique les principales caractéristiques de la mémoire officielle de la guerre d’Algérie portée par le gouvernement algérien.

 

 

DOCUMENT Extrait de la Constitution de la République algérienne démocratique et populaire (septembre 1963)

Le peuple algérien a livré en permanence, pendant plus d’un siècle, une lutte armée, morale et politique contre l’envahisseur et toutes ses formes d’oppression, après l’agression de 1830 contre l’État algérien et l’occupation du pays par les forces colonialistes françaises. Le 1er novembre 1954, le Front de libération nationale appelait à la mobilisation de toutes les énergies de la Nation, le processus de lutte pour l’indépendance ayant atteint sa phase finale de réalisation. La guerre d’extermination menée par l’impérialisme français s’intensifia et plus d’un million de martyrs payèrent de leur vie, leur amour de la patrie et de la liberté. En mars 1962, le peuple algérien sortait victorieux de cette lutte de sept années et demie menée par le Front de libération nationale. […] Après avoir atteint l’objectif de l’indépendance nationale que le Front de libération nationale s’était assigné le 1er novembre 1954, le peuple algérien continue sa marche dans la voie d’une révolution démocratique et populaire.

 

Introduction.

- Définition constitution: une loi fondamentale qui détermine les droits et les libertés des citoyens. ce texte encadre les lois.

- Contexte: L'Etat Algérien est créé après les accords d'Evian en mars 1962. Cette constitution est créée en 1963 elle marque la naissance concrète de ce nouvel Etat: L'Algérie dirigé par le FLN, le groupe armé qui a combattu la France pour obtenir l'indépendance..

 

idées essentielles

- Oubli du MNA (massacre Melouza)

- Génocide non crédible historiquement. Il n'y a pas de volonté d'extermination du peuple Algérien.

- Chiffre des "martyrs" exagéré. La guerre d'Algérie a fait environ 300 000 morts, pas 1 million comme annoncé.

- Création d'une Algérie avant 1830 alors qu'elle est sous emprise Ottomane. L'Algérie est diverse (kabyle, berbère, touareg). Cette diversité est niée. De même la religion musulmane est la religion d'Etat.

- Le sort des pieds noirs n'est pas évoqué.

- Le 1er novembre 1954, jour de révolte, c'est du point de vue Français la "Toussaint Rouge", une date symbolique car une fête chrétienne de culte des morts. Les attentats de cette journée sont vus comme des actes révolutionnaires de libération d'un peuple; Une question de rhétorique visible dans d'autres conflits (Israël/Palestine, Irlande etc.) Les tortures présentes dans les deux camps ne sont pas évoquées;

- Les harkis sont passés sous silence. ils sont accusé de collaboration avec l'ennemi.

- Victoire politique du FLN mais défaite militaire sur le terrain après la bataille d'Alger.

- L'Algérie s'affirme comme une République Démocratique et Populaire: Démocratie ontestable (omniprésence du FLN) et "Populaire" car on est en pleine guerre froide. Cela montre une inclinaison du régime vers le communisme.

- Les harkis sont passés sous silence. ils sont accusé de collaboration avec l'ennemi.

Voir les commentaires

Rédigé par M. Orain

Publié dans #Algérie, #commentaire, #documents, #constitution

Repost0