dix

Publié le 16 Septembre 2011

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Die Skatspieler/Kartenspielende Kriegskrüpple
(Les Joueurs de skat/Invalides de guerre jouant au skat) par Otto Dix, 1920

110×87 cm. Collages

 

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Présentation de l'auteur

Otto Dix est un peintre allemand du XXe. Il est né en 1891 à Untermbaus et est mort en 1969 à Singuen.

Dix s’est engagé en 1914 dans une compagnie de mitrailleurs. « Il fallait que je vive ça. Je le voulais… il faut que je vois tout de mes propres yeux… ».  Il a combattu pour l’Allemagne lors de la 1ere Guerre Mondiale en France et en Russie. Il reste très marqué par la  guerre. Peindre lui sert de thérapie. Il souhaite montrer toute l'horreur de la guerre à travers ses oeuvres. Il réalise environ 600 dessins, gouaches, aquarelles qui sont comme des notes, prises sur le vif ou à l’occasion d’un souvenir qui ressurgit,  A cela s’ajoutent des œuvres mûrement travaillées : des toiles comme La tranchée, une série de 50 eaux fortes intitulées Der Krieg (la guerre), d’autres toiles représentant le monde dérisoire des mutilés : les Mutilés de la guerre, Mutilés jouant aux cartes, le Marchand d’allumettes, Pragerstrasse...

 

Mouvements de pensée

Il est inspiré par le futurisme et l’expressionnisme, deux mouvements artistiques. Il participa au mouvement Dada.

 

 

Un tableau expressionniste: Le cri de Munch

Le cri, Munch
Le cri, Edvard Munch

 

 

Description de l'oeuvre

- Les personnages

Trois  personnages sont assis autour d’une table, jouant au skat, un jeu de cartes allemand. Les trois hommes ont fait la guerre, et en gardent de nombreuses séquelles, telles que des membres en moins remplacés par des prothèses en bois. Ces visages portant de lourdes séquelles ont un nom: "Les gueules cassées"

Gueules cassées anonymes de 14/18

 

 

Deux d’entre eux ont de fausses machoires en métal (dont l'une porte l'inscription "Prothese Marke: Dix, ce qui peut signifier qu'Otto Dix s'identifie au personnage), l’un n’a plus d’oeil et son visage est déformé du fait qu’il lui manque un bout de chair.

 

 

Le personnage de droite porte le croix de fer allemande sur son vêtement. C'est une décoration qui récompense la bravoure des soldats. On peut donc supposer qu'il n'est pas antimilitariste mais plutôt fier d'avoir combattu.

 

Le personnage vu de face n’a plus de peau autour du cou, tandis que son voisin possède un tube sortant de sous son oreille manquante, sorte d’appareil auditif.

 

 

On perçoit nettement des décorations (femme nue ?) sur le crâne scalpé du soldat. Le tout devant les journaux Allemands faisant référence au conflit.

 

 

- Les couleurs

La pièce est plutôt sombre. Sur le sol, le marron va en se dégradant et finit par se confondre dans le noir. Les cartes à l’inverse sont blanches, très claires. Les couleurs assez claires des personnages les mettent en valeur. Cette technique est celle du clair obscur déjà utilisé par Caravage ou La Tour par exemple...

 

Le Nouveau-né, de Georges de La Tour.

 

Paradoxe, la scène est éclairée par la mort, présente dans la lampe...

 

 

- L'impression générale

La scène est très en désordre, des membres tels que des bras ou des jambes sont dans tous les sens, comme si les personnages étaient désarticulés. Il n'y a pas de valides dans le tableau. Nos anciens combattants semblent coupé du monde

 

- Les détails:

Le sexe du joueur de droite est apparent (perte de dignité ?)

Un joueur à deux cartes identiques (on peut être mutilé et garder sa personnalité).

 

 

Importance de l'oeuvre

Ce tableau nous montre les horreurs de la guerre. En effet, les personnages sont tous blessés, ils ont des prothèses à la place des machoires, des jambes etc … Pourtant, ils sourient. La guerre retire toute humanité aux combattants. Ces hommes sont coupés du monde.  Ils sont exclus de la société car ils font peur.

 

Liens intéressants:

- La Passerelle

- Mik-Art

http://www.art-ww1.com/fr/visite.html

Autres oeuvres traitant du sujet

 

http://4.bp.blogspot.com/_L0eYHN01rC0/TAXh43f9EpI/AAAAAAAAASo/ObwE7mkHP1A/s320/dix_lichtsignale.jpg

Otto Dix, Lichtsignale (Signaux lumineux), 1917, gouache sur papier, 40,8 x 39,4 cm, Städtische Galerie, Albstadt.

 

Le peintre s’attache ici à représenter la déshumanisation des corps et la bestialité de la mort : « La guerre, c’est le retour à l’animalité : la faim, les poux, la boue, ce bruit infernal… En regardant les tableaux d’autrefois, j’ai eu l’impression qu’on avait oublié un aspect de la réalité : la laideur », indiquait Dix. Il insiste tout particulièrement sur les visages et sur les mains des morts qui révèlent au mieux, l’expression de la souffrance des corps devant la mort.

 

 

Les corps sont méconnaissables, la perspective est plongeante. Elle implique donc le spectateur.

Danse des morts.

Otto DIX
© ADAGP, © Collection Historial de la Grande Guerre - Péronne (Somme) - Photo Yazid Medmoun

 

Des morts devant la position de Tahure.
Otto DIX

© ADAGP, © Collection Historial de la Grande Guerre - Péronne (Somme) - Photo Yazid Medmoun

Dix peut  reconstituer les étapes de la destruction, suggérées par les degrés de mutilation des corps, en gravant de plus en plus profondément dans la matière organique du vernis comme en témoignent Cadavre dans les barbelés et Morts devant la position de Tahure.

 

Cadavre dans les barbelés.
Otto DIX

© ADAGP, © Collection Historial de la Grande Guerre - Péronne (Somme) - Photo Yazid Medmoun

 

Le visage et la main du "Cadavre dans les barbelés " sont mutilés par des blessures d’acide noires, aux bords rongés, aussi grandes que le poing.

 

 

 

 

 

  

Peinture de la rue de Prague dédiée à mes contemporains

 

 

Cette toile est une dénonciation de la guerre dont on voit ici les séquelles sur deux mutilés, un mendiant et un bourgeois, et un regard sur l’Allemagne des années 20.

L’image du mutilé, privé à jamais d’une vie normale, souvent horriblement défiguré, était alors utilisée par les revues pacifistes qui publiaient régulièrement des photos insoutenables de visages ou de corps ayant perdu presque toute apparence humaine.

Dans un style proche de la caricature, Dix reprend le même argument contre la guerre mais là aussi le dépasse. En même temps, il renvoie aux Allemands le reflet de leur époque. Une époque d’après-guerre où, dans les vitrines de la rue la plus animée de Dresde, se mêlent accessoires de modes de prothèses ; sur les trottoirs, les mutilés mendient ou vont fièrement sur leur chariot de fortune alors que le monde des biens portants, au dessus d’eux, les ignore. Une époque où l’extrême droite menace avec son refus de la démocratie et son anti-sémitisme étalés dans les tracts qui précèdent les élections de juin 1920.

 

Et merci à Mme Salé ;)

 

 

Trouver les morts de la grande guerre de votre famille

- Sujet et correction : La première guerre mondiale, ses conséquences politiques humaines, territoriales et matérielles en Europe (brevet 2001)

- Sujet et correction : La première guerre mondiale, une guerre totale (brevet 2005)

 - Sujet et correction Brevet 2010

- Sujet: La vie des soldats pendant la guerre 

 

 

Films à voir

- Les croix de Bois (Bernard, 1931)
- À l'Ouest rien de nouveau (film) (Lewis Milestone, 1930), remake en 1979
- Les Sentiers de la gloire (Stanley Kubrick, 1957)
- Un long dimanche de fiançailles (Jean-Pierre Jeunet, 2004) Bande annonce
- Joyeux Noël (Christian Carion, 2005)  Bande Annonce

 



Place du Martroi après guerre

Image prise sur l'excellent  site: http://beaugen.net 

Les balgentiens inscrits sur le monuments aux morts décédés pendant la première guerre mondiale:

depuis le monument est déplacé au Square du Souvenir



ATGER Charles    

BAFFET Louis      
BAYOU Valmy      
BEAUJOUAN Jules Léon      
BEAUPUITS Adolphin    
BELLENOUE René    
BERGES Giraud    
BERTHE Georges    
BILON Georges    
BLASTIER Louis    
BLASTIER Maurice    
BLONDEAU Maurice    
BONGIBAULT Louis Etienne Eugène
BOTHEREAU Alfred    
BOUBOU Maurice    
BOURLIER Alexandre    
BOURLIER Georges    
BOURREAU Marius Eugène    
BRISTCH Marie Hippolyte    
CADOLLE Georges Henri
CAHU Raymond Charles Théodore
CENT Emile André    
CHAMPION Jean    
CHANTOME Paul Edouard
CHARPENTIER Edmond    
CHATONNET Georges    
CHAUMUZEAU Georges
CHAUVIN Léon Paul   
CHERRIERE Léon René   
CHERRIERE Robert Henri   
CHEVALLIER Paul   
CHEVALLIER Robert Edouard Jean   
CHEVRIER Edmond   
CIZEAU Alban Bernard Marie
CLAIRAMBAULT Lucien   
COLIN Emile   
CORBIN Ernest Louis   
COSTE Gilbert   
COUTE Albert   
CROISSANDEAU Julien Alexandre
DANTAN Albert   
DEBRAN Arthur   
DECATOIRE Charles   
DELAHAIS Maurice   
DELOUCHE Ernest Emile
DESCAUSES René   
DEUMIE Baptiste   
DIBOZ Ernest   
DODEMAN Abel   
DOLBEAU Jean   
DOZIAS René   
DREUX Etienne   
DREUX Maurice   
DROUET Alexandre   
DROUIN Auguste   
DRUGEAULT Paul   
DUCHÊNE Jean
DUPUY Maurice   
DURANT André   
DUTAUZIET Gaston   
FAUGOUIN Georges   
FAUVIN Georges Maurice René   
FORTIER Marceau
FORTIER Vincent   
FOUQUIAU Antony   
GAILLARD André   
GAUCHER Marie André   
GAULLIER Modeste   
GAUTHIER Lucien   
GENANS Alexandre   
GENTY Abel Henri
GERMAIN Auguste   
GITTON Cyprien Emile   
GOUCHAULT Lucien   
GRATESOL Henri   
GRILLON Albert
GUILLAUT Marius   
HERON Louis
HOSSELIN Octave   
HUET Joseph   
HUGE Maurice   
IMBAULT Georges   
IMBAULT Maxime   
INGRAIN Victor   
JULLIEN Marius   
LABAUME Léon   
LANDOIS Camille   
LANDOIS Henri   
LANGLOIS Marcel   
LARCHEVEQUE François
LASNIER Eugène   
LAUCHIRE Pierre   
LE HUU Hamh   
LEFELLE Lucien   
LEFORT Paul   
LEGOUT Albert   
LELIEVRE Robert   
LEMOINE Charles Clovis   
LEMOINE Emile   
LEMOINE Jean   
LEPAGE Jacques
LEPAGE Maurice   
LEPISSIER Léandre   
LEPISSIER Martial   
LEVOEUX Camille   
LEZIAN Etienne   
LHOMME Valizé   
LIGNIERE Julien   
LINEAU Désiré   
LORIN Louis   
LOUVY Maurice   
LOYER Henri   
MAITRE Lionel Paulin
MARIOT Charles   
MASSON Auguste   
MATTEI Dominique
MAUPOU Gaston   
MENON Henri   
MOILOU Léon   
MOULIN Henri   
MULARD Maurice   
MUREL André   
N'GUYEN Guiong   
NADOT Marcel   
NAUDIN Jean   
NAUDIN Jules   
NAUDIN René   
NAUDIN Roland   
NIVET Jules   
OBRON Edouard   
OBRON Gaston Maurice   
PASQUIER Eugène
PAUCET Nestor Alexandre   
PAYSANT Albert Désiré   
PELLETIER René   
PINEAU Georges René   
PIREYRE Antoine   
PISSIER Emile   
PISSIER Raymond   
PISSIER René   
POILERAT André   
POUPET Alphonse
PREVOST Marie Eugène   
RABIER Eusèbe   
RABIER Lucien   
RABIER Pierre
REBILON Pierre   
RICHARD Victor   
RICHE René   
RIMBAULT Camille   
RIVIER François   
RIVIERE Pierre   
SAILLEAU Gaston
SALLOMON Georges
SAMSON Léon   
SARDON Charles   
SAUVADE René   
SCHMITT Lucien
SERAFFIN Paul   
SOUCHU Julien   
TETART Georges
THAUVIN Eugène   
THAUVIN Maurice
THAUVIN Paul Théophile   
THERY Jules   
TREHARD Isidore
USSE Joseph   
VEAU Armand   
VENON Jacques
VIMONT Robert   
VOISIN Paul   
VOISIN René   
WETZEL Gaston

 

 

 

Le visage et la main du "Cadavre dans les barbelés " sont mutilés par des blessures d’acide noires, aux bords rongés, aussi grandes que le poing.

 

 

Cadavre dans les barbelés.
Otto DIX

© ADAGP, © Collection Historial de la Grande Guerre - Péronne (Somme) - Photo Yazid Medmoun

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Rédigé par M. Orain

Publié dans #Histoire des arts, #Dix, #guerre, #art

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