Thème: Résister ou collaborer ?

Publié le 5 Décembre 2009

La France en 1940

Le constat d'une défaite humiliante


Récit : Une drôle de guerre pendant 9 mois (septembre 1939 - mai 1940) avec une stratégie française fondée sur la défense ; puis l’anéantissement de la France en 6 semaines (Blitzkreg, mai-juin 1940), exode des civils qui fuient les combats. Entrée en guerre à contrecœur le 3 septembre 1939, la France est écrasée par l’armée allemande en 6 semaines (mai-juin 1940) : c’est la débâcle et l’exode des civils qui fuient les combats commence.


Démission du gouvernement Paul Reynaud et nouveau gouvernement formé par le Maréchal Pétain qui demande l’armistice, signé le 22 juin 1940 à Rethondes (choix fort par les Allemands) :

Pour Pétain, la guerre est perdue, la guerre est limitée à la France métropolitaine, l’échec français est dû à l’infériorité numérique (classes creuses 1914-18), militaire (moins d’alliés et moins de matériel). Le discours de Pétain est grave et pessimiste (« malheur » est le dernier mot du discours). Pour les Français, Pétain est resté le sauveur de 1914-18, un vieillard très populaire, l’homme providentiel.

 

Vidéo du discours du 17 juin 1940

 

 

Texte du discours du 17 juin 1940

 

L'armistice (fin des combats mais pas de traité de paix)  est signée le 22 juin 1940 à Rethondes dans le même wagon que celui qui a servi à pour l'armistice de 1918.

 

La France est coupée en deux parties par une ligne de démarcation : zone libre / zone occupée.

La zone libre est dirigée par Pétain qui a reçu les peins pouvoirs.



 


Le régime de Vichy et le choix de la collaboration

Le 10 juillet 1940, une loi, dite « constitutionnelle », votée par les deux Chambres (569 voix pour, 80 contre et 17 abstentions) réunies en Assemblée nationale au casino de Vichy donne tous les pouvoirs au maréchal Pétain, sans contrôle de l’Assemblée, avec pour mission la promulgation d’une nouvelle Constitution. Celle-ci ne verra jamais le jour. De sorte que l’État français allait rester durant toute sa durée un État provisoire.

Pétain engage personnellement et officiellement, par son discours radiodiffusé du 30 octobre 1940, le régime de Vichy dans la collaboration, suite à l’entrevue de Montoire du 24 octobre 1940, durant laquelle il rencontra Hitler. Cette « poignée de main de Montoire », sera par la suite largement diffusée aux actualités cinématographiques, et exploitée par la propagande allemande.

Un régime autoritaire et d’ordre moral : « la Révolution Nationale ».

Rejet de « l’anti-France » : communisme, étrangers, juiverie, capitalisme, résistants…

Exaltation des valeurs traditionnelles du passé (régime réactionnaire) :


TRAVAIL-FAMILLE-PATRIE: Nouvelle devise de la France affichée sur cette propagande:


Soldats français volontaire de la LVF

 

Un régime collaborateur : mise en place d’un régime policier contre les « ennemis de l’intérieur (opposants à la Révolution Nationale) et d’une juridiction d’exception (Cour de Riom : Blum, Daladier emprisonnés), Laval membre du gouvernement, ardent collaborateur.

Le 24 octobre 1940, Pétain rencontre Hitler à Montoire, et ouvre la voie à la collaboration politique en espérant obtenir une place privilégiée dans l’ordre nouveau européen : Vichy devance même les exigences allemandes : LVF en 1941 sur le front de l’est contre le bolchevisme, STO en 1943 (750 000 jeunes partent), Milice en 1943 pour traquer les résistants et les juifs.

 


Propagande pour le Service du Travail Obligatoire (S.T.O.)

La nouvelle constitution crée l’état français (fin de la Troisième République) la dictature personnelle de Pétain. Il instaure la « Révolution Nationale », régime réactionnaire basé sur la devise « TRAVAIL, FAMILLE, PATRIE ». Il prend l’initiative de la collaboration avec Hitler lors de l’entrevue de Montoire en octobre 1940.

 

Les élèves doivent mettre en évidence la mise en scène de la personne du Maréchal, propagande

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

statut des Juifs (oct. 1940)


1- présenter le document

2- répondre aux questions du livre

3- que cherche Pétain en prenant ces mesures ?


Un régime antisémite : initiative de Vichy. Loi d’épuration de l’administration dès juillet 1940, suivie du statut des Juifs le 3 octobre 1940 : certaines professions sont interdites et les droits amputés (modelé sur les lois de Nuremberg). Le 3 juin 1941, loi d’internement : recensement et internement des Juifs, automne 1941, création de la police aux questions juives, fin mars 1942, 1er convoi de Juifs de Drancy à Auschwitz, le 20 août 1941 ouverture du camp de Drancy contrôlé par la GESTAPO et gardé par les gendarmes français. Le port de l’étoile jaune est rendu obligatoire à partir de 6 ans, le 7 juin 1942.

Rafle du Vélodrome d’Hiver le 16 juillet 1942 : la police française rafle 3031 hommes, 5802 femmes et 4051 enfants dans le 15° arrondissement de Paris (préparée par Bousquet).

Au total en France, la « solution finale » a vu la déportation de 75 721 Juifs dont seulement 2566 ont survécu en 1945 (43 000 immédiatement gazés, 2,7% avaient moins de 6 ans, 11,6% entre 6 et 17 ans).

 

Cette collaboration active n'appaise pas les privations que subissent les français


Documents sur la pénurie








 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


1- quels sont les produits qui manquent ?

2- quels sont les raisons de la pénurie ?

 

 

 

 

 

 

 

Photographie de Doisneau

 

 

 

 

 

 

 

 



Conclusion

Il crée le Service du Travail Obligatoire et la Milice en 1943. Il impose le système antisémite (statut des Juifs, étoile jaune) et participe activement à la déportation (rafle du Vélodrome d’Hiver en juillet 1942). Le bilan est proche de 80 000 victimes.

La France souffre : la population a faim et froid (pénurie d’aliments et de charbon, rationnements et marché noir) et elle a peur (chantage, répression par des prises d’otages, rafles) car la Gestapo et la Milice veillent. L’Occupation est une période sombre pour la population française.

Collaboration : attitude de soumission et de coopération avec l’ennemi.


Le choix de la résistance

l’Appel du 18 juin


1- présenter le document

2- répondre aux questions du livre

3- quel est la portée historique de cet appel ?

Le Général De Gaulle fait le choix de la Résistance, appel du 18 juin 1940

Biographies de De Gaulle et de J. Moulin

 


l'appel du 22 juin (celui du 18 à été perdu)


 

"La défaite est due à la supériorité stratégique allemande, centrée sur l’utilisation conjointe des chars et des avions. De plus, l’instabilité ministérielle de la III° République n’a pas permis une préparation de la France à la guerre".

De Gaulle a un ton optimiste : la France possède un empire colonial qui peut s’allier à l’empire britannique, espérer l’aide des Etats-Unis. Il lance un appel à l’union des Français et à la Résistance : De Gaulle attend les spécialistes de la guerre (soldats, ingénieurs, ouvriers de l’armement…).

L’appel est entendu par une minorité de personnes sur la BBC en France, et il est aussi diffusé par affiche, placardée sur les murs de Londres en juillet 1940 : « la France a perdu une bataille, mais la France n’a pas perdu la guerre ».

De Gaulle crée un Comité Français de Libération Nationale, ébauche de gouvernement, appuyé sur les Forces Françaises Libres (FFL), basées à Londres puis Alger. Il essaie de se faire reconnaître par les Alliés.

Une minorité, dont le nombre augmente tout au long du conflit (230 000 cartes de « combattants volontaires de la Résistance » avant mars 1944, avec les sympathisants et les militants non encartés, estimation d’un million), des membres actifs clandestins, avec des pseudonymes (colonel Passy = André Dewarin, noms de stations de métro…) ; les Combattants de l’Ombre.

 


Les groupes sont d’abord spontanés, puis des réseaux s’organisent avec trois objectifs :

- organiser des évasions

- renseigner (recueillir des informations sur l’ennemi)

- saboter (266 réseaux utilisant 150 000 agents), participation communiste très forte à partir de l’invasion de l’URSS en juin 1941, ils constituent parfois des maquis.

Exemples de réseaux : Combat, Francs-Tireurs, Libération-Sud, L’Organisation Civile et Militaire, Ceux de la Résistance, le Front National…










Jean Moulin est envoyé par De Gaulle pour unifier les différents groupes au sein du Conseil National de la Résistance à partir de janvier 1943 : 8 mouvements de Résistance, syndicats (CGT, CFTC), partis politiques (PCF, SFIO, parti radical, démocrates populaires, Alliance Républicaine, Fédération Républicaine), il doit libérer le territoire et préparer le gouvernement futur de la France après la guerre. Les résistants deviennent les Forces Françaises de l’Intérieur.

 

 



Les conséquences de la seconde bataille de France sont lourdes en représailles nazies :

 

Une répression féroce contre les groupes de résistance voir les simples civils. exécution d’otages, pillages…


 

 

 

Oradour-sur-Glane en 1944

 

En France, des réseaux clandestins de résistance s’organisent peu à peu (combat, Francs-Tireurs, Ceux de la Libération…)  et s’occupent d’évasions, de renseignements, et surtout de sabotages, parfois d’attentats. Des maquis se créent (Vercors). Les réseaux sont unifiés en 1943 par Jean Moulin, qui crée le Conseil National de la Résistance (CNR).

En 1944, la France est libérée, Paris est libérée le 25 août par les Forces Françaises de l’Intérieur et De Gaulle, chef du gouvernement provisoire de la République Française rétablit l’ordre républicain.

Près de 50 000 FFI participent à la Libération de Paris, ainsi que le peuple parisien (grèves, barricades, combats) : légitimation de la France dans la victoire alliée. Le Général De Gaulle prend la parole à l’Hôtel de Ville le 25 août : victoire du peuple parisien et la France toute entière  (celle « qui se bat »), Vichy est une parenthèse illégitime.

 

Conclusion

 

A la Libération, les vengeances et la violence éclatent (femmes tondues, règlements de comptes, vagues d’épuration). On est loin d'une justice sereine. Certains collaborateurs (comme Maurice Papon) deviendront même des personnalités importantes des gouvernements d'après guerre.

Reste les faits de gloire inconnu de nombreux héros de l'ombre:

 

Le chant des partisans

 


 

Lexique:

Maquis : regroupement dans des régions difficiles d’accès de résistants.

 




Rédigé par M. Orain

Publié dans #Les cours d'histoire-géo

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