Les sociétés face aux risques
Publié le 15 Novembre 2023
Thème 1 : Sociétés et environnements: des équilibres fragiles
(12-14 heures)
Question 1 Les sociétés face aux risques.
(4 heures)
Les relations entre les sociétés et leurs environnements sont complexes. Elles se traduisent par de multiples interactions. L’étude des sociétés face aux risques et l’étude de la gestion d’une ressource majeure (l’eau ou les ressources énergétiques) permettent d’analyser la vulnérabilité des sociétés et la fragilité des milieux continentaux et maritimes. Les enjeux liés à un approvisionnement durable en ressources pèsent de manière croissante et différenciée. Ces thématiques s’appuient sur la connaissance de la distribution des grands foyers de peuplement ainsi que des principales caractéristiques des différents milieux à l’échelle mondiale.
Introduction :
ANTHROPOCÈNE : L'Anthropocène est une époque de l'histoire de la Terre qui a été proposée pour caractériser l'ensemble des événements géologiques qui se sont produits depuis que les activités humaines ont une incidence globale significative sur l'écosystème terrestre.
Problématique : comment les sociétés gèrent-elles les risques et les ressources de façon durable ?
Il n'y a pas de catastrophe naturelle.
Définitions
Ex : tsunami est un aléa s’il touche un littoral inhabité, devient un risque s’il peut toucher le Japon ou l’Indonésie.
Séisme dans le désert = aléa
Le même en Californie = risque
Gravité définie par l’ONU : catastrophe si plus de 30 morts et dégâts importants.
La vulnérabilité désigne l’exposition d’une société aux effets néfastes d’un aléa, elle évalue les pertes et préjudices liés à leur exposition.
L'Exposition des sociétés s’accroît avec le développement des activités humaines, notamment dans les zones à risque.
Cela entraîne plus de catastrophes combinant risques naturels et technologiques (Fukushima).
L'exemple de Blois en 1907.
Les enjeux augmentent donc avec l'intensification des activités et des densités.
Exemple de Blois avec le quartier de la Saulas et son évolution entre 1810 et 2023
Ce n'est pas valable que pour les inondations.
Exemple : diffusion des épidémies par transport aérien (SRAS, COVID…).
Espaces de fortes densités = risques plus dévastateurs (villes, littoraux, grandes vallées)
Le changement climatique accroît fréquence et intensité des risques climatiques (sécheresses, cyclones, canicules…). Littoraux tropicaux, souvent très peuplés, premiers touchés.
A ceci s'ajoute la montée des eaux
La vulnérabilité varie en fonction des sociétés. Plus une société est pauvre et inégalitaire, plus elle est vulnérable.
De 1998 à 2018, 91 % des pertes de vies humaines causées par des tempêtes ont eu lieu dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, où ne sont pourtant survenus que 32 % de ces événements climatiques.
Dans pays riches, dégâts matériels souvent importants mais populations sont souvent assurées.
Prévention et gestion sont mises en place et limitent le nombre de victimes. Sociétés plus résilientes* (Capacité à surmonter les chocs traumatiques) du fait de l’aide de l’État et d’être assuré.
Insuffisance des politiques de prévention et de gestion = accroissement de la vulnérabilité et limitation de la résilience.
Vulnérabilité très forte des PED : entre 1995 et 2014, ils ont subi ¼ des catastrophes naturelles mais 9/10 des pertes humaines.
Les dégâts sont moindres mais accentuent la pauvreté : en 2013, le cyclone Hayan plonge 1 million de Philippins dans la pauvreté. Pays très vulnérables face aux risques accrus liés au changement climatique (Bangladesh).
L’industrialisation des émergents accroît les risques technologiques (normes moins strictes).
Dans pays riches, dégâts matériels souvent importants mais populations sont souvent assurées. Prévention et gestion sont mises en place et limitent le nombre de victimes. Sociétés plus résilientes du fait de l’aide de l’État et d’être assuré. Plus pauvres néanmoins plus vulnérables.
.
1- L'eau
75% de notre poids.
Indispensable à l’agriculture.
Énergie base du développement économique et humain.
L’eau est abondante mais inégalement répartie. 5700 m3 d’eau disponible par an et par habitant dans le monde, ce qui couvre théoriquement les besoins.
Le changement climatique entraîne des sécheresses et des inondations plus fréquentes. Il y a pénurie si disponibilité inférieure à 1000 M3/hab/an et stress hydrique si disponibilité entre 1000 et 1700 M3.
2- Les énergies : répartition et abondance variables.
Les énergies renouvelables sont abondantes mais dépendent du climat.
Les énergies fossiles sont très inégalement réparties : pays du Golfe, Russie, USA en regorgent et certains n’en ont pas.
Pression = risque de pénurie et problème de l’accès aux ressources.
L'exploitation des hydrocarbures de + en + difficile et onéreuse (gaz et pétrole de schiste, Arctique…) => question du peak oil, aquifères profonds, diminution de la disponibilité en eau et sa pollution renchérissent les prix.
Multiplication des tensions géopolitiques liées aux gisements off-shores (mer de Chine, Arctique) ou pour le partage de l’eau des grands fleuves. Barrages qui influent sur débit et noient de vastes espaces. Indépendance énergétique comme arme économique (gaz russe et Ukraine).
Pression sur les ressources contribue à la dégradation de l’environnement. L’exploitation excessive des nappes d’eau provoque leur salinisation et le recours massif aux énergies fossiles (85% de la consommation) génère des risques à l’échelle locale (marées noires, pollution) et globale (réchauffement climatique).
L’accès aux ressources est conditionné par le niveau de développement. Dans PVD, résoudre les difficultés d’accès à ces ressources est un enjeu majeur de développement
même dans des pays bien pourvus, comme le Nigeria, pays pétrolier, dont 40% de la population n’a pas accès à l’électricité.
Dans pays émergents et développés, risque de pénurie car consommation très élevée ou en croissance forte, en eau comme en énergie. Dépendance énergétique source de tensions avec augmentation des prix mondiaux, aux dépens des populations pauvres.
Assurer un développement durable est un enjeu majeur.
Il faut préserver les ressources permet de lutter contre le réchauffement climatique (causé par un recours excessif aux énergies fossiles et des pratiques peu respectueuses des milieux, comme la déforestation).
C’est un facteur d’aggravation des risques et de diminution des ressources en eau.
Localement, les risques liés au changement climatique et à la pénurie des ressources dégradent les conditions de vie des populations et entraînent l’augmentation des migrations climatiques (ex: delta du Gange).
Les politiques de prévention et de gestion des risques sont complexes.
Mais aussi des secours efficaces et populations informées limitent la vulnérabilité et accroissent la résilience.
La mobilisation des acteurs (ONU, ONG, collectivités et populations locales) s’observe dans les crises et dans le cadre de politiques nationales et internationales. Les accords de Paris (2016) témoignent d’une prise de conscience des impacts du réchauffement climatique.
L’innovation technique, une législation stricte, la sensibilisation des populations sont nécessaires.
Les pays développés ont les moyens technologiques, financiers, humains de réduire leur vulnérabilité aux risques mais la volonté politique manque souvent en raison de la puissance des intérêts économiques et des bouleversements des modes de vie qu’implique la transition écologique et énergétique.
Influence du politique: En 2017, les États-Unis sont sortis des accords de Paris (officiellement le 3 novembre 2020) sous Trump pour y revenir en 2021 sous Biden.
VIDEO. En Suède, la transition énergétique est un succès... et avec 12 ans d'avance
Taxe carbone, énergies renouvelables, réduction des gaz à effet de serre...La Suède est en train de réussir sa transition énergétique. Avec 12 ans d'avance.
Malgré leur vulnérabilité aux risques et aux tensions sur les ressources, les Pays en voie de développement sont moins avancés en termes de prévention des risques et de transition écologique et énergétique.
Le bois est utilisé comme énergie de manière intensive (déforestation, et donc érosion et changement climatique).
La prise de conscience de la dégradation de l’environnement reste faible chez les populations préoccupées par leur survie quotidienne. Les moyens financiers manquent.
Conclusion
La transition énergétique et environnementale est au cœur de la lutte contre le déreglement climatique
Études de cas possibles :
Le changement climatique et ses effets sur un espace densément peuplé.
L’Arctique : fragilité et attractivité.
La forêt amazonienne : un environnement fragile soumis aux pressions et aux risques.
Les Alpes : des environnements vulnérables et valorisés.
Sources:
- Dossier : Risques et sociétés (ouvert en 2008, dernier ajout 2016)
- Rémi Scoccimarro, « La reconstruction du Tôhoku (nord-est du Japon) après les catastrophes du 11 mars 2011 », 2017.
- Cécile Asanuma-Brice, « Les migrants du nucléaire », 2017.
- Emmanuelle Surmont, Peur sur les plages. Du "risque requin" à la "crise requin" à La Réunion, 2016 et Anne Le Berre, Organiser un jeu de rôle en classe sur la "crise requin" à la Réunion, 2016
- Esméralda Longépée, Les atolls, des territoires menacés par le changement climatique global ? L’exemple de Kiribati (Pacifique Sud), 2015
- Elsa Peinturier, Risques littoraux et aménagement en Louisiane : les défis d’un territoire insoutenable ?, 2015
- Servane Gueben-Venière, De l’équipement à la gestion du littoral, ou comment vivre avec les aléas météo-marins aux Pays-Bas ?, 2015
- Patrick Pigeon, Notion à la une : désastre, et Notion à la une : résilience, 2014