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Publié le 1 Novembre 2023

L’histoire ne se répète pas, pourtant on peut en tirer des enseignements. 


Aujourd’hui je vais revenir sur l’action de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) en 1972 et sur ses conséquences. Quelques points communs avec la situation actuelle sont visibles.

 

Le contexte La situation d’alors est marquée par la défaite de la guerre des 6 jours (1967) pour les pays Arabes. Israël attaque sous un prétexte pour le moins tiré par les cheveux (le blocus du détruit de Tiran). Sa victoire est impressionnante. Elle détruit la moitié de l’aviation des pays Arabe et triple sa superficie (conquête de la bande de Gaza, de la Cisjordanie, du Sinaï et du Golan). L’humiliation est alors totale pour les pays Arabes. La volonté de revanche est omniprésente. Tous ces états préparent alors patiemment leur revanche (la guerre du Kippour en 1973).

 

Situation après la guerre des 6 jours de 1967

Situation après la guerre des 6 jours de 1967


Les Palestiniens sont alors désespérés et ne voient plus de solutions en Palestine. La jeune OLP (Organisation de Libération de la Palestine fondée en 1964) et dirigée par Yasser Arafat cherche une solution. Elle va choisir la pire. 


Cette organisation se présente alors comme un « mouvement de résistance armée ». Elle est composée du Fatah (qui dirige actuellement la Cisjordanie), le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et le Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP).


Le pire c’est Septembre noir. L’OLP va se retourner contre le roi Hussein de Jordanie. La Jordanie accueille (et accueille toujours) la très grande majorité des Palestiniens exilés. Du point de vue Palestinien l’annexion de la Cisjordanie par la Jordanie leur donne une légitimité. Du point de vue Jordanie c’est une trahison. On comprend mieux la réticence actuelle des états à accueillir les Palestiniens.


En juillet 1971 Yasser Arafat et l’OLP sont contraints à l’exil. Le groupe est alors accueillis par la Tunisie. Quel espoir alors pour les Palestiniens ? Les territoires qui étaient occupés par la Jordanie (Cisjordanie) et par l’Egypte (Gaza) sont désormais occupés par Israël. Et le principal pays d’accueil (la Jordanie) les rejette. Ils craignent que leur cause tombe dans un oubli définitif. 

Une fois encore ils vont choisir la pire des solutions. 

L’OLP se spécialise dès 1970 dans les attentats (contre Hussein notamment) et dans les détournements d’avion. Ces actions sont spectaculaires mais sans réelle efficacité. L’influence des médias n’est pas aussi présente qu’aujourd’hui et ces actions répétitives lassent. 
L’action violente est à la mode dans les années 70-80. De nombreux groupes et groupuscules de gauche (Fraction Armée rouge, Action directe, Brigades rouges…) mais aussi de droite (OAS, SAC…) utilisent sans rechigner le rapt, le braquage de banques, les bombes. 
L’idée vient alors de viser l’évènement le plus médiatique au monde avec la coupe du monde de football. Les jeux Olympiques. 


Le 5 et 6 septembre 1972 un commando Palestinien (aidé par deux néo-nazis) attaque une délégation israélienne dans le village Olympique. Ces jeux qui devaient être pour l’Allemagne de l’Ouest (RFA) l’occasion de faire oublier le désastre des jeux de Berlin en 1936 tournent au drame. Après une prise d’otage, 11 sportifs israéliens sont assassinés, un policier Allemand tué et 5 des huit terroristes tués (les 3 autres seront capturés vivants). Golda Meir (qui dirige alors l’état d’Israël) a coupé court à toute négociation avec les terroristes.

Résistance ou terrorisme ? Les leçons de 1972.

Conséquences 

Bien évidemment la cause palestinienne revient au centre de l’attention médiatique. Pour un temps. Mais les conséquences seront terribles. La RFA profite d’une prise d’otage pour libérer les 3 terroristes en attente de leur jugement (cela leur permet aussi d’éviter de rendre des comptes sur la gestion catastrophique de l’intervention pour « libérer » les otages). Israël décide alors de poursuivre les terroristes et de les liquider à l’étranger (ils en tueront deux : Mohammed Safady et Adnan Al-Gashey. Le dernier, Mohammed Daoud Odeh malgré son arrestation en France ne sera jamais jugé) et de ne plus croire aux promesses occidentales (ce qui leur a plutôt réussi). 


Israël bombarde des bases de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) en Syrie et au Liban. Ensuite ils occupent le Sud-Liban et multiplie les meurtres ciblés en Europe. Ils ratent Yasser Arafat lui-même à plusieurs reprises (d’où son surnom de Baraka, il échappera même à un crash d’avion)
L’ensemble des pays Arabes jugent alors opportun d’attaquer Israël pendant le Kippour en 1973. Malgré une supériorité numérique écrasante la défaite est cuisante. Israël sera alors en position de force (position qu’elle tient toujours) pour négocier séparément avec chaque pays Arabe depuis. L’Europe sombre alors dans la crise économique (mais c’est une autre histoire)


La gauche Française se déchire (c’est une coutume). Le 1er novembre 1973, la GP (Gauche prolétarienne) se dissout en refusant de passer à l’action violente. Ceux qui avaient basculé dans le Maoïsme réalisent petit à petit le naufrage de leur modèle. La mort de Pierre Overney devant l’usine Renault devait marquer le passage à la « vraie » lutte armée. Mais les attentats de 1972 ont montré l’inefficacité et l’injustice de ce type de lutte. Surtout après le désastre de la guerre du Kippour. Elle admet finalement que l’OLP est bien un groupe terroriste et non une armée de résistance. Seuls quelques extrémistes rejoindront Action Directe. 

Conséquences à plus long terme.

Etonnamment Yasser Arafat fait le même chemin intellectuel. Après l’échec de la guerre du Kippour l’accord de paix de Camp David en 1978 entre l’Israël et l’Egypte. Il réalise lui aussi que l’action violente est vaine. Il s’engage alors dans le processus d’Oslo qui permet enfin d’avoir un espoir d’état Palestinien. Le processus commence par le contrôle de la bande de Gaza et de certaines zones de la Cisjordanie à l’autorité Palestinienne mais est arrêté par l’assassinat d’Yitzhak Rabin le 4 novembre 1995 par un extrémiste religieux juif. 


Chacun en déduira ce qu’il souhaite en fonction de ses propres biais (dont je ne suis sans doute pas exempt). Mais il y a comme une impression d’éternel recommencement avec cette histoire. A savoir en 2023 quel sera le prix du sang et des larmes pour aboutir au même résultats qu’on put aboutir toute personne raisonnable. La solution définitive ne sera pas uniquement militaire à ce conflit.

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Rédigé par M. Orain

Publié dans #Israël, #Palestine

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