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Publié le 6 Octobre 2016

Document

"Discours de M. François Mitterrand, ministre de l'Intérieur." A l’assemblée nationale le 12 novembre 1954. (NDLA : quelques jours après la nuit de la Toussaint rouge)


"Mesdames, messieurs, […]  Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, des attaques à main armée, des attentats à la bombe, des sabotages de lignes et de voies de communication, des incendies enfin ont eu lieu sur l'ensemble du territoire algérien, de Constantine à Alger et d'Alger à Oran. […]   Là, cinq personnes furent tuées : un officier, deux soldats qui remplissaient leur devoir, un caïd et un instituteur […]   De jeunes instituteurs sont venus accomplir - et c'était le premier jour - la tâche qu'ils avaient choisie. Et voilà qu'ils sont frappés. Sauront-ils pourquoi ? Sans doute non, les choses sont vite faites. Assassinés, ils ont quand même le temps d'apercevoir le frère musulman qui tente de les défendre et qui meurt le premier. 

[…]  Voilà donc qu'un peu partout, d'un seul coup, se répand le bruit que l'Algérie est à feu et à sang. De même que le Maroc et la Tunisie ont connu ce phénomène du terrorisme individuel dans les villes et dans les campagnes, faut-il que l'Algérie ferme la boucle de cette ceinture du monde en révolte depuis quinze ans contre les nations qui prétendaient les tenir en tutelle ? 

Eh bien ! non, cela ne sera pas, parce qu'il se trouve que l'Algérie, c'est la France, parce qu'il se trouve que les départements de l'Algérie sont des départements de la République française. Des Flandres jusqu'au Congo, s'il y a quelque différence dans l'application de nos lois, partout la loi s'impose et cette loi est la loi française […]. 

Telle est notre règle, non seulement parce que la Constitution nous l'impose, mais parce que cela est conforme à nos volontés. […]  Comment pourrait-on expliquer, autrement qu'avec beaucoup de vilenie, le règlement des affaires françaises que nous avons été contraints de conclure en Asie si l'on n'admettait pas que nous avons agi alors conformément aux principes que nous avons les uns et les autres définis, écrits et proclamés, afin de préserver le domaine français […] 

C'est là notre vérité, l'axe de notre politique. C'est pourquoi il n'est certes pas contradictoire qu'on traite, lorsque cela paraît nécessaire, à Genève, et qu'on se batte parce que cela est également nécessaire dans l'Aurès ou en tout lieu où on tentera d'abattre, de détruire, de s'attaquer à l'unité de la patrie. Les mesures que nous avons prises ont été immédiates. […]  seize compagnies républicaines de sécurité ont été transportées en Algérie, ce qui a porté à vingt le nombre total de ces compagnies sur le territoire algérien. […]  Est-ce pour maintenir l'ordre? Non pas seulement. Mais pour affirmer la force française et marquer notre volonté. Il ne s'agissait pas seulement de réprimer, de passer à la contre-offensive de caractère militaire afin de reconquérir un territoire qui n'était point perdu ! Il s'agissait d'affirmer, à l'intention des populations qui pouvaient s'inquiéter, qu'à tout moment, à chaque instant, elles seraient défendues." 

Discours tirés de : "Les grands débats parlementaires de 1875 à nos jours", rassemblés et commentés par Michel Mopin - Notes et études documentaires - La Documentation française - Paris, 1988

Sujet: "À travers l’analyse de ce document, vous présenterez de façon critique les principales caractéristiques de la vision de la Toussaint Rouge par le gouvernement Français".

 

 

Présentation du personnage

Ministre de l'intérieur à l'époque. Personnage complexe devenu président de 1981 à 1995.

A été collaborateur puis résistant pendant la seconde guerre mondiale. A fait exécuter la peine de mort pendant la guerre d'Algérie et l'a supprimé en tant que président en 1981.

 

idées essentielles

- La toussaint rouge n'est pas perçue comme le début d'une guerre mais comme de "simples" attentats terroristes ("attentats", "sabotages", attaque à main armée").

- La date de la Toussaint est symoblique. C'est une fête religieuse chrétienne en hommage aux morts. C'est une grande opération planifiée par le FLN qui surprend le gouvernement pasr son intensité (synchronisation dans plusieurs endroit différents).

- Mitterrand souhaite dissocier ce conflit de celui de l'Indochine (1945-1954) qui vient de s'achever. Pourtant ce sont bien deux guerres coloniales.

- Il tient à associer Algériens et Français comme membres d'une même communauté nationale. Il veut mettre en aavnt l'indignation partagée par tous pour unir le pays contre le FLN.

- Veut montrer la détermination du gouvernement à réprimer les auteurs des attentats sans percevoir (ou vouloir le percevoir) le risque d'escalade du conflit.

- L'Algérie n'est pas vue comme une colonie mais comme le prolongement de la France. L'inégalité civique entre Algériens et Français est occultée.

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Rédigé par M. Orain

Publié dans #Algérie, #commentaire, #document, #Mitterrand, #Toussaint rouge

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Publié le 6 Octobre 2016

À travers l’analyse de ce document, vous présenterez de façon critique les principales caractéristiques de la mémoire officielle de la guerre d’Algérie portée par le gouvernement algérien.

 

 

DOCUMENT Extrait de la Constitution de la République algérienne démocratique et populaire (septembre 1963)

Le peuple algérien a livré en permanence, pendant plus d’un siècle, une lutte armée, morale et politique contre l’envahisseur et toutes ses formes d’oppression, après l’agression de 1830 contre l’État algérien et l’occupation du pays par les forces colonialistes françaises. Le 1er novembre 1954, le Front de libération nationale appelait à la mobilisation de toutes les énergies de la Nation, le processus de lutte pour l’indépendance ayant atteint sa phase finale de réalisation. La guerre d’extermination menée par l’impérialisme français s’intensifia et plus d’un million de martyrs payèrent de leur vie, leur amour de la patrie et de la liberté. En mars 1962, le peuple algérien sortait victorieux de cette lutte de sept années et demie menée par le Front de libération nationale. […] Après avoir atteint l’objectif de l’indépendance nationale que le Front de libération nationale s’était assigné le 1er novembre 1954, le peuple algérien continue sa marche dans la voie d’une révolution démocratique et populaire.

 

Introduction.

- Définition constitution: une loi fondamentale qui détermine les droits et les libertés des citoyens. ce texte encadre les lois.

- Contexte: L'Etat Algérien est créé après les accords d'Evian en mars 1962. Cette constitution est créée en 1963 elle marque la naissance concrète de ce nouvel Etat: L'Algérie dirigé par le FLN, le groupe armé qui a combattu la France pour obtenir l'indépendance..

 

idées essentielles

- Oubli du MNA (massacre Melouza)

- Génocide non crédible historiquement. Il n'y a pas de volonté d'extermination du peuple Algérien.

- Chiffre des "martyrs" exagéré. La guerre d'Algérie a fait environ 300 000 morts, pas 1 million comme annoncé.

- Création d'une Algérie avant 1830 alors qu'elle est sous emprise Ottomane. L'Algérie est diverse (kabyle, berbère, touareg). Cette diversité est niée. De même la religion musulmane est la religion d'Etat.

- Le sort des pieds noirs n'est pas évoqué.

- Le 1er novembre 1954, jour de révolte, c'est du point de vue Français la "Toussaint Rouge", une date symbolique car une fête chrétienne de culte des morts. Les attentats de cette journée sont vus comme des actes révolutionnaires de libération d'un peuple; Une question de rhétorique visible dans d'autres conflits (Israël/Palestine, Irlande etc.) Les tortures présentes dans les deux camps ne sont pas évoquées;

- Les harkis sont passés sous silence. ils sont accusé de collaboration avec l'ennemi.

- Victoire politique du FLN mais défaite militaire sur le terrain après la bataille d'Alger.

- L'Algérie s'affirme comme une République Démocratique et Populaire: Démocratie ontestable (omniprésence du FLN) et "Populaire" car on est en pleine guerre froide. Cela montre une inclinaison du régime vers le communisme.

- Les harkis sont passés sous silence. ils sont accusé de collaboration avec l'ennemi.

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Rédigé par M. Orain

Publié dans #Algérie, #commentaire, #documents, #constitution

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