Staline n'apparaîtra pas dans les rues de Moscou pour le 65e anniversaire de la victoire russe
Publié le 24 Mars 2010
Depuis son annonce en février, le projet lancé par la Mairie de Moscou à la demande d'une organisation d'anciens combattants d'installer des panneaux à la gloire de Joseph Staline à l'occasion du 65e anniversaire de la victoire sur les nazis a suscité un tollé en Russie, à commencer par les défenseurs des droits de l'homme, jusque dans les rangs du parti Russie unie du premier ministre Vladimir Poutine. Selon les autorités moscovites, il s'agissait non pas d'une tentative d'effacer les mauvais souvenirs d'un dictateur brutal, mais plutôt de souligner sa contribution quant à la fin du conflit qui s'est terminé en 1945.
"C'EST UN PERSONNAGE QUI PROVOQUE DES DIVERGENCES AIGUËS"
La Chambre civile russe, organe consultatif auprès du Kremlin censé représenter les intérêts de la société civile, avait appelé la Mairie de Moscou à renoncer à son projet. "La décision des autorités de Moscou (...) provoquera une tension sociale et une confrontation lors de la célébration de la grande victoire", a estimé l'institution. "C'est un personnage qui, comme aucun autre, provoque des divergences aiguës et fondamentales dans notre société. Les polémiques autour de lui se poursuivent depuis plus d'un demi-siècle", selon le texte de la Chambre civile. "Pour une partie du pays, Staline est le grand auteur des conquêtes et des victoires de l'Etat, pour l'autre, un bourreau sanglant de millions d'innocents et le principal coupable des tragédies de peuples entiers", rappelle-t-elle.
La principale ONG russe de défense des droits de l'homme, Memorial, avait promis d'installer des panneaux sur les crimes du stalinisme si la Mairie de Moscou persistait dans sa décision.