Les "malgré-nous"

Publié le 8 Mai 2010

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Un des 130 000 "Malgrés-nous".

Celui-ci est incorporé dans la lutwaffe (armée de l'air Allemande)

 


Les "malgrés-nous"

 

Le terme « malgré-nous » définit les Alsaciens et Mosellans qui ont été enrôlés de force dans l'armée régulière allemande (la Wehrmacht) ou dans la branche militaire de la SS (la Waffen-SS), durant la Seconde Guerre mondiale.


 

 


Le terme « malgré-nous » apparaît déjà en 1920 après la Première Guerre mondiale, lorsque des associations d'anciens combattants alsaciens et lorrains de la Grande guerre employèrent cette formule pour mettre en avant le fait qu'ils avaient dû se battre, malgré eux, dans l'armée allemande contre la France  , l'Alsace et une partie de la Lorraine — le département de la Moselle dans ses limites actuelles — étant à cette époque rattachées à l'Allemagne suite à la défaite française de 1871.

 

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L'occupation Allemande en Alsace-Lorraine entre 1871 et 1918

 

http://www.fondationresistance.org/documents/carte/img00001-0_tn.jpg

La France entre 1940 et 1944


Le service militaire, en temps de guerre, équivalait à être enrôlé et à participer aux combats. La plupart des malgré-nous furent affectés dans la Wehrmacht mais de nombreuses classes furent versées d'autorité dans la Waffen-SS. Certains ont été mobilisés directement dans les Waffen-SS (seuls critères : une taille minimale et des dents en bon état), mais d'autres ont d'abord été incorporés dans des unités de la Wehrmacht classique qui ont été rattachées ultérieurement à des divisions de Waffen-SS.   Au final, 100 000 Alsaciens et 30 000 Mosellans se retrouvèrent principalement sur le front de l'Est, à combattre l'armée de Joseph Staline.  A noter qu'ils ont été mis sur le front de l'Est car on redoutait qu'ils désertent pour se retrouver du côté Français. Nombre d'entre eux ont cependant vécu les combats en Normandie. La situation de l'armée Allemande étant critique à ce moment.

 

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Propagande nazie contre l'influence française à Strasbourg:
Il faut "balayer" tout le bazar français.

 

Dans le même temps certains ont refusé d'intégrer l'armée Allemande. Ce sont les réfractaires.

 

 


Aujourd'hui le coeur de la future armée européenne (?) se trouve en Alsace. Cette région accueille même des soldlats Allemands.

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Nicolas Sarkozy et les "malgré-nous"

http://referentiel.nouvelobs.com/file/920117.jpgNicolas Sarkozy le 8 mai 2010 à Colmar

 

COLMAR (Reuters) - Nicolas Sarkozy a célébré samedi le 65ème anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale à Colmar, en Alsace, en qualifiant de crime de guerre l'incorporation des habitants de cette région dans l'armée nazie pendant le conflit. C'est la première fois qu'un chef d'Etat salue aussi nettement et publiquement la mémoire des "malgré-nous" d'Alsace et de Moselle, souvent source de malentendus et de méfiance entre les trois départements et le reste de la France. "Les 'malgré-nous' ne furent pas des traîtres mais au contraire les victimes d'un véritable crime de guerre", a dit Nicolas Sarkozy, soulignant qu'ils furent obligés de porter l'uniforme allemand sous peine de représailles sur les familles. "Je suis venu aujourd'hui en Alsace pour réparer une injustice", a dit le président de la République après avoir passé en revue un détachement inter-armées rassemblé sur la place Rapp, au centre de la préfecture du Haut-Rhin. "Au-delà des souffrances qu'elle a partagées avec tous les Français du fait de la guerre et de l'occupation, il y a une souffrance terrible qu'elle est la seule, avec la Moselle, à avoir subie", a-t-il ajouté. Evoquant la nazification et la germanisation forcées des trois départements, Nicolas Sarkozy a poursuivi en évoquant les 130.000 "malgré-nous", incorporés à partir de 1942 dans la Wehrmacht et envoyés sur le front de l'Est, "la pire des souffrances et la plus occultée", a-t-il dit.

Quelque 30.000 d'entre eux sont morts, pour certains dans les camps de prisonniers russes, 10.000 ont été portés disparus.

 


L'AFFAIRE D'ORADOUR

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Nicolas Sarkozy avait déjà rendu hommage aux incorporés de force en février 2008 dans un message lu par le sénateur du Bas-Rhin Philippe Richert devant le mémorial de Tambov en Russie, où de nombreux "malgré-nous" ont été détenus. Il y parlait alors de "victimes de l'Histoire, des fils de France morts parce qu'ils portaient un uniforme qu'ils n'avaient pas choisi". La question est toujours douloureuse et elle est taboue en Alsace, province germanophone déchirée entre l'Allemagne et la France tout au long des XIXe et XXe siècles.

L'incompréhension avait atteint son paroxysme en 1953 quand le tribunal militaire de Bordeaux, jugeant le massacre des 642 habitants d'Oradour-sur-Glane, en Haute-Vienne, par l'unité SS Das Reich, avait condamné à la prison et aux travaux forcés treize "malgré-nous" qui y étaient incorporés. L'annonce du jugement avait provoqué un tollé en Alsace et les condamnés avaient été finalement amnistiés par l'Assemblée nationale. 

(...) Ce déplacement en Alsace, seule région restée à l'UMP après les régionales de mars, est la troisième célébration "décentralisée" de Nicolas Sarkozy de la victoire du 8 mai 1945.

 

Edité par Jean-Loup Fiévet

 

 

 

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Cimetière de soldats de la Seconde Guerre Mondiale à Margraten
© Frans Lemmens/zefa/Corbis/Frans Lemmens
Le point de vue de Pascal K.

Il est difficile, pour un Alsacien ou un Mosellan, d'entendre parler de "trahison" pour cette période terrible de notre histoire. Certes, il y eut, comme ailleurs, quelques sympatisants de la cause nazie (en particulier quelques autonomistes comme Joseph Rossé) mais l'immense majorité des Alsaciens et Mosellans furent victimes de l'oppression nazie : Annexion de fait (au mépris de la convention d'armistice de 1940),  germanisation de l'espace public (interdiction de la langue française à l'école), expulsion de 80 000 Mosellans dès 1940, incorporation de 130 000 hommes dans les unités de la Whermacht et de la waffen SS, répression contre les différentes formes de résistance - résistance qui était plus difficile à mettre en place que dans le reste de la France - qui se sont manifestées (sabotage dans les usines et les chemins de fer par exemple), sans oublier les camps de concentration (Metz Queuleu et le Struthof) ouverts par les nazis et les 900 Alsaciens et Mosellans déportés à Dachau... Les malgrès-nous ont été (à quelques exceptions près) des victimes et, pire que cela, des oubliés de l'histoire. Le président de la République, en honorant leur mémoire, répare en effet une injustice : les Alsaciens et Mosellans lui en sauront grè. Aujourd'hui, ces 3 départements qui restent méconnus des "Français de l'intérieur", sont viscéralement attachés à la France mais sans éprouver aucune haine envers le voisin allemand et ils ont manifesté leur adhésion au projet de construction européenne lors du référendum sur l'adoption de Traité de Maastricht en 1992 (plus de 57% des Mosellans et près de 65 % des Alsaciens avaient voté "oui", contre 51% pour la moyenne nationale).

Rédigé par M. Orain

Publié dans #Actualités

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M
<br /> <br /> C'est vrai mais sans aucun rapport avec le cas particulier des malgrés nous. Les villes martyrs des bombardements étant en général des villes cotières (Saint Nazaire, Le Havre, Lorient...)<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Ne pas oublier les 75 000 Français morts sous les bombes entre 1942 et 1945:<br /> <br /> <br /> http://fr.metapedia.org/wiki/Orphelins_de_bombardés<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> J'attendais le commentaire de Pascal K avec impatience sur ce sujet au combien délicat.<br /> <br /> <br /> Bien entendu l'immense majorité des alsaciens et mosellans se sont retrouvés piégés dans un conflit qui les dépassaient. En ce sens ils n'ont pas trahis (même pour ceux qui ont combattu aux côtés<br /> des Allemands)<br /> <br /> <br /> Ces régions "ping pong" entre l'Allemagne et la France ont du subir la méfiance des deux pays à chaque rattachement. (D'où l'envoi sur le front de l'Est pendant la seconde guerre mondiale.)<br /> <br /> <br /> Il est vrai aussi que ces régions ont été parmi les plus partisanes de la construction européenne. Ces régions aussi sont des bastions de l'extrême droite. Une évolution qui est peut être à<br /> rapprocher des phénomènes similaires en Belgique, Pays Bas, Autriche et Suisse.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Il est difficile, pour un Alsacien ou un Mosellan, d'entendre parler de "trahison" pour cette période terrible de notre histoire. Certes, il y eut, comme ailleurs, quelques<br /> symphatisants de la cause nazie (en particulier quelques autonomistes comme Joseph Rossé) mais l'immense majorité des Alsaciens et Mosellans furent victimes de l'oppression nazie :<br /> annexion de fait (au mépris de la convention d'armistice de 1940),  germanisation de l'espace public (interdiction de la langue française à l'école), expulsion de 80 000 mosellans dès 1940,<br /> incorporation de 130 000 hommes dans les unités de la Whermacht et de la waffen SS, répression contre les différentes formes de résistance - résistance qui était plus difficile à mettre place que<br /> dans le reste de la France - qui se sont manifestées (sabotage dans les usines et les chemin de fer par exemple), sans oublier les camps de concentration (Metz Queuleu et le Struthof) ouverts par<br /> les nazis et les 900 Alsaciens et Mosellans déportés à Dachau... Les malgrès-nous ont été (à quelques exception près) des victimes et, pire que cela, des oubliés de l'histoire. Le président<br /> de la République, en honorant leur mémoire, répare en effet une injustice : les Alsaciens et Mosellans lui en sauront grè. Aujourd'hui, ces 3 départements qui restent méconnus des "Français<br /> de l'intérieur", sont viscéralement attachés à la France mais sans éprouver aucune haine envers le voisin allemand et ils ont manifesté leur adhésion au projet de construction européenne<br /> lors du référendum sur l'adoption de Traité de Maastricht en 1992 (plus de 57% des mosellans et près de 65 % des Alsaciens avaient voté "oui", contre 51% pour la moyenne nationale).<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Pas de souci. Au contraire.<br /> <br /> <br /> En fait il a dit ça : "Ceux qui n'ont rien fait pour empêcher cette ignominie perpétrée contre des citoyens français ont trahi les valeurs de la France, l'ont déshonorée. Vichy a trahi la<br /> France et l'a déshonorée."<br /> <br /> <br /> C'est donc le deuxième président (après Jacques Chirac) à désavouer publiquement le régime de Vichy et à reconnaître ses erreurs.<br /> <br /> <br /> <br />
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