Brevet 2012: Sujet N°1, La vie des français au front et à l'arrière pendant la 1ère GM
Publié le 28 Juin 2012
Sujet N°1, La vie des français au front et à l'arrière pendant la première guerre mondiale
Document 1- Un soldat écrit à sa mère
6 septembre 1916
Mercredi soir,
Ma chère mère,
Je t'envoie quelques lignes de tranchées où nous sommes depuis dimanche soir. De la boue jusqu'à la ceinture, bombardement continuel, toutes les tranchées s'effondrent et c'est intenable, nous montons ce soir en 1 ére ligne mais je ne sais pas comment cela va se passer, c'est épouvantable. Nous avons déjà des tués et des blessés et nous avons encore deux jours à y rester. Je donnerais cher pour être loin d'ici. Enfin espérons quand même.
Adieu et une foule de baisers de ton fils qui te chérit.
Gaston*
Extrait de "Paroles de Poilus, lettres et carnets du front (1914-1918)"
* Lettre écrite par Gaston Biron, Soldat appartenant au 21è bataillon de chasseurs à pied. Dans le civil, Gaston Biron était interprète. Il avait 29 ans en 1914.
Document 2- Un atelier français de fabrication d'obus pendant la première guerre mondiale.
Document 3- Carte postale française pendant la Première Guerre mondiale
Questions (8 ponts)
Document 1 (3 points)
1- Que nous apprend cette lettre sur les conditions de vie du poilu pendant la première guerre mondiale ? Justifiez.
Cette lettre nous apprends les conditions de vie effroyables des poilus. Ils s'enterrent dans des tranchées. Les conditions d'hygiène sont déplorables et le stress lié à l'intensité des combat paraît difficilement supportable. Gaston Biron décedera d'ailleurs au cours de ce conflit.
Document 2 et 3 (2 points)
Quels rôles ont les femmes durant la première guerre mondiale ?
Les femmes doivent se substituer aux hommes partis au front pendant la guerre. On les retrouve notamment dans les usines de fabrication d'armes (où on les appelle des "munitionnettes") mais aussi comme conductrice de tramway, policière etc.
Elles ont aussi un rôle non négligeable de soutien moral auprès de leur mari parti au front (notamment par les lettres). Elle doivent assurer en même temps leur rôle habituel (à l'époque) de femme au foyer.
Document 3 (3 points)
En décrivant la carte postale, précisez ce qui est demandé aux Français et pour quel usage.
Sur cette carte postale on voit un poilu tenir des ses bras une petite fille. A l'arrière plan on distingue une femme en train d'allaiter. On demande aux Français de souscrire à un emprunt national pour financer la Défense nationale. Ce conflit étant long et coûteux, l'essentiel des dépenses de l'Etat est consacré au financement de la guerre.
Paragraphe argumenté (10 points)
A partir des informations tirées des documents et de vos connaissances personnelles, rédigez un paragraphe argumenté d'une vingtaine de lignes dans lequel vous raconterez la vie des Français au front et à l'arrière pendant la Première Guerre mondiale.
Introduction
La première guerre mondiale est un conflit qui a fortement marqué les esprits, notamment en France où elle a fait plus d'un million de morts. Au jour où les derniers poilus viennent de s'éteindre il est important de ne pas oublier les conditions de vie pendant ce conflit. Au front, comme à l'arrière.
I La vie au front
Après une rapide guerre de mouvement, la guerre entre 1915 et 1917est une guerre de tranchées (700 km). Otto Dix racontera à travers ses peintures l'horreur des conditions de vie au front.
Les tranchées, la boue, le gaz, les assauts, la mort des proches et leur putréfaction. Certains obus n’éclatent pas car ils s’enfoncent dans la boue, certains soldats se noient dans cette même boue. Le Nord Est de la France a des conditions climatiques parfois difficiles. Il y a donc des gelures mortelles l'hiver. Les été chauds favorisent la putréfaction des corps et les odeurs. La faim et soif sont omniprésents car le ravitaillement n’est pas toujours effectué, et l’alimentation est souvent froide.Les toilettes sont de simples trous collectifs, sans intimité, que les pluies remplissent et transforment en cloaques et engendrent des écoulements insalubres. Ce manque d'hygiène favorise les infections (comme le choléra). Le choc psychologique est terrible car les Poilus voient sous leurs yeux ou à quelques mètres devant les tranchées les dépouilles aux ventres gonflés par les gaz et la chaleur, rongées par les vers, putréfiées… Les cimetières improvisés sont souvent entièrement retournés par les bombardements et les corps à nouveau mutilés et mis à l’air. Les lettres sont censurées, retenues, les Poilus ont leurs propres journaux (le Crapouillot), mais les informations sont filtrées pour maintenir la fibre nationaliste.
A cela s’ajoute l’horreur des bombardements et des assauts, souvent inutiles et très meurtriers. Des armes nouvelles (crapouillot ou mortier, gaz moutarde dès 1915, lance-flammes, mitrailleuses) ouvrent l’ère d’une sauvagerie de masse.
II La vie à l'arrière
Les gouvernements mobilisent les esprits par la propagande (« bourrage de crâne » selon les soldats français) qui entretiennent le patriotisme, mais surtout par la censure (le Canard Enchaîné pour contrer) et la surveillance des correspondances. Mais très vite, dès 1916, l’arrière connaît la réalité du front. Les méthodes employées par les démocraties (France notamment) se rapprochent de celles des régimes autoritaires.
La guerre est devenue totale : les forces à l’arrière sont réquisitionnées. Les femmes sont employées en masse dans les usines, pour fabriquer des armes et des munitions ou pour faire fonctionner le reste de l’économie.