Chanter l'émigration: JJ.Goldman

Publié le 28 Août 2018

Long is the road (Américain) 1984

 

Une étude de Damien MERCADIE du site du lycée Vincent d'Indy

La chanson (...) décrit ce que peut être ce rêve américain partagé par les nombreux migrants du vieux continent. Si l’ Eldorado est évoqué, le chanteur aborde également la déception à l’égard des inégalités sociales et la difficulté de devenir riche aux États-Unis.

 

L'analyse est disponible ici 

 


Jean jacques goldman - Americain par trofunexel

 

Au-delà de nos vents, passée notre frontière
Dans ces pays soleil de sable et de pierre
Là où malgré les croix et malgré les prières
Les dieux ont oublié ces maudites terres

Dans sa pauvre valise, ses maigres affaires
Une histoire banale d'homme et de misère
Il tient dans sa chemise ses ultimes richesses
Ses deux bras courageux, sa rude jeunesse
Et tout contre sa peau, comme un trésor inca
Son nom sur un visa pour les U. S. A.

[Chorus]
[Refrain]
But long is the road (Américain)
Mais la route est longue (Américain)
Hard is the way (Américain)
Le chemin est tortueux (Américain)
Heavy my load (Américain)
Lourde est ma charge (Américain)
But deep is my faith (Américain)
Mais profonde est ma foi (Américain)
Long is the road (Américain)
La route est longue (Américain)

Sur des highway sixty one, l'ombre d'un Zimmerman
Dix trains de losers pour un Rockfeller
Brûler sa peau pour être un Battling Joe
Quand chaque espoir se décline en dollars

Jusqu'aux bannières où les stars s'affichent
Sous les lumières, tout est blanc, propre et riche
Du jeudi noir jusqu'aux bleus de John Ford
Dans chaque histoire se cache un chercheur d'or

[Chorus]
[Refrain]

 

Un thème repris par le même auteur dans deux autres chansons:

 "Là-bas", duo avec Sirima (1987)

 

Là-bas raconte la fin d’une histoire d’amour entre un homme désireux de quitter son pays natal (où, semble-t-il, il est considéré comme un « sous-homme ») et une femme, apeurée par la volonté de départ de l’homme qu’elle aime et désireuse, elle, de rester dans leur pays.

Là-bas, comme l’ensemble de l’album Entre gris clair et gris foncé, fut un énorme succès commercial pour Jean-Jacques Goldman. Là-bas marque d’autant plus les esprits que la chanson fut accompagnée d’un drame, l’assassinat de Sirima. Née de mère française et de père sri lankais, Sirima Wiratunga passe son enfance au Sri Lanka puis déménage avec ses parents en Angleterre. Jeune adulte, elle rejoint la France où elle se produit dans le métro. Repérée par un ami et collaborateur de Jean-Jacques Goldman, elle est choisie par ce dernier pour chanter Là-bas. Le succès de la chanson aidant, la jeune femme sort un album deux ans plus tard. Jaloux, son mari et père de son fils, un musicien nommé Kahatra Sasorith, la tue 

 

Là-bas

Tout est neuf et tout est sauvage
Libre continent sans grillage
Ici, nos rêves sont étroits
C'est pour ça que j'irais là-bas

Là-bas
Faut du coeur et faut du courage
Mais tout est possible à mon âge
Si tu as la force et la foi
L'or est à portée de tes doigts
C'est pour ça que j'irais là-bas

N'y va pas
Y'a des tempêtes et des naufrages
Le feu, les diables et les mirages
Je te sais si fragile parfois
Reste au creux de moi

On a tant d'amour à faire
Tant de bonheur à venir
Je te veux mari et père
Et toi, tu rêves de partir

Ici, tout est joué d'avance
Et l'on n'y peut rien changer
Tout dépend de ta naissance
Et moi je ne suis pas bien né

Là-bas
Loin de nos vies, de nos villages
J'oublierai ta voix, ton visage
J'ai beau te serrer dans mes bras
Tu m'échappes déjà

 

Là-bas
J'aurai ma chance, j'aurai mes droits
N'y va pas
Et la fierté qu'ici je n'ai pas
Là-bas
Tout ce que tu mérites est à toi
N'y va pas
Ici, les autres imposent leur loi
Là-bas

Je te perdrai peut-être là-bas
N'y va pas
Je me perds si je reste là
Là-bas
La vie ne m'as pas laissé le choix
N'y va pas
Toi et moi, ce sera là-bas ou pas
Là-bas
Tout est neuf et tout est sauvage
N'y va pas
Libre continent sans grillage
Là-bas
Beau comme on n'imagine pas
N'y va pas
Ici, même nos rêves sont étroits
Là-bas
C'est pour ça que j'irais là-bas
N'y va pas
On ne pas laissé le choix
Là-bas
Je me perds si je reste là
N'y va pas
C'est pour ça que j'irais là-bas

N'y va pas..

 

Et "ton fils" chanté en duo avec Michel Sardou. initialement cette chanson était écrite pour Johnny Halliday (Album Gang 1986) 

 

Un homme s'adresse à un  père, immigré de la première génération (années 1960) en lui souhaitant que son fils ait plus de chance que lui. Qu'il puisse s'exprimer, avoir une réelle égalité des chances et des droits. Une réussite sociale...   

 

On perd sa vie parfois

A devoir la gagner.
Y'en a qui naissent rois,
D'autres du mauvais côté.

Toi, tu viens d'un pays que t'as presque oublié,
De sable et de soleil et d'éternel été.
Ceux qui ont de la chance y passent leurs vacances
Mais ceux qui y sont nés ne peuvent y travailler.
Après toutes ces années juste pour exister,
J'ai juste envie de dire à tes yeux fatigués.

Je voudrais que ton fils vive mieux que toi,
Dans le respect de mieux, qu'on le vouvoie,
Comme un homme, un Monsieur qui ne baisse pas les yeux,
Pareil à tous ces gens qui parlent sans accent.
Je voudrais que ton fils vive mieux que toi,
Qu'il aie toutes ses chances, tous ses droits,
Qu'il aie une signature, des mains blanches, une voiture
Et des papiers d'identité à perpétuité.

T'es pas un grand causeur. On te l'a jamais demandé.
T'as payé en sueur le prix quel faut payer.
Tu voulais qu'il ait tout sans jamais rien compter
Pour qu'il ait toutes ses chances comme les enfants de France,
Comme un dernier désir pour une ultime envie,
La seule raison de croire à un sens à ta vie.

Je voudrais que ton fils vive mieux que toi,
Dans le respect de mieux, qu'on le vouvoie,
Comme un homme, un Monsieur qui ne baisse pas les yeux,
Pareil à tous ces gens qui parlent sans accent.
Je voudrais que ton fils vive mieux que toi,
Qu'il aie toutes ses chances, tous ses droits,
Qu'il aie une signature, des mains blanches, une voiture,
Et des papiers d'identité à perpétuité.

Rédigé par M. Orain

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