Marie Reynier : '' Cette académie manque d'ambition '' (NR)

Publié le 19 Juin 2011

Discours controversé de la nouvelle rectrice publié dans la nouvelle République et la République du Centre cette semaine...

 

« Nous devons donner de l'ambition aux jeunes. » « Nous devons donner de l'ambition aux jeunes. » 

 

 

La nouvelle rectrice a des idées pour faire progresser l'académie, des méthodes pour y parvenir et aucune langue de bois pour le faire savoir.

 

 

De notre bureau d'Orléans

Marie Reynier, rectrice de l'académie Orléans-Tours, reconnaît : « Je ne peux rien modifier des conditions de rentrée, mais j'ai lancé des études pour faire bouger les choses. »
Quels sont vos premiers constats ou ceux qui vous ont le plus étonnée ?

« Deux tiers des enseignants sont dans leur établissement depuis plus de 6 ans, l'autre tiers, ce sont des étoiles filantes. Ces enseignants, tout en faisant très bien leur travail, sont dans une routine, sans esprit d'innovation. Or, je rappelle que nous devons amener la moitié d'une classe d'âge à un diplôme supérieur. L'académie est quatre points en dessous de la moyenne nationale. Nous devons donner de l'ambition aux jeunes, quitte à remettre en cause nos méthodes. Ici, je trouve que, globalement, l'Éducation nationale est trop maternante et pas assez paternelle pour donner quelques coups de pied au derrière ! On doit pousser les jeunes pour qu'ils aillent plus loin, plus haut. »
Le problème n'est-il pas le niveau de fin de primaire ou encore les classes surchargées ?

« Si on enlève des statistiques les enfants issus de l'immigration, nos résultats ne sont pas si mauvais ni si différents de ceux des pays européens. Nous avons beaucoup d'enfants de l'immigration et devons reconnaître notre difficulté à les intégrer. Commençons par combattre l'illettrisme de leurs parents. Quand je vous parle d'ambition, je parle bien sûr aussi de ces jeunes parmi lesquels il y a évidemment de grands talents cachés et qu'on loupe. En ce qui concerne les effectifs, selon les établissements, 21 élèves c'est trop, ailleurs on peut aller jusqu'à 30. Il faut mieux répartir les moyens. »
Quelles nouveautés ou réformes jugez-vous utiles de mettre en place rapidement ?

« Il faut d'abord rétablir l'égalité des chances, notamment entre le rural et l'urbain. Je souhaite que les bassins de vie de l'Éducation nationale coïncident avec ceux de l'Insee. Dans ces bassins - nous avons commencé à Bourges - nous devons raisonner de bac - 3 à bac + 3 et faire travailler ensemble proviseurs et enseignement supérieur, établir un continuum du lycée à l'université. Il faut élargir l'offre de formation, faire la chasse aux CAP qui sont des passeports pour le chômage, identifier les nouveaux besoins (la filière bois, par exemple), réfléchir en inter-académie (je pense à Limoges, pour l'Indre), etc. L'académie doit proposer, mais ne pourra mettre en oeuvre qu'en partageant sa vision avec les conseils généraux et évidemment le conseil régional. »
Êtes-vous étonnée que l'enseignement privé refuse du monde ?

« Ce qui m'étonne c'est que, quand il y a grève dans une cantine privée, les parents s'organisent pour assurer la surveillance. Donc ils paient et s'impliquent davantage que dans le public. Comment faire pour susciter cette implication dans le public ? »

 

 

Propos recueillis
par Bruno Besson

Rédigé par M. Orain

Publié dans #Education nationale

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