HIDA: Ray ventura et ses collégiens
Publié le 1 Juillet 2012
4 chansons majeures qui peuvent être utilisées pour l'histoire des arts
- Tout va très bien, Madame la Marquise (1935, paroles de Paul Misraki, Bach et Henri Laverne)
- Ça vaut mieux que d’attraper la scarlatine (1936)
- Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ? (1937)
- On ira pendre notre linge sur la ligne Siegfried
Au même titre que le film de Renoir La Règle du jeu, Tout va très bien Madame la marquise est devenu un raccourci historique pour dépeindre l'immédiate avant-guerre (années 1935-1939) en France et peut-être plus particulièrement les accords de Munich (septembre 1938). Or, dès l'année suivant son enregistrement (22 mai 1935) la formule fait déjà flores auprès des journalistes. La formule "Tout va très bien Monsieur Herriot" paraissant au moment des grèves de juin 1936. Ce sera ensuite « Tout va très bien Monsieur Mussolini ». Et enfin Tout va très bien mon Fürher sur les ondes de Radio-Londres .
L'origine (moderne) du refrain est attribuée à Bach et Laverne, auteur d'un sketch portant le même titre.
Chantée à trois voix à l'origine, elle raconte une conversation téléphonique entre une vieille aristocrate et son valet James qui lui fait part des catastrophes survenues dans son château pendant son absence de deux semaines (depuis la mort de sa jument jusqu'au suicide de son mari le Marquis apprenant qu'il est ruiné et l'incendie du château).
Ça vaut mieux que d’attraper la scarlatine est une invitation à relativiser face aux aléas de l'existence, en rappelant que d'autres événements pourraient être autrement plus fâcheux. Ainsi un attouchement, l'empalement, la circoncision, ou la peine capitale valent-ils mieux que les énumérations faites en conclusion de refrains devenus célèbres : « ça vaux mieux que » : « d'attraper la scarlatine », « d'avaler d' la mort aux rats », « de sucer d' la naphtaline », « de faire le zouave au pont d' l'Alma. Le dernier refrain propose des variantes ; « ça vaux mieux que » : « d'avaler le pont d' l'Alma » « du vinaigre dans les sardin's », « faire le zouave chez Ventura ».
On ira pendre notre linge sur la ligne Siegfried (We're Going to Hang out the Washing on the Siegfried Line) est une chanson canadienne utilisée durant la guerre en Europe en 1939 reprise par les soldats français, emblématique du début de la Drôle de guerre, à la fin de 1939. Elle fait référence à la ligne Siegfried.
Jimmy Kennedy et Michael Carr créent la mélodie et la chanson en imitant, par dérision, le rythme très scandé de la musique militaire allemande accompagnant les défilés des troupes marchant au pas de l'oie. Paul Misraki écrit les paroles françaises et Ray Ventura et ses collégiens font de cette chanson un arrangement très connu. Le succès est immédiat et les soldats britanniques et français chantaient joyeusement cette chanson en montant au front.
La ligne Siegfried était une ligne fortifiée construite par les Allemands en face de la ligne Maginot, bien qu'elle soit à l'origine une ligne construite en 1916 et 1917 pendant la Première Guerre mondiale par l'Allemagne, raccourcissant le front pour la circonstance.
Un petit Tommy chantait cet air plein d'entrain
En arrivant au camp
Tout les p'tits poilus joyeux apprirent le refrain
Et bientôt le régiment
Entonnait gaiement:
Refrain :
On ira pendr' notre linge sur la ligne Siegfried
Pour laver le linge, voici le moment
On ira pendr' notre linge sur la ligne Siegfried
A nous le beau linge blanc.
Les vieux mouchoirs et les ch'mis's à Papa
En famille on lavera tout ça
On ira pendr' notre linge sur la ligne Siegfried
Si on la trouve encore là.