Brevet 2011: Histoire "Le régime de Vichy"
Publié le 29 Juin 2011
Epreuve d’histoire: "Le régime de Vichy"
Document 2: L'entrevue de Montoire en zone occupée, le 24 octobre 1940
La photographie originale
Document 3: Affiche Vichyssoise (sans date, entre 1940 et 1942)
En couleur pour information (on distingue l'étoile de David en haut à gauche)
Questions - 8 points
Question 1, document 1 (2 points) :
"L'Etat français est un régime non démocratique": Relevez deux arguments justifiant cette affirmation.
On peut affirmer que l'Etat français est un régime non démocratique car tout le pouvoir est confié aux mains d'un seul homme, le maréchal Pétain. Il cumule ainsi les pouvoirs exécutif et législatif. Il n'y a plus de séparation des pouvoirs.
Question 2, document 2 (3 points):
Qui sont les deux personnages qui se serrent la main ? Quel est le sens politique de cette poignée de main ?
Les deux personnages sont le maréchal Pétain à gauche et Adolf Hitler à droite. Cela confirme la reddition de la France et la mise en place d'une collaboration entre les deux pays.
Question 3, document 3 (3 points):
Quelles sont les deux grandes idées que l'auteur de ce document veut faire passer ? Comment peut-on qualifier cette affiche ?:
L'auteur de ce document veut faire passer les idées essentielles de la vision de la France du maréchal Pétain. Un retour à une France "traditionnelle" (voire réactionnaire). On dénigre la IIIème République (à gauche) pour mettre en avant la nouvelle devise: "Travail, famille, Patrie"
Paragraphe argumenté - 10 points:
Sujet : «A partir des informations tirées des documents et de vos connaissances personnelles, rédigez un paragraphe argumenté d'une vingtaine de lignes qui présente les principaux caractères du régime de Vichy »
Introduction- Le traumatisme de la défaite
Une drôle de guerre pendant 9 mois (septembre 1939 - mai 1940) avec une stratégie française fondée sur la défense ; puis l’anéantissement de la France en 6 semaines (Blitzkreg, mai-juin 1940), exode des civils qui fuient les combats. C’est la débâcle. Démission du gouvernement Paul Reynaud et nouveau gouvernement formé par le Maréchal Pétain qui demande l’armistice, signé le 22 juin 1940 à Rethondes (choix fort par les Allemands, fin des combats mais pas de traité de paix). Pour Pétain, la guerre est perdue Le discours de Pétain est grave et pessimiste. Pour les Français, Pétain est resté le sauveur de 1914-18, un vieillard très populaire, l’homme providentiel. L'armistice (fin des combats mais pas de traité de paix).
I -Le régime de Vichy Un régime autoritaire et d’ordre moral
La France est coupée en deux parties par une ligne de démarcation : zone libre / zone occupée. La zone libre est dirigée par Pétain qui a reçu les peins pouvoirs.
Le 10 juillet 1940, une loi, dite « constitutionnelle », votée par les deux Chambres (569 voix pour, 80 contre et 17 abstentions) réunies en Assemblée nationale au casino de Vichy donne tous les pouvoirs au maréchal Pétain, sans contrôle de l’Assemblée, avec pour mission la promulgation d’une nouvelle Constitution. Celle-ci ne verra jamais le jour. De sorte que l’État français allait rester durant toute sa durée un État provisoire. Pétain engage personnellement et officiellement, le régime de Vichy dans la collaboration, suite à l’entrevue de Montoire du 24 octobre 1940 (document N°2), durant laquelle il rencontra Hitler . Cette « poignée de main de Montoire », sera par la suite largement diffusée aux actualités cinématographiques, et exploitée par la propagande allemande.
Le régime met en place une « Révolution Nationale », basée sur un nouvel ordre moral. Un rejet de « l’anti-France » : communisme, étrangers, juiverie, capitalisme, résistants… On exaltate les valeurs traditionnelles du passé (régime réactionnaire). (voir connaissance du document 3)
II Un régime collaborateur
Mise en place d’un régime policier contre les « ennemis de l’intérieur (opposants à la Révolution Nationale) et d’une juridiction d’exception (Cour de Riom : Blum, Daladier emprisonnés), Laval membre du gouvernement, un ardent collaborateur.
Le 24 octobre 1940, Pétain rencontre Hitler à Montoire, et ouvre la voie à la collaboration politique en espérant obtenir une place privilégiée dans l’ordre nouveau européen : Vichy devance même les exigences allemandes : LVF en 1941 sur le front de l’est contre le bolchevisme, STO en 1943 (750 000 jeunes partent), Milice en 1943 pour traquer les résistants et les juifs. La nouvelle constitution crée l’état français (fin de la Troisième République) c'est une dictature personnelle de Pétain.
Certains français résistent:
De Gaulle lance un appel à l’union des Français et à la Résistance. L’appel est entendu par une minorité de personnes sur la BBC en France. Il crée un Comité Français de Libération Nationale, ébauche de gouvernement, appuyé sur les Forces Françaises Libres (FFL), basées à Londres puis Alger. Il essaie de se faire reconnaître par les Alliés.
Une minorité, dont le nombre augmente tout au long du conflit (230 000 cartes de « combattants volontaires de la Résistance » avant mars 1944, avec les sympathisants et les militants non encartés, estimation d’un million), des membres actifs clandestins.
Les groupes sont d’abord spontanés, puis des réseaux s’organisent avec trois objectifs :
- organiser des évasions
- renseigner (recueillir des informations sur l’ennemi)
- saboter (266 réseaux utilisant 150 000 agents), participation communiste très forte à partir de l’invasion de l’URSS en juin 1941, ils constituent parfois des maquis.
Exemples de réseaux : Combat, Francs-Tireurs, Libération-Sud, L’Organisation Civile et Militaire, Ceux de la Résistance, le Front National…
Les conséquences de la seconde bataille de France sont lourdes en représailles nazies :
Ex: Oradour-sur-Glane en 1944
III Un régime antisémite :
A l'initiative de Vichy. Loi d’épuration de l’administration dès juillet 1940, suivie du statut des Juifs le 3 octobre 1940 : certaines professions sont interdites et les droits amputés (modelé sur les lois de Nuremberg). Le 3 juin 1941, loi d’internement : recensement et internement des Juifs, automne 1941, création de la police aux questions juives, fin mars 1942, 1er convoi de Juifs de Drancy à Auschwitz, le 20 août 1941 ouverture du camp de Drancy contrôlé par la GESTAPO et gardé par les gendarmes français. Le port de l’étoile jaune est rendu obligatoire à partir de 6 ans, le 7 juin 1942. Rafle du Vélodrome d’Hiver le 16 juillet 1942 : la police française rafle 3031 hommes, 5802 femmes et 4051 enfants dans le 15° arrondissement de Paris (préparée par Bousquet). Au total en France, la « solution finale » a vu la déportation de 75 721 Juifs dont seulement 2566 ont survécu en 1945. Cette collaboration active n'appaise pourtant pas les privations que subissent les français
Conclusion
Il crée le Service du Travail Obligatoire et la Milice en 1943. Il impose le système antisémite (statut des Juifs, étoile jaune) et participe activement à la déportation (rafle du Vélodrome d’Hiver en juillet 1942). Le bilan est proche de 80 000 victime La France souffre : la population a faim et froid (pénurie d’aliments et de charbon, rationnements et marché noir) et elle a peur (chantage, répression par des prises d’otages, rafles) car la Gestapo et la Milice veillent. L’Occupation est une période sombre pour la population française. A la Libération, les vengeances et la violence éclatent. On est loin d'une justice sereine. Pourtant certains collaborateurs (comme Maurice Papon) deviendront des personnalités importantes des gouvernements d'après guerre.
Liens
La France pendant La seconde guerre mondiale (1939-1945)
- Brevet 2010 (Pondichery): Vivre en France sous l'occupation
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- Sujet: Le bilan de la seconde guerre mondiale (Sujet Aurélien Chevalme et Emmanuelle Hervé)
Sortie scolaire: Le musée de la réistance de Lorris