Les espaces de production dans le monde : une diversité croissante
Publié le 4 Février 2020
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À l’échelle mondiale, les logiques et dynamiques des principaux espaces et acteurs de production de richesses (en n’omettant pas les services) se recomposent. Les espaces productifs majeurs sont divers et plus ou moins spécialisés. Ils sont de plus en plus nombreux, interconnectés et se concentrent surtout dans les métropoles et sur les littoraux. Les processus de production s’organisent en chaînes de valeur ajoutée à différentes échelles. Cela se traduit par des flux d’échanges matériels et immatériels toujours plus importants. Les chaînes et les réseaux de production sont, dans une large mesure, organisés par les entreprises internationales, mais l’implantation des unités productives dépend également d’autres acteurs – notamment publics –, des savoir-faire, des coûts de main d’œuvre ou encore des atouts des différents territoires. Ceux-ci sont de plus en plus mis en concurrence. Parallèlement, l’économie numérique élargit la diversité des espaces et des acteurs de la production.
Études de cas possibles :
Les espaces des industries aéronautique et aérospatiale européennes : une production en réseau.
Singapour : l’articulation de la finance, de la production et des flux.
Les investissements chinois en Afrique : la recomposition des acteurs et espaces de la production aux échelles régionale et mondiale.
La Silicon Valley : un espace productif intégré de l’échelle locale à l’échelle mondiale.
Introduction:
Les espaces productifs: Espace mis en valeur dans un but de création de richesses (agriculture, mines, industrie, tertiaire...) par différents acteurs.
ces acteurs peuvent être publics (collectivités locales, états, organisations d'états) ou privés (individus, entreprises)
1- Une richesse en progrès constant
En 25 ans, le PIB mondial a doublé pour atteindre 79 800 milliards de dollars. Mais cette croissance est inégale. La Chine concentre à elle seule plus de 50% de la croissance économique mondiale.
Le système reste pourtant très polarisé: le G20* concentre à lui seul 90% du PIB et 85% du commerce mondial.
2- Des inégalités de plus en plus fortes.
1% de la population concentre à elle seule 46% de la richesse mondiale. 8% possède 86% de la richesse.
Pendant ce temps près des 3/4 des êtres humains doivent se partager 2,4% des richesses restantes.
B - La conquête de nouveaux espaces productifs.
1- Vers l'infini et au-delà !!!
Pour combler les besoins de consommation (réels ou supposés) on doit chercher et exploiter des ressources de plus en plus loin. Des espaces qui étaient marginaux d'intègrent désormais dans la mondialisation pour l'exploitation de leurs ressources (Amazonie, Sibérie, Sahara, Antarctique ?, grands fonds marins ?, espace ?)
2- Tête de gondole.
Pour se différencier de nombreux états mettent en avant une production originale, exotique. (fruits et légumes tropicaux, labels de qualité, artisanat culturel etc.) Accentuant ainsi les flux à travers le monde et les consommations parfois à contre temps par rapport aux saisons (ex: avocats)
3- Innover ou périr.
Pour survivre à cette concurrence de nombreux pays misent sur l'innovation technologique. On essaie d'attirer les meilleurs chercheurs et ingénieurs dans des centres spécialisés (Silicon Valley en Californie, Bangalore en Inde, Sophia Antipolis à Nice...)
Les firmes transnationales (FTN) sont des acteurs majeurs de la mondialisation. Elles hiérarchisent les espaces de production. La division internationale du travail conduit chaque territoire à développer un avantage concurrentiel de façon à se démarquer au sein de la concurrence mondiale.
1- Les principaux agents de la mondialisation.
IDE* multiplié par 7 en 20 ans.
2/3 du commerce mondial, 25% du PIB mondial, 80 millions de salariés.
2- Une influence considérable
Les FTN agissent sur nos goûts, notre culture (soft power). S'appuient sur un lobbying* efficace (Conférence de Davos, Union Européenne) malgré la résisance de plus en plus d'ONG et d'associations citoyennes (ex: extinction rebellion, Sea Sheperd)
3- Rester maître chez soi.
Malgré tout, les FTN gardent les emplois qualifiés et stratégiques (sièges sociaux, recherche, production à haute valeur ajoutée...) Aidées en général par leur état d'origine qui les soutiens.
1- La triade reste dominante malgré tout.
83% de la production manufacturière mondiale est effectuée par 20 pays. 78% de la richesse reste polarisée dans les pays dit du Nord. La triade reste écrasante sur les flux mondiaux.
2- Les pays émergents deviennent de redoutables concurrents.
Les pays émergents et nouveaux pays industrialisés concentrent les fonctions industrielles du fait des avantages comparatifs qu’ils offrent : main‑d’œuvre abondante et peu chère, foncier disponible et abordable etc.
Ils sont ainsi des fournisseurs de matières premières agricoles, minérales et énergétiques. Ils sont aussi parfois pays ateliers (textile, électronique...)
3- Les Pays les moins avancés (PMA), des marges évitées
Ils accueillent les fonctions extractives. Elles sont exploitées pour leurs ressources primaires (agriculture, mines) servant à la production de marchandises (cobalt pour les batteries, uranium pour le nucléaire, pétrole pour l'essence etc.). Ils n'ont pas l'outil de production nécessaire pour transformer leurs produits (ex cacao en chocolat) et pour augmenter ainsi leur valeur ajoutée.
Souvent ils sont touchés par une instabilité politique forte, une corruption endémique, des crises de malnutrition, une population moins éduquée et parfois un enclavement.
Conclusion: La faiblesse apparente des États.
La mise en concurrence des États, optimisation fiscale voire dumping fiscal. Les paradis fiscaux proposent une fiscalité très faible. Les états pour rester compétitifs ont tendance à baisser la fiscalité sur les hauts revenus et les entreprises. Ils doivent alors abandonner des services (santé, défense, police, éducation...) ou augmenter la fiscalité sur les personnes moins aisées. Les acteurs publics s’intègrent dans cette compétition en cherchant à promouvoir leur territoire à travers des campagnes de marketing territorial.
Pour autant c'est l'État qui détient les clés réelles du pouvoir s'il le souhaite. Il gère les infrastructures (routes, train, aéroports, réseau internet) et la sécurité (maintient de l'ordre).
1- Un réseau mondial (cartes)
150% d'augmentation des flux depuis 1990, 90 % des échanges passent par la voie maritime, 80% des échanges maritimes sont opérés grâce à des conteneurs.
2- Le transport maritime est vital pour l'économie mondiale
Approvisionnement en énergie, en denrées agricoles, en matières premières ; échanges de produits manufacturés (containers)...
Conteneurisation :
Une étude menée sur 22 pays industrialisés ayant adopté la conteneurisation entre 1962 et 1990 montre qu’en moyenne, 20 ans après cette adoption, ce système génère une hausse de 780 % du commerce avec les partenaires commerciaux (alors que sur le même laps de temps l’adhésion aux accords GATT ne provoque qu’une hausse de 285 % et que de simples accords bilatéraux ne permettent qu’une hausse de 45 %)
14-15 milliards de tonnes transportés en 2020, mais sur un nombre d’axes limité avec des ports spécialisés.
3- La mondialisation renforce ainsi la littoralisation et le rôle des façades maritimes.
Littoralisation: processus ancien mais qui a pris une dimension importante depuis 1945. Elle consiste en une migration des populations vers les littoraux (richesses halieutiques, ouverture sur la mondialisation) et une maritimisation de l'économie. C'est une concentration des hommes et des activités sur les littoraux Ces conséquences sont donc une concentration croissante de population sur les côtes
Question des seuils (Ouessant, Malacca, Ormuz en plus de Suez, Panama et Gibraltar) et des ports (dépendance à l’égard de la terre, avant-pays et arrière-pays, hubs). Il y a des points de passage obligé qui sont stratégiques.
Container : changement des rapports entre le port et la ville (dissociation entre les deux. Port autonome détient des terres, donc propriété privée)
1- Une spécialisation de certains états. L’Inde s’est spécialisée dans les services informatiques grâce à une main-d’œuvre compétente et anglophone à bas coût. Elle apparaît aujourd’hui à l’échelle mondiale comme un espace de production privilégié pour les services informatiques. De nombreuses FTN y sous-traitent leurs activités.
2- Des spécialisations locales : À l’échelle locale, des systèmes productifs spécialisés, portés par des acteurs locaux, peuvent également permettre à un espace de se différencier à l’échelle mondiale. C’est le cas du Nord de la Suède avec les data centers. Certains territoires touristiques ou certaines zones se spécialisent dans une économie de services destinées aux habitants.
3- L'exemple de l'Iphone
Etude de cas.
Conclusion:
Des systèmes productifs émergent à l’échelle mondiale : ils sont fondés sur la mise en réseau des espaces productifs dont dépend la rentabilité d’un produit. Les espaces de production sont éclatés et complémentaires : chacun est spécialisé dans un domaine précis (conception de produits, fonction industrielle, fonction extractive). Cela induit des flux croissants. Dans le cadre de la concurrence, les acteurs publics cherchent à attirer des entreprises en proposant des mesures incitatives telles qu’une adaptation du droit du travail (dumping social) ou une exonération de taxes (dumping fiscal).
La révolution numérique.
La généralisation des nouvelles technologies d'information et de télécommunication (TIC) font circuler très rapidement les connaissances et l'information (vraie ou fausse). Tous les systèmes productifs sont concernés par l'informatisation, la robotisation, l'automatisation notamment.
Toutes les fonctions sont concernées: Direction, gestion, transport, commerce...
De nouveaux systèmes sont apparus (internet) ou vont apparaître (5G) induisant de nouvelles logiques (production en juste à temps, perte de la notion de distance) faisant abstraction du coût environnemental (production de CO2 d'un objet).
1- L'essor des réseaux Cette nouvelle logique repose sur l'essor des réseaux. Internet, 5G... ces réseaux reposent sur des infrastructures: ADSL, fibre, câbles sous-marins (360 câbles sur 1,2 millions de kilomètres, 1000 stations d'interconnexions, 90% des informations échangées dans le monde).
Le réseau bancaire SWIFT regroupe 11 000 institutions et banques dans 208 états. Cette économie repose sur des datas centers. Il y en a 4500 dans 122 pays qui stockent les données des grandes FTN du numérique (GAFAM mais aussi Alibaba, ebay etc.)
2- L'ubérisation de la société
Ces réseaux connectés offrent de nombreux services. Aux entreprises mais aussi à l'individu. Suivi GPS de son colis, commandes à distance. Ce qui offre une concurrence jugée parfois déloyale (Amazon contre les libraires par ex). Le livreur n'est plus qu'un individu sans contrat, remplaçable facilement dans une chaîne de commande qui lui échappe totalement. Cette uberisation ne touche pas que l'économie mais aussi les relations entre les personnes (Tinder par ex)
Conclusion
Cette révolution numérique n'est pas achevée. Une féroce bataille juridique, technologique, industrielle, commerciale se déroule pour en fixer les bases. Ces réseaux restent fragiles (cybercriminalité) et peut impacter le quotidien de chacun (soupçon de fraudes lors des élections, infox etc.)
La maîtrise de ces données est essentielle. La prépondérance des Etats-Unis et les ingérences dans le champ politique peuvent inquiéter à juste titre.
Cartographie: Croquis de synthèse
Source: