L’Europe entre restauration et révolution (1814-1848)
Publié le 30 Octobre 2019
Thème 1 : L’Europe face aux révolutions (11-13 heures)
Chapitre 2. L’Europe entre restauration et révolution (1814-1848)
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Objectifs : Ce chapitre vise à montrer la volonté de clore la Révolution, dont témoigne la restauration de l’ordre monarchique européen, ainsi que la fragilité de l’œuvre du congrès de Vienne.
Programme: On peut mettre en avant
- Les deux expériences de monarchie constitutionnelle en France (la charte de 1814 ; la charte révisée de 1830)
- Le projet de construire une paix durable par un renouvellement des règles de la diplomatie
- L’essor du mouvement des nationalités qui remet en cause l’ordre du congrès de Vienne ;
- La circulation des hommes et des idées politiques sous forme d’écrits, de discours, d’associations parfois secrètes (« Jeune-Italie » de G. Mazzini …) ;
- Les deux poussées révolutionnaires de 1830 et 1848 en France et en Europe.
Points de passage et d’ouverture
- 1815 – Metternich et le congrès de Vienne.
- 1822 – Le massacre de Chios.
- 1830 – Les Trois Glorieuses.
Introduction:
Document introductif: Un exemple de tableau romantique, "Le 28 juillet ou La liberté guidant le peuple" de Delacroix. Un très grand tableau (2,6 mètres sur 3,25 mètres) qui a marqué l'histoire.
Composition
C'est une oeuvre romantique
C'est un événement d'actualité extraordinaire, elle donne beaucoup d'importance au mouvement. Elle cherche à exprimer un idéal (la liberté), a éveiller les sentiments (pitié, enthousiasme, détermination)
Le peintre insiste sur les sujets qui l'intéressent, les autres sont flous...
Conclusion
Cette oeuvre est associé souvent à tort à la révolution de 1789. Elle à une force subversive au XIXème siècle (on expose l'oeuvre puis on la retire car on a peur qu'elle attise l'émeute contre le nouveau roi: "Louis-Philippe").
Finalement, c'est Louis-Philippe qui l'achète et l'expose au musée du Luxembourg (1855: Pour l'exposition universelle). Il ne sera vraiment exposé qu'après la mort de Delacroix, en 1863, quand le régime était moins répressif.
Introduction:
Napoléon vaincu, le frère de Louis XVI rentre en France et monte sur le trône. La France devient une monarchie constitutionnelle (régime monarchique basée sur un texte constitutionnel établissant une séparation des pouvoirs entre le roi et le parlement).
1- Metternich
Fiche d'activité "Metternich, acteur majeur du nouvel ordre européen"
1806: Ambassadeur de France
1809: Ministre des affaires étrangères d'Autriche
18 septembre 1814: Début du congrès de Vienne
20 mars 1815: Retour triomphal de Napoléon Ier à Paris.
9 juin 1815 : Acte final du congrès de Vienne
18 juin 1815: Défaite finale de Napoléon Ier à Waterloo
26 septembre 1815: Pacte de la Sainte Alliance.
20 novembre 1815: Traité de Paris
1821: Metternich chancelier impérial d'Autriche.
2- L'ordre européen selon Metternich
Metternich souhaite fonder une Europe conservatrice (opposée au progressisme). Il souhaite s'appuyer sur un pouvoir monarchique fort et d'une "nation chrétienne".
La souveraineté des peuples selon Metterich
3- La création de la Sainte Alliance
Les quatre grandes puissances européennes s'allient contre Napoléon et signe la quadruple alliance.

1- Une nouvelle carte européenne
Carte animée. Carte interactive

Fiche d'activité "Les conséquences territoriales du congrès de Vienne"
2- Une Europe libérale et réactionnaire.
Liberté de navigation sur les fleuves et l'abolition de la traite des esclaves. L'avis des peuples n'est pas pris en considération. L'influence de Metternich a porté ses fruits.
3- L'Autriche au cœur du jeu Européen
L'Empire d'Autriche est à son apogée, au cœur de l'Europe elle contrôle un grand territoire qui est aussi une mosaïque de peuples. Avec ses alliées elle se donne le droit d'intervenir dans les affaires internes des autres pays quand elle y voit un trouble à l'ordre public.

1- Le système Metternich
Metternich cherche à réunir régulièrement les membres de la Quadruple Alliance pour gérer les affaires européennes (congrès de Troppau en 1820, de Laybach en 1821, de Vérone en 1872).

Fiche d'activité "La nouvelle diplomatie issue du "système" Metternich"
2- Une efficacité... Temporaire
On pourrait donc résumer l'Autriche de Metternich par trois formules :
- censure et état policier ;
- essor culturel ;
- prospérité économique (la révolution industrielle se met en place comme partout ailleurs en Europe).
Metternich consacra tous ses soins à maintenir le système établi en 1815 et à lutter contre les idées de la Révolution, qu’il jugeait, en toute bonne foi, pernicieuses pour l’Autriche et pour l’Europe. Cette préoccupation tourna chez lui à l’obsession. Ainsi, en 1832, il écrivait à un diplomate autrichien d’origine hongroise, le comte Apponyi : « il n’existe en Europe qu’une seule affaire sérieuse et cette affaire, c’est la Révolution. »
3- Le retour de la France dans le concert des Nations
Talleyrand cherche à redonner une place à la France dans les négociations. Chose difficile car elle est vaincue. Néanmoins Louis XVIII puis Charles X sont soutenus. Mais peu populaires. La France va donc a nouveau jouer les troubles fêtes en Europe.
1- Louis XVIII (1815-1824)

Louis XVIII est le frère de Louis XVI. Il était exilé depuis 1791. En mai 1814 il est rentré à Paris et monte sur le trône. Passé la brève période des Cent Jours où il perd le pouvoir il est resté roi jusqu'à sa mort (de la gangrène).
C'est donc un souverain affaibli. Mis en place par des régimes opposés à la France qui souhaite s'afficher avec tous les attributs du pouvoir (qu'il n'a plus totalement) dans son tableau de sacre.
2- La charte de 1814

La charte garantit les principaux droits issus de la Révolution et de l'Empire. Le suffrage est censitaire mais le gouvernement n'est pas responsable devant le parlement (contrairement à un régime parlementaire).
Sur certains point le régime est clairement réactionnaire. La Marseillaise est interdite, le drapeau blanc rétabli et le catholicisme est religion d'Etat.
3- Charles X (1824-1830)

Quand Charles X, frère de Louis XVIII, arrive au pouvoir en 1824, il accepte de maintenir la Charte. Mais, très vite, il cherche à se démarquer avec force de la politique de son frère qu’il juge trop conciliante. Il se rapproche des « ultras », les royalistes désireux d’annuler la Charte constitutionnelle. Fin juillet 1830, par les « ordonnances de Saint‑Cloud », Charles X tente de modifier la loi électorale et de supprimer la liberté de la presse.
1- Les 3 Glorieuses (PPO)
Charles X est partisan d’un pouvoir royaliste fort, il est hostile aux principes constitutionnels de la période révolutionnaire et entend se démarquer de la politique de Louis XVIII, jugée trop conciliante. Le 25 juillet 1830, il promulgue des ordonnances afin de renvoyer la Chambre des députés, contournant ainsi les élections qui venaient de se dérouler. Ces ordonnances entraînent la révolution des Trois Glorieuses les 27, 28 et 29 juillet : c’est la fin de la Restauration.
Un exemple de tableau romantique, "Le 28 juillet ou La liberté guidant le peuple" de Delacroix. Un très grand tableau (2,6 mètres sur 3,25 mètres) qui a marqué l'histoire.
Il a été crée par Eugène Delacroix (pour mes anciens lecteurs rappelez-vous, ce tableau était sur les anciens billets de 100 francs...) qui vécut entre 1798 et 1863. Il évoque la révolution de 1830 à Paris (celle qui fait chuter Charles X pour Louis-Philippe. Delacroix le peint à l'âge de 32 ans. Delacroix est né riche (son père était ambassadeur) et est célèbre depuis 1824, grâce à un tableau sur la lutte du peuple Grec.
Les personnages
2- Abdication et nouveau roi
Le 2 août Charles X abdique et convainc son fils de renoncer au trône. Cette abdication se fait au profit de son petit-fils Henri, duc de Bordeaux. le duc d'Orléans devient le régent. Finalement le Duc d'Orléans prend le pouvoir sous le nom de Louis-Philippe Ier
Le 2 août Charles X abdique et convainc son fils de renoncer au trône. Cette abdication se fait au profit de son petit-fils Henri, duc de Bordeaux. le duc d'Orléans devient le régent.
1- Louis-Philippe Ier, roi des français (1830-1848)
Louis-Philippe, « prince dévoué à la cause de la Révolution ». C’est ainsi que le surnomme Adolphe Thiers, l’un des députés qui défendent sa candidature et réussissent à l’imposer sur le trône. Le nouveau roi applique rigoureusement la Charte, qui a été révisée et approuvée par les deux chambres, renforçant ainsi le caractère parlementaire du régime. Mais en réalité, le roi seul détient le pouvoir exécutif et promulgue les lois, tout en œuvrant à renforcer le prestige de la monarchie. Le suffrage reste censitaire. Tout au long de son règne, les émeutes et les complots se multiplient.
2- Vers la fin de la monarchie
Plus d’un million d’habitants vivent alors dans Paris, dans des conditions souvent difficiles : pauvreté, bâtiments insalubres, épidémies, chômage. Les ouvriers, de plus en plus nombreux, sont exclus de la vie politique à cause du vote censitaire.
L’opposition aspire à des réformes politiques, notamment électorales, et remobilise les idéaux révolutionnaires. En 1847, la femme de lettres Marie d’Agoult publie par exemple un Essai sur la liberté. Fin janvier 1848, le député Alexis de Tocqueville alerte sur ce « vent de révolution » qui souffle, mais le roi Louis‑Philippe refuse de l’écouter. Les revendications sont nombreuses : abolition de l’esclavage, instauration du suffrage universel.
3- Révolution de février 1848
Le roi refusant de réformer le régime, l’opposition organise une série de banquets politiques pour diffuser les idées réformistes. Lorsque le gouvernement interdit ces banquets (le 19 février 1848), des émeutes éclatent en réaction. Quand le peuple parisien descend dans la rue le 22 février, le roi est d’abord tenté par la répression violente : le 23 au soir, l’armée tire sur la foule, faisant plusieurs dizaines de morts (fusillade du boulevard des Capucines). Refusant finalement de mater la révolte dans le sang, le roi abdique le 24 février. Quelques heures plus tard, les révolutionnaires envahissent l’Assemblée et déclarent la fin de la monarchie ; Alphonse de Lamartine proclame dans la foulée la IIe République.
Comparer les deux fonctionnements politiques des deux monarchies.
« la monarchie de Juillet correspond-t-elle à une simple consolidation de ce qui avait été acquis ou à un dépassement de ces acquis ? »
Partir sur la charte révisée et concessions libérales+pression des oppositions (attentat de Fieschi + durcissement du régime+ sociétés secrètes ?)
1- La volonté d'une Europe romantique et libérale
De nombreux Européens revendiquent le droit à l'égalité entre les citoyens et le droit aux libertés individuelles (politiques, de conscience, d'expression...) mais les grandes puissances se partagent les territoires sans se soucier des volontés des populations locales ce qui fait émerger de nombreux mouvements nationaux.
2- L'émergence des mouvements nationaux
Par leurs luttes, plusieurs peuples accèdent à l’indépendance et forment de nouveaux États : c’est notamment le cas de la Grèce (1821‑1832) ou de la Belgique (1830). D’autres échouent : les insurgés italiens de Parme et Modène, qui veulent former une nouvelle nation et se libérer de la domination autrichienne, sont violemment réprimés en mars 1831 ; de même pour les insurgés polonais, contraints à l’exil par l’Empire russe qui annexe la Pologne à partir de septembre 1831
3- La répression: Le massacre de Chios (PPO)
Au XIXe siècle, l’Empire ottoman, un vaste empire multiethnique, est encore une grande puissance politique et militaire, mais est fragilisé et contesté par la multiplication des aspirations nationalistes. En 1821, les Grecs se révoltent et réclament leur indépendance, déclenchant une violente répression. En avril 1822, les Ottomans massacrent plusieurs dizaines de milliers de Grecs sur l’île de Chios, pour faire un exemple. Le massacre marque l’opinion internationale, qui se prend de sympathie pour la cause grecque. La Grèce obtient finalement son indépendance en 1827.
1- La révolte Belge (1830)
2- Les troubles en Allemagne et en Italie
Répression violente en mars 1831 en Italie par l'Autriche.
3- L'insurrection Polonaise
Répression par les Russes et exil contraint à partir de septembre 1831.
Pendant ce temps en Amérique Latine de nombreux pays accèdent à l’indépendance. De 1810 à 1824 le Venezuela, l'Equateur, le Mexique, l'Argentine, le Pérou ou encore la Bolivie accèdent à l'indépendance.
1- Une conséquence d'une nouvelle révolte en France
Après la France (22 février), c’est au tour de l’Autriche (13 mars), de la Prusse (18 mars), puis de l’Italie. Les nations tchèque, polonaise, hongroise et roumaine se soulèvent également.
2- L'Autriche vacille
Les révolutions aboutissent à quelques changements de régime (France, Danemark), mais sont le plus souvent réprimées. En 1849, l’Empire d’Autriche, dirigé par François Joseph Ier, soumet Palerme, Florence et Venise et étouffe les insurrections ayant lieu sur son sol. Dans l’espace germanique, les aspirations nationales échouent et l’unité ne se fait pas.
3- L'Automne des princes.
Aux revendications politiques et sociales s’ajoutent souvent une volonté d’union nationale et d’indépendance. Un nouveau sentiment s’impose : Le patriotisme.
Sources:
- M. Urgon
- La Turquie face à l'occident. Les cours du collège de France
- Manuel Belin, Sylvie Aprile, 1815-1870 : la Révolution inachevée, sous la dir . de Joël Cornette, Belin, 2010.