La Chine depuis 1978, une superpuissance ?

Publié le 29 Janvier 2018

Sujet: "La Chine depuis 1978, une superpuissance ?"

 

Introduction:

Atelier du monde, usine du monde, banquier du monde, bientôt maître du monde… Où s’arrêtera la Chine ? Ce qu’on sait déjà, c’est qu’après être devenue la première puissance économique de la planète en 2014, rien ne semble vouloir l'arrêter. Mais la puissance économique suffit-elle a obtenir le statut de superpuissance ?

 

I – La Chine, de l'ouverture à la puissance

L'enjeu pour les successeurs de Mao est, à la fin des années 1970, de construire une nouvelle puissance économique chinoise.

A – Une ouverture économique progressive et contrôlée : le chemin de la puissance économique

L'ouverture économique de la Chine se fait en trois grandes étapes :

– 1978-1989 : décollectivisation des terres, mise en place d'un "capitalisme rural", ouverture aux capitaux étrangers par l'intermédiaire des zones économiques spéciales en 1980.

– 1992-2001 : Den Xiaoping tourne entièrement son pays vers le "socialisme de marché" en partant à la conquête de nouveaux marchés. La Chine devient l'usine du monde (production de biens de consommation).

– Depuis 2001 : cette année correspond à l'entrée de la Chine à l'OMC. Les secteurs secondaires et tertiaires, devenus équivalents, dominent maintenant l'économie du pays, de moins en moins agricole.

La Chine est donc depuis 2014 la première puissance économique mondiale (même si si PIB/hab reste faible). Elle possède des réserves monétaires importantes lui permettant d'investir dans le monde entier (Afrique, États-Unis, Europe).

B – L'affirmation politique de la Chine

La Chine est montée en puissance progressivement politiquement. Elle remplace Taïwan en 1971 en tant que membre permanent au conseil de sécurité de l'ONU et devient donc -  de fait - une puissance politique majeure. Elle se positionne de plus en plus comme une puissance régionale : Elle souhaite dominer la mer de Chine, quitte à accumuler les litiges frontaliers (Japon, Corée du Sud, Vietnam...) et souhaite dominer l'ensemble économique du Sud-Est asiatique  (coopération de Shanghai, Asean). La réintégration de Hongkong (1997) et de Macao (1999) fait craindre à ses voisins ses visées expansionistes (Même si du point de vue chinois il ne s'agit que de réunification. Le nationalisme est un ciment de l'unité nationale). Ainsi Taïwan peut craindre d'être la victime de la poursuite de la réunification Chinoise (séparation depuis 1949). Le développement de son programme militaire (achat du premier porte-avion notamment) et spatial inquiète. Les manifestations à Hong-Kong en 2014 rappelle aussi les limites du "un pays, deux systèmes".

C – Le "soft power" chinois

La puissance culturelle de la Chine s'affirme récemment avec l'organisation d'événements internationaux (JO de Pékin en 2008, Exposition universelle de Shanghai en 2010), le développement du tourisme, mais surtout grâce à la diaspora chinoise dans le monde (réseau des instituts Confucius, par exemple).

 

II - Une puissance néanmoins incomplète

A – Le refus de l'ouverture politique

Le régime politique chinois continue d'être un régime totalitaire : parti unique, répression des opposants (Tian'anmen en 1989, Liu Xiobo, prix Nobel de la paix), contrôle de l'information (grand firewall, QQ). Son modèle politique est critiqué par la plupart de ses partenaires commerciaux et ne lui permet pas de "rayonner" dans le monde. Néanmoins sa position actuelle vis-à-vis de la Syrie témoigne de sa puissance politique : la Chine bloque, avec l'URSS, toute décision auConseil de sécurité de l'Onu.

B – Les limites de la puissance économique

Les écarts de richesse et de développement restent très fort à l'intérieur du pays entre régions littorales et arrière-pays, entre villes et campagnes. L'exode rural est massif et parfois mal digéré (urbanisme de grandes tours sans âme) malgré une limitation exceptionnelle des naissances (politique de l'enfant unique).

Les conditions de travail en Chine sont parfois alarmantes (suicides aux usines Foxconn par ex). La qualité et de la dangerosité des produits chinois est parfois remise en cause. La corruption est un problème national (ex: Poudre de lait à la mélamine) La politique monétaire de la Chine est aussi l'objet de vives critiques (non-convertibilité du yuan pour doper les exportations), et le ralentissement de sa croissance (essoufflement ?) inquiète. La Chine peut-elle passer de pays atelier à pays consommateur pour la majorité des habitants ?

C – Une croissance économique prédatrice pour l'environnement

On peut même se demander si cette évolution est souahitable. L'augmentation des niveaux de vie et l'émergence d'une classe moyenne engendrent de nouveaux besoins : matières premières agricoles et énergétiques (notamment du charbon). Cette croissance n'est pas sans conséquences sur l'environnement (pollution atmosphérique, déchets, etc.) Plus qu'un nouveau modèle la Chine cherche à copier le mode de vie occidental.


Conclusion

La Chine a connu au XXe siècle une reconstruction de sa puissance perdue, mais cette évolution a été difficile et progressive. Elle est néanmoins devenue, au début du XXIe siècle, l'une des grandes puissances de la planète, forte de près de 1,5 milliard d'habitants, de sa croissance élevée et de son insertion dans la mondialisation. Cependant sa puissance ne peut encore être qualifiée de "globale" : centrée sur elle-même, la Chine se soucie moins de son rayonnement planétaire que de ses intérêts immédiats. Elle doit maintenant tenter de relever de nombreux défis sociaux, politiques et environnementaux si elle veut maintenir son rang mondial et dépasser son statut "d'atelier du monde".

 

 

Liens 

 La Chine et le monde depuis 1949http://muides2.free.fr/smart.jpg  

 

 

 

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Inspiré en partie par la composition de F. Holstein

Rédigé par M. Orain

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