Les villes à l’échelle mondiale : le poids croissant des métropoles

Publié le 16 Août 2019

Thème 1 : La métropolisation : un processus mondial différencié (12-14 h)

Question 1. Les villes à l’échelle mondiale : le poids croissant des métropoles. (3h)

Programme Smart Notebook pour TNI/TBI

Cours pour version Smart Notebook pour TNI/TBI

Un grand merci à Catherine Jossi pour son aide très précieuse.

Programme:

Depuis 2007, la moitié de la population mondiale vit en ville ; cette part ne cesse de progresser. Cette urbanisation s’accompagne d’un processus de métropolisation : concentration des populations, des activités et des fonctions de commandement. En dépit de ce que l’on pourrait identifier comme des caractéristiques métropolitaines (quartier d’affaires, équipement culturel de premier plan, nœuds de transports et de communication majeur, institution de recherche et d’innovation…), les métropoles sont très diverses. Elles sont inégalement attractives et n’exercent pas la même influence. À l’échelle locale, l’étalement urbain combiné à l’émergence de nouveaux centres fonctionnels (dans la ville-centre comme dans les périphéries) contribuent à recomposer les espaces intramétropolitains. Cela se traduit également par une accentuation des contrastes et des inégalités au sein des métropoles.

Études de cas possibles :

La métropolisation au Brésil : dynamiques et contrastes.
Londres : une métropole de rang mondial. groupe 1 groupe 2
Mumbai : une métropole fragmentée. (chapitre suivant)
La mégalopole du Nord-Est des États-Unis (de Boston à Washington) : des synergies métropolitaines. groupe 3 , groupe 4

Document introductif.

Analyse de document: Les villes du futur

Document introductif : Le dessous des cartes : « villes du futur », 2014

Commentaire de vidéo: relevez les principales caractéristiques des villes :

1. Quelle est l’évolution mondiale du taux d’urbanisation ? Dans quelle catégorie de pays est-elle la plus forte ? Relevez 2 exemples.

2. Quels types de villes distingue-t-on ?

3. Quels liens ont-elles entre elles ?

4. Quels sont les enjeux majeurs pour aujourd’hui et pour l’avenir ?

à Mise en place de la problématique: Quelles villes sont des métropoles et selon quels processus s’étendent-elles ?

à Planisphère à compléter

Les villes de plus de 10 millions d'habitants dans le monde en 2005

Activité de contrôle continu

- 1 h : Travail en groupes en salle informatique :

5 études de cas . Deux groupes de trois élèves par ville.

- Londres pour la question 1: groupe 1 groupe 2

- Mégalopolis de BosWash pour la question 2: groupe 3 , groupe 4

- Mumbai pour la question 2: groupe 5 , groupe 6

- Grand Paris pour la question 3: groupe 7 , groupe 8

- Bordeaux pour la question 3: groupe 9 , groupe 10 groupe 11

à Présentation orale de chaque groupe avec diaporama : 5 minutes par groupe soit 1 h au total.

Introduction:

Plus de la moitié de la population mondiale vit en ville : 4,5 milliards de citadins.

Partout dans le monde, l’urbanisation se renforce mais toutes les villes ne sont pas connectées au monde de la même manière.

Les métropoles (« mêter-polis » : ville mère), symboles de la mondialisation, s’imposent de plus en plus comme des espaces majeurs.

Partie I: Une planète urbaine, un monde de villes

A - Résultat d’une transition urbaine inégale

1- Mégapoles

- Ce sont des agglomérations de plus de 10 millions d'habitants : 31 (dont 21 en Asie comme Shanghai, Canton, Tokyo) et 40 prévues pour 2030.

Les villes à l’échelle mondiale : le poids croissant des métropoles

Résultat de l’exode rural (surtout dans les Pays du Sud) et de la croissance démographique

- 75% des citadins habitent dans les pays en voie de développement (PED) dont 20 % en Chine.

La croissance du taux d’urbanisation est deux fois plus élevé dans les Pays les Moins Avancés (PMA) avec près de 4%par an.

- La majorité des urbains vit dans des villes entre 10 000 et 300 000 habitants

Il y a une croissance des villes moyennes mais une décroissance des petites villes entre 10 000 et 100 000 habitants quand la transition est achevée.

Mais toutes ne sont pas des métropoles car cela dépend des fonctions et du rayonnement international.

2- La métropolisation conséquence de la mondialisation.

- Processus de concentration croissante de la population, de la richesse et des fonctions de commandement.

Concentration des fonctions de commandement à Paris

- Mesurée par différents critères : PUB (Produit Urbain Brut), GaWC (Indice des villes mondiales dans la globalisation : rayonnement et interaction avec les autres métropoles), le Global city Index (pouvoir de commandement économique, culturel et politique) ou encore le nombre de gratte-ciel (indice de verticalité).

nombre de gratte-ciel (indice de verticalité)

- L'urbanisation est localisée surtout sur les littoraux des Pays Développés et des Pays émergents. cette urbanisation est le résultat de l’Histoire (colonisation créant des comptoirs par exemple).

colonies et comptoirs européens en 1713

- Un paysage urbain caractérisée par la présence de quartiers d’affaire, de centres-villes commerçants, d’infrastructures de transport et de quartiers résidentiels étalés avec de forts contrastes.

Il y a différents modèles de villes. Une ville représente un modèle de vie en société (plus ou moins de ségrégation spatiale par exemple)

- Un rayonnement à différentes échelles : mondial, national, régional.

Etude de cas: Londres

- Londres pour la question 1

3- Dans quelles fonctions et dans quels lieux s'ancre la puissance du Londres ?

Symbole de la ville mondiale en Europe, Londres est l’un des plus puissants centres de l’économie mondiale.

La capitale du Royaume-Uni (13,2 millions d’habitants pour l’aire métropolitaine) attire des populations du monde entier.

Cependant, dans un contexte de plus en plus concurrentiel et à l’heure du Brexit, elle doit faire face à de nombreux défis.

B - La métropolisation polarise les activités

Londres, capitale tech et cosmopolite

Londres pousse ses pauvres à l’exode

- Par la concentration des fonctions urbaines de commandement dans tous les domaines : économiques (sièges sociaux des FTN, Bourses), politique (siège des institutions, gouvernements) et culturel (musées, stades).

- Localisées dans des quartiers spécifiques : CBD centraux formant la skyline (ex : Manahattan, Dubai) et technopôles périphériques (ex : Silicon Valley de San Francisco).

- Reliées au monde par leurs nœuds de communication majeurs : aéroports internationaux, ports.

Comment reconnaître une métropole ?

Dhaka et Genève, des métropoles ou pas ?

Partie II: Une hiérarchisation, des métropoles en concurrence.

A - L'archipel mégalopolitain mondial: Un réseau de villes

Etude de cas: Mégalopolis de BosWash pour la question 2: groupe 3 , groupe 4

Forte de 55 millions d’habitants (dont 20 millions à New York), la mégalopole du Nord-Est des États-Unis articule sur 1 000 km des ensembles urbains connectés par des réseaux de communication et de transport. Ce chapelet urbain, ponctué d’espaces ruraux, fonctionne en synergie et reste, malgré la concurrence, un centre majeur de la mondialisation.

- Les villes globales dirigent la mondialisation (Ex : New York, Londres, Tokyo, Paris) : puissantes et complètes.

- Les villes mondiales sont connectées par des flux de marchandises, capitaux, infos, touristes, migrants qui coordonnent l’économie mondiale (Ex : Hong-Kong, Singapour, Los Angeles)

- Les villes mondiales sont connectées par des flux variés

- Développement des mégalopoles où des métropoles au rayonnement plus limité fonctionnent en synergie (activités complémentaires) avec des villes globales : Mégalopoles du Nord-Est des États-Unis (BoWash), japonaise (Tokyo, Nagoya, Kyoto) et européenne (Londres, Paris, Milan, Rome).

Photographie satellite de la mégalopole japonaise Couvrant le sud de l’île principale de Honshu, la mégalopole japonaise (axe du Tokaido) réalise 80 % du PIB japonais et regroupe 80 % de la population de l’archipel

- Émergence de régions mégalopolitaines en Amérique latine (autour de Buenos Aires, Rio de Janeiro et São Paulo), en Afrique du Sud (axe Johannesbourg/Pretoria) ou encore autour des Grands Lacs américains.

Ex : Shanghai à la tête d’un réseau de villes de près de 80 millions d’habitants le long du delta du Yangzi

Un lien entre deux villes est comptabilisé à chaque fois qu'une entreprise d'une ville A possède une partie du capital d'une entreprise d'une ville B

B - Des villes inégalement attractives.

1- La domination des villes mondiales et des pays développés.

- Elles attirent les Investissements et les sièges sociaux des FTN car se sont des capitales de l’innovation financière et des idées avec le développement d’une « classe créative » dans l’économie du savoir (technologies de l’information et de la communication, nano et biotechnologies). Ces villes sont en concurrence.

Attirer les investisseurs et les touristes.

Document :

La concurrence entre les métropoles : le cas de l’Italie

Les fonctions régaliennes et les principales fonctions directionnelles se partagent entre Rome et Milan, qui seules peuvent revendiquer, à des titres différents, le statut de « ville mondiale ». Désormais reliées en moins de quatre heures par une ligne ferroviaire à grande vitesse, les deux capitales italiennes sont néanmoins autant rivales que complémentaires, ce qui participe des difficultés actuelles du pays.

Par sa structure industrielle diversifiée, son tissu bancaire, ses secteurs de pointe, ses foires commerciales, son rôle international, Milan reste le centre d’impulsion et de décision du système économique italien. Principale place financière, siège de l’unique Bourse des valeurs, la métropole lombarde regroupe la moitié des sociétés par actions du pays (Alfa Romeo, Campari, Pirelli, Telecom Italia) […]. Première gare et principal noeud routier du pays, à la tête d’une vaste région industrielle, Milan exerce également un incomparable rayonnement culturel : les principales maisons d’édition sont milanaises, tout comme les grandes chaînes privées de télévision, les marques de mode (Prada, Armani, Versace) et de design. La ville compte aussi beaucoup pour les équipements universitaires et artistiques (la Scala) de prestige. […] Elle demeure la ville la plus riche et la plus puissante du pays […].

Rome occupe, pour sa part, une place singulière dans la mondialisation. D’un côté, elle jouit d’une influence et d’une aura exceptionnelles à l’échelle internationale en tant que métropole religieuse et culturelle, pôle touristique majeur […], capitale de l’État italien et siège du Vatican. De l’autre, ses bases économiques limitées […] ont longtemps contribué à la marginaliser dans le système métropolitain mondial.

Aurélien Delpirou, Dominique Rivière, « Réseau urbain et métropolisation en Italie : héritages et dynamiques », Géoconfluences, 2013

Les Aire métropolitaine sont les moteurs de la prospérité économique et des transformations sociales car elles concentrent les richesses.

Tokyo et New York, ont un PUB supérieur à 1 000 milliards $ (= celui du Canada ou l’Espagne). On estime que les 600 villes les plus peuplées produisent près de 60 % de la richesse mondiale en concentrant ⅕ de la population.

- Les pays centralisés ont souvent un nombre plus réduit de métropoles mais elles sont plus puissantes et souvent capitale économique et/ou politique (Ex : Londres, Tokyo, Paris) : macrocéphalie urbaine.

- A l’inverse certaines villes déclinent ayant perdu leurs activités écos : Shrinking cities (ex : Detroit).

La crise à Détroit avec Google street view

Leur rayonnement est donc inégal

Une métropole avec un fort PUB ne veut pas dire que la ségrégation spatiale n'existe pas.

Hong Kong : Yick Fat Building , situé à l’Est du CBD, représentatif de la très forte densité de population atteignant une moyenne de 30 000 habitants par km2, mais aussi des conditions de vie inégales dans la métropole.

2- L'essor des villes émergentes.

- Sao Paulo, Johannesburg, Mumbai (ville la plus dense 36 000 hbts/km2), Shanghai et Canton (mégarégions urbaines).

Par exemple Séoul à elle seule représente 47,4 % du PIB de la Corée du Sud.

- Villes du littoral africain qui drainent la population rurale et créent des interfaces majeurs avec le reste du monde.

Par exemple la conurbation transfrontalière du Golfe de Guinée (Lagos, Abidjan, Port Harcourt : 25 M d’habitants sur 1 000 km de cordon littoral, vaste hinterland avec les pays du Sahel)

à Rivalités pour attirer le plus : développement du marketing territorial et du city branding par la valorisation des quartiers s’affaires, du patrimoine historique et culturel, et par l’accueil d’évènements internationaux (JO, championnats, sommets).

à La verticalité est un symbole de visibilité et de puissance dans un contexte de forte concurrence entre les métropoles. (Dubai : Business Bay et sa tour Burj Khalifa : 830 m 125 étages)

https://www.librevoyageur.com/tour-de-dubai-visiter-la-burj-khalifa

Document

Le projet d’Arconic d’une tour de 4,8 km de haut

Dépasser le kilomètre, voilà ce dont rêvent tous ceux qui veulent détenir le record de la tour la plus haute du monde. Mais Arconic, une société américaine, voit beaucoup plus grand. S’il voit le jour, son futur gratte-ciel dépassera, de très loin, tous les records. Évidemment celui de l’actuel détenteur du titre, Burj Khalifa à Dubaï (828 mètres), mais aussi celui des tours géantes en chantier : Dubai Creek Tower, à Dubaï, dont on connaîtra la taille précise en 2020, ou la Kingdom Tower à Jeddah (Arabie Saoudite) qui culminera à 1 kilomètre. Même parmi les projets les plus ambitieux, comme The Bride à Bassorah (Irak) conçue pour pointer à 1 152 mètres, rien ne surpasse le rêve d’Arconic. Sa tour rivalise carrément avec le Mont Blanc, puisque ses concepteurs visent les 4,8 km. […]

Mais les ingénieurs d’Arconic ne se sont pas juste contentés de réaliser des plans utopiques, ils ont imaginé un projet réalisable. Et pour cela, ils ont développé, avec des scientifiques, des technologies nécessaires à ce bâtiment. Ainsi, cette tour aussi grande que le Mont Blanc sera dotée d’une forte résistance thermique indispensable à cette hauteur pour consommer moins d’énergie et a été pensée pour résister aux catastrophes naturelles.

« Dubaï relance la bataille de la tour la plus haute du monde », BFM Business, 12 octobre 2016

La Dubai Creek Tower, une tour en construction à la taille encore inconnue. ��Lancée en 2016 et dirigée par Emaar Properties, la future plus haute tour des Émirats arabes unis devrait être achevée pour l’Exposition universelle de 2020. Ce « monument d’élégance », dont la taille est encore gardée secrète, devrait dépasser le kilomètre de hauteur.

Conclusion

Les métropoles sont particulièrement avantagées dans le processus de mondialisation. Lieux de pouvoirs et de concentration des richesses elles ne jouent pas forcément un rôle intégrateurs. Au Nord comme au Sud. Au contraire une ségrégation Centre / Périphérie semble s'installer.